Merci à Dionys Florès pour cette magnifique critique d’Insatiable, le roman de Claire Von Corda !
En réalité, je lis très rarement des romans pornos. Quelques-uns il y a longtemps, et plus récemment, j’avais aimé Chaudasse et Le Valet de Christophe Siébert. Et c’est grâce à une chronique du même Christophe que je me suis laissé tenté à acheter Insatiable de Claire Von Corda.
Claire Von Corda, je ne connaissais que son nom, je sais qu’elle est une autrice plutôt orienté trash, mais contrairement à Christophe, je n’ai rien lu d’elle dans ce domaine. Lacune que je compte bien combler, parce que j’ai beaucoup aimé son Insatiable. Et je comprends que Christophe l’aime aussi, parce que j’ai trouvé une certaine ressemblance sa narratrice et celle de Chaudasse. L’une comme l’autre ne sont pas que des silhouettes justes bonnes à baiser pour exciter le lecteur ou la lectrice (je vous rassure, elles remplissent bien aussi ce rôle 😉 ) mais ce sont des personnalités denses et émouvantes. Chez Claire, elle a même un côté « personnage de Virginie Despentes » : jeune femme célibataire, qui pour vivre doit se lever très tôt le matin, aller faire un travail guère valorisant (« Un boulot de merde, des horaires de merde, une vie de merde »). Les passages non-érotiques sont là pour nous faire partager son quotidien de solitude et de frustration. Mais le hasard va lui faire connaître un lieu où elle pourra vivre ses fantasmes inavouables…
Et cela est très bien raconté, dans un style qui est celui du langage parlé (là aussi un peu à la façon de Despentes) ce qui ne le rend pas moins bon, mais très vivant. Et les scènes de sexe sont bien maitrisées aussi. Claire Von Corda est de ces auteures qui savent raconter une partie de baise sans les fioritures esthétisantes d’un certain érotisme 70’, mais avec toute la crudité qui les rend excitantes, sans jamais tomber dans la trivialité, et mine de rien, ce n’est pas facile ! Je ne peux donc que vous inciter à découvrir ce roman, qui est bien plus que de la pure pornographie !
Bonus : cliquez ici pour lire l’interview de Claire Von Corda