Dans les jours et les semaines qui ont suivi se sont dessiné les contours de nos relations. Le lendemain je me suis dirigé vers la même salle. Je les ai retrouvées. Un sourire de leur part. J’ai souvent réfléchi à ce sourire. Il disait sans aucun doute leur accueil, un mouvement vers moi de filles simples. Mais il y avait sans doute pas mal de choses derrière.
Je me suis bien rendu compte en tout cas, et dès ce moment qu’elles me troublaient et me faisaient envie.
Je ne pensais pas forcément que ce soit réciproque.
C’est Joëlle qui a tenu le discours qui a défini la situation.
–Tu sais, Myriam et moi, on est des filles sans chichi. Tu peux venir manger avec nous tant que tu veux. On goûte aussi sur le coup de quatre heures. On est deux bonnes copines, on se connaît depuis longtemps, et on s’entend très bien. On est prêtes à t’intégrer.
Posé comme ça, c’était séduisant. J’ai d’ailleurs cessé de manger au restaurant d’établissement pour les rejoindre tous les midis.
Ce qu’elles ne m’avaient pas dit en tout cas c’est qu’elles avaient une appétence pour le sexe sous toutes ses formes. Et ça je m’en suis rendu compte dans les jours qui ont suivi.
Il se trouvait que cette partie des locaux était faite d’un prolongement de pièces vitrées qui donnaient les unes sur les autres, sans qu’on y prête forcément attention. D’une pièce, on pouvait en voir d’autres, de manière latérale, et on n’était pas forcément vu.
Mais il y avait aussi des positions et des visions beaucoup plus directes.
C’est deux jours plus tard qu’il y a eu ce premier moment vraiment sexuel, et troublant, prélude à bien d’autres.
J’avais fini sur le coup de quatre heures, et je m’étais souvenu qu’elles parlaient de goûters. J’avais décidé de passer les voir. Il existait déjà entre nous cette amitié qui a persisté, même si elle a été teintée de dizaines d’autres nuances, et c’était vrai qu’elles me faisaient fantasmer avec leurs rondeurs, et même terriblement. Je me branlais le soir en pensant à leurs formes, et en rêvant de scènes très crues. Même si je n’attendais absolument rien d’elle. Pour moi, notre relation était et demeurerait neutre.
Je me fourvoyais totalement, bien sûr.
Je suis donc arrivé dans le local, et Joëlle était là. Devant elle une tasse. J’ai senti l’odeur du café.
Elle était dans une position bizarre, qui m’a intrigué. Ce n’était pas la position habituelle qu’on a quand on est assis normalement. Et en tout cas, même s’il y a dix, cent manières de s’asseoir, celle qu’elle adoptait habituellement. De plus, elle avait le regard fixé vers le fauteuil.
Je me suis approché. Ça n’a été que quand j’ai été tout près que j’ai compris ce qu’il se passait. J’aurais voulu devenir une petite souris, ou de rebrousser chemin afin qu’elle ne me voie pas, mais dans un cas comme dans l’autre c’était trop tard.
Je n’oublierai pas cette première vision. Il y en a eu des dizaines d’autres, elles m’ont toutes marqué durablement.
J’ai été totalement décontenancé. Ma première réaction, stupide, peut-être, ça a été de me dire qu’elle prenait un énorme risque. Non seulement il y avait ce jeu de baies vitrées, mais en même temps n’importe qui risquait de rentrer. En même temps, elle s’était positionnée habilement, à l’abri derrière la table, et au final, quel que soit l’angle on ne soupçonnait pas forcément quelque chose, même si, justement, elle était trop plongée dans son activité intime pour avoir un sursaut salvateur et masquer les choses.
Ou alors, elle m’avait entendu arriver et elle avait envie que je voie.
