La fille qui voulait voir la mer – 14

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mia michael


BDSMpunitionSMsoumission et domination


Je baisse la tête. Il continue :

— Tu feras serre très fort les dents et le poison se déversera dans sa bouche.

Ben voyons ! Je suis aussi ahurie que s’il me donnait une bague contenant un poison à mettre dans un verre de vin, vous savez comme dans un roman d’Alexandre Dumas. Je regarde Lucia, elle veut me rassurer :

— Tu seras immunisée contre ce poison qui n’agit qu’après une douzaine d’heures. À ce moment-là, on sera loin.

— Je serai vraiment immunisée, tu me le jures ?

Lucia lève les yeux au ciel

Facile pour eux qui n’auront pas de poison dans la bouche… Ou peut-être que si, car Lucia me précise :

— J’aurai la même jaquette que toi.

— Bon… Juste encore une chose. Comment vous pou­vez être sûrs qu’il demandera à une de nous deux ?

C’est Jack qui répond :

— On a quelqu’un sur place, il choisit toujours les plus jolies filles. Bon, on va répéter.

Oh ?

Jack ajuste une jaquette sur une de mes molaires. Il lime un peu, pour qu’elle s’ajuste parfaitement. Ensuite, il me montre comment la faire sauter en grinçant des dents. On refait ça jusqu’à ce que je le fasse facilement.

Alors, Lucia me prend contre elle et m’embrasse plusieurs fois, jusqu’à ce que j’arrive à faire sauter la jaquette et à la coincer entre mes gencives et mes dents. Ensuite, c’est Lucia qui fait sauter le jaquette sur une dent, tandis qu’on s’embrasse.

Jack nous dit :

— Si vous remplissez la mission, vous serez libres et vous aurez des billets d’avion pour Sainte Lucie.

Il avait parlé d’une somme d’argent, mais, bon, je n’ose rien dire. Il continue :

— Si vous la ratez, je vous vends dans un bordel.

C’est Lucia qui répond :

— On le fera.

Bien sûr qu’on le fera ! Je veux aller à Sainta Lucie avec Lucia… qui sera riche, en plus.

Je dors seule à nouveau.

*

Le lendemain, on prend un avion pour le pays du dic­tateur. Je serre la main de Lucia pendant tout le voyage, sauf pour faire pipi. Oui, j’ai peur en avion. Jack a retenu une chambre dans un hôtel correct, cette fois-ci.

En fin d’après-midi, on se prépare. On se maquille et on se coiffe. Jack a apporté quatre robes du soir sexy, on peut choisir. Lucia choisit une robe mandarine très décol­letée dans le dos. En fait, jusqu’à la naissance de ses fesses.

Moi j’hésite entre les trois autres. Lucia me dit :

— La robe bleue.

C’est ce que je pensais, mais je voudrais qu’elle me laisse décider un peu moi-même. Après tout, c’est sans doute moi qui devrai faire la sale besogne. On pourrait penser que je n’ai pas de problèmes de conscience, mais il va de soi que j’en ai. D’autant plus que je suis croyante. Pas catho, mais croyante. Est-ce que j’ai le droit de supprimer un homme, si c’est pour sauver la vie de plusieurs milliers de personnes, y compris des enfants ? Imaginez qu’on ait supprimé des dictateurs dont je ne veux même pas écrire les noms…

J’arrête de penser à ça pour me concentrer sur ma mission.

Il y a des situations que j’ai envie de décrire en détail, comme le passage du détroit de Gibraltar ou Lucia ou Barcelone. Par contre, il y en a d’autres sur lesquelles je n’ai pas trop envie de traîner : les pieds, les dictateurs…

En début de soirée, on part pour le palais présidentiel.

Imaginez un couple, elle est une jolie brune dans une robe bleue décolletée, lui est plus âgé, costaud et décidé. Ils sont accompagnés d’une jeune femme métisse dans une robe orange très décolletée. Je ne vais pas faire de la fausse modestie, mais on est très belles, toutes les deux. Même si je trouve Lucia, plus spectaculaire. Le dictateur va certainement nous choisir.

