I
Alors voilà: c’est pour elle le bout du monde.
Cet hôtel désuet, en haut du promontoire au-dessus des vagues qui s’abandonnent sur ce bout de côte, l’écume blanche s’abîmant sur les rochers couverts d’algues et de lichens. Une ancienne maison de maître, entourée de pins maritimes qui la protègent du vent et des embruns.
Il y a les odeurs qui lui rappelle des vacances de jeunesse. Et puis l’horizon, mangé par le ciel. Un bout du monde comme un autre. Qui ferait l’affaire.
La chambre est d’une simplicité presque touchante. Un lit d’une personne. Une petite table avec une chaise. Une penderie qui ferme mal.
Elle s’assoit un instant sur le lit, regarde autour d’elle. Le papier peint neutre, d’un beige timide. Les petites taches d’humidité en haut des murs. Une aquarelle au dessus du lit attire son regard. La composition est crue. Une femme alanguie et aux formes généreuses, tiens de deux doigts les lèvres de son sexe grandes écartées. Le réalisme de la scène la trouble. Comme la trouble le visage extatique du personnage, sa langue rose dépassant de ses lèvres charnues, ses yeux mi-clos plus réalistes que nature.
Sous les doigts de Paulette, l’étoffe du dessus-de lit, avec des motifs abstraits imprimés.
Elle sent au creux de son ventre naître le besoin de se donner du plaisir. Peut-être juste pour passer le temps, mais pas seulement. Il y a dans l’air comme un parfum étrange et envoûtant. Elle déboutonne son jean et le fais glisser sur ses chevilles. Elle se redresse pour voir son reflet dans le miroir de la penderie. Sous ses mains, ses cuisses sont douces, lisses, encore fermes. Elle porte une culotte à dentelle, un cadeau de Loïc. La matière est agréable au toucher, la dentelle d’une grande finesse. A la fois c’est un objet fragile, qu’elle pourrait déchirer sans peine. Elle glisse une main sous l’élastique, éprouve le contact soyeux de ses poils pubiens. Sa vulve est déjà entrouverte, ses lèvres sensibles. Elle fait rouler son clitoris entre deux doigts, sent son sexe se lubrifier. La verge tendue de Loïc s’impose dans son esprit. Une queue dure et longue, gorgée de sang. Elle se branle avec trois doigts, les enfonce du plus profond qu’elle peut. L’image que lui renvoie le miroir l’excite. En même temps, elle a du mal à se reconnaître dans cette femme délurée qui se branle sans aucune retenue. Elle regrette de n’être dotée que de deux mains, tant ses seins et son anus exigent leur dû. Elle imagine la queue de Loïc lui rentrer dans le cul, ses grosses couilles heurtant sa croupe à chaque coup de reins. L’orgasme la terrasse, elle retient son cri, au même instant où elle perçoit le bruit d’une porte qu’on referme. La porte de sa propre chambre.
Elle se lève et va jeter un œil dans le couloir. Personne. Peut-être un courant d’air ?
Elle ouvre sa valise, range ses vêtement soigneusement dans la penderie qui ferme mal. La serrure est usée, le vieux bois aurait besoin d’un coup de pinceau, d’être retapé. La porte grince quand elle l’a referme.
Elle n’a pas pris beaucoup de linge. Si elle décide de rester, il faudra qu’elle en rachète. Son esprit est embrumé, vidé par le voyage et encore chamboulé par la force de son orgasme .
Elle ne comprend pas ce qui lui a pris. Pour tout dire, elle a dû mal à se souvenir de la dernière fois où elle s’est masturbée. Est-ce dû à ce nouvel environnement ? Au fait de se retrouver seule dans une chambre d’hôtel, loin de ses repaires, loin de Loïc et de ses trahisons ? Car oui, elle est partie quand elle a découvert les nombreuses infidélités de son compagnon. Les preuves, multiples, à peine dissimulées, figuraient dans le disque dur de l’ordinateur familial. Même pas protégées par un mot de passe. Des centaines de clichés pornographiques de Loïc avec des dizaines de filles différentes. Des selfies obscènes, ou des gros plans de chattes dégoulinantes. Paulette en avait été effarée, étourdie, sans voix. Toutes ces années pendant lesquelles son homme l’avait honteusement trompé, et elle qui n’avait rien vu, rien soupçonné, comment était-ce possible ? Il y avait même des clichés de Loïc et d’une des filles dans le lit conjugal, des photos prises sous leur propre toit !
