la maison de la nouvelle orléans partie 1

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Frederic Gabriel


lesbien


Il m’attendait à l’aéroport. Ce bâtiment géant, tout blanc, marqué par une photo géante des bayous, pour ne pas oublier, au milieu de la modernité, une présence végétale à portée. Ça me faisait tout drôle de me retrouver ici, à la Nouvelle Orléans, en provenance d’une province française. Il y avait cet air chaud et humide qui était venu me cueillir dès ma descente et qui m’envelopperait jusqu’à mon départ.

Mon hôte était dans le hall avec une pancarte sur laquelle il y avait mon prénom. Janine. Mal orthographié. Jeanine. Vêtu tout de noir.

–Je suis enchanté de faire ta connaissance.

Que je sois ici tenait du conte de fées. Je ne l’aurais pas cru possible quelques semaines plus tôt. Hasard, coup de chance…J’avais fait une formation pour devenir ingénieure du son. Bidouiller les sons, c’était quelque chose qui me plaisait depuis que j’étais toute petite. J’avais commencé en retravaillant des bandes sons de films pour y incorporer des effets, et puis je m’étais passionnée pour tout ce qui était musical. J’avais une copine qui chantait dans un groupe local, je l’avais accompagnée, et je m’étais calée derrière les consoles, pour voir l’ingénieur son mixer les pistes. Je lui avais posé plein de questions. Comme ça me plaisait vraiment, j’étais partie sur un BTS avant de faire un master ingénierie du son. J’étais en tout début de carrière, et j’avais trouvé un boulot dans une MJC où je travaillais sur le son pour toutes les productions de l’atelier musique.

J’allais régulièrement jeter des coups d’œil sur les pages de personnes que j’admirais. En particulier j’avais toujours été fascinée par le travail de certains ingénieurs du son qui mixaient et retravaillaient les enregistrements de groupes. Il y avait de grands ingénieurs du son, des gens dont on recherchait les compétences.

Et j’étais tombée sur ce concours qui avait été initié par un label américain, pour passer deux semaines en stage chez Daniel Styles, l’un des plus grands ingénieurs du son américains à la Nouvelle Orléans. Il y avait des questions sur sa carrière. J’avais répondu sans conviction. Sa carrière, je la connaissais par cœur, mais je ne savais pas s’il y avait un tirage au sort ou pas. Avais-je été choisie parce que j’étais l’une des rares européennes, sinon la seule, peut-être la seule Française à avoir répondu ? Autant de questions qui n’auraient jamais de réponse. En tout cas, j’avais gagné, et je me retrouvais à la Nouvelle Orléans. Un rêve.

On a rejoint le cœur de la ville. Dire que j’avais à côté de moi un ingénieur son des plus célèbres du monde, qui, encore jeune, il avait 45 ans, avait travaillé avec les plus grands. Je pensais même qu’il enverrait quelqu’un me chercher, qu’il ne viendrait pas en personne. Et je découvrais quelqu’un d’une simplicité désarmante. On avait déjà eu l’occasion d’échanger par mail donc on se connaissait déjà.

La Nouvelle-Orléans, je connaissais déjà un peu, à force de l’avoir vue dans des films, des séries, puisque, en plus, c’était devenu un lieu de tournage depuis une dizaine d’années. Avec des crédits d’impôt, la ville attirait pas mal de producteurs.

Il m’a expliqué, alors qu’on approchait du quartier français, qu’il avait racheté, avec ses économies, dix ans plus tôt, une maison qui était abandonnée, et qu’il l’avait rénovée, en installant un studio d’enregistrement dans une partie de la maison. Le reste était consacré au logement. J’avais une chambre qui m’était réservée avec une salle de bains attenante, et j’allais pouvoir passer tout son temps de travail avec lui. L’occasion d’apprendre d’un maître.

–Là, je suis en pause pour trois jours, j’ai un groupe qui arrive vendredi. Tu vas pouvoir en profiter pour faire un tour en ville.

La maison était exactement dans le modèle de la maison typique du quartier français, avec trois étages, de multiples pièces, de grands balcons encadrés par une structure en fer forgé et même, sur le toit, une véranda. Magnifique, d’autant plus qu’elle avait été restaurée.

Il m’a présenté sa compagne, une superbe métisse qui m’a embrassée spontanément, avant de me faire faire un tour rapide de la maison, de me montrer ma chambre, mais aussi les studios.

–On se retrouve sur le coup de 19 heures dans le living ? C’est de moins en moins une tradition aux USA, mais ici, on mange encore ensemble.

