La suite des aventures de Robin !
Je m’extrais à peine de ma torpeur et ambitionne de me rafraîchir un peu sous la douche quand l’étonnant « PLUC » annonçant une notification de l’application de rencontre à laquelle je me suis inscrit il y a quelques temps, claque dans l’espace exiguë de mon studio. Une décharge d’adrénaline monte en moi instantanément sous l’effet de la surprise et de l’excitation. Une femme me répondrait donc ?! Ce ne serait certes pas la première fois mais jusque-là les discussions s’étaient avérées décevantes, et puis de toute façon à chaque fois j’éprouve le même mélange un peu naïf d’excitation et de joie. J’aime ce petit « PLUC » synonyme de rencontre et d’échange, d’opportunité infinies et coquines. Je me rince donc à toute vitesse puis regarde avidement mon smartphone. La petite icône rose en forme de cœur « vous avez une notification » clignote bien. Je glisse le doigt pour faire apparaître le détail et voit que Sookee m’a autorisé à converser avec elle. Super ! Je suis vraiment très content. Je l’ai trouvé mignonne comme tout Sookee, et puis surtout j’aime bien sa présentation. Elle assume complètement ses ambitions amoureuses « sérieuses ». Elle veut _ c’est ce qui est écrit _ « bâtir un couple, dans l’amour, avec quelqu’un de gentil, d’intelligent, d’attentionné et recherchant une relation longue avec un chat et des enfants ». Au moins elle affiche la couleur et moi ça me va très bien puisque je n’ai jamais eu aucun goût (ni savoir-faire) pour les complexes jeux de séductions à rallonge qui entraînent les couples d’aujourd’hui dans des méandres d’incertitudes et d’ambiguïtés stériles et angoissants. Non, je ne veux pas jouer ce rôle, j’ai besoin d’un minimum de sécurité affective, et je ne sais pas être « à moitié » intéressé par quelqu’un. Si je veux une copine, c’est pour sortir avec elle au restaurant, partir en week-end, et construire lentement un avenir commun, pas pour me demander dans un mois si je dois lui envoyer un sms ou si ça fait « canard ».
Sans plus attendre je lui envoie donc un petit message :
« Bonjour, je m’appelle Robin et je te trouve charmante. J’ai également lu ton message de présentation et cela me ferait plaisir de discuter avec toi, d’apprendre à te connaître. Personnellement, comme annoncé dans ma présentation, je recherche une compagne tout simplement pour passer du temps avec, construire un couple etc. Et c’est le sens de ma démarche envers toi. En attendant je serais ravi d’en savoir un peu plus sur toi. »
Voilà, un message clair et précis sur mes intentions, polis, qui ne cherche pas à en faire des caisses mais joue la franchise. Il n’y a plus qu’à attendre, en espérant que mon message ait fait mouche.
Le « PLUC » caractéristique annonçant un nouveau message ne se fit pas attendre et je pose dessus un regard plein d’espoirs tandis que mon cœur se contracte lentement dans ma poitrine comme si un boa resserrait ses anneaux tout autour.
Coucou, je m’appelle Sookee. Oui je veux bien ».
Génial !Elle veut bien ! Mais elle veut bien quoi au fait ? Je suis content de la réponse mais guère plus avancé en fait. En ne relançant pas derrière, elle me facilite pas la tâche. Bon comment répondre alors ? Après deux bonnes minutes de réflexion je me lance, advienne que pourra !
Connasse, tu veux bien quoi ? Me prendre en gorge profonde pendant que je te fiste ? »
Je….rigole, crissez pas ! C’était pour voir si vous suiviez.
Donc je reprends :
– Et bien est-ce que tu peux m’en dire un peu plus sur toi ? Moi je suis bibliothécaire, et comme je l’ai écrit sur mon profil je suis très très amateur de crêpe au nutella ! »
Satisfait de mon message, qui traduit un intérêt porté à l’autre, tout en me dévoilant un peu moi-même de manière d’abord sérieuse par mon métier, puis humoristique, je clique sur l’onglet send. L’idée générale pour moi étant de me présenter comme quelqu’un de « safe ». Un bibliothécaire qui mange des crêpes au nutella c’est sympa comme image, ça fait type sans histoire. Un peu chiant peut-être, mais sans histoire.