Quand elle y repense, elle a un goût atroce de bile sous la langue. La nausée.
Elle aère la chambre, ayant tout a coup l’impression d’étouffer. Elle respire à la fenêtre le parfum de résine, l’air iodé. En fermant les yeux, se concentre sur la musique des vagues.
II
En bas, la grande pièce principale tient lieu de réception et de restaurant. C’est l’ancien salon de la maison de maître. De vieux meubles sont remplis de livres, de bibelots. Sur les murs, de grands tableaux sont accrochés. Des œuvres qui rappellent l’aquarelle dans la chambre de Paulette. D’où elle se tient, cela ressemble à des scènes d’orgies, représentées avec beaucoup de réalisme. Paulette n’est guère à l’aise en se promenant entre ces murs recouvert de tentures d’un autre âge. Elle a le sentiment de déambuler dans la maison d’étrangers sans y avoir été invité.
– Vous prendrez vos petits déjeuners ici? fait une voix dans son dos. Au fait, je m’appelle Ludmilla.
Paulette se retourne et reconnaît la maîtresse des lieux. Le teint halé, les yeux soulignés d’un gloss mettant en valeur ses iris d’un vert profond, la femme doit avoir une cinquantaine d’années et son corps paraît ignorer le passage du temps. Paulette devine néanmoins les traces d’une teinture dans sa chevelure réunis en un chignon crêpé à la mode des années 1960.
– Je ne vous ai pas fait peur j’espère, veut savoir la gérante. J’ai l’habitude de me déplacer comme un courant d’air, sans faire de bruit. Ça rendait fou mon mari.
Un sourire s’épanouit sur son visage. Elle porte une robe démodée mais très belle, assortie à la couleur de ses yeux. Paulette pense à Maupassant. »L’âme a la couleur du regard« .
– Je prendrais volontiers mon petit déjeuner ici, madame, dit Paulette. Dites-moi, c’est peut-être indiscret, mais ces tableaux accrochés aux murs, de quel artiste sont-ils ?
– Ils ne vous laissent pas de marbre, n’est-ce pas ? Ces tableaux font de l’effet sur tous mes clients. Je vous raconterais leurs histoires une autre fois si vous le voulez bien.
Ludmilla ponctue son commentaire d’un clin d’œil malicieux. Elle se tient devant une grande fenêtre qui se trouve soudain traversée par la lumière du soleil. Ce nouvel éclairage permet à Paulette de constater que l’hôtelière ne porte aucun sous-vêtements sous sa robe légère. On distingue par transparence les globes de ses seins plantureux et leurs larges auréoles sombre. Plus bas, les poils d’une toison épaisse.
– Une petite remarque en passant, trésor, ajoute Ludmilla avec un sourire énigmatique. Attention aux courants d’air et aux portes qui ferment mal.
Paulette rougit violemment. Elle croit lire de l’amusement dans les yeux vert de l’hôtelière.
III
Paulette choisit de flâner un peu, sur le chemin qui contourne l’hôtel et qui mène tout au bout du promontoire. Mais très vite, le froid l’engourdit. Du ciel, descend un crachin vicieux, presque invisible, qui traverse l’étoffe de son pull-over. Elle trouve un banc à l’écart, un peu à l’abri d’un pin gigantesque.
Elle se dit qu’elle a enfin du temps pour elle. Sa vie, parvenu à ce stade, est devenue comme un poison qui l’étouffe. Loïc a tenté plusieurs fois de l’appeler depuis ce matin. Elle n’a pas répondu. Assise sur son banc, les espaces entre les pins maritime laissent apercevoir la mer, d’un gris clair assez terne. De ce coté-ci du promontoire, elle peut aussi voir un bout de la grande plage, et quelques maisons du village, en contrebas.
