Lorsqu’il fit rouler les deux dés d’un jet de la main gauche, Niels espéra de toutes ses forces que peu de points orneraient chacune de leurs faces supérieures. Il eut beau se concentrer, un double six apparut à l’issue du lancer. « Beau résultat. Qu’en conclus-tu ? » dit la femme grande et élancée assise face à lui. Il ne lui était pas permis de la regarder droit dans les yeux, alors son regard fixait ses jambes nues, à la peau douce et imberbe, croisées de façon lascive. « Deux fois six, je… je suppose que je resterai douze jours sans jouir, Madame Ariane ». La voix de Niels était très faible en prononçant ces mots. « Tu supposes bien mal. Je ne t’ai jamais dit qu’il fallait additionner, Niels. Non… Les règles sont tout autres… Chaque dé te donne l’un des chiffres du nombre des jours chastes qui t’attendent. Tu resteras donc soixante-six jours sans gicler. Et ce n’est pas la peine de me regarder tristement, je n’y suis pour rien : c’est toi-même qui a décidé de cette durée en jetant les dés. N’est-ce pas la vérité ? ». L’homme ne put qu’acquiescer dans un murmure plein de respect. Il lui était difficile de cacher l’excitation que lui procurait son statut de soumis. Chaque annonce d’une nouvelle humiliation ou d’un nouveau tourment avait pour conséquence de lui tendre le sexe à un point douloureux. D’autant plus douloureux que des lanières de cuir lui enserraient solidement la base, et séparaient ses testicules en deux petites boules caoutchouteuses prêtes à craquer.
Depuis qu’Ariane avait accepté qu’il devienne son soumis, il avait fait de son mieux pour lui plaire, pour la séduire, et lui donner sans cesse envie de reculer encore plus loin les frontières de leurs jeux. Elle s’approcha un peu de lui, pauvre mâle nu à genoux sur le sol. « Je n’ai pas oublié que ton dernier orgasme remonte déjà à une semaine… Tu vas donc pouvoir en avoir un maintenant, le dernier avant cette longue période qui t’attend ». Il la remercia comme elle le lui avait appris pour chacune des permissions de ce type : les mains dans le dos, il se plia afin d’embrasser lentement le bout de chacune de ses chaussures. Lorsqu’elle portait des bottes de cuir, il devait alors les lécher jusqu’à leur sommet. Un cliché sans doute, mais qui lui donnait à chaque fois des érections mémorables. « Relance les dés, Niels, nous allons connaître le temps dont tu vas disposer pour ton infâme caresse ». Il lança les petits cubes de bois à nouveau. « Cinq et quatre ! Très bien… Tu sais, Niels, je crois que tu avais raison, en ce qui concerne la règle… C’est beaucoup plus simple d’additionner. Nous allons appliquer ton idée, tu devrais être content : tu as donc neuf secondes pour gicler, sinon nous reportons cette formalité dans soixante-six jours. Prêt ? Je décompte… Neuf, huit… ». L’homme était totalement paniqué. Il prit sa queue en main et se mit à la branler fébrilement, le regard implorant. « Deux, un… Stop ! On arrête tout ! Je vois que ce n’était pas si nécessaire que ça, tu n’es pas venu malgré ma présence face à toi. Comment dois-je le prendre ? ». Le sexe dressé et violet, Niels répondit d’une voix tremblotante : « Je suis désolé, Madame Ariane, vous êtes pourtant si merveilleuse et si belle ». « Je le sais », dit-elle, « il faudra donc que je t’entraîne à venir plus vite. Nous gagnerons du temps… Ho, mais tu m’as excitée, avec ton immonde branle… Viens entre mes cuisses immédiatement ». Heureux d’avoir créé cet état chez sa Maîtresse, Niels rampa à genoux jusqu’au siège confortable ans lequel elle était installée. Sans douceur, elle lui agrippa les cheveux et lui maintint le visage contre son sexe. Il lui lécha chacun de ses orifices, en fonction de la position qu’elle donnait à son visage. Parfois des ordres brefs lui parvenaient, afin que sa langue s’enfonce davantage ou qu’il en modifie la vitesse. Elle lui griffa le dos, le gifla, le releva brusquement à plusieurs reprises afin de lui tordre violemment l’un de ses tétons… Après vingt minutes, il la sentit prête à venir : son bassin ondulait en mesure de plus en plus rapidement et son souffle devenait saccadé : il se colla alors à son clitoris en suçant profondément, puis resta encore de longs instants ainsi, sans respirer, alors qu’elle récupérait de son orgasme. D’un coup sec, elle dégagea le visage de son soumis… « Je vois que tu n’as pas débandé. C’est bien, Niels, mais il se peut que tu te sois touché à mon insu… Tu porteras ta cage de chasteté lors des prochains soixante-six jours, ça m’évitera d’avoir à te surveiller ».
Il passa le reste de la soirée couché aux pieds de la belle Ariane, alors que celle-ci discutait avec ses amis via son ordinateur. Une petite cage de plastique et métal fermée par un cadenas lui enserrait le sexe, l’empêchant ainsi d’obtenir une érection complète. De là où il était, il pouvait voir le haut des cuisses de sa Maîtresse, et repensait à l’orgasme qu’il lui avait donné. Il se dit que là était l’important : qu’elle prenne du plaisir. Et face à ce bonheur, que pouvaient importer ses ridicules pulsions de mâle… « J’ai une surprise pour toi », lui dit-elle soudain…