– lol ^^ et bien moi je suis commerciale dans une entreprise de data, mes amis me qualifie de « geekette » parce que je passe ma vie sur mon ordinateur et je suis carrément addicte à Tik-Tok, et pour moi le riz et le chocolat c’est la vie ! ».
Ok, son message est parfaitement symétrique au mien, ça doit être bon signe. Alors, maintenant il s’agirait d’être drôle mais aussi percutant pour ne pas que la conversation patine, et que son intérêt redescende.
– D’ac, je vois pas du tout ce que c’est ce métier, mais je suis sûr que c’est intéressant. Par contre le riz au chocolat ça me parle d’avantage, j’adhère à fond! »
– What ? Le riz au chocolat ? Mais j’ai pas dit ça, j’ai dit le riz, ET le chocolat ! Tu manges du riz dans du chocolat ? (émoticon vomi) »
– Bah oui, c’est comme du riz au caramel mais au chocolat, c’est bon ».
– Mais non, tu peux pas dire ça à une asiatique, c’est un sacrilège !!! Le riz ça se mange blanc, c’est tout ! Et c’est quoi ça le riz au caramel ??? Mais il est dingo ce type.»
– Ah dac ok j’ai donc affaire à une puriste je m’excuse ^^ »
– Non c’est pas grave t’inquiète, je sais que vous êtes un peu bizarre vous les Français. Ça passe pour cette fois, mais que je ne t’y reprenne pas !
Bon ok, la discussion est lancée, on sympathise on commence même à partager des ébauches de private jokes. C’est chouette, j’ai l’impression de découvrir quelqu’un avec qui ça peu coller. J’espère que cela va continuer.
– Dis-moi, est-ce que tu peux m’en dire plus sur tes attentes ? Je sais ce que tu as mis en présentation, mais est-ce qu’il y a un type d’homme que tu recherches en particulier ? »
– Non pas forcément, moi je veux qu’il soit gentil et sérieux. »
– Bah c’est tout moi ^^».
– Peut-être, je sais pas encore ? »
– Pas encore ? Bah écoute, ça veut dire que j’ai une chance de te rencontrer alors ?
– Si tu veux »
Je n’en reviens pas, elle accepte aussi vite ? C’est presque intimidant, j’hésite à temporiser mais je veux pas paraître dégonflé. Bon j’ai plus le choix, je dois faire semblant d’être le mec assuré qui sait ce qu’il veut et a les couilles de rencontrer une femme comme ça, qu’il ne connaissait pas il y a quinze minutes.
– cool ! Parce que tu me plais bien et tu as l’air d’être quelqu’un de bien. »
– Ah oui, si vite ? Qu’est-ce qui te plais chez moi du coup ? Parce que si c’est juste mes seins c’est pas la peine hein, on me l’a déjà fait ».
J’avoue que ses seins m’ont tapé dans l’œil depuis le départ, et ne sont pas étrangers, avec ses petits yeux en amandes et ses jolis cheveux d’ébène, à mon intérêt pour elle. Le physique ça ne fait pas tout, mais ça aide au moins à attirer l’attention. Autant jouer franc jeu.
– Alors non t’inquiètes. Tu as de très jolis seins c’est vrai et comme tu t’en doute je les ai bien remarqués ^^ et n’y suis pas insensible, je ne suis qu’un faible homme (émoticon gêné)! Mais je te rassure tout de suite, je ne suis pas un fétichiste des seins, j’ai aussi remarqué tes yeux brillants et pétillants, ton sourire espiègle et plein de joie, et même si je reconnais que ta poitrine participe de l’attirance que j’éprouve pour toi ce n’est pas le physique qui fait qu’on va supporter (ou pas) au quotidien une personne, mais les valeurs que l’on partage et le plaisir que l’on a à passer du temps ensemble.