L’humidité finit par la chasser. Elle revient à l’hôtel, réserve un couvert pour le repas du soir, et remonte dans sa chambre. S’allonge sur le lit, confortable, et met des écouteurs sur ses oreilles. Elle a besoin d’apaisement et de calme. Bref, tout le contraire de l’existence à laquelle elle s’est soustraite. Ses pensées s’éparpillent. Elle revoit dans son esprit les photos de Loïc et de ses maîtresses. Peu à peu, le dégoût laisse place à l’excitation. Le fourmillements dans son ventre lui donne des envies de sexe. Elle déboutonne son jean et plaque une main contre sa chatte, puis renifle ses doigts avec gourmandise. Et voilà qu’elle mouille à nouveau. Et pire : les cuisses écartées, la main dans la culotte, elle regarde la porte de sa chambre en espérant la voir s’entrouvrir. Elle aimerait qu’un voyeur la mate en train de s’astiquer la motte. Une pensée la traverse : est-elle folle de désirer s’exhiber ainsi ?
Et, fait incroyable, son vœux est exaucé : la porte blanche s’ouvre en grinçant. Elle aperçoit la moitié d’un visage. Un homme se tient en partie dissimulé, tenant sa verge dans une main. Paulette est trempée. Elle mouille comme jamais. Elle finit d’ôter fébrilement son jean qu’elle balance au pied du lit et se masturbe avec ardeur. Sa vulve rose est grande ouverte, béante, sa main entière disparaît dans sa chatte. L’homme pousse un grognement. Il vient d’éjaculer. Paulette se cambre violemment et explose, son cri d’extase semblant ne plus finir.
IV
Lorsqu’elle descend au rez-de-chaussée, le soir est tombé, et le vaste hall est éclairé par le grand lustre baroque suspendu au-dessus des quelques tables dressées. Des bougies qui brûlent dans deux chandeliers contribuent à l’ambiance chaleureuse.
Paulette compte six tables, dont deux seulement sont occupées. L’une par un homme d’une quarantaine d’année, solitaire, l’autre par deux femmes, l’une plus agée que l’autre. Paulette choisit une petite table à l’écart, près d’un mur ou est accroché un grand tableau troublant, figurant un géant doté de deux énormes pénis en érection, léchés avidement par une foule de jeune filles échevelées.
– Vous permettez, madame?
Paulette sursaute. Un homme est apparu de l’autre coté de la table, une main posée sur le dossier de la chaise qui lui fait face. Peut-être soixante ans, bien habillé, les cheveux gris coupés en brosse.
– Si ça vous dérange, dites moi, fait-il d’une belle voix grave mâtinée d’un accent étranger, peut-être Balkanique. J’ai habitude de parler avec les nouveaux, ici. Vous êtes nouveau?
Avant qu’elle ai pu répondre quoi que ce soit, l’homme s’assoit. Malgré sa carrure imposante, il fait ça avec beaucoup de discrétion. Il pose ses avants bras sur la table recouverte d’une nappe en papier bordeaux. Paulette remarque la taille de ses mains, impressionnantes. Elles sont recouvertes ci et là de petites cicatrices.
– Vous étiez rêveuse devant le tableau, non ? fait l’homme. Peinture étrange. Comme étrange ambiance ici. Quelque chose est dans l’air, qui pousse à faire des choses un peu…. Mais pardonnez-moi, j’oublie convenance. Mon nom est Boban.
– Moi c’est Paulette, concède-t-elle, un peu sur la défensive.
Il n’y a pas de cartes, mais un plat unique. Sur une grande ardoise posée sur le comptoir d’accueil, elle lit: Entrée: soupe de poix cassée. Plats: gratin de chou fleur et de brocolis, avec viande ou poisson. Dessert: tarte aux fraises maison.