Lucia me tend une pilule rose dans le creux de sa main en disant :

— Avale ça.

— Oui, mais c’est quoi ?

— A-vale !

Je la prends avec une gorgée de champagne et rapi­dement, je me sens bien. Ma peur s’est envolée, j’ai l’impression que rien ne pourra me résister. Mona « Queen of the world ». J’adore cette sensation !

Jack connaît quelques personnes. On est là depuis une heure environ, quand un homme vient lui annoncer :

— Le Président désire vous parler, ainsi qu’à votre femme.

Il n’a pas choisi Lucia ! Tant mieux, moi, je vais lui faire son affaire au sanguinaire !

On va devant le président, son interprète dit à Jack :

— Monsieur le Président souhaite parler en privé à votre femme. Il suppose que vous n’y verrez pas d’inconvénient.

Qu’est ce que Jack va dire ? Bravo, il joue très bien les futurs cocus qui font contre mauvaise fortune bon cœur, puisqu’il leur répond :

— Avec plaisir, je suis sûr que ma femme saura convaincre Monsieur le Président de l’utilité de nos échanges commerciaux.

Le dictateur ajoute quelque chose, c’est immédiate­ment traduit :

— Amenez votre amie colorée qui montre ses fesses.

Yes ! Le plan marche comme prévu. Avec Lucia, je me sens encore plus forte ! Je vais près d’elle pour lui annoncer la bonne nouvelle :

— Il veut que tu viennes avec moi.

— Ouf !

On suit le traducteur, tandis que tout le monde nous regarde du coin de l’œil en souriant. On va dans la chambre. Le Président se déshabille.

Le traducteur nous dit :

— Vous aussi.

Bon, j’ai bu et pris une pilule magique, mais le stress est en train d’anéantir ses effets, donc j’ai juste envie de m’enfuir en courant. Pas difficile, pour Lucia, de lire la panique dans mes yeux. On est nues et elle se colle à moi. Elle me dit à l’oreille :

— Tu suis le plan.

Il nous enlace et nous embrasse l’une après l’autre et… je le fais ! Ensuite, il embrasse Lucia. La suite n’est pas une partie de plaisir, mais je remplis du mieux que je peux. Bientôt, le Président jouit en poussant des grognements. Il se lève et se rhabille en disant quelque chose au traducteur. Celui-ci nous dit :

— Le Président a cité un proverbe de notre pays : « Quand la passe est finie, les putes se rhabillent ».

Je lui dirais bien un proverbe de mon cru : « Les putes vont t’envoyer en enfer, sale rat. »

On retourne à la soirée. Je l’ai fait ! Je devrais être folle de joie, mais l’effet de la pilule rose se dissipe. Les gens nous observent. Ils savent ce qu’on a fait. Jack vient vers nous et nous murmure :

— Vous l’avez fait ?

Lucia répond :

— Oui, toutes les deux. n va aux toilettes.

Elle me prend fermement par la main, demande le chemin des toilettes à une serveuse et on y va.

Une fois sur place, elle me dit :

— Montre tes dents.

Avec le doigt, je soulève ma lèvre et lui montre ma molaire, je n’ai plus la jaquette.

— Tu l’as crachée ?

— Oui, dans mon verre.

Elle sort deux pilules pas roses et on les avale. On rejoint Jack. La soirée se termine. On s’en va et on se rend immé­diatement à l’aéroport. Là, un jet nous attend. On décolle. Je prends quand même un peu la main de Lucia. Ben oui, l’atterrissage et le décollage, c’est le plus dangereux.

*

On atterrit à Boston. Là, Jack nous annonce la bonne nouvelle. Notre mission est réussie !

Lucia me demande :

— Tu vois ce distributeur automatique ?

Elle me montre une machine à boissons.

— Tu y vas jusqu’à ce que je te dise de revenir.

