HOTEL ROOM
Hier soir, en m’endormant, je repensais à cet épisode de mon existence… C’est curieux comme certains moments de notre passé, même importants, peuvent totalement glisser, disparaître, ensevelis sous les couches de sédiments que la vie de tous les jours dépose, puis revenir quand on casse ce rythme infernal…
C’est juste avant de sombrer, alors que le sommeil commençait à m’envelopper que ce moment est remonté. Sans doute parce que j’étais dans des conditions quasi identiques à celles que j’avais connues à cette époque. En effet, je me trouvais dans une grande chambre, chez des amis, avec un lit carré, et la lumière de la lune pénétrait dans la chambre, qui ressemblait à ce qui avait été ma chambre d’hôtel pendant plusieurs mois.
J’étais tout jeune à l’époque, je venais d’entrer dans l’administration, et je devais faire un stage, le fameux stage de première année, pour assister à des cours qui n’étaient pas forcément passionnants, mais qui étaient obligatoires, et qui devaient nous apporter savoir et savoir-faire en vue du métier que nous avions choisi d’exercer.
Une fois par semaine, pour une journée ou pour deux, je quittais mon bureau dans une petite ville du Sud-Ouest pour me rendre à T… la grande métropole et assister à des moments peu enthousiasmants.
Mais je n’avais pas le choix.
Et puis j’avais fini par prendre mes habitudes. Quand je n’y passais qu’une journée, je partais tôt le matin et je rentrais tard le soir. Par contre quand je devais faire un stage de deux jours, je restais toute la soirée et la nuit sur place.
Le Centre de Formation était une bâtisse vieillissante construite dans les années 70, dans un style prétendument moderne qui était aujourd’hui totalement dépassé, une infinité de petits cubes reliés entre eux par des passages qui coulaient le long de zones vertes. Un lieu agréable, encaissé dans une impasse à l’entrée de laquelle il y avait un hôtel bon marché, de ces hôtels construits à la hâte comme on en avait vu des dizaines à un moment, plus récent mais pas en meilleur état.
Au bout de quelques semaines, j’ai commencé à prendre mes aises dans cet hôtel dont la simplicité me convenait. Je téléphonais pour réserver ma chambre, j’arrivais, je posais mes deux sacs, j’allais suivre ma journée de formation, et le soir, je rentrais sur le coup de 17 heures, pour me détendre. Il y avait un bar, j’allais souvent m’y poser, siroter une boisson en lisant, puis je mangeais, et je partais dans ma chambre, souvent continuer de lire, ou regarder un film. Banal sans doute, mais le bonheur est dans la banalité…
Un soir, je ne sais pas pourquoi, je me suis mis en tête d’explorer les lieux. En discutant avec une collègue, la veille, celle-ci m’avait dit, et cela m’avait intrigué, que les clients qui passaient par une chambre laissaient souvent des objets derrière eux, soit qu’ils les oublient, ou qu’ils les laissent volontairement, parce qu’ils estimaient qu’il n’en avait plus besoin.
J’ai commencé par la salle de bains. Et découvert, alors que je n’étais pas convaincu, qu’elle n’avait pas tort. J’ai trouvé trois flacons de gel douche qui étaient restés là, un gant et une serviette de toilette, ainsi qu’une brosse à cheveux destinée à une femme… J’ai tout glissé dans mon sac, non par désir de m’accaparer ces objets, mais parce qu’ils étaient pour moi l’équivalent d’un de ces trésors que l’on peut trouver quand on est petit.
J’ai jeté un coup d’œil sous le lit. Là aussi, il y avait pas mal de choses surprenantes… Plusieurs pièces de monnaie, un coupe-ongle… Pourtant le ménage était fait tous les jours… Mais les femmes de ménage n’avaient pas forcément le temps de soigner…
C’est dans le grand placard supposé contenir des oreillers et des couvertures qu’outre ceux-ci, j’ai fait d’autres découvertes. Une boite de préservatifs, un gode, objet long, lisse et rose, et une revue pornographique de petit format. Difficile d’en douter car en couverture il y avait une belle blonde, dodue et souriante, sans doute trop maquillée, qui avait fiché entre ses seins nus, qui d’évidence avaient pris du galbe grâce à la chirurgie, un gode, différent de celui qui avait été laissé là, en plastique, très long, et marron… Elle était vraiment sensuelle et attirante.
