Le matin quand je me lève, je pense souvent à tous ceux, qui comme moi, suivent la même routine. Plus tôt ou plus tard. Moi je suis dans la catégorie des plus tôt. Je commence tous les jours à 8 heures. Il me faut quarante-cinq minutes, voire un peu plus, je calcule large, une heure pour arriver à mon lieu de travail, Une heure pour me préparer, là aussi je calcule large. Et comme j’arrive tôt…

Donc si vous calculez bien, et si vous me suivez toujours, je me lève à cinq heures, je pars sur le coup de six heures, j’arrive vers sept heures, le temps de boire un café, me poser, avant de démarrer la journée.

Votre routine, la mienne, et celle de pas mal d’autres ne sont sans doute pas si différentes que cela. Passer sous la douche, avec des soins annexes, se raser pour moi qui suis un homme, prendre son petit déjeuner, s’habiller…Je cale certaines choses la veille pour ne pas perdre de temps, le choix de ma tenue par exemple. Et ensuite je descends, je vais rejoindre ma voiture sur le parking, et je pars.

Une routine qui peut sembler fastidieuse, lassante, mais qui est aussi rassurante. Ca dépend par quel bout on la prend.

Mais pour moi, ces derniers temps, ces dernières semaines, tout a changé.

Depuis que Julie s’est installée ici au même étage que moi, dans cet immeuble où je vis depuis une dizaine d’années.

On partage le palier. Et un peu plus que le palier depuis ces derniers temps.

C’est une très jolie fille. Blonde, une chevelure blonde et soyeuse, fine, avec des formes bien marquées. Je ne l’avais pourtant pas remarquée plus que ça, quand elle était venue se présenter, frappant à ma porte pour dire simplement quelques mots ‘Salut, je suis votre nouvelle voisine…’ Je n’avais pas su remarquer, obsédé encore par quelqu’un que j’aimais profondément qu’elle avait beaucoup de charmes, qu’elle était chaleureuse, simple, souriante, et que son corps était appétissant.

C’est dans les semaines et les mois qui ont suivi qu’on a fait un pas, puis un autre, l’un vers l’autre…Je crois bien qu’il n’y avait d’ailleurs aucune volonté de séduction ni de sa part, ni de la mienne, mais plutôt le désir de combler deux solitudes. Parfois il suffit de quelques minutes, quelques paroles échangées pour qu’on se sente moins seul. Je l’ai aidée une fois à monter des courses. Elle est venue me chercher pour une aide bricolage. On échangeait quelques paroles le soir en rentrant quand on se croisait.

Je crois bien que c’est le confinement qui a véritablement modifié notre relation, et qui a permis que quelque chose d’autre puisse éclore. On s’est retrouvés enfermés chez nous, notre univers limité, pour elle comme pour moi à notre appartement, et à l’écran d’un ordinateur pour une visio conférence de plus ou moins longue durée.

Il nous restait comme échappatoire les espaces communs de l’immeuble. Un immeuble d’un certain âge, qui bénéficiait de nombreuses ressources, en ces temps où les bâtiments étaient construits avec des biais, des échappatoires, qui permettaient une dérobade.

C’était elle, et pas moi, qui avait découvert, à notre étage, qu’au bout du couloir, s’amorçait un passage qui amenait, il fallait descendre quelques marches, sur un entresol, un espace qui faisait saillie, pourvu d’une vitre et qui donnait une belle perspective sur la ville. De l’extérieur, on pensait simplement que cela faisait partie d’un appartement sans comprendre que c’était un espace indépendant.

Elle était venue me chercher un soir…On avait vraiment pris l’habitude d’aller d’un appartement à l’autre, nos portes n’étaient pas fermées, on tapait toujours avant d’entrer.

Ce que je n’avais pas fait une fois, et qui m’avait valu de profiter d’un moment qui avait tourné dans ma tête très longtemps, et m’avait sans doute amené à la considérer autrement. A voir pour la première fois qu’elle avait un joli corps, et énormément de charme.

Un samedi après-midi, j’avais poussé la porte de son appartement, entrouverte, ce que j’avais pris pour une invitation, c’en était peut-être une, pour lui amener, comme on avait pris l’habitude de le faire, des magazines que j’avais lus et que je lui donnais. On fonctionnait dans les deux sens, se passant régulièrement de la lecture.

J’avais donc poussé la porte de quelques centimètres, avant de me figer, alerté par un petit gémissement.

Très stupidement, sans doute, j’avais pensé, un moment d’alerte, qu’elle avait quelque chose. C’est vite fait de tomber malade, après tout.

Avant de comprendre que, non, on n’était pas sur ce schéma-là.

Il y avait un grand miroir le long du mur, sur la droite, et, en reflet, il me donnait à voir la situation avec autant de détail et de précision que si je l’avais vue de manière directe.