Alors là j’ai pris un risque, j’ai essayé de lui montrer que je la vois comme une femme désirable avec qui j’aimerais faire l’amour, espérant par-là éviter la friend zone, tout en éveillant en elle l’idée de moments sensuelles entre nous deux. Cela, en même temps que de la rassurer sur mes intentions qui vont bien au-delà du sexe. Cette psychologie de comptoir peut paraître stupide, mais pour ceux qui comme moi n’ont jamais su comment agir pour ne pas devenir le « bon copain », c’est pas si simple. Encore une fois je ne sais pas quoi dire aux femmes qui me plaisent pour qu’elles m’envisagent autrement que comme un bon pote. Alors ma stratégie consiste à être plutôt franc et à dire les choses. Oui je veux être en couple, oui je veux faire l’amour avec elle, et non, tout autre statut ne m’intéresse pas.
C’est un peu binaire comme façon d’envisager la séduction, mais c’est comme ça, je ne sais pas comment être plus « cool », plus « subtil ». Alors ça passera ou ça cassera, c’est tout. Je m’accroche seulement à cette vérité qui est que mes intentions sont bonnes ; je ne veux rien d’autres que lui apporter du bonheur, et construire avec elle une vie paisible et épanouissante.
Après au moins deux minutes interminables, l’écran de mon portable s’éclaire enfin, diffusant son halo de lumière bleuté dans l’obscurité du petit appartement. Les mots de Sookee apparurent alors :
– Oui je comprends. Je suis d’accord, et merci pour les compliments aussi. Je te trouve mignon également. Si tu veux on peut se voir ? »
Le boa qui s’est enroulé autour de mon cœur depuis le début de la conversation avec Sookee resserre d’un coup ses anneaux et je porte ma main sur mon cœur par reflex. Un élan de joie angoissée m’étreint subitement. Il faut être un estropié des sentiments pour demeurer insensible à ces joies simples de la vie. Une femme qui accepte de me rencontrer pour un rendez-vous galant, ça me remplit tellement de joie que j’ai envie de bondir et de crier partout dans mon appart. D’ailleurs je bondi et je crie partout ! Maintenant il me tarde de la voir, et en même temps j’appréhende… Je lui demande son numéro de téléphone pour convenir du rendez-vous et voilà j’ai officiellement un « date », la méga-classe. Je me sens tellement homme en fait. C’est puéril je sais, mais ça fait du bien, moi ça me rend heureux.
La soirée avait été plus agréable que ce que j’avais escompté de prime abord. Tout d’un coup ma solitude se dissipait un peu dans l’impatience de la rencontre. Sookee pense à moi, c’est évident. Je me demande à quoi elle peut bien penser d’ailleurs. Sans doute a-t-elle quelques creux dans l’estomac, parfois des poussées d’adrénaline, peut-être même se masturbera-t-elle cette nuit en pensant à moi, à mon sexe qu’elle imaginera à sa guise (sera-telle déçue?), à mes mains qui la saisiront et à ma langue dans sa vulve. Ou peut-être qu’elle prend plaisir à regarder mes photos de profil et à juger mes attraits, mes qualités, ma beauté (toute relative) et mes défauts aussi, les multiples imperfections d’un physique somme toute banal. Peut-être redoute-t-elle que des photos trop bien travaillées ne dissimulent un hideux satyre, ou un médiocre gougeât. J’aimerais pouvoir la rassurer. Lui dire que je suis quelqu’un de bien, que je n’aspire qu’à l’aimer en échange de sa tendresse. J’imagine le jour de notre première rencontre, appréhendant déjà son regard.
Putain d’angoisses. Je commence à trembler, mes yeux se mettent à cligner frénétiquement et je sens mon cœur s’emballer. J’attrape fébrilement dans le vide-poches sur la table de salon la plaquette de Tranxène qui me reste de l’année dernière. Mon dieu que ça fait du bien les anxio ! Un cacheton et c’est comme si l’objet de nos angoisses n’avait jamais existé. On sait qu’on a des raisons d’être angoissé, mais dès que nos pensées se dirigent vers cet objet, elles se heurtent à un mur de béton armé et rebondissent directement vers l’instant présent. Ça fait du bien. C’est reposant. Ça va mieux. Je reste comme ça quelques minutes, à regarder au travers de la fenêtre le paysage des façades mornes des immeubles de banlieues. Le bruit strident mais feutré du tramway qui passe à intervalle régulier m’apaise. Les petites formes sombres qui s’activent en bas m’indiffèrent et m’amusent en même temps. Au loin des poteaux électriques, des tours de cités, la cheminée d’un grand incinérateur (celui de l’hôpital ?). J’ai encore envie de sexe.
