LA FILLE QUI VOULAIT VOIR LA MER (5)
On s’enlace de nouveau. Étant quand même dans la quatrième dimension, autant céder à mes pulsions : je me mets à genoux pour embrasser son sexe. Et voilà, je suce un inconnu. Enfin, je connais tout de même son prénom.
Au bout d’un moment, j’ai envie d’autre chose. Debout, je relève ma jupe et me couche sur son lit. En me tortillant, j’enlève ma culotte.
Il embrasse mon ventre, mais je lui dis :
— Viens sur moi.
Je veux sentir son corps sur le mien. J’ai une petite appréhension, vu la dimension de son sexe, mais il entre très facilement.
Je l’embrasse sur la bouche pendant qu’il me baise vigoureusement. Je relève même mes jambes et croise les pieds sur ses reins. Son sexe explore des régions où un sexe d’homme n’a jamais mis les pieds. C’est une image.
Vous avez peut-être remarqué que je parlais beaucoup ? Quand je fais l’amour, je manifeste beaucoup aussi. Dès que sa langue quitte ma bouche, je dis :
— Oh ouiii, c’est boooon…. Ouiiii… plus foooort… aaahhhhh….
Lui me répond :
— Chhhuuuttt !
Et il met la main sur ma bouche.
Une petite tornade tropicale prend naissance du côté de mes ovaires ou de mes trompes de Fallope. Et puis elle tourne, grossit et balaie tout sur son passage. Des débris divers sont emportés par les vents violents. Et puis des objets plus grands, comme des voitures et des toits de maisons, tournoient dans le siphon de la tornade. Je vous rassure tout de suite, aucun animal et aucun humain ne sera blessé et en plus, les assurances dédommageront tout le monde. Honnêtement ! Bref, je jouis, mais bien, comme une servante baisée par un mercenaire en faisant :
— OOOOHHHHH !
Voilà, la tornade faiblit. Je redescends sur terre. Il me dit :
— Eh ben dis donc, tu fais pas semblant, toi !
— Vous croyez qu’on m’a entendue ?
Il rigole et répond :
— Je crois que même les cachalots qui sondent à 300 mètres de profondeur, t’ont entendue très clairement.
Il m’aide à me relever et me donne une claque sur les fesses en disant :
— Rhabille-toi vite et va rejoindre Lucia à la cuisine.
Je ne sais pas pendant combien de temps on a baisé. Qu’est-ce que vous voulez, on m’enferme, puis on me baise, j’en perds la notion du temps.
J’embrasse le mercenaire et je rejoins vite Lucia à la cuisine. Elle est là, mais Simone aussi. Je deviens toute rouge. Simone me dit :
— Tu as raison de rougir ! On aurait dit les miaulements d’une chatte en chaleur.
Je regarde Lucia, genre « au secours ». Elle me rassure à moitié :
— Panique pas Mona, Madame Simone n’est pas fâchée. Tu as oublié de lui faire la révérence.
Merde ! Putain de révérence. Je le fais aussitôt en disant :
— Pardon, Madame, mais l’armoire et puis…
Elle me coupe :
— C’est bon pour une fois, mais à ton prochain oubli, je te ferai briquer l’argenterie pendant tes heures libres.
— Oui, Madame.
Le soir, on sert le repas dans la salle à manger. Étant franchement épuisée, je fais très attention à ne pas faire de bêtises. Personne ne fait plus attention à moi que d’habitude. L’amie de Carole me dit :
— Ramassez mon couteau et apportez-moi un autre.
Madame me fait aussi une remarque :
— Voyons ma fille, resservez du vin !
Je me rends compte que personne ne m’a entendue. Carole me regarde attentivement, tandis que je baisse les yeux et rougis aussitôt.
Elle a certainement compris ce que j’ai fait, mais heureusement, ça ne la pousse pas à faire des commentaires. Il n’y a que son petit sourire qui signifie : « Je sais que tu as été te faire baiser, petite salope ».
Femme de chambre ou esclave ?
Le ménage à haute dose, c’est vraiment pénible. Heureusement, on ne doit pas s’occuper des cabines de l’équipage, sauf celle de Madame Simone.
À la maison, je devais aussi participer aux tâches ménagères. Je sais faire une vaisselle, une lessive et même un peu cuisiner… Ainsi que nettoyer une salle de bain et faire un lit, mais ici, c’est multiplié par le nombre de personnes.
Il faut nettoyer les saletés des autres : réunir leurs vêtements sales, jeter des cotons-tiges, des kleenex et même des préservatifs usagés !
Les chambres des trois couples plus âgés et celle de Carole ont des salles de bains avec toilettes. Par contre, celle de Madame Simone et des enfants de Madame Gomez, un garçon et une fille, n’en ont pas. Ils doivent donc se lever et aller dans une des toilettes du bateau,. Ah, mais non, trop pénible ! Alors, ils ont des pots de chambre. Oui, comme au temps de Louis XIV ! Mais des beaux, des pots de chambre anciens avec un œil dans le fond et c’est nous qui devons les vider ! C’est vraiment dégoûtant. La première fois, j’en ai un haut-le-cœur. Bien sûr, Lucia me dit :
— Quelle chochotte ! Laisse, je m’en occuperai.
J’ai honte, mais je la laisse faire les toilettes. Les pots de chambre, ça me dégoûte trop.
La traversée jusqu’à Barcelone n’est pas longue et les jours suivants se passent sans incident. Je fais encore un câlin avec Franck, le mercenaire, mais la tornade s’est calmée. Ce n’est plus qu’un coup de vent.
Carole continue de nous faire un petit numéro, au moment de l’apéritif de midi. Je fais comme Lucia : ne pas réagir. Enfin si, mais dans le sens qu’elle veut.
