JEANNE, ENTRE HOMMES ET FEMMES
PARTIE 1
En cette fin d’une belle journée d’avril 1930, Jeanne fit un dernier sourire à sa patronne avant de descendre les cinq marches qui amenaient à la rue. Cela faisait cinq ans maintenant qu’elle avait poussé l’épaisse porte de bois pour la première fois. Il s’était avéré très rapidement qu’elle n’était pas douée pour les études dites classiques. Après le certificat d’études, et parce qu’elle présentait un certain don pour la couture, sa mère s’était déplacée en centre ville et avait été voir Madame A…, une modiste, en lui demandant si elle accepterait de prendre sa fille à l’essai pour lui apprendre un peu plus concernant la couture, et éventuellement lui donner du travail. Madame A… avait répondu que vu la masse de travail qu’elle avait, travaillant non seulement pour des clients locaux, mais aussi pour plusieurs couturiers installés à T…, la capitale régionale, elle songeait depuis un moment à prendre une l’aide. Cette proposition tombait à point nommé. Toute intimidée, le lendemain, Jeanne frappait à sa porte, trouvant face à elle une grande femme brune, dont la beauté l’avait surprise. Elle portait une de ses propres créations, une robe rouge qui tombait particulièrement bien sur elle. Elle avait bien accueilli Jeanne, la mettant tout de suite à l’aise. Cette dernière avait découvert cette grande maison du centre ville où plusieurs pièces, une grande partie du rez-de-chaussée étaient consacrées à l’atelier de couture. Sans ambages, madame A… lui avait enjoint de l’appeler Louise et elle l’avait mise au travail. Jeanne arrivait le matin, traversant la ville pour descendre jusque chez elle, une ville encore déserte, mangeait avec elle à midi, puis elle repartait en fin d’après-midi. Elle ne lui avait fait aucun reproche, au contraire, elle lui avait déclaré la veille qu’elle lui apportait énormément d’aide, une aide dont elle avait besoin ces derniers temps. Les deux femmes, besogneuses, passaient la journée à travailler. Surtout, Louise prodiguait régulièrement des conseils à sa protégée, et Jeanne avait vraiment le sentiment de progresser.
Son but, à terme, mais elle n’en parlait à personne, c’était, quand elle aurait suffisamment de maîtrise, de s’installer à son compte. Ce métier la passionnait, et elle se voyait bien travaillant comme le faisait Louise.
Traversant toute la ville à pied, elle réfléchit à la nature des relations qui l’unissaient à Louise.
Dès le départ, celle-ci avait été très attentionnée avec elle, mais, elle s’en rendait compte maintenant, il y avait également eu quelque chose d’autre dans son regard, quelque chose qui l’enveloppait, qui enveloppait son corps comme une caresse.
Il n’y avait d’ailleurs pas que son regard qui enveloppait Jeanne. Très souvent, elle s’en rendait compte maintenant, alors qu’elle lui montrait quelque chose, elle promenait ses mains sur elle, à travers ses tissus, ou sur ses jambes, d’une manière jamais très appuyée.
Ça avait la semaine dernière que s’était produit quelque chose qui tournait depuis dans sa tête. Un moment… Particulier… Il l’avait été d’autant plus que depuis, plus rien ne s’était produit entre elles, même si il y avait toujours ce regard sur elle, et cette manière de la frôler.
C’était au début de l’après-midi. Une journée d’avril chaude. Comme souvent, Louise lui avait proposé de boire du thé.
— Il fait chaud aujourd’hui, ça nous rafraîchira
Un moment de pause bienvenu alors qu’elles venaient de reprendre le travail depuis un peu plus d’une heure.
— Jeanne ?
La fenêtre était ouverte, Jeanne regardait par la fenêtre, il y avait un jardin juste devant la maison. Ses pensées étaient ailleurs.
— Viens voir… Je voudrais que tu vérifies si mes bas sont bien tendus ?
Jeanne s’était retournée. Elle avait pu constater que Louise, installée sur sa chaise, la tasse près d’elle, avait largement retroussé sa robe, la roulant à son ventre, laissant largement voir ses jambes, et son pubis. La première réflexion de Jeanne, c’ avait été que ses jambes étaient belles, et c’était vrai qu’elles étaient bien dessinées. Elle portait des bas de soie, dont la partie la plus épaisse était pincée par les jarretières d’un porte-jarretelle qui ceignait sa taille, mais que Jeanne ne pouvait pas voir, car la robe le masquait. Ce qu’elle voyait par contre, c’était sa culotte, une culotte blanche, tendue par son sexe.