Elle était debout, appuyée contre le dossier de son divan, le bas de son dos reposant contre le coussin supérieur. Elle avait descendu un vêtement noir, ce que j’ai pensé être un de ces caleçons moulants qu’elle aimait porter au-delà de ses genoux. Un peu plus haut, il y avait un slip blanc, dont la blancheur m’avait déchiré le regard. C’était la première fois que je la voyais partiellement nue, même si elle portait souvent des tenues qui la dévoilaient, des jupes courtes qui donnaient à voir la finesse de ses jambes. J’avais toujours été séduit par celles-ci, souvent gainées par des collants, des bas…Là elles étaient aussi nues que son sexe. Je me suis senti mal à l’aise un instant de violer ainsi son intimité. Ça n’a été plus tard que j’ai pensé, et compris qu’il s’agissait certainement d’une mise en scène, destinée à me troubler, et à accéder à un étage supérieur de notre relation. Sans que je m’en rende compte, on s’était sans doute rapprochés, pas à pas, et elle souhaitait peut-être plus d’intimité, de l’affection, et aussi du plaisir.

Du plaisir en tout cas, elle s’en donnait.

Si j’avais pu en douter, elle était une vraie blonde. Elle n’avait pas cédé à la mode ambiante qui consistait à raser systématiquement les poils qui ornaient son pubis, elle avait choisi à contre-courant de garder sa toison. Peut-être pour montrer à tous que ses cheveux ne devaient rien à la teinture, et qu’elle était une vraie blonde. Il y avait un raccord parfait entre sa chevelure et le triangle qui ornait son pubis, dont on voyait bien qu’elle l’entretenait soigneusement, il était taillé, d’une forme triangulaire, et le triangle était réduit par rapport à ce qu’il aurait été s’il avait été laissé à l’état sauvage.

Ce qui était parfaitement visible aussi, c’était son sexe. Il y a des sexes au repos, une simple fente dans des chairs. Le sien était dans un état totalement contraire, gonflé par le sang que l’excitation y avait fait affluer. Ses lèvres sorties d’elle, étendues, gonflées, en haut, son clitoris qui pointait, le capuchon décalotté et ses jus qui suintaient, faisant briller sa peau sur et autour de son sexe, jusque dans ses aines…

Et sa main qui tournait sur elle dans un mouvement circulaire, répétitif, hypnotique, comme le gage d’une jouissance.

Elle était en plein trip, cambrée en arrière, les yeux clos et elle poussait de petits gémissements. Elle se caressait en frémissant. Elle a poussé un cri et elle s’était figée, criant encore alors qu’elle éjaculait, comme je n’avais jamais encore vu aucune femme le faire, des jets courts mais puissants qui étaient partis dans les airs, atterrissant sur le canapé, sur le sol, Elle avait pourtant continué de se caresser, avec encore l’envie de jouir…Le deuxième moment de jouissance avait été radicalement différent…Plus puissant, plus violent… Était-ce cela qu’elle attendait…Elle avait eu le corps agité de spasmes, avec cette fois des éjaculations plus fortes…Elle avait laissé passer un hurlement avant de sembler perdre toute vitalité, comme une marionnette que son manipulateur repose…

J’avais repoussé la porte, fasciné et gêné…

Ça avait été en revenant dans l’appartement que je m’étais rendu compte que, sans vraiment en être conscient, je m’étais joui dessus, mon caleçon plein de sperme.

Je m’étais posé pas mal de questions par la suite. Avait-elle envie qu’on aille plus loin ? Je me posais des questions sur mes envies à moi…J’aimais sa personnalité sans artifices, et je la trouvais très séduisante…

Et donc il y avait eu ce soir où elle était venue toquer à ma porte…J’avais bien compris que c’était elle.

–Tu peux rentrer, je lui avais dit.

J’avais été déstabilisé. Elle était. En tenue…De soirée, de sortie…Étincelante de mille feux…Elle était séduisante au quotidien, quoi qu’elle fasse. Mais là…Elle était transcendée et transcendante. A couper le souffle. Et d’ailleurs j’avais eu le souffle coupé. Une robe de soirée, qui laissait ses épaules et le haut de son buste nu, rouge, à la fois souple et collante, soulignant ses formes, s’arrêtant suffisamment haut pour laisser bien voir des jambes parfaites, gainées de nylon. Elle avait choisi de porter des bottines rouges, lacées, avec des talons fins qui la cambraient et faisaient ressortir encore plus ses charmes.

Elle m’avait souri.

–Ça te dirait qu’on prenne un petit apéro à deux ?

–Chez toi ?

–Non, j’ai trouvé mieux. Allez, viens…

J’avais respiré l’odeur de son parfum, envoûtante en marchant près d’elle et je n’avais pu m’empêcher de lui dire :

–Tu es superbe ce soir.

–Un compliment, ça fait toujours plaisir.

Et donc elle m’avait entraîné sur ce chemin qu’on devait reprendre bien des fois par la suite, aller jusqu’au bout du couloir, sur la gauche un prolongement, une volée de marches et cet entresol, qu’elle avait aménagé simplement, en rajoutant quelques éléments par la suite, pour cette première fois, une table pliable, deux chaises, et sur la table une jolie nappe, avec un bol pour les glaçons, deux verres et plusieurs bouteilles d’apéritif, ainsi que des amuse-gueule, bref de quoi se faire un petit moment sympa en fin d’aprèm. On n’avait plus de vie sociale à l’extérieur, on pouvait en avoir à l’intérieur, à deux.

J’avais pourtant conscience que les choses risquaient de basculer. Non, allaient sans doute basculer.

 

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