Pour beaucoup d’entre nous, quitter le lycée peut signifier grandir trop vite.
Sandrine l’avait ainsi ressenti, d’autant plus que ses parents avaient mis le paquet pour la fête de son anniversaire, qu’Alban avait habillé ses trente-six ans d’un superbe costume qu’on ne lui avait jamais vu, et que toute la ferme avait été décorée pour l’occasion.
Isa devait arriver dans quelques jours, et, l’alcool aidant, Sandrine anticipait déjà sur tout ce qu’elle lui montrerait et lui raconterait.
Sandrine trouvait cependant Alban bizarre, ce soir-là. Alban, d’ordinaire si enjoué, si empressé auprès des gamines, à leur botte pour exécuter le moindre de leurs désirs, Alban ce soir-là avait l’air absent, l’air de bouder, presque.
Sandrine avait pour l’occasion invité plusieurs amis, des jeunes du voisinage qu’elle connaissait depuis l’école primaire, et elle papillonnait gaiement de l’un à l’autre, amicale, avenante, parfois aguicheuse. Les yeux sombres d’Alban la suivaient, à croire qu’il était jaloux de ces jeunes encore boutonneux qui la draguaient gentiment.
Comme il est de coutume pour l’arrivée du gâteau, on éteignit les lumières, et Sandrine, pour souffler toutes les bougies, se pencha au-dessus de la table. Dans le noir, personne ne vit ses joues s’empourprer alors qu’une main furtive s’insinuait sous sa jupe, et la musique couvrit le petit cri qu’elle étouffa lorsqu’une autre parcourut légèrement sa poitrine.
N’importe qui avait pu la caresser ainsi, et elle ne se démonta pas pour si peu.
Mieux, ces attouchements timorés avaient imperceptiblement accéléré sa respiration, et une douce chaleur envahissait son bas-ventre, désir naïf teinté d’une certaine rancœur face à l’inconnu qui, en deux secondes, avait tenté d’évaluer la marchandise…
Les lumières rallumées, Sandrine s’amusa à deviner qui avait bien pu faire ça.
Toutes les joues étaient joyeusement rougies par la fête et par les boissons, de petits groupes s’étaient formés qui devisaient simplement, le père essayait de dérider Alban…
Rien à glaner de ce côté-là…
Les premiers accord d’un vieux slow langoureux emplirent alors la pièce, et Gilles, amoureux de Sandrine comme on peut l’être à cet âge, s’empressa de l’inviter. Elle n’éprouvait que de la tendresse et de l’amitié pour ce pauvre gosse qui n’arrivait pas à se débarrasser de son acné, mais son souffle un peu court dans le creux de son cou, une de ses mains posée largement à plat sur le haut de ses fesses, ses yeux fermés lorsqu’il goûtait son parfum, et surtout la bosse dure qui s’essayait discrètement au frotti-frotta contre son ventre la liquéfièrent littéralement…
« Petit vicieux, va ! C’est toi ?
— C’est moi quoi ?
— Non, rien… Tu me serres. »
Gilles ramena sa main plus haut sur le dos de sa cavalière, et s’écarta légèrement avec un soupir à fendre le cœur. Sandrine regretta aussitôt et l’enlaça plus fort le temps du slow, pour bien se persuader du désir qu’elle lui inspirait…
Elle avait chaud, et ces démonstrations ne l’avaient pas arrangée.
D’autres garçons l’invitèrent pour d’autres slows : chacun de ses cavaliers durcissait dès le début de la danse, la caressait subrepticement et la faisait fondre un peu plus…
Un peu après minuit, les invités se retirèrent, seuls ou en couples, et Sandrine commença à ranger, bientôt aidée par ses parents et par Alban qui n’avait pas desserré les dents de la soirée. De vagues sourires la saluaient lorsqu’il la regardait, mais c’était tout.
Sandrine, se remémorant la lascivité dont elle avait fait preuve en dansant, avait hâte de finir ; de plus en plus d’idées, inspirées par tous ces garçons qui avaient tenté de se frotter contre son ventre, se bousculaient dans son cerveau et chauffaient sa chatte. Il fallait qu’elle se calmât, et le seul moyen était de filer d’ici pour se retrouver seule quelque part…
Ses parents couchés, Alban probablement enfermé dans sa chambre, elle mit à exécution le projet qui lui trottait dans la tête depuis un moment.