— Ce que tu vas faire, c’est que tu vas les décrocher, les tendre bien, et les raccrocher, l’un après l’autre.
Ça avait intrigué Jeanne, parce que les bas semblaient impeccablement tendus, et en rien tire-bouchonnés. Malgré tout, elle avait obéi à sa patronne, détachant les bas, qui s’étaient relâchés. Sous prétexte de les tendre bien- et c’est sans doute ce qu’attendait Louise, elle était revenue à sa cheville et était remontée lentement, très lentement même, le long d’une jambe. Le bas était certainement aussi tendu avant, mais cela n’avait sans doute pas vraiment d’importance. Ce qui comptait, et ce qui comptait vraiment, c’était, Jeanne le comprenait bien, le plaisir que Louise pouvait éprouver, et son visage, légèrement basculé en arrière, yeux mi-clos, lèvres carmines ouvertes, souffle court, le disait clairement, mais sans doute le sien aussi. Son ventre était brûlant, tout gonflé, et elle sentait que son sexe s’ouvrait, qu’il se mouillait, et qu’il mouillait sa culotte. C’était comme lorsque le soir, dans sa chambre, sous les draps, elle s’adonnait au plaisir solitaire.
Elle bascula sur l’autre jambe, faisant subir le même sort au bas.
Son regard suivant la jambe, elle remarqua, en remontant, quand elle arriva au niveau du genou qu’en face d’elle, le tissu de la culotte était à présent marqué d’une tâche d’humidité, et que cette tâche d’humidité allait en s’élargissant. Louise lâcha un petit gémissement.
— Il faut que tu me frottes, ça me fera du bien, dit Louise, souffle court, voix hachée.
Et comme si Jeanne n’avait pas pu comprendre, elle attrapa sa main et posa ses doigts contre son sexe, gainé par la culotte. Sous ses doigts, et cela la remua profondément, Jeanne sentit la masse du sexe de la femme d’âge mûr, mais aussi son dessin. Elle eut cette pensée étrange que le sexe qu’elle avait sous les doigts était semblable au bien, mais différent. Chaque sexe féminin était unique.
Elle la caressa, reconnaissant, en même temps qu’elle lui donnait plaisir, elle était bien consciente de cela, le renflement de chair, l’ouverture, les lèvres écrasées sous le tissu, et la saillie du clitoris. L’espace d’un instant, elle eut envie de descendre le slip, sinon de l’écarter, pour avoir accès au sexe nu, le voir, pouvoir toucher directement la peau, glisser ses doigts dedans comme elle le faisait avec elle-même quand elle était aux prises avec des envies qui la rongeaient, le soir. Mais cette sensation d’humidité aurait été identique, que le sexe ait été nu, ou qu’il soit couvert de tissu.
Elle la caressa doucement. Ça devait être très bon car Louise était toute entière dans cette caresse, tendue, pâmée, le souffle court.
Jeanne avait le ventre en feu, et elle était animée par une tension qu’elle voulait à tout prix soulager. Parce qu’elle était accroupie devant Louise, et que la jupe qu’elle portait avait remonté alors qu’elle se calait devant elle, elle n’eut qu’à remonter le tissu de quelques centimètres, d’une main, pour pouvoir atteindre le tissu de sa culotte. Son sous-vêtement était aussi mouillé que celui de sa patronne. Sans grande honte, elle se frotta à travers.
Louise se tendit soudain, et poussa plusieurs petits gémissements, son corps se détendant enfin. Au bout de ses doigts, Jeanne sentit un jaillissement de liquide, et vit la tâche, déjà large s’élargir encore.
Sa patronne resta un instant figée, Jeanne en profita pour se frotter plus fort, plus rapidement. Elle aurait préféré être directement contre sa chair. Mais en même temps, c’était excitant d’avoir le sexe frotté par le tissu un rien rêche… Elle sentit l’orgasme monter en elle, serra les cuisses, et ferma la bouche, alors qu’elle avait envie de crier. Elle sentit un jaillissement de liquide, absorbé par la culotte.
Louise se redressa, la contournant.
— Je vais changer de culotte, je suis toute trempée. Tu en veux une aussi. ?