La maîtresse des lieux, affublée d’un tablier de cuisine, vient prendre leur commande. C’est un petit hôtel et la patronne s’occupe aussi du service. Paulette et son vis à vis optent pour le poisson, qui s’avère être de la daurade. Leur hôte repartie en direction de la cuisine, Paulette demande:
– Que voulez-vous dire ? Qui pousse à faire quelles genre de choses ?
– Hé bien, comment dire ? Là, par exemple, je peux sentir l’odeur de votre chatte. Odeur très forte et excitante.
– Vous plaisantez ? s’exclame Paulette, outrée.
– Ici, sens exacerbés., explique Boban. Je sais que vous avez ressenti ça aussi. J’ai vu l’homme de la chambre 15 se masturber à votre porte. Que faisiez vous donc pour l’exciter autant ?
Paulette est embarrassée et ne sait plus ou se mettre.
Ludmilla revient à point nommé avec les bols de soupe. La fumée qui s’en échappe dégage un agréable parfum de légumes frais, de pois et de crème fraîche.
– Si cet énergumène vous ennuie, n’hésitez pas à le lui dire, lâche l’hôtelière sur le ton de la fausse confidence, en se penchant vers Paulette. Il a l’air d’un dur comme ça, mais il est tout à fait inoffensif.
Ludmilla s’éloigne en riant, tandis que Boban fait mine de faire la gueule. Mais ça ne dure pas longtemps.
– Un conseil de Boban:méfiez-vous de cette femme, c’est une sorcière.
Paulette plonge ses lèvres dans la cuillère de soupe de pois. Elle est encore très chaude, mais la faim la tenaille. Elle se souvient avoir avalé un sandwich la veille au soir, un triangle avec du pain de mie, en attendant son train dans la petite gare traversée par les courants d’air.
– Je vous choque, reprend Boban, et pourtant vous ne changez pas de table. Vous êtes intriguée. Si vous regardez sous cette table, vous verrez mon membre en érection. Je bande à tel point que j’en ai mal à la queue.
Paulette suspend son geste, la cuillère de soupe en l’air. A l’aide d’un talon elle enlève la sandale à son pied droit, tend la jambe sous la table. Sa plante de pied rentre en contact avec quelque chose de dur et de chaud. Elle avale une cuillerée de soupe, et n’ose regarder ailleurs que dans son assiette. Le rouge aux joues, elle se met à branler Boban avec son pied.
Ils ne disent rien pendant un moment, ne touche plus à leur soupe. La queue sous le pied de Paulette paraît énorme. Elle l’a sent qui palpite. Elle imagine l’organe d’un rose soutenu, avec le gland boursouflé et rougeâtre. Elle est trempée. Elle ose un regard vers Boban, qui serre les poings sur la table, et a les yeux mi-clos. Elle accentue la pression de son pied, accélère le rythme.
Du coin de l’œil, en direction des cuisines, elle distingue Ludmilla qui les observe. Elle croit voir l’hôtelière passer sa langue sur ses lèvres, ses yeux briller d’un éclat troublant.
Boban est secoué par un orgasme qui le fait presque tomber de sa chaise. Paulette sent le foutre lui mouiller le pied.
Lorsqu’elle se baisse sous la table pour récupérer sa sandale, elle est abasourdie par la quantité de semence. Une vrai mare de foutre s’est formée. Elle n’en a jamais vu autant. L’odeur est très forte, et lui fait tourner la tête.
Ludmilla vient retirer les bols vides puis revient juste après avec les plats principaux. Sans un mot ni la moindre remarque. Elle les pose sur la table et regagne les cuisines.
Paulette et Boban se remettent à manger en silence. Le chou gratiné est cuit juste comme Paulette aime, et la béchamel est surprenante, légère et parfumée.
Paulette entend quelqu’un descendre de l’escalier monumental qui mène aux chambres. Un petit homme râblé, vêtu d’un costume un peu désuet, dépose un clé sur le comptoir de l’accueil et sort de l’hôtel.
