Je ne sais ce qui me prit ce soir-là. La fatigue, sans doute, d’une route trop longue ; le verbiage incessant de Charles, mon mari, sur la restructuration nécessaire de sa boîte ou la nouvelle Porsche qu’il s’achètera à la rentrée.
S’il est bien foutu (de cela, le nombre des années de vie commune a, de mon point de vue, banalisé la beauté), mon mari plaît beaucoup. On peut dire que tout le monde me l’envie ; à commencer par mes copines. Je pense que je suis heureuse ; du moins, je le devrais. Quoi qu’il en soit, ce soir-là, Monsieur me saoulait. Nous rentrions à Paris après un long week-end passé à Cannes. Il faisait beau ; et pourtant, je gardais l’humeur maussade tant les deux derniers jours avaient été insipides, tout occupés à l’achat d’une nouvelle montre suisse onéreuse ; pour lui évidemment.
Afin de ne pas sombrer dans la crise de nerfs, j’avais opté pour une apparence de zénitude. Je tentais d’établir autour de moi une zone où rien ne pouvait m’atteindre ; ça ne marchait pas trop bien tant la verve exaltée de mon époux semblait intarissable. Par le fameux jeu des vases communicants, plus il me saoulait de ses jugements, souvent à l’emporte-pièce, et de ses condamnations tranchantes du style : « Les connards, je vais tous les buter, je ferai voter contre eux une motion ; ils ne vont rien comprendre. Et lui là, avec sa pute de femme ! je les ferai foutre dehors. Alors là, tu vas voir… Tu m’écoutes ? » et plus je m’enfermais dans ma bulle.
Non, je n’écoutais pas ; je répondais machinalement :
— Oui, bien entendu… sa pute de femme… les foutre dehors…
À dire vrai, j’étais dans mon exercice de respiration. « Souffler jusqu’à la moindre dernière parcelle d’air ; expulser la totalité de ressentiment à l’égard de mon geôlier ! Pfff ! Me retrouver ! Pfff ! du moins essayer. Pfff ! Me recentrer sur moi, sur mon corps… »
Entraînement compliqué dans cette carlingue de tungstène immatriculée au Luxembourg, dans ce bolide à l’abri des flics et de leur arme punitive : le procès pour excès de vitesse et son corolaire : la perte des points.
Entre deux blablas, soudain une légère vibration, mon portable, un message. Encore sans doute la météo, ou les résultats d’étape du tour de France… Que sais-je ? Je regarde sans trop y prêter attention. Et pas possible, un texto de Marchal. Ha, celui-là, il ne désespère pas. Un collègue, sexy d’ailleurs, qui vous drague et tente sa chance :
— J’ai rêvé de toi cette nuit. En tout bien tout honneur.
— Oui ? Et je faisais quoi ?
— …
— Ça veut dire quoi ça : … ?
— Tu me suçais !
— Ah oui, comme ça ?
Par jeu — la situation était amusante, juste à côté de mon homme — je voulais, plutôt que de le rembarrer, en savoir davantage.
— Oui, et ensuite tu en as voulu plus.
— Oh, fais-moi rêver coquin !
— Tu es venue sur moi, sur ma bite, et tu t’es mise à te caresser les nichons. Tu sais que j’aime tes seins ?
— Cochon !
J’en restais la, pour le moment. Ce Marchal… Un vrai tombeur. Il savait y faire avec les femmes. Un jour que je lui demandais son secret pour les tomber toutes, il m’avait répliqué : « C’est simple, je vous aime, vous, les femmes. » Simple, oui c’est noté, mais surtout imparable.
C’est ce jour-là, je crois, que mes défenses commencèrent à tomber. Mon attitude, tout d’abord hostile à son égard, devint plus ouverte. Disons, que je le laissais me draguer ouvertement, avec bienveillance, presque appétit. Il devait se dire que je finirais bientôt par craquer ; que ce n’était qu’une question de temps et d’occasion.
— Tu parles à qui ? me demanda mon mari.
— Oh, à Hélène, ses enfants la rendent folle.