Les deux femmes, en travaillant ensemble, et en servant successivement de modèle, avaient constaté qu’elles avaient la même taille. Mais Jeanne eut un signe de tête négatif. Elle voulait garder la culotte humide tout l’après-midi en repensant à ce moment.
Juste avant de s’éloigner, Louise, se ravisant, revint vers elle, et l’attrapant par la taille, vint poser sa bouche sur la sienne, avant de s’enfuir. Elle revint quelques minutes plus tard, la robe redescendue, la culotte sans doute changée, en proposant :
— Si on se remettait au travail ?
Jeanne avait non seulement gardé la culotte mouillée, mais elle avait, sans même se soucier de savoir si Louise s’en rendait compte ou pas, frotté de manière convulsive ses cuisses l’une contre l’autre tout l’après-midi, se maintenant ainsi dans un état d’excitation qui s’était libéré, lorsque, revenue chez elle, elle était montée directement dans sa chambre, s’allongeant sur le lit, après avoir dégrafé sa jupe. Elle porta sa main entre ses cuisses, trouva son slip trempé. Elle le descendit pour venir sur son sexe. Elle se frotta furieusement, le clitoris tout dur au bout de ses doigts, le sexe ouvert. Elle aurait voulu que Louise soit là, que ce soit sa main et pas la sienne.
Même si elle n’avait encore jamais eu de rapport avec un garçon, elle avait perdu son hymen quelques années plus tôt, à l’époque où son père, qui était gendarme à cheval, la faisait monter. Aussi, elle put introduire plusieurs doigts en elle, et se pistonner, enchaînant les orgasmes comme d’autres enfilaient les perles. Louise… Elle aurait voulu qu’elle lui donne du plaisir. Y aurait-il un autre moment, et cela serait-il toujours à sens unique, se demanda-t-elle en maculant les draps de ses sécrétions.
Depuis une semaine, cependant, rien ne s’était produit. Fallait-il considérer que c’était une parenthèse, ou bien estimer que cela pourrait déboucher sur quelque chose ?
Dans ses rêves, Louise et elles demeuraient éternellement ensemble, travaillant de concert pour élaborer des robes magnifiques. Pourtant la veille, Louise lui avait demandé :
— Tu as toujours ce projet de t’installer à ton compte ?
— J’y pense oui, avait répondu Jeanne, alors qu’en son for intérieur elle pensait : Non, j’y renonce, je veux rester avec toi.
— D’ici un an, quand je t’aurai appris tout ce que je sais, tu pourras voler de tes propres ailes.
Elle pensait à tout cela en remontant la ville. Elle n’avait jamais vu Louise avec un homme. Elle n’était pas mariée, d’évidence, mais elle aurait pu fréquenter un homme.
Après avoir quitté le centre ville, elle marcha jusqu’à la place de M… Là, un escalier d’une cinquantaine de marches, qui longeait le renforcement de la route passant au dessus permettait d’accéder à la partie haute de la ville. Elle longea le cimetière, puis prit sur la droite, débouchant sur ce qui, encore quelques années plus tôt, n’était que champs et près, mais qui aujourd’hui s’urbanisait.
C’était ici que ses parents avaient fait construire leur maison, une grande et belle bâtisse il y avait huit ans de cela. Jeanne avait deux sœurs, qui plus âgées qu’elle, avaient déjà quitté la maison.
Ce fut en passant dans l’allée qui l’amenait chez elle qu’elle remarqua Paquito. Cette allée l’amenait derrière chez elle. Les terrains se vendaient petit à petit, et alternaient des terrains encore vierges et des zones construites. Une maison était en construction, sur deux étages, les murs montés, la façade pas achevée.
C’est en la longeant, et regardant son état d’achèvement qu’elle vit Paquito. Elle le connaissait de vue. C’étaient ses parents qui s’établiraient là, une fois le chantier fini. De braves gens qui tenaient une boulangerie en centre ville. Ils étaient arrivés juste après la première guerre mondiale. Ils travaillaient d’arrache-pied, en tout cas, et il fallait croire que le pain, ça rapportait, puisque, après avoir habité avec leurs cinq enfants dans un appartement au dessus de la boulangerie, et souffert du manque de place, ils avaient pu faire construire.
Elle avait déjà entendu parler de Paquito. Sa mère lui avait dit qu’il avait dix-huit ans, et qu’il ne faisait rien. Il ne travaillait pas, il ne suivait pas d’études. Quand elle lui avait demandé pourquoi, elle lui avait répondu ‘Il n’est pas bien dans sa tête.’ Une phrase vague qui pouvait ouvrir à une multitude d’interprétations.
