On sait qu’un genre est vivant quand il infuse ses idées ou ses (mauvaises) manières dans la littérature dite « blanche ». Quand les auteurs respectables s’emparent de genres qui ne le sont pas, c’est signe de bonne santé pour le genre en question – je pourrais aussi persifler qu’on ne pourrait pas en dire autant de la littérature respectable, mais je ne le ferai pas !
En tout cas, ces dernières décennies, et plus encore ces dernières années, la pornographie et l’érotisme ont eu de plus en plus droit de cité dans des romans en apparence tout à fait sage, écrits par des auteurs allant du plus anodin au plus talentueux ! Bukowski bien sûr a été le pionnier – avec Henry Miller – mais lui, quand il a écrit sont chef d’œuvre Women, il est passé pour un cochon, pas pour un auteur respectable ! Bukowski, a toujours joué dans notre équipe !
Mais allez donc voir du côté de Houellebecq, de Despentes, de Ravalec, de Calaferte, de Guyotat, de Philippe Djian, de Dustan, de Christine Angot, pour ne citer qu’eux ! Et que dire de ce roman de Pierre Bisou publié il y a quelques années chez Stock, Enculée ? Un titre pareil aurait eu tout à fait sa place chez Media 1000, non ? Et vous ? Parmi tous les auteurs de littérature contemporaine ou moins contemporaine, lesquels écrivent des scènes de cul qui vous émoustillent ?
Allez, pour la bonne bouche, un petit passage de Women :
J’ai enlacé Lydia et l’ai embrassée plus longuement que d’habitude.
Je l’ai coincée contre le rebord de l’évier et me suis mis à frotter ma queue contre elle. Elle m’a repoussé, mais je l’ai de nouveau attrapée au centre de la cuisine. La main de Lydia a saisi la mienne pour la diriger vers le devant de son pantalon et la glisser dans son slip. Du bout du doigt, j’ai tâté le haut de sa chatte. Elle mouillait. Tout en continuant à l’embrasser, j’ai descendu mon doigt jusque dans sa chatte. Ensuite, j’ai retiré ma main, desserré mon étreinte, pris la bouteille et me suis versé une autre rasade.
Je me suis assis à la table du coin-cuisine et Lydia a fait le tour avant de s’asseoir et de me regarder. Elle ne pigeait pas.