— Putain, quel cul ta copine ! une vraie bombe. Je me demande ce qu’elle fait avec un nul pareil !
— Des gosses, Chéri, des gosses…
Profitant de ce que mon mari se focalisait sur ma copine, je repris mon portable. Pas de réaction de Marchal. J’attendais, impatiente, quand Charles, passant du cul d’Hélène aux seins d’Yvette, ma sœur, me fit comprendre que la coupe, à son égard, était pleine. Par réaction, j’envoyai un texto à Marchal :
— Tu dors ? Mes seins ne te font plus d’effet ?
Toujours pas de réaction. Après cinq nouvelles minutes.
— Mais qu’est-ce que tu fous bordel ?
— Pardon, j’étais allé me branler.
— Quoi ? Sans moi !
— Non, au contraire, tu étais avec moi. Je fantasmais sur tes seins.
La situation dérapait. Mais qu’y pouvais-je ? assise à côté d’un imbécile, et puis ce Marchal avait qui je m’étais promise de ne jamais coucher. Je sentais une envie terrible de sexe monter en moi. Malgré tous les discours de mon Charles adoré, je n’étais pas très visitée. La dernière fois qu’il m’avait touchée… c’était… une semaine avant notre départ pour Cannes. Il m’avait prise vite fait dans le lit avant de m’embrasser : « Bonne nuit Chérie ! Je suis crevé ! » et d’éteindre. Pas facile après de gagner la salle de bain pour se nettoyer les fesses tout en respectant le sommeil du seigneur.
— T’imagineras jamais les projets de vacances des Lemercier. Tu m’écoutes ?
— Non, dis-je, je n’imagine pas…
— Le Cap d’Agde ! Le Cap je te dis !
— Oui, répondis-je, la tête dans mon portable, d’accord.
— Quoi ? Tu serais d’accord ?
— Si ça te fait plaisir chéri, pourquoi pas ?
Non, je n’écoutais pas. De toute manière, il aurait bien pu dire Boulogne que c’eut été pareil. Je ne connaissais pas le Cap et sa réputation sulfureuse.
— Le Cap, je n’en reviens pas. On pourrait alors…
La prose de mon mari devint complètement inaudible. Je pensais à Marchal et, curieuse, je voulais en savoir plus.
— Tu t’es branlé ! C’était bon ?
— Extra !
— J’suis bonne alors ?
— La meilleure. Ton mari a de la chance. Moi, je te sauterais tous les jours.
— Oui, mais voilà, je suis mariée. Et qu’est-ce que tu fais maintenant ?
— Je pense à toi et… je bande à nouveau.
— T’en as pas eu assez ?
— Non, c’est le problème. Je ne suis pas soulagé du tout. C’est que je vis seul moi, je ne suis pas casé comme toi ; et pourtant j’ai un gros appétit. Je me branle souvent en pensant à ton corps et à ce que je te ferais.
— Désolée…
— Tu pourrais au moins m’offrir un petit truc !
— Un petit truc ?
— Oui, tu ne pourrais pas me montrer ta poitrine par exemple ?
— Ça va pas non ?
— Non, ça va pas. Allez ! Montre-moi tes seins ! que je me branle…
— Mon mari est juste à côté de moi…
— Y’a pas un arrêt pipi de prévu ?
— Attends, je demande…
Je tournai le visage vers Charles qui, malgré mon attitude passive, continuait à parler.
— C’est toujours Hélène ?
— Ben oui.
— Tu pourrais pas lui proposer le Cap pour cet été ? Mais sans les enfants ; pas question de traîner sa marmaille là-bas.
— Je ne crois pas, non !
— Et t’aurais pas des copines que ça intéresse ?
— Écoute, je réfléchirai. En attendant, je dois absolument aller aux toilettes. Pourrais-tu arrêter à la prochaine station à essence ?
— Wouai wouai ; ça va me faire perdre ma moyenne. Pfff ! Bon, j’en profiterai pour donner quelques coups de fil… En voilà une dans cinq minutes.
Illico, j’envoyai un texto à Marchal.