Pour l’heure, Paquito était installé à l’étage de la maison sans façade. Elle eut un instant peur qu’il ne tombe avant de comprendre qu’il ne risquait rien. Même après une chute, il ne se serait sans doute pas fait mal.
Jeanne se figea, stupéfaite, sentant le rouge lui monter aux joues et la chaleur envahir son ventre. Paquito avait descendu son pantalon et il tenait à la main son sexe, un sexe épais, long, et en pleine érection. C’était la première fois que Jeanne apercevait un sexe dressé, et cela la troubla au plus haut point. C’était une vision excitante. Surtout, et même si cela pouvait sembler déplacé, elle trouva le sexe beau.
Le regard dans le vague, chantonnant une chanson que lui seul connaissait, ne se rendant même pas compte de la présence de la jeune femme, il se masturbait avec vigueur. C’était fascinant, de voir cette main aller et venir sur le morceau de chair qui se dilatait. Elle eut cette pensée qui la surprit et la choqua, qu’elle aurait aimé que ce soit sa main qui aille et vienne sur le membre, et pas celle de Paquito…
Elle eut un petit frisson quand elle vit le sperme jaillir, trait après trait…
Paquito resta immobile, gardant sa main dans sa queue alors qu’elle rétrécissait.
Décidément, tout la perturbait ces derniers temps. Elle rentra, fiévreuse, aida sa mère pour les travaux domestiques, avant le repas, à trois. Ils devisèrent comme à l’accoutumée, paisiblement. Son père lui demanda si tout se passait bien avec Louise. Elle répondit : « A merveille ! » Qu’aurait-elle pu dire d’autre ? Elle ne pouvait faire partager à personne les tourments qui la rongeaient. Tourments autant liés à ce qui se passait avec Louise qu’à ce qu’elle avait vu de Paquito. Deux schémas identiques mais qui lui faisaient autant envie l’un que l’autre. Dès qu’elle fut au lit, elle se masturba, jouit, mais éprouva très vite de la frustration. Elle voulait un partenaire, homme ou femme, et ne plus être seule.
Le lendemain, son vœu fut exaucé. Louise lui demanda si elle voulait bien essayer une robe qu’elle venait de finir. Elle était destinée à une chanteuse à la mode qui l’avait commandée à une maison de T…
— C’est de la sous-traitance… Si elle leur convient, ils me passeront d’autres commandes.
Comme elle l’avait déjà fait, Jeanne ôta la veste de son tailleur, son chemisier, puis sa jupe.
— Je veux que tu enlèves aussi ton soutien-gorge et ta culotte… Il y aurait des marques, et je veux voir ce que ça donne sans marques…. La femme dont je te parle porte des vêtements serrés et ne met rien dessous quand elle en porte.
Il y avait une lueur étrange dans son regard.
— Attends, je vais te les enlever…
Jeanne n’eut même pas le temps de dire non. Louise s’approcha. Comme quand elle faisait faire des essayages à des clientes, elle tourna autour d’elle, fluide, rapide, et elle défit l’attache de son soutien-gorge, qu’elle rattrapa, mettant ses seins à nu. Jeanne eut le réflexe de les masquer, mais la main de Louise sur elle, douce et caressante, l’en empêcha.
— Tu as vraiment une très belle poitrine ! Je l’avais déjà remarquée. La voir nue, c’est une ample confirmation.
Sans plus aucune retenue à présent, elles étaient passées à un degré supérieur de leur relation, la couturière se pencha sur elle et fit tourner la pointe de sa langue sur son aréole, avant de venir agacer son téton. Jeanne eut l’impression que son téton gonflait et s’allongeait et lui vint à l’esprit l’image du sexe de Paquito. Se détachant un instant, Louise dégrafa sa jupe et la fit tomber au sol.
— Caresse-moi.
Elle guida Jeanne, prenant la main de celle-ci et venant la poser contre le tissu de sa culotte. Jeanne retrouva les sensations de la fois précédente, le tissu humide sous ses doigts, le relief du sexe. Quand elle s’attaqua au deuxième sein, laissant le téton du premier tout érigé, tendu de désir, elle vint passer ses pouces dans l’élastique de la culotte et tira celle-ci vers le bas, mettant son bas ventre à nu. Avant d’emboucher le téton du sein gauche de Jeanne, elle lui dit :
— Maintenant, tu peux me caresser sans l’obstacle de ma culotte.
