La suite, c’est… Oh, vous savez quoi : des pieds ! Mes mains vont puer jusqu’à la fin des temps ! En fin d’après-midi, le baroudeur revient. Il attend que j’aie fini de masser les pieds d’un Thaï assez bourré. L’affaire terminée, il vient s’asseoir en face de moi et pose une grosse « combat shoe » (chaussure militaire) sur mes cuisses. Je défais les lacets, enlève sa chaussure et sa chaussette… Et, oui, je repense à la Tunisie et à l’odeur du jasmin le soir. Je ne dis pas qu’il est sale, il a dû prendre une douche récemment, mais on n’a pas idée de mettre des grosses chaussures et des chaussettes dans un pays où il fait aussi chaud. Il me demande :
— Tu aimes masser des pieds ?
— Si je dois répondre franchement, non, Monsieur.
— Tu t’appelles Mona, c’est ça ?
C’est marqué sur une broche épinglée sur mon uniforme… Je réponds :
— Oui, Monsieur.
— Tu veux boire un verre, Mona ?
— Hélas, nous ne sommes pas autorisées à boire.
— Qu’est-ce que tu aimerais, si tu pouvais ?
— Je rêve d’une bière bien fraîche.
Il appelle la serveuse. Lorsqu’elle arrive, il lui dit :
— Apporte-nous deux bières.
Keiko s’abstient de lui répondre que les filles ne peuvent pas boire. Elle nous apporte deux bières. Il boit à la bouteille, moi aussi. Mmmhhh, c’est frais, pétillant, délicieux… Je vide pratiquement la bouteille, puis la dépose en disant :
— Merci beaucoup Monsieur… burp… pardon.
Il me dit en souriant :
— Tu as bu trop vite.
— Oui…
— Dis-moi, je cherche une fille dans ton genre. Tu serais partante pour une mission délicate ? Si on la réussit, tu seras libre.
Il se fout de moi, là ? Je lui montre tristement la chaîne à ma cheville et le collier sur mon cou, en lui disant :
— Je ferais n’importe quoi pour échapper à cet enfer.
— J’ai parlé brièvement avec Lucia, mais je devais te voir.
— Oh ! Elle va bien ? Elle me manque…
Il dépose son autre chaussure sur mes cuisses, en disant :
— Oui, elle va bien. Masse l’autre pied, c’est agréable.
Ouais, ben, pas pour moi. Je lui demande :
— Ce serait quel genre de mission ?
— Je peux juste te dire qu’on ferait ça à trois avec Lucia.
— Je suis d’accord, Monsieur.
— Une chose me dérange un peu, c’est que tu n’as pas osé faire du pole dance avec une culotte (un string !). Une fille qui n’ose pas faire ça n’ose pas faire grand-chose.
— Si on m’avait laissé un peu de temps, je l’aurais fait. Je suis prête à faire du pole dance où vous voulez et même sans culotte. Je veux même bien…
Il me coupe en souriant :
— OK, on va voir ça.
— Tout ce que vous voulez.
— Embrasse mon pied.
Sans même retenir ma respiration, je couvre son pied de baisers. Oui, je suis prête à tout. Il me dit :
— Premier test réussi, il en reste deux. Remets mes chaussures et ensuite tu appelles la serveuse et tu l’embrasses sur la bouche,
Oh ? Il me dit :
— Remets mes chaussures.
Quand c’est fait, il appelle Keiko. Je me remets debout avant de lui annoncer :
— Mademoiselle Keiko, j’ai quelque chose d’important à vous dire.
— Oui ?
Je la prends fermement par la taille et l’embrasse sur la bouche. Les clients applaudissent. Elle se dégage, mais mollement et en souriant. Je me retourne vers Jack, il sourit et me dit :
— En route pour le troisième test.
Elle ouvre le cadenas qui ferme la chaîne sur ma cheville et me dit :
— Merci Mademoiselle Keiko.
Je vais revoir Lucia et on va être libres ! Je dis à l’homme :
— Vous savez que j’ai un collier qui…
Il me coupe :
— Il ne va rien faire, ton collier.
On va dans Walking street. Ici, c’est propre, vivant, coloré et ça sent bon ! On entre dans le bar. Il y a pas mal de monde, je vois que Lucia n’est pas occupée à danser. Elle est habillée et boit un verre, attablée avec un couple et deux hommes seuls.
Je me précipite vers Lucia et je l’embrasse. Elle me rend mon baiser, puis me dit :
— Quelle fougue !
— Tu m’as manquée.
Les gens rigolent autour de nous, m’en fous…
Lucia me dit :
— Avant tout, va soigneusement te laver les mains et ensuite, tu demanderas à Shen si tu peux danser.
— Oui Lucia.
Je vais dans les toilettes pour me laver les mains, plusieurs fois. Je retourne dans le bar. Shen discute avec un couple au bar. Je vais me mettre près d’elle. Quand elle fait attention à moi, je lui dis :
— Bonjour Mademoiselle Shen, je voudrais danser.
Elle me dit :
— T’as pas aimé masser des pieds ?
— Non. Je vous en prie… Laissez-moi danser.
Après avoir un peu attendu, elle va chercher un string et me le donne en disant :
— Va te changer dans les toilettes.
— Merci, Mademoiselle Shen.
Je vais vite me mettre en « tenue », puis je retourne dans le bar. Moi qui suis timide, je vais devant une grande table. Il y a plusieurs touristes déjà bien alcoolisés. Une jolie rousse danse déjà pour eux. Je demande à l’un d’eux :
— Vous voulez que je danse pour vous ?