Elle portait encore une très jolie robe, que j’avais aperçue à midi, une robe bleu nuit dont la partie supérieure était parée de motifs qui représentaient des étoiles et la lune…
La partie inférieure, elle l’avait ramenée à son ventre, dégageant ainsi ses jambes et son sexe. Comme lorsque la première fois que j’avais vu celui-ci, elle portait un simple collant, mais cette fois il n’était pas translucide, en effet il y avait un rond de tissu opaque, censé masquer le sexe, mais qui, au final souvent ne cachait pas grand-chose. Et là, dans l’état actuel des choses, il ne masquait rien, car elle avait amené le collant à ses genoux.
Je voyais son sexe pour la deuxième fois, mais il avait radicalement évolué. La première fois, il était au repos, là il était dans tous ses états, bouleversé par son excitation. Un sexe tout congestionné, gorgé de sang, avec de belles lèvres dépliées, un épais clitoris apparent en haut des lèvres, ruisselant de liquides intimes, qui coulaient sur ses chairs, sur le fauteuil, et sur le vibro, branché, bleu, long et fin, qu’elle faisait aller et venir dans son sexe, surveillant l’opération. Il était clair, au moment où je suis arrivé, à sa manière de frémir, qu’elle allait jouir dans les minutes qui suivraient.
–Tu veux bien le prendre…Je voudrais que ce soit toi qui le fasses bouger en moi.
J’ai été un rien décontenancé. Me demandant si surprendre cette scène était totalement dû au hasard, ou alors s’il ne s’agissait pas d’une manipulation. Elle avait eu envie que je contribue à son plaisir, espéré que je passe, et ça avait fonctionné.
-Si tu veux, je caresserai ta queue en échange.
Ça a été comme ça que je suis venu poser mes doigts sur le vibro. J’ai senti le moteur au bout de mes doigts, mais également la viscosité de l’objet entièrement trempé de ses sécrétions abondantes. Je n’aurais rien demandé en échange, mais c’est avec un plaisir intense que j’ai senti ses mains, souples et habiles, venir se faufiler sur mon pantalon, et mettre à nu une queue bien bandée, pour un échange. J’ai fait aller et venir le vibro entre ses lèvres pendant qu’elle me caressait. J’étais troublé par la manière dont son corps frémissait, se rapprochant de la jouissance. Et aussi de la manière dont elle me caressait. Il y avait déjà eu pas mal de filles qui m’avaient masturbé, mais sans doute aucune qui soit aussi habile qu’elle. J’avais une théorie qui étaient que les filles dodues aimaient la vie et donc aimaient le sexe. Elle en était la parfaite démonstration. Elle avait une manière de tourner sur ma queue qui était à la fois souple et caressante, et qui me mettait dans tous mes états. Je sentais que mes liquides pré-semence ruisselaient au creux de sa paume. On montait tous les deux vers la jouissance.
Je n’avais sans doute jamais vu une fille jouir de manière aussi intense. Elle a été secouée par des spasmes, et j’ai bien vu que, si elle avait été en d’autres lieux, elle aurait crié, tout en crachant des jets de liquide très copieux. J’ai été très surpris de voir une fille éjaculer ainsi, comme un homme, même si, d’évidence, le liquide éjecté n’avait rien à voir avec ce sperme que, trop excité pour tenir plus longtemps, j’ai craché, maculant sa robe, ce qui a semblé lui plaire. Elle est restée un instant tétanisée, avant de me dire :
–C’était vraiment très bon.
Il y avait un rouleau d’essuie-tout posé sur la table. Elle a récupéré quelques feuilles, en me disant :
–Tu sais, Myriam et moi on adore le sexe. Ce sont autant de bons moments dont il faut savoir profiter. Dès qu’on a une occasion.
Elle a essuyé le gode, avant de le glisser dans son sac. Elle a remonté son collant, redescendant sa robe, en me disant :
–Je tenais à te prévenir. J’espère que tu n’es pas choqué.
Je n’ai pas trop su quoi répondre.