Dans les minutes qui ont suivi, marchant dans la ville, j’ai vu le changement de manière radicale. Des regards d’homme qui ne se seraient sans doute jamais posés sur moi en temps habituel accrochaient ma silhouette et restaient dessus, et il y avait dans leurs yeux un désir sans aucune ambiguïté. Et une ou deux filles aussi…Je me suis demandé ce qui se passerait, ce qui se serait passé si je m’étais laissée aborder. Le déroulement de l’action. Voudraient-ils caresser les cuissardes avant de caresser ma chair ?
J’ai pris le bus un peu plus loin pour rentrer chez moi. Ce qui s’y est passé m’a énormément troublée, m’a donné la preuve encore une fois de la puissance de ces bottes magiques.
J’ai fait une pause. C’était une lecture troublante au possible. Ma sœur se livrait. Et son texte me troublait comme avait pu la troubler de passer les cuissardes.
Je pressentais que la suite allait être intense et brûlante. Je ne me trompais pas.
Même quand il n’y avait pas le monde, j’aimais bien me tenir à une des rampes, plutôt que de m’asseoir. Une autre perspective, qui me permettait d’observer plus de choses.
Je n’ai rien senti. Le gars s’est certainement positionné contre moi, et il ne s’est pas frotté contre moi, il n’y a pas eu un contact chair contre chair. Il y avait quelques personnes, mais pas plus que ça, ce n’était pas la peine affluence.
J’ai bien compris en tout cas ce qui l’avait troublé, et sans doute poussé à l’acte.
Je suis descendue à mon arrêt. Il me restait à faire le chemin jusqu’à la maison.
Ca a seulement été après être descendue du bus que je me suis rendue compte de quelque chose. Sans doute parce que la perception devait traverser le cuir des cuissardes pour monter jusqu’à moi.
Mes bottes étaient couvertes, sur la partie antérieure, mais les côtés avaient aussi pris, de coulées blanches de sperme.
Dans le bus, un gars s’était masturbé juste derrière moi, excité par les cuissardes et avait craché un sperme apparemment très copieux sur les cuissardes.
Ca aurait dégoûté certaines, ça m’a, au contraire, troublée au possible.
Encore une évidence claire du pouvoir de séduction de ces bottes taille haute.
Je suis arrivée à la maison, seule pour encore une heure.
En rentrant généralement, je prenais toujours un moment pour me donner du plaisir. Avec des motivations très diverses. Aujourd’hui, c’était vraiment différent. J’étais toute surexcitée, à l’orée d’un nouveau monde, et j’avais envie de jouir. J’étais en fait au bord de la jouissance, et, si, à l’accoutumée, je faisais durer mes orgasmes, j’aimais avoir du plaisir, et en avoir longtemps, au contraire, là, j’avais besoin de jouir immédiatement pour me soulager, quitte à ensuite me donner du plaisir de manière plus posée.
Je me suis laissé glisser sur le lit. Mon regard a erré sur les cuissardes. Dans la rue, je m’étais arrêtée et j’avais étalé le sperme sur le cuir. Il s’y était fondu. Je savais qu’il fallait nourrir le cuir, avec du cirage par exemple, je m’étais demandée si ça marchait aussi avec le sperme. J’avais une vision très nette, une vision érotique, moi debout, entourée d’hommes qui cracheraient leur sperme sur mes cuissardes.
J’avais de la fièvre, toute chaude, tremblante, remuée sans aucun doute par la révélation. J’ai tendu la main pour toucher à nouveau les cuissardes, avant de m’aventurer plus haut, sur mes cuisses, enveloppées par mon collant. Je mouillais beaucoup, et mes sécrétions avaient coulé jusqu’à mi-cuisses, mouillant le lycra. Je me suis soulevée, pour le baisser. Ma culotte était elle détrempée. Je l’ai descendue elle aussi pour que ma main puisse rentrer en contact avec mon sexe. Je me suis trouvée ouverte, lèvres aussi dilatées que mon gland clitoridien était saillant. Je me suis mise en pleurer, en même temps que je me caressais. Ce n’étaient pas des pleurs de chagrin, mais une émotion forte, du bonheur, la joie de connaître un moment aussi intense, de penser que mon existence pouvait être différente grâce à mes cuissardes.
J’ai joui au bout de quelques secondes seulement, un orgasme qui a été très intense, mais aussi une libération. Le soulagement d’une tension. Sans que ce soit suffisant. Il y avait une tension sexuelle en moi qui avait besoin d’être calmée. J’ai continué de me frotter, et j’ai joui encore. Chaque orgasme représentait une marche supplémentaire, avec un dernier orgasme qui a été d’une rare force. J’ai éjaculé, comme ça m’arrivait parfois, des jets puissants qui ont en partie atterri sur les cuissardes, les baptisant comme le sperme d’un homme les avait baptisées. C’était un bon début.
J’ai interrompu ma lecture. Ce récit me troublait et je me suis rendu compte que je m’excitais à le lire, et que je mouillais ma culotte moi aussi. Comme elle, j’aimais me caresser, et, incapable de m’en empêcher, je me suis mise à me frotter à travers le pantalon de jogging que j’avais passé en rentrant, sentant mon sexe gonflé, humide et ouvert à travers le double tissu du survêtement et de ma culotte. Ces pages étaient troublantes et je sentais bien que la suite le serait tout autant.
J’ai repris ma lecture.