Ach ja, il feut pien !
Je monte sur la table et je dis à la jolie rousse qui me regarde pas très contente :
— Laisse-moi faire, tout ce que je gagnerai sera pour toi.
Là, elle est d’accord. Je ne pense qu’à la liberté, alors je me colle à la fille, je l’embrasse, je frotte mes seins sur les siens. On aura compris que je veux être libre. Les Allemands sont ravis. Ils nous filent des billets… Bon, j’en ai fait assez ? Le stade suivant, on baise sur la table. Je regarde Lucia et elle me fait signe de venir. Ouf ! J’embrasse la fille et les hommes, puis je donne tous les billets à la rousse. Je vais à la table de Lucia. Elle me dit :
— C’était mignon… Enfile ça, on part.
Oh ?!?
Elle m’a donné un short en jean et un tee-shirt. Je retourne aux toilettes, puis on s’en va avec Jack. C’est notre nouveau Maître, si j’ai bien compris. On monte dans sa voiture, Lucia à l’avant, moi à l’arrière. Je prends sa main et lui demande :
— On va être libres, Lucia ?
— Oui, si on réussit la mission.
— On réussira.
Jack intervient en conduisant :
— Pour que ça réussisse, tu devras faire exactement ce que te dit Lucia.
— Oui, Monsieur, c’est ce que je fais toujours.
Lucia rit en lui disant :
— Je t’avais dit qu’elle était mignonne.
Bon, ça sonne un peu comme : « Je t’avais bien dit qu’elle était un peu débile », mais je m’en fous, je veux être libre.
Jack nous emmène dans bon restaurant. C’est la grande vie ! Je suis toujours sur un petit nuage. J’essaie de demander des explications sur la fameuse mission, mais Lucia élude :
— On en parlera tout à l’heure.
- On mange du curry thaï et on boit de vin de fraise. C’est spécial, mais bon.
Ils discutent de choses et d’autres, comme de la politique dans l’Asie du Sud-est. Je rêve… On réussit notre mission et on part en vacances, Lucia et moi. On va sur l’île Maurice et on découvre des dodos, toujours vivants. Du coup, on devient célèbres et… Je ferme les yeux, je suis très fatiguée et le vin m’est monté à la tête. J’entends Lucia dire :
— On doit coucher la petite, elle s’endort.
Je rectifie :
— Pas du tout, j’imaginais qu’on partait en vacances et que…
Jack paie et on va dans son hôtel. L’endroit n’est pas terrible, mais bon, ça n’a pas l’air d’être un homme qui se préoccupe du confort.
Je demande à Lucia :
— On parle de la mission ?
Elle m’embrasse, puis répond :
— Demain. Bonne nuit Mona.
— Tu ne dors pas avec moi ?
— Non, Jack et moi, on doit discuter.
Grrr… Bah, bientôt la liberté.
Je passe une nuit agitée, peuplée de rêves pas tous agréables, genre vente d’esclaves, pieds malodorants et Lucia sous le corps d’un homme.
Je sais bien que Jack est notre nouveau Maître, mais ce sera jusqu’à ce qu’on ait accompli la mission.
Je dors encore quand ils arrivent. Lucia ouvre les volets en disant :
— Debout, Mona. On a du boulot.
— J’ai mal dormiii… Je veux du café !
— Non, on parle d’abord. Le déjeuner, c’est pour après.
Je râle en silence. Un café, c’est la moindre des choses, non ? Elle s’en rend tout de suite compte, car elle dit à Jack :
— Quand elle se conduit comme une gamine, je la prends en travers de mes…
Je bondis du lit toute nue et je vais les embrasser en disant « Bonjour ! »
Ça les fait rire tous les deux. Je sais très bien ce qu’elle est tout à fait capable de le faire. Ensuite, c’est moins marrant. Elle me demande :
— Tu sais qui est le Président X ?
— Bien sûr, c’est un affreux dictateur.
— Je peux te montrer plusieurs rapports d’Amnesty International et des photos.
— NON ! Je sais très bien qui c’est.
— Alors, à trois, on va débarrasser le pays de ce fou sanguinaire.
Elle se moque de moi ou quoi ? Non, ils sont tous les deux très sérieux.
Jack m’explique :
— Toi et moi, on devra se faire passer pour mari et femme. Lucia et toi, vous êtes exactement les beautés spectaculaires qui lui plaisent. Il va vous inviter dans sa chambre.
Normal, ça doit se passer comme ça dans de nombreux pays dirigés par un dictateur ! Alors, soit les femmes acceptent de coucher avec lui, soit on leur montre une salle de torture et elles changent tout de suite d’avis. Je lui demande :
— Je serai obligée d’avoir des rapports sexuels avec lui ?
Lucia intervient :
— Exactement, mais à nous deux. Tu aimes bien faire des choses avec moi, non ?
— Oui, mais…
— Jusqu’à présent, les femmes sont toujours ressorties en un morceau de sa chambre.
— Ça me rassure beaucoup !
— Tu fais exactement ce qu’on te dit et il n’y aura aucun problème.
Vu la façon dont elle me regarde en disant ça, je cède. Comme toujours.
Jack commence à m’expliquer :
— On va te mettre une jaquette sur une dent. Au moment où il t’embrasseras…
— Comment on sait qu’il m’embrassera ?
— Il agit toujours de la même façon. Maintenant, tu écoutes et tu te tais !
À suivre.
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