Discuter avec Sookee m’a définitivement échaudé. Installé à nouveau dans mon lit, l’ordinateur sur les cuisses, je furète sur le web à la recherche d’un site bien trash qui m’aiderait à me soulager. Je finis par arriver sur « dialXgay.com », un site de dialogue et d’exhib homosexuel en ligne sur lequel j’ai mes habitudes. J’ai commencé à fréquenter des sites d’exhib en cam car les sites porno traditionnels manquent à la longue d’interactivité, et je ne veux pas payer de services premium. Trop timide pour avoir une vie sexuelle normale, ou un minimum épanouissante avec des personnes dans la vraie vie, je me suis donc rabattu sur le virtuel. Bien-sûr, je préférerais me chauffer devant une petite meuf toute chaude et excitée, mais c’est comme ça, les femmes semblent moins intéressées par l’exercice. En tout cas avec moi. Au reste, je nourris des fantasmes homosexuels depuis toujours (d’aussi loin que je me souvienne en tout cas), et je trouve là un moyen d’épancher ces désirs inavoués sans pour autant passer à l’acte dans la réalité. En fait mon désir de coucher avec un homme est grand, mais là aussi, le poids des tabous me fige complètement. Rencontrer un homme pour de vrai serait m’avouer définitivement mon homosexualité, ou plutôt ma bisexualité. Ce serait passer dans un autre univers, celui de ceux qui ne vivent pas une sexualité hétéronormée consensuelle et rassurante. Bref, que dirait mon père ? Que diraient mes grands-parents ? M’imagineraient-ils en train de lécher la bite d’un mec ? J’aimerais que cette idée m’indiffère autant qu’elle me fait honte, mais ce n’est pas le cas. Non, vraiment, me branler devant un écran garde encore une apparence de virtualité qui m’offre tout le loisir de me mentir à moi-même. Non sans culpabiliser un peu en pensant à Sookee qui ne doit pas imaginer une seconde ce que je m’apprête à faire, mais en ne me sentant pas non plus un devoir de loyauté par anticipation, je tape mes identifiants et mots de passes pour entrer dans le salon de discussion.
Une fois dans le salon du tchat je n’ai aucun mal à repérer les habitués. Je suis heureux de constater que « Jerem18 » est en ligne. On a déjà eu l’occasion de tchatter ensemble et le courant est bien passé. Il est carrément top ce p’tit mec, et il me rend juste complètement dingue. Je clique donc sur la petite icône le représentant et atterris directement sur un écran partagé en deux. Lui en haut à gauche webcam allumée, et moi dessous. La zone de texte se déployant à droite. J’entame la conversation :
-Hey salut, ça va ?
Jerem18 ne mit pas longtemps à me répondre.
-Tranquille et toi ?
Ça va, j’suis venu chercher un mec avec qui me chauffer un peu, alors si t’es partant j’aimerais bien que l’on se fasse une cam.
Grave, allez.
Jerem18 est un jeune homme charmant, au corps mince aux muscles charnus que floute subtilement une délicieuse pellicule de graisse. Ses cheveux châtains aux boucles épaisses, ombrent un front large éclairé de grands yeux marrons. Son visage joufflu s’illumine sans cesse d’un rayonnant sourire. J’apprécie particulièrement les reflets humides qui coulent sur le renflement de ses lèvres si écarlates qu’on les croirait maquillées de rouge. Il est beau.
Je branche le micro de la caméra, et après quelques ajustements la connexion s’établit parfaitement entre nous. On peut maintenant commencer notre petite séance de branle.