J’étais un bon consommateur de porno, sans doute parce que j’étais célibataire, même si pas mal de mecs mariés s’adonnaient aussi aux joies du porno. C’était un plaisir unique, dans lequel tous les fantasmes étaient possibles. Ce n’était pas le cas dans la vraie vie, à moins de tomber sur des copines exceptionnelles. Les quelques chéries que j’avais pu avoir n’étaient pas vraiment intéressées par la chose… Je m’étais plus ou moins réfugié dans un imaginaire où les filles avaient des corps de rêve et pas mal d’imagination. Je matais pas mal de films, à l’époque en VHS, et puis je lisais des magazines.
Je ne connaissais pourtant pas celui-là, de petit format. La couv promettait des photos et des confessions.
Je me suis allongé sur le lit pour le feuilleter, la queue semi-dure.
Le mag m’a plu, et je me suis promis de l’acheter dans les semaines qui suivraient. Il alternait des pseudo confessions, j’ai pensé qu’en fait elles étaient écrites par des journalistes, de gens qui, dans la vie quotidienne, basculaient dans le sexe, et des séries de photos, plutôt chaudes. L’une d’entre elles mettait en scène un couple de filles qui s’amusait entre elles… Les photos avec des lesbiennes étaient souvent tellement fausses qu’elles n’inspiraient rien. Là, ce n’était pas le cas, et j’ai senti le sang affluer à la queue… Je m’étais mis en pyjama, j’ai glissé ma main dans l’ouverture, et j’ai commencé à me caresser, sérieusement excité.
Une autre série de photos mettait en scène des filles photographiées dans je ne savais quel désert, qui perdaient très rapidement leurs vêtements, et prenaient des positions autour des véhicules. Par exemple pliée en deux au dessus du moteur, nue avec juste un soutien-gorge, les fesses et le sexe tendus vers l’objectif.
Les photos qui m’ont le plus troublé, cependant, étaient totalement différentes. Elles faisaient d’ailleurs le cahier central, et étaient plus fournies, sans doute parce que le rédac chef avait conscience de leur potentiel. Contrairement aux autres, dont les droits avaient été achetés, elles avaient été faites en France, par un photographe français, dont le nom est revenu par la suite, qui s’était spécialisé dans les photos érotiques.
Il avait pour ainsi dire cassé les codes. C’était sans doute ce qui donnait à ses photos autant de charme. Alors que la couleur dominait, il avait choisi du N/B qui donnait un tout autre effet, plus réaliste, plus proche et plus lointain à la fois. Ainsi que le précisait le texte, il avait choisi de demander à des modèles non professionnels de poser pour lui, des filles qu’il croisait dans la rue, toujours dans la même posture, assise et s’exhibant sans culotte. Les filles visibles sur les pages qui suivaient étaient très différentes des modèles professionnels, nature, fraîches, simples… Mais aussi provocantes… En jupe, ou robe, elles ouvraient leurs jambes, le jean baissé, la culotte ou le collant aux genoux, jambes nues, parfois gainées de bas stay-up elles exhibaient leurs parties les plus intimes sans pudeur, avec un plaisir qui se lisait sur leurs visages.
Vraiment troublé par ces photos, j’ai frotté mon membre, qui allongé et épais, allait vers une dilatation qui m’amènerait à un plaisir que je ne cherchais pas à fuir.
C’est à ce moment là qu’elle est rentrée dans la pièce.
Je crois que tout simplement, elle ne s’attendait pas à me trouver là. L’hôtel comptait 63 chambres, et toutes n’étaient pas prises le soir, certains préférant des hôtels plus luxueux aux alentours.
Elle était dans ses pensées. Quand elle m’a aperçu, elle s’est figée.
Je n’étais pas vraiment à mon avantage, avec ma queue, gonflée à éclater dans la main, le regard posé sur le magazine ouvert près de moi. Pourtant curieusement moi qui suis plutôt pudique, je n’ai éprouvé aucune honte.
Elle a saisi la situation en quelques secondes. Elle est devenue toute rouge, et en même temps, c’était visible, elle a été troublée.