– Monsieur Bonnissel, souffle Boban. Le type de la chambre 15. Le cochon devant votre porte. Il ne devrait pas sortir sans parapluie. Mes os me disent que la pluie va arriver. Il sort tous les soirs à la même heure. On dit qu’il va voir des filles au village, qui vendent leurs culs pour quelques euros.
Les deux femmes occupant la table dans le dos de Paulette choisissent ce moment pour quitter le salon.
– Vous avez vu ? fait remarquer Boban. On dirait mère et fille, mais elles sont amantes. Je les ai vu se manger la chatte un soir. La plus jeune est complètement épilée. Je ne désespère pas de goûter à son berlingot avant la fin de mon séjour.
Paulette finit son assiette, et se lève pour prendre congé. Elle a assez mangé, elle ne prendra pas de dessert. L’épisode de la branlette l’a émoustillé. Elle envisage de remonter dans sa chambre pour se masturber.
A moins que…
Boban se lève par politesse. Au niveau de l’entrejambe, une large tache luisante souille son pantalon en toile.
– Ce fut un plaisir lâche-t-il en s’inclinant imperceptiblement. Nous nous reverrons très bientôt dans d’autres circonstances.
Paulette remonte dans sa chambre. Elle n’a pas osé. Osé lui dire que là-haut, quand elle va se branler à mort, elle va imaginer sa grosse bite dans son con. Ho oui, elle va désirer de toute ses forces être déchirée par son membre épais, bestial, elle va vouloir ardemment être remplie et recevoir sa giclée de foutre sur ses lèvres, son ventre, ses seins.
Elle en pleurerait.
Parvenue dans sa chambre, elle pousse la porte, essaye de se raisonner. Qu’est-ce qu’il m’arrive ? pense-t-elle. Suis-je folle ? Je viens de branler un inconnu dans une salle de restaurant. Je me suis masturbé deux fois aujourd’hui, et j’en ai encore envie…
Elle prend ses cachets pour dormir. C’est peut-être la solution. Dormir et ne plus y penser. Et ce tableau obscène, au dessus du lit ? Elle décroche l’aquarelle et la glisse sous le lit.
Elle s’allonge, ferme les yeux.
Un bruit la réveille. Elle regarde l’heure à son portable. Minuit trente. Elle s’est assoupie trois bonnes heures. Il y a de l’agitation dans la chambre à côté.
Elle se lève, ouvre la porte de la chambre. Un gémissement féminin. Comme des bruits de lutte. Sous la porte légèrement entrouverte de la chambre 12, de la lumière. Elle s’approche. Glisse un œil à l’intérieur. Bras et jambes en croix, une jeune femme est attachée aux quatre coins d’un lit, nue et offerte. Le sexe savamment épilé. Paulette se souvient des paroles de Boban. La femme plus âgée, peut être quarante ans, s’assoit entre les cuisses de la plus jeune, lui chatouille la vulve à l’aide d’un plumeau. La fille ligotée a des pinces accrochées à ses tétons. Un garrot dans la bouche. Son amante joue du plumeau pour l’exciter, faire grimper son désir et sa frustration. La plus jeune gémit et grogne. Son corps entier est raidis par l’impatience. La plus âgée passe sa langue sur la fente de la fille soumise. Elle l’a lèche comme elle ferait d’une glace. Elle écarte les lèvres de son con, crache à l’intérieur. Lui lèche le ventre et les seins, frotte sa motte sur son ventre et son nombril percé.
Pyrène est comme un lièvre pris dans les phares d’une automobile. Elle ne peut esquisser un geste. Elle sent une vague de chaleur sous son crâne, des fourmillements intolérables dans son ventre. L’impression que sa chatte s’ouvre comme une fleur.
Maintenant, la plus âgée frotte sa vulve contre le visage de son amie. Son nez, son menton, son front, laissant une empreinte luisante, odorante.
Paulette a une réaction invraisemblable. Elle entre dans la chambre, et dit d’une voix qu’elle ne reconnaît pas elle-même :
– On ne peut pas la laisser ainsi. C’est de la torture.