Oh, putain ! J’ai accompli une mission digne de Lara Croft et elle me traite comme un enfant. Je vais lui dire… rien, je vais où elle m’a dit.

Ce sont des distributeurs de boissons et de snacks, genre barres chocolatées. J’adore ça, mais je n’ai même pas 50 cents pour en acheter une. Un homme me demande :

— Vous avez choisi, Mademoiselle ?

— Je ne prends rien, je n’ai pas de pièces, Monsieur.

Je dois avoir l’air tellement dépitée que le Monsieur me donne une pièce. Je le remercie beaucoup et je prends un Twix. Mmmhh, le chocolat me fait du bien ! N’ayant pas vu tout de suite que Lucia me fait des signes, je me dépêche de les rejoindre et je leur demande :

— C’est fini, les secrets ?

C’est vrai quoi ! Lucia me répond :

— Frotte ta bouche, tu es toute barbouillée de choco­lat.

Elle ne manque pas une occasion de me « gronder »… Je crois que sans le montrer, elle a beau­coup stressé, elle aussi.

Jack me dit :

— On prend chacun un avion. Je viendrai vous rendre visite bientôt.

On s’embrasse et il part. Je demande à Lucia :

— On est libres ?

— Oui. Je retourne à Saint Luci. Tu viens avec moi ?

— Oui. Il n’a pas donné d’argent ?

— Si, j’en ai reçu et il m’en a même prêté pour un projet à Sainte Lucie.

— Moi, je n’ai même pas de quoi acheter un Twix, c’est un monsieur qui m’a donné une pièce.

Elle me donne 20 $ en disant :

— Tiens et ne dépense pas tout d’un coup.

— Mais…

— On travaillera. Là-bas, tu gagneras de l’argent.

Bon, je ne discute pas. J’évite le plus possible les confrontations, surtout avec une fille plus dure et plus intelligente que moi. On va dans le free-shop et je dépense tout mon argent de poche. C’est vite fait !

À midi on prend un avion pour Sainte Lucie.

 

À Sainte Lucie

 

On atterrit à l’aéroport international d’Héwanorra. De là, on va à Castries, la capitale, où on peut loger dans un bel hôtel.

Je suis passée d’esclave sans un baht à femme libre sans un dollar en poche. Mais l’essentiel, c’est être libre. On dort ensemble.

*

Le lendemain, on se balade un peu. Lucia veut passer à la banque. Elle me dit :

— Va voir les boutiques et reviens dans une heure.

— Je peux avoir un peu d’argent ?

Elle soupire en me donnant cinquante dollars.

Vivement que je gagne moi-même de l’argent ! Mais avant, j’ai envie d’un peu profiter de la plage…

Je la rejoins à la banque. Elle n’est pas de très bonne humeur.

*

Les jours suivants sont consacrés à la recherche d’un restaurant. Au début, je vais avec elle, mais de toute façon je ne comprends pas le créole, alors… Je parlemente :

— J’ai envie d’aller à la plage… Je n’y comprends quand même rien.

— Eh bien vas-y !

— Mais je n’ai plus d’argent.

— Tant pis. La somme sera déjà très juste et j’aurai besoin d’un prêt de la banque. Donc, je te paie les repas et l’hôtel, pour le reste, débrouille-toi.

Elle ajoute :

— Et je te conseille pas de bouder, parce que je n’ai pas beaucoup de patience, pour le moment.

J’esquisse un sourire de trois millimètres. Pourtant, je suis libre ! C’était la chose la plus importante du monde, il y a une semaine !

Pendant qu’elle visite des restaurants, je me balade, je me fais draguer… C’est cool. Un métis m’invite à manger une glace. Il est beau et j’adore les glaces. On va à la plage, on se baigne, je décompresse enfin.

Le soir, je retrouve Lucia. Elle est tout excitée et me dit :

— J’ai trouvé ce que je voulais.

Enfin, elle est un peu câline avec moi.

*

À suivre.

 

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