J’étais là comme tous les mardis et mercredis matin quand elle est arrivée. La seule chose qui n’avait jamais changé en huit mois, c’était la manière qu’elle avait de s’annoncer. Dans le silence, ses talons tapaient contre le sol, que ce soient les talons d’escarpins, ou ceux de ses bottes, du moins je l’imaginais. C’était une marque indéniablement féminine.
Elle arrivait, montant l’escalier, elle avançait dans le couloir, elle allait se caler dans sa salle, au premier étage. Moi, j’étais juste au-dessus, au deuxième. J’enseignais la physique dans ce grand Centre de formation, qui était tourné vers l’apprentissage professionnel. J’arrivais tôt, deux fois par semaine et je venais me caler dans cette salle pour la matinée, me répartissant en d’autres lieux le reste du temps.
Il y a eu un temps de latence. C’était curieux comme le matin, il y avait ce moment de silence, le nettoyage avait été fait, et les apprenants n’étaient pas encore là. Ceux qui étaient face à eux arrivaient en quasi totalité tard, d’autres étaient là plus tôt. Moi, j’aimais arriver tôt pour des raisons qui ne tenaient sans doute qu’à moi. Je passais par la salle commune où je mettais le percolateur en route, je me servais un café, et ensuite je venais me caler ici ou ailleurs.
Et donc ce silence particulier, qui tenait sans doute aussi aux matériaux, dont le bâtiment était fait, faisait que le moindre bruit portait. J’entendais des bruits que je pouvais sans aucun doute comprendre, même si je me trompais légèrement, parce qu’ils tenaient à une routine, poser ses affaires sur la table, un sac, des clefs, un bruit sec et reconnaissable.
Ce jour-là, pourtant, tout a été différent.
Il y a eu une latence, puis elle s’est mise en mouvement.
Habituellement, elle restait dans la salle. Je ne pouvais qu’imaginer ce qu’elle faisait, sans aucune certitude. Relire des notes, regarder des SMS…Difficile de savoir…
Mais ce jour-là, les choses ont été différentes.
Les talons, je les ai entendus à nouveau. Et ils sont venus jusqu’à moi.
Ils ont tapé à nouveau sur le surface de l’étage, puis, ensuite, ils ont frappé les marches. Et, j’en ai un peu douté au début, elle ne descendait pas, elle montait.
Une silhouette s’est dessinée, encore floue dans le couloir, mais devenant beaucoup plus nette quand elle s’est précisée dans l’encadrement de la porte.
Je l’avais imaginée pendant huit mois. Sans jamais la voir. J’aurais pu descendre, et il n’y aurait plus eu de mystère, mais c’était peut-être ça que je cherchais au final, le mystère. Ne pas savoir permettait de rêver et d’envisager toutes les possibilités.
Je me disais même que j’avais du la croiser certainement sans savoir qui elle était. Après, ce n’était pas forcé. Ici, il y avait beaucoup de personnel, et on se croisait peu voire pas du tout.
C’était certain, l’image que j’avais pu me construire pendant huit mois n’avait pas grand chose à voir avec celle que j’avais sous les yeux.
Elle était vraiment splendide. Ce n’était pas tellement une question de beauté, difficile de définir la beauté de quelqu’un, c’est quelque chose de vraiment flou, il y a dix mille types de beauté, et pas un seul canon, tout a d’ailleurs évolué avec les âges, mais plutôt une question d’aura. Elle dégageait quelque chose de très fort, l’aura d’une fille qui était bien dans sa peau, qui rayonnait. Des filles cent fois plus belles n’avaient pas cela, irrémédiablement ternes. A cela se rajoutait une réelle sensualité, et, puis, sans aucun doute, la capacité à se mettre en valeur.