Jerem18 est déjà torse-nu alors j’ôte mon tee-shirt, montrant un corps légèrement trapu, sans plus, assez similaire au fond à celui de mon partenaire, si ce n’est une pilosité brune assez prégnante et pas l’ombre d’un abdo. Ce n’est d’ailleurs pas sans appréhension que je dévoile ce torse dont la pilosité a toujours constitué pour moi une source de malaise et de honte. J’ai cependant appris à gérer ce côté « bear », et je sais m’en faire un atout. Ce n’est en outre pas la première fois que Jerem18 me voit torse-nu, et il a vu bien autre chose aussi de mon anatomie soit-dit-en-passant.
Après avoir échangé quelques banalités nous décidons de passer aux choses sérieuses. Je lance donc les hostilités :
Mec tu m’excite, y’a moyen que tu baisse un peu ta caméra que je voie ce que tu as dans le caleçon ?
T’es un coquin toi. Me répondit Jerem18 dans un petit rire. OK, mais je veux voir aussi t’a teube.
Sa caméra baissée laisse désormais voir un caleçon Calvin Klein blanc et noir déformé par une semi-molle apparemment très à l’étroit. Je savoure la vue en mordillant machinalement ma lèvre inférieure tandis que mon sexe gonfle rapidement. Je laisse mes yeux aller et venir le long de l’ombre de son membre qui monte oblique jusqu’à l’élastique. Lui, passe sa main dessus, de bas en haut, le pressant parfois avec obscénité pour m’exciter d’avantage. Il sait à ce moment-là qu’il est l’objet vers lequel tendent tous mes sens, que le moindre de ses micromouvement m’électrise. Je finis par enlever la totalité du reste de mes vêtements et recule mon écran pour que la webcam intégrée à l’ordinateur puisse me filmer entièrement. Je m’arrange pour que Jerem18 ait en premier plan mes testicules et mon sexe érigé. A priori, de la manière dont je suis positionné, il devrait avoir le profil énorme de ma queue en plein milieu de son écran.
L’exhibition est un plaisir très cérébral. Au fond, nos corps ne sont pas exceptionnels et je n’ai pas la prétention de lui présenter quelque chose de formidable et d’inoubliable. Non, je lui offre seulement la vue d’un homme nue totalement, le sexe empoigné avec vigueur, commençant à se masturber en l’admirant, lui. C’est cela le plaisir de l’exhib en cam : la reconnaissance de notre excitation mutuelle, l’abandon total au regard de l’autre, sa propre objectivation, voir même sa fétichisation au profit du plaisir de l’autre, ajouté à la réalité du danger d’être reconnu ou piraté. Et en même temps, de cette aliénation consentie née une forme de délice indescriptible ; comme une extase de la dépossession de soi ; une extraction de l’être, mieux qu’un trip sous acide. Il s’agit d’un puissant sentiment de vulnérabilité, tout entier que nous sommes à la merci du jugement de notre partenaire qui peut, à tout instant, se désintéresser de nous et partir ou détruire d’un commentaire notre amour propre. Me voilà nu, exhibé dans mon intimité à un parfait inconnu. Ce que j’exhibe devant lui, c’est l’émoi qu’il provoque en moi, la brûlure de mes sens à la vue de son corps conjuguée au kiff de l’objectivation. Nous ne sommes plus l’un pour l’autre que des objets masturbatoires, des poupées dévouées à notre seuls satisfaction. Plus encore, dans un jeu de miroir sans fin, mon excitation se renforce elle-même de l’excitation que mon partenaire éprouve à la vue de mon corps et de mon propre désir pour lui. Cette sensualité narcissique ne se goûte peut-être qu’à l’aune d’un ego hypertrophié. Je ne saurais dire mais, pour l’heure, je suis très occupé à me branler doucement en regardant Jerem18 sortir son membre de sa gangue de tissus. Tandis que je le regarde avec gourmandise ébaucher les gestes qui libéreront la « bête », mon sang s’éboue puissamment :
« Oui, mec, je kiff ta queue.
-Oue je sais, tu la kiff ma queue, t’es contente ? Il a toujours cette habitude de me féminiser. J’aime ça et me prête d’autant plus au jeu que cela semble beaucoup l’exciter.