— Arrêt pipi dans cinq minutes.
— Yes !
— Tu vas me montrer comment tu te branles alors ?
— Si tu es gentille et que tu m’aides.
— Comment ?
— Je te dirai.
Mon cœur palpitait à du cent à l’heure. Je devais être complètement folle. Charles, à côté, parlait maintenant achat d’un bateau et soirées organisées au Cap. Il se gara finalement le long d’une pompe à essence.
— En attendant, je vais en profiter pour faire le plein.
— Fais donc ça. Je file aux toilettes.
En route vers la boutique, je repris le contact avec Marchal.
— Et je fais quoi moi maintenant ?
— Ben tu vas à la boutique et tu achètes du gel Durex.
— Du quoi ? Mais hihi ! Tu es fou !
— Vas-y je te dis si tu veux voir ma bite en érection.
— J’y suis. Mince, y’a du monde.
La file était longue. Heureusement une seconde caisse s’ouvrit bientôt et j’en profitai pour m’y glisser. Évidemment, j’étais gênée. Cette histoire de me faire acheter du gel… C’était un peu la honte. Pour noyer l’affaire, j’en avais profité pour acheter des sachets de bonbons, des sodas et même un journal. La vendeuse qui n’en avait rien à fiche prit ma carte et dit simplement : « C’est fou comme tout augmente. » Elle me tendit mon paquet. Hélas, l’idiote oublia d’y mettre le principal : « Madame, Madame, vous oubliez votre gel ! » Je crois que je l’aurais tuée. Aussi rouge que la voiture de mon mari, je lui pris le tube des mains et m’éloignai.
— Et maintenant ? Je fais quoi ?
— Si ton mari se sert à la pompe, file derrière, dans les parkings.
— Attends, oui, je vois un chemin où de nombreux camions se sont garés. Tous les camionneurs sont au resto ; je les ai vus.
— Mets-toi là-bas et quand tu auras trouvé un endroit discret tu m’appelleras.
J’avais décidé de ne plus me poser de questions et de repérer un endroit un peu à l’écart. J’avais remarqué les camionneurs se restaurer au bar et discuter entre eux. Ils devaient en avoir pour un bon moment. Je filai donc entre deux bahuts et appelai Marchal. Sur mon portable un dernier texto. « Je voudrais que tu me montres tes nichons. » Franchement, il n’était pas vite gêné. Mais à quoi devais-je m’attendre ? Il était évident que c’était ce genre de choses qu’il me demanderait pour se branler. Je les imaginais, lui et sa queue, en train de se donner du plaisir à la vue de mes seins. J’étais très excitée. Je voulus préparer mon effet en enlevant mon chemisier et ne garder que ma veste boutonnée, directement sur mes seins nus. Le tissu légèrement rêche, à même la peau, intensifiait mon excitation. J’étais comme une collégienne prête à faire une bêtise, et assurée que, quel que soit le danger, elle vivrait cette expérience. Mon portable vibra et je répondis illico.
— Dis donc, pas mal ! me dit mon collègue.
— Merci, mais suis-je dingue ? Tu te rends compte que mon mari est à quelques mètres en train de prendre de l’essence ?
— C’est ce qui est excitant non ?
— Oh oui, mais je suis folle, je suis folle ! Tiens, regarde mes seins.
Ni une ni deux, je déboutonnai ma veste et en écartai les pans. J’étais exaltée et je savais le temps compté. J’avais peur que Charles ne me cherche et vienne fureter par ici.
— Qu’est-ce que j’aime tes nibards ! Regarde comme tu m’excites !
Marchal m’exhiba sa queue, une bite bien dure. Ce membre me faisait une envie énorme et je commençai à me masser les seins.
— Tu as tout compris me dit mon amant. Vas-y ! Vas-y ! Mets-toi du gel et caresse-toi comme une salope.
— Comme une salope ? Mais tu es fou. Et si on me voyait ?
— Vas-y je te dis. Je me sens prêt à jouir tellement tu me fais de l’effet.