Jeanne fut émue que Louise lui accorde ce privilège, et de penser qu’elles allaient aller plus loin. Elle n’en avait pas rêvé, n’y avait pas pensé, mais à ce moment précis, le désir que quelque chose se passe, qui aille au-delà des vagues caresses qui s’étaient produites deux jours plus tôt se dessinait clairement dans sa tête. Elle vient sur la chair de sa patronne, pour une caresse d’abord timide, découvrant véritablement son sexe, les poils qui entouraient la fente qu’elle sentait ouverte, le dessin des lèvres, le sensation d’humidité. Après un moment d’exploration, elle se concentra sur les lèvres, qu’elle sentit gonfler sous ses doigts. Louise poussa un soupir.
— Tu caresses bien.
Lâchant le sein droit de Jeanne, elle se laissa caresser, avant de descendre, de la bouche, le long du torse de la jeune femme. Comme elle l’avait fait pour elle-même, elle tira son slip jusqu’à ses chevilles.
— Tu me plais depuis la première seconde. Quand je t’ai vue… J’ai tout de suite eu envie de toi. Mais je ne voulais pas te faire peur. J’ai vécu avec des hommes, mais j’aime aussi énormément les femmes. Je me suis longtemps demandée si tu aimais les filles, si je ne te choquerais pas… Mais c’est plus fort que moi… Tu as envie ? Dis-moi le, sinon, j’arrête.
Jeanne aurait été bien incapable de la repousser.
— Oui, j’ai envie, j’ai envie… Continue…, la supplia-t-elle.
— Mais je n’avais pas l’intention d’arrêter.
Sans doute pour lui prouver que c’était le cas, elle fit pointer sa langue, et la promena sur ses chairs les plus intimes. Si jusqu’à présent, Jeanne avait eu le sentiment de maîtriser les choses, elle perdit totalement le contrôle, gémissant sans nulle honte, alors que la pointe de la langue, rapide et habile appuyait sur ses points sensibles. Elle lécha ses lèvres avant de venir dégager son clitoris du doigt et de plonger dessus. Jeanne le frottait tous les soirs, quand elle se caressait, mais le plaisir qu’elle pouvait éprouver seule n’était rien celui qu’elle ressentait maintenant. Ce n’était sans doute pas que c’était mieux. C’était simplement différent.
— Viens, on va se mettre sur le divan…
Louise finit de se dénuder, permettant pour la première fois à Jeanne de la voir entièrement nue. Malgré son âge, Louise avait le corps magnifique et épanoui que promettaient ses vêtements.
— Je sais que tu partiras, mais en attendant, on peut profiter de bons moments ensemble, tu ne crois pas ?
Ce fut pour profiter d’un de ces bons moments que les deux femmes se positionnèrent tête-bêche sur le canapé. Louise guida Jeanne, la faisant glisser et s’allonger sur le canapé, pendant qu’elle se calait au-dessus. Jeanne se sentit extrêmement gauche, contrairement à Louise. Cette dernière se cala sur elle, de manière à lui présenter ses parties les plus intimes. Jeanne fut émerveillée que la jeune femme lui offre ainsi sa féminité, ses lèvres qui se dépliaient hors de son sexe, son clitoris qui pointait hors de sa gaine, mais aussi la longue fente qui ouvrait sa croupe en deux, et les plissements de son anus. Par curiosité, elle glissa son doigt dans son sexe, et l’ouvrit un peu plus qu’il ne l’était. Fascinée, elle vit une partie de son intérieur, une paroi rose et suintante ce qui la fascina totalement.