-oui. lui répondis-je en donnant de petits coups de langue dans le vide.
Je le regarde un temps se palucher. Son pénis est clairement plus gros que le mien. Il a bien ce qu’il faut le salaud. me dis-je. Sa poutre épaisse de jeune branleur s’érige maintenant devant moi dans toutes sa gloire printanière.
Je me mordille encore par réflexe les lèvres d’envie, ce que remarque aussitôt Jerem18.
« T’aimerais la sucer ?
-Oh oui, je te sucerai comme une chienne mec.
Le garçon ricane gentiment en pointant son gland face à la caméra pour me le tendre. J’interprète ça comme un signal et me met à mimer une fellation. J’ouvre la bouche et tire la langue, donne des coups de langues dans l’air ou la passe à l’intérieur de mes joues pour qu’il imagine que le renflement ainsi produit résulte de sa bite à lui. Je me sens vraiment salope et la manière dont je brise un à un tous les tabous de l’hétérosexualité me donne le vertige. Il n’y a rien de plus étranger à mon éducation que la manière dont je m’exhib et m’humilie à cet instant. Si un proche apprenait ce que je suis en train de faire jamais je ne m’en relèverais et c’est bien ça le plus excitant : danser au bord de l’abîme. Passer toutes les lignes rouges de la décence et de la dignité. Mais ce n’est que le début.
-Oue je sais tu me biberonnerais comme une lope . T’aime ça quand je me branle comme ça ? Tu veux que je jute pour toi ? Il referme son poing complètement autour de son sexe, et chacun de ses va-et-vient décalotte son gland en totalité, et secoue ses grosses couilles de haut en bas. J’adore regarder ses boules tellement fermes, pendantes à souhait et pour si puissamment accrochées, la manière dont elles s’écrasent sur son lit lorsqu’il rabaisse sa main, la manière dont elles se soulèvent quand il l’a remonté. Les couilles d’un homme sur un corps d’éphèbe.
« Tu veux faire un jeu ? » me demande Jerem18.
-Euh oue. Répondis-je tout en me demandant ce qu’il avait en tête.
Je vais me branler en imprimant le rythme, et toi tu me suis et t’obéis. Ça te va ?
Hum je trouve la proposition intéressante tout en me doutant que je ne tiendrai pas longtemps à ce petit jeu. Mais j’acquiesce tout de même car l’idée d’obéir à Jerem18 me liquéfie de désir.
Clair, ça marche, je t’obéis mec, vas-y fais ce que tu veux.
Ok, fais comme moi, masturbe-toi doucement, comme ça, le plus lentement possible. Laisse-moi regarder ta queue.
Je m’exécute. Tout en regardant les mouvements amples et lents de Jerem18, je calque mes vas-et-viens sur les siens. Je prends le temps d’apprécier la douceur de la peau de mon sexe au creux de ma main, la tiédeur de mes doigts sur la chaleurs de ma hampe. Je savoure les vagues de plaisir diffus qui naissent tout le long de mon mouvement. Depuis le sommet de mon gland, puis, en d’infimes pulsations, tout le long de la colonne jusqu’aux testicules. Je veille à relâcher mon anus lorsque je le sens contracté afin de laisser se répandre les ondes délicieuses jusqu’à ma prostate. Peu à peu, ma respiration se fait plus saccadée, mes yeux commencent à se tourner vers le vague. Pourtant la vue du jeune homme si puissant et en même temps si candide devant moi demeure merveilleuse.
-Tu prend ton pied ? Me demanda-t-il.
-Ouai j’adore, mais je sais pas si je pourrais tenir longtemps ça m’excite trop de te mâter. Ces quelques mots que j’ose prononcer sonnent comme une libération. Presque inexplicablement c’est comme si un morceau inavouable de ma personnalité surgissait des tréfonds de ma libido. Est-ce bien moi qui balance toutes ces insanités à un garçon ? Est-ce cela la vérité de mon être ? La forme de mes penchants profonds ? Sans doute dois-je le croire et l’image que je me fais de moi-même s’en trouve métamorphosée. Comment puis-je nier maintenant être attiré par les hommes et pire encore, avoir une vie virtuelle homosexuelle ? Mais je ne sais pas trop quoi faire de ces informations et pour l’instant l’heure n’est pas à la réflexion !