Le lendemain, son petit numéro est plus raffiné. Juste avant de devoir servir l’apéritif, elle vient dans la cuisine pour me dire :
— Enlève ton uniforme.
Comme j’ai une fraction de seconde d’hésitation, elle dit déjà :
— À moins que tu veuilles retourner au cachot ?
J’enlève ma jupe et mon chemisier en gémissant :
— J’obéis, Mademoiselle.
Je suis en culotte dans la cuisine. Elle enlève la robe légère qu’elle porte. Ils s’habillent pour l’apéritif. Elle se glisse dans mon uniforme en disant :
— Mets ma robe.
Bon. Elle tend un chouchou à Lucia en lui disant :
— Fais-moi une queue de cheval comme la petite.
On est toutes les deux brunes et c’est vrai qu’avec la même coiffure, on se ressemble. Sauf que c’est moi qui nettoie ses toilettes et qui lave ses culottes.
Elle nous demande :
— Comment je suis ?
Lucia répond :
— Vous êtes une ravissante soubrette, Mademoiselle.
Carole me dit :
— Tu n’as pas inventé la poudre, mais tu as sûrement compris qu’on allait échanger nos rôles le temps de l’apéritif.
— Oui Mademoiselle.
— Non, je suis Mona
— D’accord, il va falloir obéir, Mona
— Voilà, tu vois que t’es pas aussi conne que t’en as l’air. Tu iras t’asseoir discrètement en agissant comme si tu étais moi. Vous avez compris, Mademoiselle Carole ?
— Parfaitement.
Je vais rejoindre tout le monde à l’arrière du bateau et je m’assieds.
Comme Lucia et Carole, devenue moi, savent ce que tout le monde boit, elles arrivent avec deux plateaux chargés de boissons. Elles servent tout le monde. Personne ne remarque le changement. Carole s’incline devant sa mère en disant :
— Voizi votre Daiquiri, Madame.
Elle zézaye comme moi, soi-disant ! Bon, j’ai un minuscule espace entre mes incisives supérieures, mais je ne zézaye pas ou beaucoup moins qu’elle.
Sa mère est surprise et puis elle reconnaît sa fille, qui met un doigt sur sa bouche pour qu’elle ne dise rien. Elles proposent un verre aux autres et à part son frère, personne ne fait attention à elle. Donc à moi…
Quand il ne reste qu’un grand verre de jus de tomate, ce que personne ne boit, elle vient vers moi et… trébuche ! Le verre me tombe dessus à la hauteur de mes seins. Je suis couverte de jus de tomates. Là, tout le monde regarde et on nous reconnaît. Carole gémit :
— Ze suis désolée Mademoizelle, affreuzement dézolée !
Elle se met à genoux et embrasse mes chevilles en gémissant des excuses.
Cette fois-ci, c’est son père qui la gronde, mais évidemment, d’un ton dégoulinant d’indulgence pour sa fille chérie :
— Carole… tu es folle ! Tu embrasses les chevilles de la bonne !
— Papa tu as reconnu ta fille même déguisée en servante ? Bravo !
Il secoue la tête en lui répondant :
— Tu as bien joué, tout le monde t’a pris pour cette petite souillon.
Prends ça, Mona ! Si sa fille chérie devait nettoyer autant que nous, elle serait tout aussi « souillon » !
Carole vient me prendre la main en m’annonçant :
— On salue.
On s’incline toutes les deux tandis que les gens applaudissent. Ils apprécient tous les facéties de la « charmante » Carole. S’ils se retrouvaient enfermés dans une armoire métallique par la charmante Carole, ça les ferait sans doute changer d’avis.
On retourne dans la cuisine. Elle enlève mon uniforme, moi sa robe.
En me la montrant, elle dit :
— Faudra me nettoyer ça, ma fille.
— Oui Mademoiselle.
La vraie Carole est de retour !
Ceci dit, je ne prétends pas qu’il n’y a jamais de moments agréables dans cette croisière.
D’abord, tous ceux que je passe avec Lucia. Elle est belle, intelligente, amusante, enthousiaste et elle sent bon. Nous avons parlé de ce qu’on fera avec l’argent qu’on gagne. Ce sera peut-être un restaurant à ouvrir à deux. Enfin, un petit restaurant.
Je me sens bien quand je suis avec elle. Une nuit, elle ne dort pas avec moi. Je ne lui demande pas pourquoi. Quand elle arrive dans la chambre, je dors le nez dans son tee-shirt. À mon réveil, je lui explique :
— J’ai… euh… dormi avec ton tee-shirt, parce que j’adore ton parfum.
Elle rit en me répondant :
— Je n’en mets jamais Mona, tu le sais bien.
— Oui… euh… J’adore ton odeur. Tu n’es pas fâchée ?
— Mais non, au contraire, je trouve très mignon que mes tee-shirts deviennent tes doudous.
Je deviens toute rouge.
J’aime les hommes, mais j’aime aussi Lucia. D’une façon différente. Sauf en rêve…
Et puis, il y a des moments magiques sur la mer, par exemple voir des dauphins jouant devant la proue du bateau. Quand quelqu’un crie « Dauphins ! », je supplie Carole de me laisser les regarder. Une fois sur deux, elle me donne l’autorisation. J’en vois parfois aussi lors de nos deux heures libres, l’après-midi. Je leur parle… en pensée.
Il nous est également arrivé de voir un rorqual bleu. Il peuvent mesurer 30 mètres et peser plus de 120 tonnes, c’est le plus grand animal vivant actuellement. Il fait partie de mes interlocuteurs avec les dauphins, la mer et le tee-shirt de Lucia…
J’adore aussi regarder les couchers de soleil. J’aime la mer.