J’ai eu le temps de la regarder. Était-ce parce que j’étais déjà excité ? J’ai eu une poussée de désir pour elle… C’était une femme tout à fait ordinaire. Comme celles qui étaient photographiées en N/B dans le magazine, à ceci près qu’elle aurait pu être modèle quelques années plus tôt. Mais si ordinaire qu’elle soit, elle était vraiment attirante. Grande, et encore grandie par ses escarpins à talons aiguille, elle portait une robe en laine qui collait à ses formes épanouies. Elle avait sans doute quelques kilos en trop mais ça lui allait bien. Pour les hommes comme moi qui aimaient les filles qui avaient des seins, des hanches, des fesses, des cuisses, elle était parfaite. La robe arrivait à mi cuisse, laissant place à un collant sombre. Elle avait une quarantaine d’années, peut-être un peu plus, avec une épaisse crinière très noire, et un visage plutôt allongé, dont ressortaient deux grands yeux noirs et une bouche épaisse, marquée du rouge vif d’un rouge à lèvres, son seul maquillage.
— Je suis désolée… J’ai oublié un objet ce matin, je suis venu le récupérer, on m’a dit à la réception que la chambre était libre…
— C’est ça ?
J’ai attrapé le gode et je l’ai brandi. Elle a rougi encore plus et baissé les yeux.
— Je fais le ménage de toute la matinée, et au début de l’après-midi et j’aime bien faire des pauses… Un peu coquines…
— C’est ce que je vois…
C’est d’une voix plus basse, avec un rien de timidité, qu’elle a dit :
— C’est stupide de se donner du plaisir tout seul, alors qu’on pourrait faire quelque chose à deux… J’ai envie de profiter de ta belle queue… Surtout ne jouis pas…
Elle s’est approchée… Je crois bien qu’à ce moment, le désir nous a submergés l’un comme l’autre. On ne se connaissait pas, mais l’envie à tout emporté. Elle s’est approchée du lit et elle a posé sa main sur ma queue. Elle était chaude et douce et ce simple contact a failli me faire jouir. J’ai tendu les mains vers elle, et j’ai soulevé la robe, pour la dévoiler. Dessous, elle avait un collant, et un slip noir. Elle s’est mise à me branler doucement d’une main, tandis que de l’autre, elle maintenait sa robe pour me permettre de me glisser sous le collant. Je l’ai caressée sur le slip, en sentant en dessous la forme et le dessin de sa chatte… Je devais vraiment me contrôler pour ne pas jouir.
Elle s’est cambrée et a gémi.
— Je vis seule avec ma fille, ça fait longtemps que j’ai pas eu de mec… Je pensais pouvoir me passer de sexe… Mais ça remonte tout d’un coup…
J’aurais pu en dire autant. Ça faisait longtemps que je n’avais pas caressé une fille, et j’avais quasiment l’impression que c’était la première fois. Du liquide séminal coulait de ma queue en abondance, inondant ma chair et sa main… J’ai finalement descendu le collant de quelques centimètres, et j’en ai fait autant pour le slip noir, dévoilant un sexe gonflé, qui libérait une quantité assez incroyable de liquide, la manière dont le slip s’était trempé en quelques secondes en témoignait, avec de grosses lèvres qui s’épanouissaient hors de leur niche… Je l’ai fouillée et caressée à la fois, découvrant du bout des doigts son intimité, la main littéralement arrosée par ses jus… Ça me coulait jusque sur l’avant-bras… Elle a fermé les yeux et gémi doucement.
— C’est bon… On ne peut pas vivre sans les mains d’un homme sur soi…
J’aurais pu en dire autant. On ne peut pas vivre sans la main d’une fille sur soi.
Elle a glissé sur le lit et on s’est retrouvés tête-bêche, mais d’une manière peu classique, pas l’un sur l’autre, mais allongés sur le lit, en une sorte de cercle. Elle est venue sur mon sexe de sa bouche, le suçant doucement et massant mes couilles, pendant que je regardais de tout près son sexe, et que je le caressais du bout des doigts et de la bouche.
A l’époque les filles ne s’épilaient pas comme aujourd’hui, et elle avait simplement dessiné un triangle au rasoir dans sa toison. J’ai aimé ces poils fournis. Et sans doute aussi voir ce gros clitoris sorti de son capuchon. J’en avais rarement vu un aussi gros.
C’était sans doute son point faible, et je suis venu dessus de la langue, le frottant, puis l’enveloppant de mes lèvres. Les gémissements qu’elle a pu pousser et l’abondance du liquide qui est sorti d’elle m’ont dit que c’était bien le cas.