Je me mis une tonne de gel sur la poitrine et commençai à me triturer les lolos.
— Comme ça, tu veux ?
— Oui, oui, c’est ça. Vas-y ! Sors ta langue et fais-moi ta pute.
— Oh ! Marchal ! Bon, si tu veux, je suis ta pute. Vas-y, branle-toi cochon. Branle-toi. Montre-moi ta queue, je veux voir ton engin.
De peur, je tournais sans cesse la tête afin de voir si quiconque arrivait. Je ne sais pourquoi, je n’arrêtais pas de rigoler. J’aurais aimé voir la tête de mon mari. Soudain, une voiture passa sur la route derrière moi et je m’accroupis.
— Oh là là ! Oh là là ! J’espère que personne ne m’a vue.
— Continue, tu es parfaite. Tu vois ma queue ? Elle est pour toi.
— Oh oui, je la vois, elle est belle, elle est bonne, j’en ai envie. Dieu que j’ai envie d’une bite.
Voulant offrir le meilleur de ma personne, je me caressais les doudounes avec une énergie décuplée. J’appréciais cette situation. C’était la première fois que je m’exhibais, de surcroit sur un parking. À nouveau, je fus prise d’un fou rire. J’en pleurais. Ma gorge était inondée de gel, je n’avais pas lésiné sur la quantité. Mon torse était très sensible. De temps à autre, croyant entendre l’arrivée d’un intrus je refermais ma veste à la va-vite. Cette peur me poussait presque à l’orgasme. Marchal m’encourageait en criant : « Vas-y cochonne. T’es bonne ! Libère-toi ! tu m’excites salope ! » Et ça marchait du tonnerre. Je m’ébouriffais les cheveux comme une nymphomane sur sa proie. Je pleurais, je riais, et je finis par dire n’importe quoi : « J’ai envie d’une bite ! Qui a une bite pour moi ? »
Évidemment, ce qui devait arriver arriva. Par un curieux destin et concours de circonstances, à la question « Qui a une bite pour moi ? » deux personnes répondirent. Marchal tout d’abord, mais aussi un gros camionneur arrivé là pour reprendre la route. Marchal, toujours en facetime, voulait comprendre la situation. Oubliant d’éteindre la communication, il eut droit au déroulé des événements. En homme intelligent, il saisit l’intérêt de l’histoire. Celle-ci était très simple. Désespérée par le manque de sexe, j’étais au bord de l’explosion. En arrivant, le camionneur me jugea à son goût et, ouvrant la porte de son camion, il m’invita à y grimper.
Je l’ai suivi sans une seule parole. Et il m’a baisée comme une vraie pute, ce qu’il crut, par ailleurs, que j’étais. Il me fit des choses qu’honnêtement je doutais qu’elles soient possibles. Marchal n’en perdait pas une, et nous lançait ses commentaires : « Suce-le ! Avale salope ! » au point où, excédé, mon amant lui dit « Ta gueule ! » et éteignit mon portable.
Ce que j’ignorais était que mon époux, soucieux de prendre du retard, me chercha partout. Lorsqu’il arriva sur le parking, il me vit grimper dans le bahut du type. Et quand, perché sur la marche du lourd véhicule, il découvrit musclor en train de me déglinguer le cul, il n’osa pas intervenir. Au contraire, il prit son pied à nous observer. Le camionneur me baisa plusieurs fois, prenant son temps. Moi non plus, je n’ai rien osé dire. Il me lâcha finalement sans oublier de me refiler un billet de cent euros. Ce qu’il ignorait c’est que, après cette baise mémorable, je l’aurais bien rémunéré le gonze.
J’avais l’impression d’être passée sous un rouleau compresseur et la fatigue me submergeait. Arrivée à la voiture, je découvris Charles, bien sage, en train de m’attendre.
— Ah, tu es là, je me demandais…
— Oui, j’ai acheté du Coca et je t’ai pris le journal.
— Merci.
De tout le voyage, mon époux fut gentil et prévenant. Sur son pantalon, des gouttes de sperme refusaient obstinément de sécher.
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