J’ai posé mes affaires avant de me risquer dans les couloirs. J’étais intriguée. Il ne m’avait pas tout montré, et j’avais envie d’en voir plus.

En sortant de la chambre qui m’avait été attribuée, il y avait un escalier en colimaçon qui descendait. Je l’ai pris pour me retrouver dans une aile de la maison, qui, contrairement au reste n’avait pas été refaite. C’était la même architecture, mais on voyait bien que les lieux avaient été abandonnés il y a longtemps et que personne n’y venait. J’ai débouché dans un grand couloir, sur plusieurs chambres, avec de grands lits à baldaquins, du mobilier qui renvoyait à une certaine époque.

Je ne m’attendais pas à ce que j’ai pu voir.

Sur l’un des lits, il y avait deux filles. Je les ai aperçues en avançant dans le couloir, et je me suis discrètement glissée tout près de la porte pour les mater. Je me suis très vite rendu compte, pourtant, que ni l’une ni l’autre ne me voyaient. J’aurais été plus près d’elles, quasiment devant elles, ça n’aurait pas changé grand-chose. C’était une situation bizarre, mais j’avais bien compris que j’étais dans un monde qui n’était pas dans les normes, et que ce n’était peut-être pas si surprenant que ça à la Nouvelle-Orléans.

Les deux filles étaient magnifiques. Elles étaient toutes jeunes. Ça m’aurait étonné qu’elles aient une vingtaine d’années. Elles étaient café au lait, ce qui pouvait laisser penser qu’elles étaient métisses. Elles avaient de très jolis visages, sur lesquels se lisait un mélange d’innocence et de maturité. Elles étaient, au moment où je les ai vues, nues l’une comme l’autre sur le lit. Pas très grandes, l’une comme l’autre, avec des seins lourds, et des fesses charnues, bien pleines, une taille fine et une toison bien fournie, qui encadrait leur sexe. La fente de l’une était totalement close, alors que celle de l’autre laissait dépasser deux bouts de lèvre au contour différent. J’aimais les filles, et les voir ainsi, aussi attirantes m’a tourné le ventre. J’aurais bien pris d’aller sur le lit avec elles et de me laisser entraîner par des moments de volupté.

Appuyées contre d’épais oreillers, elles parlaient, en se tenant la main.

–Ça fait trois jours qu’il n’est pas venu, a dit celle de gauche.

Je suis arrivée à les différencier parce que celle-ci avait les cheveux crépus, alors que l’autre les avait lisses.

–Il va venir. Le mien ne vient pas non plus régulièrement.

–J’ai peur de me retrouver dans la rue.

Comme pour se rassurer, ou au contraire augmenter ses angoisses, la jeune femme a jailli du lit, et elle s’est approchée de la fenêtre. Soulevant un coin de rideau, elle a jeté un coup d’œil dans la rue, avant de revenir sur le lit.

–Tu le rends fou avec ce que tu lui fais. Rappelle-toi ce qu’il t’a dit : ‘Je ferais n’importe quoi pour être dans ta chatte…’ Allez, détends-toi…Il a dit à ta mère qu’il s’occuperait de toi.

Le visage de sa camarade s’est durci.

–Tu sais, les paroles des riches hommes blancs…Elles n’ont pas beaucoup de valeur.

–Je vais te caresser, tu vas te sentir mieux.

Elle s’est tournée vers elle, et elle a amené ses doigts contre son sexe. La fille ne l’a pas repoussée alors qu’elle faisait tourner sa main, dans un mouvement circulaire. La jeune femme, tendue, a poussé un petit gémissement, en se détendant. Elle s’est laissé aller contre l’oreiller. Celle qui était devenue sa partenaire a pris en même temps un téton dans sa bouche, et a tiré dessus de la bouche.

Sous mes yeux, directement dans ma ligne de mire, j’ai vu son sexe se transformer. La simple fente close a réagi à l’excitation, s’ouvrant, ses lèvres jaillissant à l’air libre, prenant de l’expansion, gonflant, s’allongeant. Il en a été de même pour son gland clitoridien, qui est devenu visible, sortant de sous les chairs qui le cachaient. Elle s’est mise surtout à mouiller, un liquide sirupeux qui a coulé avec de plus en plus d’abondance.

