Partie 5
Après, il y a eu encore la déambulation dans les rues. La vie nocturne ne s’atténuait pas à mesure que les heures passaient. Je n’avais jamais été aussi loin dans la chronologie d’une nuit. Il était trois heures du matin quand elle s’est tournée vers moi. Elle m’a proposé :
— Tu viens finir la nuit chez moi ? J’ai envie de toi, et de toi seule, maintenant.
Il y a eu un moment trouble entre nous. On s’est rendues compte qu’on n’était pas seulement des ‘copines de sortie’, mais qu’on était attirées l’une par l’autre. Nos bouches se sont accrochées. Ça avait déjà été le cas dans la soirée, mais cette fois c’était radicalement différent. On s’est embrassés longuement, là au milieu de la rue, indifférentes au regard des gens sur nous.
Elle désigne l’immeuble derrière nous, des teintes roses, trois étages, il fait partie d’un nouvel ensemble.
— Ça tombe bien, on est juste devant chez moi…
Elle me prend par la main et me guide dans l’immeuble jusqu’au deuxième. Deux portes, elle choisit celle de gauche. Je me retrouve dans un appartement meublé de manière spartiate. Elle m’entraîne dans la chambre à coucher. Nous nous asseyons sur le lit. Même si j’ai apprécié la soirée, c’est ce moment qui est le plus fort, celui où elle est totalement à moi, où nous sommes coupées du reste du monde. Mi-nues, mi-habillées, nous nous explorons, même si nous connaissons déjà le corps de l’autre. Je me dis qu’à la fin de la nuit, quand nous nous séparerons (cette idée me fait mal, je ne sais pas très bien pourquoi) je la connaîtrai par cœur. Si jamais nous ne devons plus jamais nous revoir (cette idée aussi me fait mal…) j’aurais mémorisé tout ce qui fait qu’elle est elle, et je garderai ça en moi, pour mes moments de solitude et de désespoir, je l’évoquerai, j’évoquerai ce qui s’est passé entre nous, et ça me remontera le moral. On se caresse mutuellement, de la bouche, des mains…
— J’ai envie…De te prendre comme un homme…Et que tu me rendes la pareille…
— Je n’ai pas de queue, contrairement à Suzie…
— Ça peut toujours s’arranger.
Elle se lève, va jusqu’à une armoire, et revient avec un gros bloc de plastique dont pendent des lanières. D’abord intriguée je comprends, alors qu’elle s’en harnache, qu’il s’agit d’un gode noir, épais, long, qui imite une bite épaisse, et qui, une fois qu’elle à tout mis en place, vient reposer sur un socle qu’elle attache à ses hanches par de multiples lanières…
Je me laisse aller en arrière. Il n’y a rien que je désire plus à cet instant, que de sentir cette queue en moi. Pour moi, comme pour elle, ce ne sera pas une bite en plastique, mais une vraie queue, celle qui lui sera poussée. Elle se penche sur moi, ajuste le membre contre mes lèvres. Un coup de hanches, et hop, elle est en moi. Je me sens remplie, et je sais que, si tous les moments de cette soirée ont été bons, c’est bien celui-là le meilleur, parce qu’il est la marque de cette complicité qui s’est développée entre nous au fil des heures.
Elle manœuvre son ventre pour faire aller et venir le sexe de plastique en moi, que je vois rentrer et sortir, couvert de mes sécrétions. J’amène mon index sur mon clitoris, et je le frotte en même temps. Elle a le regard glauque, et elle tremble. Elle me jette, haletante :
— Le socle frotte contre ma chatte, et j’éprouve autant de plaisir que toi…Chaque mouvement se répercute contre mon pubis…
Je pousse la queue de plastique hors de moi et je me mets à quatre pattes. Elle vient sur moi, et me pénètre à nouveau. A chaque mouvement, il me semble qu’elle creuse ma chair et s’enfonce plus profond. Je sens un orgasme monter dans mon ventre, une boule de feu qui explose et remplit tout mon organisme, me faisant hurler. Je crache des liquides hors de moi. Le hurlement qu’elle pousse me fait comprendre que la jouissance l’a aussi gagné.
On s’écroule l’une en travers de l’autre. On est épuisées, et on s’endort quasi immédiatement, enlacées.
Quand je me réveille, un coup d’œil au cadran lumineux de ma montre me convainc qu’il est temps pour moi de partir. Cinq heures du matin. Je passerai chez moi prendre une douche et je fonce ensuite au magasin. Les premières livraisons ont lieu à 6 heures du matin.
Elle dort encore. Je me défais de son étreinte et je laisse un mot sur une feuille de papier près d’elle. J’AI ENVIE DE TE REVOIR.TU M’AS BEAUCOUP APPORTE CETTE NUIT, ET PAS SEULEMENT EN ME FAISANT DECOUVRIR LA VIE NOCTURNE.
Elle a de toute façon mes coordonnées, Si elle veut me contacter.
Je rentre chez moi. Je me sens légère.
Je pense à elle toute la journée. Je voudrais vivre plein d’autres moments avec elle.
J’espère qu’elle me rappellera, m’enverra un message, quel qu’en soit le moyen.
Mais il n’y a rien le lundi, et rien non plus le mardi. Et je n’ose pas la contacter.
Je me dis que j’ai eu le tort de donner trop d’importance qu’à ce qui n’était qu’une simple sortie entre filles grâce à l’appli COPINE DE SORTIE. La prochaine fois, je prendrai mes distances.
Le mardi soir, il est vingt heures, je ferme le magasin. Je marche jusqu’à ma voiture, la tristesse au cœur, fixant le macadam. Puis, mon attention attirée par quelque chose, je relève la tête et je la vois, appuyée contre ma voiture. Elle est en jean et en blouson, différente mais pourtant semblable. Son sourire réchauffe mon cœur.
— Ce ne sera sans doute pas aussi bien que vendredi, mais on pourrait quand même passer la soirée ensemble ?
Mon cœur avait quasiment cessé de battre de chagrin, mais il retrouve un rythme régulier.
— Si, ça sera bien quand même, je lui réponds. Et je voudrais aussi réserver tes soirées suivantes.
— Je te les donne toutes.
Finalement, l’appli COPINE DE SORTIE ne m’aura servi qu’une fois.
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Les autres épisodes de Copine de sortie :
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