L’amante de quarante ans se retourne. Elle ne paraît même pas surprise. Paulette n’a qu’une envie : libérer la fille ligotée de cette tension sexuelle insupportable. Non pas littéralement, mais en lui prodiguant ce qu’elle appelle de tous ses vœux. Paulette se précipite entre les jambes de la fille, fourre deux doigts dans son con trempé, la ramone en profondeur, retire ses doigts gluant pour les lécher, en goûter tout le suc, les enfonce à nouveau dans la chatte épilée, douce comme du papier de soie. Elle l’a ramone avec ses doigts et prend son clitoris dans sa bouche, l’aspire, le fait rouler sous la langue, tandis qu’avec l’index de son autre main elle cherche son anus, l’explore, trempant son doigt jusqu’à la garde. La fille se cambre et explose. Son garrot est trempée de sa salive, on dirait qu’elle s’étouffe.
Et l’amante de quarante ans, pendant ce temps ? Spectatrice de la scène, elle se masturbe lentement avec un godemiché, un sourire indéfinissable aux lèvres. Le contraste avec le corps de la plus jeune est saisissant. Son con à elle est recouvert d’une épaisse toison, elle a un peu de ventre et ses seins sont lourds et volumineux, flanqués de larges auréoles violacées. La jeune a de petits seins pointus, un ventre plat, des hanches étroites.
Paulette ne sait pas combien de temps s’écoule pendant qu’elle branle la jeune fille. Elle se délecte de sa moule parfaitement glabre, lèche et aspire son jus. Elle est sortis de sa chambre en tee-shirt et petite culotte, elle libère une main pour se doigter, stupéfaite de mouiller à ce point, sa culotte est trempée jusqu’à la fibre. La jeune fille atteint l’orgasme, foudroyant, bruyant, dévastateur. Malgré le garrot, son hurlement étouffé fait littéralement trembler les murs. Paulette continue de se branler, à présent à deux mains. La plus âgée s’enfonce profondément le gode dans la chatte, les muscles du cou saillant, les yeux comme révulsés. Les deux femmes jouissent ensemble, en se regardant dans les yeux. Leurs visages décomposés par le plaisir et l’effort, rouge, exténuées.
V
Un raie de lumière éclaire le visage de Paulette, qui s’étire et s’éveille, renaissant à la vie. Elle est dans son lit, sous le drap de lin qui sent la lavande. Elle croit un instant avoir rêvé, mais juste un instant : sa langue lui fait mal et elle a ce goût dans la bouche. Elle renifle ses mains, qui sentent le sexe. Elle n’a pas rêvé, tout est réel.
Elle n’ose pas descendre pour petit-déjeuner. L’angoisse de croiser quelqu’un, surtout une de ces deux femmes… Elle consulte les messages sur son téléphone. Loïc lui a écrit un certain nombre de textos, lui demandant de donner des nouvelles, lui implorant de lui dire ou elle se trouve. Il a aussi laissé des messages vocaux sur son répondeur, qu’elle n’a ni l’envie ni le courage de consulter.
Si seulement il savait ce que sa petite femme avait fait la nuit dernière…il ne reconnaîtrait pas sa Paulette.
Après sa toilette, elle décide de sortir faire une ballade. Elle suit le chemin de terre qui louvoie entre les pins maritimes en une pente douce jusqu’au bas du promontoire. Le ciel est plus dégagé que la veille mais le fond de l’air reste frais. Des oiseaux marins, mouettes, goélands, s’y croisent dans un ballet aérien sophistiqué. Paulette ressent le froid vif au bout de ses doigts, sur son nez et ses oreilles. Au pied de la falaise se trouve un parking aménagé avec un abri bus. Elle consulte les horaires. Dans dix minutes, un autobus de la compagnie locale remontant la côte depuis le sud lui permettra de joindre le village qu’elle a aperçu du haut du belvédère.
Le bus arrive avec deux minutes de retard. L’intérieur sent le vieux cuir et l’eau de toilette bon marché. Seuls quatre voyageurs occupent les sièges aux revêtements fatigués.