C’était une grande fille, grandie encore sans doute par ses talons. Une masse de cheveux blonds, qui coulaient sur ses épaules, un visage aussi finement dessiné que son corps, moulé par une robe noire avec dessus des fleurs dessinées, qui s’arrêtait haut, pour laisser voir des jambes gainées par le nylon noir d’un collant, prises au dessous du genou par des bottes couleur fauve, pourvues de ces talons fins et hauts que j’entendais résonner le matin, bottes qui la cambraient.
—Bonjour. J’ai pensé que ça serait bien si on faisait connaissance.
Une chose était sûre, maintenant qu’elle se matérialisait sous mes yeux, je ne l’avais jamais croisée avant. Je n’avais pas de regrets à avoir.
Elle m’a fait un immense sourire. Un sourire chaleureux et enveloppant.
—Ca fait huit mois qu’on est l’un en dessous de l’autre, ou l’un en dessus de l’autre, ça dépend comment on conçoit les choses. Et j’avais envie d’enfin te voir. Tu sais que j’ai fantasmé sur toi…A force…
—Pas trop déçue?
—Non. Au contraire.
Elle s’est approchée, me permettant de respirer l’odeur d’un parfum qui m’a troublé. Avant d’avancer, elle avait eu le geste de repousser la porte.
—Il est tôt encore. J’ai envie d’un petit moment entre nous. J’en ai trop rêvé. Il est temps de passer à la concrétisation, tu ne crois pas?
J’ai été un peu décontenancé de ce basculement aussi rapide. On ne se connaissait même pas. En même temps, je l’avais déjà vécu, ce n’est pas obligé de connaître quelqu’un depuis très longtemps pour basculer sur du désir. Et puis huit mois à fantasmer, d’un côté comme de l’autre…
C’est parti très vite. On savait qu’on avait un bon quart d’heure de tranquille, et qu’il ne faudrait pas aller au-delà.
Elle s’est laissée glisser sur le bord du bureau. J’étais assis devant elle. Sa robe est remontée haut, dévoilant ses jambes gainées de nylon. Elle s’est penchée sur moi et sa bouche est venue chercher la mienne, pendant que ses mains attrapaient les miennes pour les poser sur ses cuisses. J’ai eu la sensation, immédiate, de la douceur de ses lèvres contre les miennes, et, en même temps, de la chaleur de sa peau contre mes mains, au-delà du contact électrique du nylon. Elle a poussé une sorte de petit soupir, quand nos langues se sont détachées l’une de l’autre, alors que je remontais le long de ses cuisses. La robe s’était tirebouchonnée autour de sa taille, me permettant de constater que sous son collant, elle n’avait pas mis de slip. Je pouvais voir très nettement son sexe, la bosse qu’il faisait, se dilatant sous mes yeux, ses lèvres sortant d’elle, se gonflant, s’allongeant, en même temps qu’un jaillissement surprenant de liquides intimes venait tâcher le nylon collé à son intimité. De manière amusante, elle se rasait le sexe, comme pas mal de filles, mais elle avait gardé un triangle réduit à sa plus simple expression, minuscule, qui ornait son pubis.
Quelque chose est apparu dans sa main, elle l’avait monté en fait, mais je ne m’en étais pas rendu compte. L’emballage carré et argenté d’un préservatif.
—J’ai envie que tu viennes dans mon ventre.
Elle s’est penchée sur moi pour me défaire, et mettre ma queue à nu.
—Hé bien, je vois que si j’ai envie, toi aussi.
Je ne lui ai pas expliqué, elle l’a sans doute compris, que le matin, je l’entendais, et je fantasmais sur elle, et que cela produisait chez moi un état de désir, et donc une réaction physiologique, partielle, que son arrivée avait concrétisée.
Elle m’a caressé doucement. Ma queue a frémi, et du liquide pré-sécrétif en a coulé.
—Tu sais que t’entendre me faisait fantasmer? Je t’imaginais..Je me suis caressée plusieurs fois, sous une jupe, sous une robe, à travers un pantalon…
Elle s’est soulevée, pour descendre son collant jusqu’à ses genoux. En quelques secondes, son sexe s’était spectaculairement dilaté, laissant voir, entre les lèvres toutes gonflées, un intérieur rose. Ses chairs étaient luisantes d’être trempées par le jus qui coulait d’elle, de manière aussi continue qu’intense.