Silencieusement, elle quitta la maison par la porte de derrière, et sortit de son box Katioucha, le seul prjewalski de tout l’élevage. Elle affectionnait particulièrement le courageux cheval des steppes, et le montait le plus souvent possible, malgré les conseils de prudence d’Alban : la petite jument était nerveuse, parfois fantasque, mais Sandrine était excellente cavalière et Katioucha lui rendait son affection.
La jeune fille négligea la selle et le harnachement pour ne garder en main que la longe, et sauta sur le dos de l’animal, qui manifesta sa surprise par un écart. Sandrine le rattrapa en emprisonnant fermement les flancs de la bête entre ses cuisses musclées. Sa courte jupe était remontée dans le mouvement, et le crin rêche du cheval frottait la peau tendre et chauffait délicieusement sa vulve à travers le slip fin. Sandrine posa la main à plat sur le bas de son ventre, dans un réflexe de défense contre elle-même et en essayant de calmer sa respiration, puis elle donna deux petits coups de talon auxquels Katioucha obéit immédiatement.
Quelques minutes plus tard, après avoir parcouru au pas une centaine de mètres, Sandrine conduisit sa monture à l’orée du petit bois. Obnubilée par la cuisante obsession de son sexe, elle avait déjà glissé une main dans sa culotte, et emprisonnait deux de ses doigts entre le dos du cheval et sa fente en éruption ; aucun mouvement ne lui était nécessaire, le déhanchement de sa monture suffisait à branler son clitoris noyé de cyprine, et elle ferma les yeux pour mieux goûter la violence du plaisir qui la submergeait…
La gorge nouée par la jouissance autant que par l’insolite de la situation, Sandrine sauta sur le tapis de feuilles, glissa sa culotte sur ses chevilles et s’accroupit profondément.
Parce qu’elle faisait saillir sa vulve et le petit boudin circulaire qui fermait son anus, la position accroupie était celle qui la contentait le plus depuis qu’elle avait appris à apprécier l’onanisme. Une main sous son chemisier parcourait ses jeunes seins aux mamelons arrogants, l’autre empaumait les lèvres bombantes et trempées de mouille dans un va-et-vient déliquescent et délicieux. Ses doigts fébriles parcouraient avec précaution l’entrée sensible du vagin, s’insinuaient délicatement dans l’ouverture encore intacte pour se lubrifier le plus possible, énervaient son clitoris qu’elle avait rarement senti aussi long et aussi dur, le parcouraient sur toute sa longueur, le couvraient et le découvraient avec son tendre capuchon, et s’enfonçaient ensuite à deux ou trois dans son petit trou dilaté et déplissé…
Les vagues de plaisir se succédaient sans discontinuer, et Sandrine ne savait plus du tout depuis combien de temps elle se masturbait là, en pleine nature comme une folle, en pleine nuit. Elle se rendait compte que ce désir devenu impératif ne pourrait se calmer qu’avec les orgasmes les plus nombreux et les plus longs possibles, jusqu’à l’épuisement…
Elle s’était appuyée à un arbre pour soulager ses jambes et son dos, et poursuivait son ouvrage, concentrée, les yeux clos, en laissant échapper de temps en temps un gémissement, une longue plainte ou un petit cri surpris.
C’est alors qu’elle l’entendit haleter…
Il était là, juste en face d’elle, et brandissait sous son nez son sexe tendu, luisant et violacé. Affolée, Sandrine ne sut que le regarder de tous ses yeux manipuler cette tige monstrueuse, ne put que déguster son sperme brûlant qui s’écrasait sur son visage, dans sa bouche et dans ses yeux, et n’eut plus qu’à laisser venir un orgasme fabuleux qui la secoua toute entière dans un hurlement strident de possédée…
Anéantie, hors d’haleine et rouge de honte, elle laissa aller sa tête embrumée contre son épaule.
Tendrement, Alban l’enlaça et pleura silencieusement leur bien-être…