— Caresse-moi comme tu le veux…Tu peux être aussi impudique et audacieuse que tu le voudras…
C’était une invitation qui permettait tout, et, sans doute pour lui montrer le chemin, la femme d’âge mûr plongea sur elle. De l’audace, elle en fit indéniablement preuve, venant appuyer sur sa muqueuse anale de la pulpe de son doigt, en même temps qu’elle caressait son sexe de la langue. D’évidence, elle savait caresser un sexe de fille, et l’espace d’un instant, Jeanne se sentit godiche et inexpérimentée. Pourtant, elle décida de se lancer, en se disant qu’elle arriverait peut-être quand même à se débrouiller. Comme elle était fascinée par le clitoris qui sortait de sa gaine, et qu’elle trouvait bien plus gros que le sien, elle appuya la pointe de sa langue dessus. Jeanne, même à force de se caresser, n’avait pas forcément conscience que cette partie était plus sensible, quand elle caressait ses lèvres, ou glissait ses doigts dans son vagin, elle éprouvait aussi du plaisir. Aussi sentir la réaction de Louise, cette sorte de convulsion qui la cambra lui fit prendre conscience du fait que c’était, pour sa partenaire, sa partie la plus sensible. Elle appuya dessus de la langue, toute excitée de voir grossir le petit morceau de chair, qui sortit nettement de la gaine du clitoris, et de sentir le corps de Louise réagir. Elle continuait pourtant à la travailler, écartant ses lèvres de ses deux doigts, et poussait sa langue dedans.
Jeanne, pourtant, en vient vite à délaisser le clitoris qui avait gonflé, ayant une autre envie, cet anus que la position de Louise lui offrait. Elle pensa que c’était sans doute sale… Mais elle en avait envie… Et puis dans la relation qui s’était tissée entre elles, tout était possible, sans limite et sans tabou. Elle remonta, sa langue glissant sur la chair de sa patronne pour venir accrocher le sillon, qu’elle prit de bas en haut, jusqu’à arriver aux plissements anaux. Elle sentit, sous sa langue, les fins creusements dans sa chair, et leur goût amer. Lorsqu’elle était arrivée, il y avait quelques mois de cela, elle ne pensait certes pas que leur relation prendrait ce tournant, qu’elles seraient ainsi, à explorer le plus intime du corps de l’autre en cherchant à lui procurer du plaisir.
Elle parcourut les plis anaux les uns après les autres, avant de tenter de pousser sa langue dans la muqueuse anale, convaincue qu’elle n’y arriverait pas. Pourtant, à sa grande surprise, elle sentit la muqueuse s’ouvrir, et elle put pénétrer dans le conduit étroit. Elle s’efforça de rentrer sa langue en elle, en même temps qu’elle glissait deux doigts dans la muqueuse vaginale de Louise, prenant le chemin inverse de celle-ci, qui avait la langue enfoncée dans son sexe et qui fouillait son anus de ses doigts. Ce sur quoi elles se rejoignirent ce furent leurs orgasmes, qui les traversèrent l’une comme l’autre, les faisant crier et cracher leurs sécrétions qui éclaboussèrent l’autre.
Jeanne se dégagea, et reprit une position plus classique, son visage à quelques centimètres de celui de son amante. A cet instant, elle éprouvait pour elle une passion absolue, qui tenait à plusieurs facteurs, le fait qu’elle n’avait jamais encore vécu une vraie relation, mais sans doute aussi d’avoir refoulé pendant toutes ces années ses pulsions qui ne s’exprimaient que dans ses séances masturbatoires en soirée.
— Nous aurons encore de bons moments ensemble, voulut-elle rassurer la femme d’âge mûr. Nous avons deux ans devant nous.
— Pourquoi deux ans ?
— Tu devras me quitter. Ça n’aurait pas de sens que tu restes avec moi perpétuellement. On ne pourra pas rester dans cette relation, où tu apprends, qui n’est pas une relation d’égalité. Il faudra que tu évolues vers autre chose. Il faut en profiter sur le moment. C’est ça entre autres choses que je voudrais t’apprendre. Il faut profiter de ce qu’on a, avant de le perdre.
Ce soir-là, rentrant, elle chercha, Paquito du regard. Si la relation qu’elle avait avec Louise la rendait folle de bonheur, elle ne cessait pas pour autant de penser à Paquito. A son sexe, à sa jouissance, au sperme qui était sorti. Elle avait envie d’aller vers lui, même s’il était demeuré, pour que quelque chose se passe. Tout était possible. Elle se sentait des audaces qu’encore quelques jours plus tôt, elle n’aurait pas eues. Elle s’en rendait compte maintenant, Louise l’avait beaucoup changée, et elle lui devrait beaucoup. Elle lui apportait non seulement la découverte du plaisir sexuel et de la passion, mais aussi la conscience d’une certaine liberté et d’une certaine audace qu’elle n’aurait pas imaginé pouvoir s’approprier auparavant.