J’avais du mal à comprendre ce qui arrivait. Je les voyais, elles ne me voyaient pas. J’avais le sentiment que ce qui se passait sous mes yeux appartenait à un autre temps. Et que j’aurais ainsi bénéficié d’une sorte de couloir temporel. Pourquoi moi ? Parce que j’étais étrangère aux lieux, peut-être. C’était vraiment très étrange.

La jolie fille s’est déplacée et elle est venue se caler au-dessus de l’autre. C’était intéressant, parce que, dans une ligne, je voyais tout. Au premier plan, le cul de la jeune femme, que sa position ouvrait sur les plissements de son anus, gravés dans sa chair, et juste en dessous sur sa vulve, qu’une excitation à présent partagée avait bien ouvert, ses lèvres s’étendaient, le long desquelles ses jus intimes coulaient en jets aussi copieux que ceux de sa copine, pour venir se perdre sur les draps. Et plus bas, je voyais aussi cet autre sexe féminin qui subissait à présent un double assaut, fouillé par deux doigts qui allaient et venaient en lui et en même temps caressé, sur le gland clitoridien par une langue ardente. La jeune femme mouillait tout autant, trempant le drap sous elle.

Si la situation avait été autre, qu’on ne soit pas dans deux dimensions différentes, j’aurais aimé pouvoir m’approcher de la fille qui avait basculé à quatre pattes, et la fouiller pendant qu’elle, elle fouillait sa copine. Attraper ses hanches, et descendre sur elle, appuyer sur sa muqueuse anale, ou bien glisser plus bas, et jouer avec sa vulve, faire glisser ma bouche sur ses chairs intimes et liquides, venir pincer ses lèvres avec les miennes, glisser une langue dardée au fond d’elle. Il y avait plein d’options, mais je ne pouvais en mettre en œuvre aucune.
Frustrée, je pouvais quand même faire quelque chose en les regardant. Me donner du plaisir. J’ai défait mon jean, descendu ma culotte, et je me suis mise à me caresser en regardant les deux jeunes femmes, qui prenaient un plaisir de plus en plus intense. Celle qui était au-dessus, tout en gardant deux doigts dans le sexe de sa copine, a plongé deux doigts de son autre main dans le sien. Les deux jeunes femmes ont été secouées par les spasmes de leurs orgasmes respectifs, éjaculant l’une comme l’autre des jets de liquide, avant que celle qui était au-dessus ne se penche sur sa partenaire et qu’elles ne s’embrassent.

Les nerfs à vif, excitée et frustrée, j’ai fait comme elles, fourrant deux doigts en moi, et je me suis pistonnée pour me faire jouir. J’ai été traversée par la jouissance, quelque chose de fulgurant mais de fort, lâchant une espèce de cri rauque que je n’ai pas pu retenir et un torrent de mouille.

Je me suis rajustée. Le temps que je remonte ma culotte, mon jean, et que je le referme, le temps que je baisse les yeux sur moi, en fait, elles avaient disparu. Il ne restait plus qu’un lit vide. Et ma frustration.

Je suis sorti de la pièce. Je me suis rendu compte qu’à partir de cette pièce, et alors que ce n’était pas logique, un couloir se prolongeait, vers d’autres pièces, des chambres, mais aussi des salons, un coin cuisine…Un univers autre, marqué d’un autre temps. Surtout, il y avait quelque chose d’illogique. C’était la maison dans laquelle j’étais arrivée, mais à une autre époque. Les deux coexistaient.

Mais sans doute qu’il fallait laisser la logique de côté, surtout après ce que j’avais vu.

Je suis revenue sur mes pas, j’ai remonté l’escalier, pour rebasculer dans le présent.

J’allais rentrer dans ma chambre quand je suis revenue sur mes pas. Le passage avait disparu.

Je suis restée perplexe devant ce moment particulier. En même temps ça ne me surprenait pas. J’avais lu pas mal de choses sur la Nouvelle-Orléans avant de venir, et ici sorcellerie et magie étaient monnaie courante. Une fenêtre sur le passé, c’était comme ça que je voyais les choses. Après…Dater la période…J’aurais dit les années 40 ou 50…

Je me suis laissé tomber sur le lit, et la fatigue venant, je me suis endormie.

J’étais hantée par ce moment de sexe. Les images me sont revenues dans un rêve dont j’ai compris, ma conscience n’étant pas éteinte, qu’il était plus qu’un simple rêve. Il y avait la volonté de je ne savais quoi ou qui de s’imposer à moi, et de me montrer ce moment.
Je me suis réveillée en sursaut, toute mouillée, et au bord de l’orgasme, même si je n’ai pas joui.

 

 

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