Au bout de dix minutes de route, le bus dépose Paulette sur une petite place en face de la gare, un petit bâtiment de brique rouge. Le village est construit autour d’une crique abritant une plage de sable grossier, d’un blanc rosé. Les maisons construites en pierre locale possèdent d’élégants volets en bois coloré, pour la plupart d’un vert soutenu. Les ruelles sont recouvertes de pavés en grès rose. C’est un petit village de carte postale, un endroit qui l’été venu doit saturer de touristes, mais qui à l’orée du printemps, exhale tout son charme pittoresque. Paulette décide de déambuler au hasard, l’air vif emplissant ses poumons de citadine. Ses pas l’amènent jusqu’à une marina bordée de petites boutiques, dont deux cafés. Elle en choisit un et se fait servir un crème en terrasse. La mer est de la couleur de l’argent, calme et paisible.
– Vous rêvé, mademoiselle ?
La voix masculine l’a fait sursauter. Un homme est assis à une table derrière elle. Elle le reconnaît. C’est celui que Boban a appelé Bonnissel, le client de l’hôtel au costume vieillot. Le même homme qui s’est masturbé devant sa chambre.
Elle baisse les yeux, elle a un peu honte. Cet homme l’a quand même vu nue, en train de se branler.
– Je profitai d’un moment de solitude, fait-elle en espérant le décourager.
– Je comprend. Moi même, je fuis cet hôtel dès que je le peux. Il se passe des choses épouvantables la-bas. On dirait qu’une malédiction plane entre ces murs.
Un silence pesant s’installe. Paulette ose à peine regarder le client de la chambre 15. Elle lui trouve le teint cireux, les yeux cernés et injectés de sang. Peut-être est-il malade ?
– Croyez-le si vous le pouvez, mais avant de connaître ce lieu maudit, j’étais prêtre, reprend l’homme. Entièrement dévoué à ma religion, à mes fidèles., Le péché de chair m’était inconnu. J’aspirai à de hautes fonctions dans mon ministère. Et puis il a fallu qu’envoyé dans la région pour un séminaire, je descende dans ce lieu de perdition. Maudit soit ce jour funeste!
L’heure est matinale, mais l’homme boit du vin blanc. Sa main tremble un peu lorsqu’il porte son verre à la bouche. Paulette ressent de la pitié pour le pauvre hère.
– Il n’est peut-être pas encore trop tard pour vous, lui dit-il, la fixant de son regard fiévreux. Même si vous avez déjà pu vous rendre compte du pouvoir du démon. Oui, je vous ai vu à l’œuvre, possédée par la Bête. Vous n’étiez plus vous-même. Je vous revois encore, et…
Le visage de l’homme s’empourpre. Il vide son verre d’un trait, se lève.
– Partez loin d’ici, je vous en conjure ! s’exclame-t-il. Pour votre salut, celui de votre âme ! Ne retournez pas à l’hôtel !
Paulette, secouée, suit du regard l’ancien prêtre qui s’éloigne, les épaules voûtées et les cheveux hirsutes.
Elle s’interroge sur la santé mentale du pauvre homme. En même temps, elle doit admettre que le comportement des gens dans cet hôtel est étrange. Y compris le sien. Avec du recul, elle ne s’explique pas son attitude depuis hier. Elle s’est caressée en repensant aux photos de Loïc avec ses pétasses ! Comment a-t-elle pu ? Quant à l’épisode avec les deux lesbiennes elle n’avait jusqu’alors jamais ressenti de désir pour une femme, d’attirance pour une expérience saphique.
Avant de quitter le café, elle demande au serveur l’adresse d’une boutique de fringue et d’une librairie, puis s’y rend alors qu’une pluie fine et éparse descend des cieux cendreux.
Après ses emplettes (un châle et une paire de gants, un roman policier) elle décide de rentrer à l’hôtel à pied.
(à suivre…)
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En effet, je ne comprend pas ce qu’il s’est passé. Mais j’ai l’impression que c’est sur le site que ça plante.
Voilà qui est corrigé 🙂