C’était finalement un coup positif du sort que j’aie trouvé la boite de capotes dans le placard. Je ne sais pas si elle a vérifié la date limite, moi non… Enfin, on s’en est bien sortis. Elle en a attrapé une, et m’a gainé d’un préservatif. Deux secondes plus tard, moi en dessous, elle se laissait tomber sur ma queue… Quand elle m’a senti en elle, elle a semblé éprouver une félicité sans pareil. Mais j’aurais pu en dire tout autant. Sentir son sexe autour de moi, sa douceur, sa chaleur… Et la voir au dessus de moi… Elle me plaisait énormément… J’ai attrapé sa croupe à pleines mains, je n’arrivais pas à l’envelopper totalement, loin de là, et je me suis mis à la faire monter et descendre sur moi pendant qu’elle se caressait les tétons, apparemment source de plaisir.
On a enchaîné les positions avec une certaine frénésie. Je crois que rien n’aurait pu nous arrêter. Elle s’est arrachée de moi, s’est mise à quatre pattes. Je suis venu derrière elle, et je l’ai prise à nouveau. Elle m’a fait sortir de sa chatte à nouveau, en me disant :
— Je vais te faire jouir comme aucune fille…
Je n’ai vraiment compris que quand je l’ai vue entourer ma queue de ses deux énormes loches. Elle a disparu dans son décolleté. Elle m’a caressée doucement avec sa poitrine. Aucune fille ne m’avait fait ça avant. C’était une sensation nouvelle.
Elle a dégagé mon gland qui est apparu à l’air libre… Je crois que ma queue n’avait jamais été aussi dilatée. Je ne m’étais jamais vu comme ça… Elle a baissé les yeux et le visage sur mon gland, puis elle a donné un coup de langue très lent dessus… J’ai craché un premier de sperme long et épais, qui lui a atterri en travers du visage et l’a faite rire. Elle m’a laissé arroser son visage de semence. On aurait dit que je crachais tout ce que j’avais retenu dans mes couilles pendant des semaines. Ça n’en finissait pas. Elle a eu le visage et les cheveux couverts de sperme. Ça n’avait pas l’air de lui déplaire.
Elle a basculée en arrière. Son clitoris était dans le même état que ma queue, congestionné à l’extrême.
— Frotte mon clito et fais-moi jouir.
Elle a attrapé ma main et l’a amenée jusqu’à son sexe. Elle a crié, et s’est tendue en crachant du liquide.
On est restés immobiles quelques instants. Je crois qu’on était bien ensemble et on avait envie de profiter de cette parenthèse. Elle a fini par se redresser. Elle m’a dit :
— Tu vois c’est mieux que si tu t’étais branlé tout seul. Et tu m’as donné du plaisir aussi. J’en avais besoin. On a réuni nos deux solitudes.
Elle s’est rajustée. J’avais envie de la retenir, envie de sexe encore. Elle a attrapé le bloc posé sur le table de chevet a griffonné un numéro dessus. A l’époque il n’y avait pas de portable.
— Je sais que tu viens régulièrement, je t’ai déjà croisé. Si tu as envie que je passe te voir, un soir, comme aujourd’hui, appelle-moi.
Elle s’est éclipsée.
J’ai pensé à elle toute la semaine, et je me suis branlé un nombre incalculable de fois en pensant à ce moment.
Cette demi-heure avait donné du sens à ma vie, bien terne.
Alors bien évidemment, le lundi suivant, j’ai appelé.
J’ai reconnu sa voix.
— Salut, c’est moi. Je serai là demain soir.
Elle a débarqué sur le coup de huit heures, et elle est restée plus longtemps.
J’ai vu la fin de l’année arriver avec beaucoup d’appréhension. Il s’était passé quelque chose entre nous. Nous appartenions à deux univers différents, pourtant il existait entre nous une complicité qui n’était pas que sexuelle.
Fin mai, je lui ai dit :
— Tu pourrais venir dans mon département, vivre avec moi et trouver un boulot dans ma ville. Qu’est-ce que tu en penses ?
— Je ne sais pas, j’ai mes habitudes ici.
On s’est séparés ce soir-là et je crois bien que l’un comme l’autre, on était tristes. On s’était trouvés sur un malentendu, mais le lien qui s’était établi était bien plus fort que celui que j’avais pu connaître avec bien des personnes.
Trois jours plus tard, j’étais chez moi, et j’ai entendu qu’on frappait à la porte. J’ai été ouvrir.
Elle était là devant moi, avec deux énormes sacs sur les épaules.
— Y a pas que ça, j’ai aussi plein d’affaires dans la voiture. Tu as de la place ?
Je me suis dit que la vie n’était pas si moche que ça, après tout.
Ça fait quinze ans qu’on est ensemble.