Elle s’est laissée descendre sur moi. Ca s’est fait très simplement. Elle est venue glisser sur ma queue, sa main la guidant à l’intérieur, et elle s’est assise sur moi. J’ai senti la chaleur de son sexe, ainsi que son humidité quasi immédiatement. Elle a poussé une sorte de petit soupir, en fermant les yeux. Je suis venu poser mes mains sur ses fesses. Elles étaient charnues, et pleines. Doucement, je l’ai faite monter et descendre sur ma queue, pendant qu’elle m’accompagnait dans ce mouvement.
Ses muqueuses frottaient contre ma queue, c’était vraiment très bon. J’avais fantasmé sur elle…Sans jamais oser imaginer qu’il puisse se passer quelque chose de la sorte, et surtout aussi rapidement.
La jouissance est venue très vite, pour de multiples raisons. Sans doute parce qu’on avait envie depuis très longtemps de cet être inconnu qui avait soudain pris chair, et ce qui comptait au final ce n’était pas tant son enveloppe charnelle que l’aboutissement d’un fantasme, mais aussi parce qu’on avait conscience de devoir jouir en temps limité. Une jouissance qui s’est très vite emparée de nous, lui faisant étouffer le cri qui montait en elle alors qu’elle se cambrait, pendant que mon sperme partait dans le préservatif et venait cogner contre les parois internes de son vagin.
J’ai regardé l’horloge sur l’ordinateur. Il nous restait deux minutes avant la date limite que je m’étais fixée. Elle s’est dégagée, rajustant son collant.
—Je garderai la sensation de ta queue en moi toute la journée. Et de ton sperme jaillissant. D’ailleurs…
Elle s’est penchée sur moi, et elle a roulé habilement le préservatif pour ne pas perdre le sperme qui avait rempli le réservoir. Elle l’a approché de sa bouche, et, étirant le latex, elle s’est mise à le laper.
—J’aime boire le sperme des hommes.
Quand elle a eu terminé, le latex était lisse, comme si jamais il n’avait recueilli la moindre trace de sperme. Elle a tout rassemblé dans sa main, l’emballage et la capote.
—Mieux vaut ne pas laisser trainer ça.
Elle allait partir…
—Ah, au fait…
Elle a plongé la main dans son soutien-gorge pour en tirer un papier.
—Je ne savais pas si je te le donnerais, mais je t’ai préparé un petit bout de papier…Dessus, tu as mon numéro de portable, mon mail et mon adresse. Si tu as envie de passer boire un verre ce soir, je finis à quatre heures…Sinon…Je remonterai demain matin…
Elle me l’a tendu, je l’ai saisi, puis elle s’est éclipsée.
—Pardon?
Je suis sorti de ma rêverie. J’ai tourné la tête vers la porte. Perdu dans mon fantasme, je ne l’avais pas entendue monter.
La créature qui était devant moi n’avait rien à voir avec celle de mon fantasme. Elle n’était pas très grande, en jean et pull, avec effectivement des talons, ceux d’escarpins à talons aiguille. Le point commun qu’elle avait avec la créature de mon rêve, c’était que moins grande et plus menue, elle n’en avait pas moins un charme évident. Un visage et un corps agréablement dessiné. Et plus de timidité.
—Je t’entends tous les matins…Pour l’instant, il n’y a que nous ici. Tu pourrais me donner un coup de main, j’ai un problème avec le vidéo-projecteur ?
Elle m’a souri.
La réalité m’avait rattrapé. Il y a les fantasmes et la vraie vie. Je suis descendu, l’accompagnant jusqu’à sa salle. Après tout, c’était un début…La suite serait peut-être moins flamboyante, mais aussi, sinon plus riche.
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