Ce fut samedi en fin d’après-midi, elle rentrait, la semaine était finie, qu’elle croisa à nouveau le chemin de Paquito. Il n’était pas installé à l’étage, mais calé un peu plus loin, installé sur une chaise en paille. La seule chose qui n’avait pas changé, c’était qu’il tenait son sexe à la main.
Ce fut plus fort qu’elle. Sans doute que quelques semaines plus tôt, elle serait passée sans s’arrêter, presque épouvantée. Mais une nouvelle Jeanne était née, qui s’approcha de Paquito.
— Tu as tort de toujours de toujours t’amuser tout seul. On peut très bien faire les choses à deux.
Il la regarda sans sembler comprendre ses paroles. La reconnaissait-elle, quant bien même il l’avait déjà croisée, souvent dans le quartier ? Il avait en tout cas son sexe à la main, semi-érigé.
— Tu vas voir, la main d’une fille, c’est meilleur, plus doux que ta propre main.
Phrase qui prenait un étrange relief en lui évoquant ses rapports avec Louise. Oui, la main de Louise sur elle, mais aussi sa bouche, c’était bien mieux que sa propre main.
Elle frémit, se dit que c’était la première fois, en venant gainer, avec un peu d’hésitation, la queue. Elle la trouva chaude, la peau douce. Au moment même où elle la comprimait, elle se dit qu’il n’y avait pas d’inquiétude à avoir, il lui suffisait de suivre son instinct, comme elle l’avait fait, finalement, avec Louise. Elle fit aller et venir sa main dessus, très naturellement, et elle eut la joie, immense, de sentir le membre s’allonger et s’épaissir au cœur de sa main. Il devint très vite plus long, plus épais, impressionnant de dureté. Ce qui la surprit ce fut de voir qu’avant d’éjaculer, sortait du membre un liquide translucide et gras, qui coulait d’abondance.
Elle sentit qu’entre ses cuisses, son sexe se mouillait, et coulait, se dilatait et gonflait. Elle se demanda un instant comment cela se serait passé si Paquito avait rentré le sexe en elle. Une amie à elle, deux ans auparavant, lui avait passé un livre illustré, intitulé L’AMOUR qui expliquait tout ce qui concernait le sexe. Jeanne avait appris beaucoup de choses qu’elle ignorait, même si sa mère lui avait aussi parlé. Elle avait très peur qu’un homme mette son sexe dans son vagin, non pas tant l’acte lui-même, au contraire, il lui faisait très envie, mais ses conséquences lui semblaient terribles. Elle ne voulait pas avoir un enfant, et certainement pas maintenant. Aussi, rien ne se passerait pour l’instant. Elle avait bien compris qu’il existait ce que l’on appelait des condoms, mais leur utilisation lui semblait trop hasardeuse.
Elle le masturba longuement. Le regard de Paquito avait à présent changé. Non seulement il portait son regard sur elle, prenant conscience qu’elle était là, mais de plus, de quasiment mort, il semblait prendre vie et s’ouvrir au monde. C’était impressionnant.
Un instant, elle eut envie de le prendre dans sa bouche. C’était cette même amie, avec qui elle avait été à l’école, qui lui avait confié avoir déjà pris des sexes d’homme dans la bouche. « C’est très bon, tu verras ! » Mais ce serait pour une autre fois. Elle lui avait expliqué comment elle faisait, quand elles étaient seules, qu’elle faisait aller et venir sa bouche dessus, mais aussi qu’à d’autres moments elle promenait sa langue dessus ou qu’elle prenait ses couilles dans sa bouche. « Tu verras quand tu le feras, il y a dix mille possibilités, l’important c’est que tu aies du plaisir, et ton partenaire aussi. Moi ce que j’aime, c’est qu’il jouisse dans ma bouche et boire son sperme, mais il y a des filles qui n’aiment pas ça. C’est selon chaque personne. Moi j’adore. »
Elle repensa à ces paroles. Mais non, ça n’était pas pour aujourd’hui. Elle fit aller sa main plus vite. Paquito poussa une espèce de long gémissement, et du sperme jaillit, de manière aussi copieuse que quelques jours plus tôt.
Ce fut juste après, alors qu’elle s’essuyait la main avec un mouchoir qu’elle entendit Paquito parler pour la première fois.
— Merci !
Elle en fut très surprise, car elle n’imaginait pas qu’il puisse parler. Elle lui sourit, et elle s’éloigna, alors qu’il rangeait son sexe dans son pantalon.
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