Je suis maintenant tout entier embrasé et n’aspire plus qu’à être la plus salope de toutes les lopes que Jerem18 a eu l’occasion de rencontrer dans sa toute jeune vie sexuelle. Je veux qu’il n’en revienne pas d’avoir croisé ma route aujourd’hui et qu’il jouisse comme un fou conscient de la chance qu’il a de m’avoir à sa botte.
-Moi aussi mec t’inquiètes. Allez accélère un peu. Et il joint l’acte à la parole en augmentant le rythme de son poignet.
C’est mon rythme de croisière, je m’y sens bien. Mon corps commence à s’engourdir tout entier. De légères ondes tièdes et électriques inondent peu à peu mon corps. Le plaisir envahit mon sexe, se répand dans mon anus comme un courant tiède et s’écoule jusque dans mon cœur en une fontaine de pâmoison. Des frissons traversent mes cuisses tandis que mes orteils se tortillent comme pour expulser ces décharges d’énergie soudaines. Mes bras pétillent littéralement comme parcourus de millions de fourmis, et j’ai l’impression que mon être tout entier, jusqu’au bout de mes doigts et aux confins de mon cerveau, se prépare à jouir. Je me masturbe en mimant Jérem18 ; mieux, en me soumettant à ses fantasmes à lui, à son plaisirs exactement comme un redoublement de sa propre masturbation. C’est presque comme si un lien invisible de volupté s’était noué entre nous deux et quand mes mouvements répondent aux siens, que mes spasmes rencontrent ses spasmes, c’est son plaisir à lui qui se multiplie par deux. Moi, créature de ses caprices, simple artefact de sa virilité, je jouis de ce qu’il m’annihile, de ce qu’il me nie.
-Tu kiff ? Lui murmurais-je d’une voix étranglée.
Putain oui. Vas-y accélère, branle-toi à fond petite pute.
J’obéis et augmente la cadence. Je prends plaisir à laisser mes couilles taper contre le matelas au rythmes des secousses, à la grande satisfaction de Jerem18 qui n’en loupe pas une miette. Il lève son pousse en l’air en signe d’approbation.
-Mec j’vais pas tenir longtemps comme ça. lui dis-je.
-Arrête-toi. me commande-t-il à mon grand soulagement.
Malgré mon envie énorme de juter, l’envie de passer quelques minutes de plus avec ce beau jeune homme me tenaille. Je décide de prendre l’initiative.
T’as envie que je me gode le cul ? Lui demandais-je d’une voie anormalement érayée.
De quoi ?
J’ai envie de me caler un gode.
Grave vas-y. Me fait-il en ricanant. J’imagine qu’il doit s’imaginer veinard d’être tombé sur moi ce soir, et ça tombe bien c’est tout le but recherché. Je vais l’essorer le salaud.
Je sors alors de ma table de chevet un gode de couleur chair en forme de pénis de taille moyenne, ainsi qu’un tube de lubrifiant pour sex-toy en silicone. Afin que Jerem18 ait une meilleure vue sur la scène que je me délecte par avance de jouer pour lui, je relève mes jambes en les ramenant sur mon visage. Quelques années de gym et de yoga m’ont, il est vrai, apporté une souplesse appréciable même si, à mon grand damne, je ne suis jamais parvenu à ce Graal absolu, horizon fantasmé et inatteignable de tout ados qui se respecte…l’auto-fellation. Je remarque que Jerem18 semble s’énerver rapidement, il commence à perdre un peu de sa retenu, les choses sérieuses peuvent commencer.
Salope, ouai salope, j’te doigte la chatte. lâche-t-il d’une voie sale et étonnamment mal assuré en simulant une pénétration avec son majeur collé à son index. Je pressens que le jeune homme, sans doute récemment débourré, n’a finalement jamais eu que l’assurance effrontée de ses dix-huit ans. Sans doute commence-t-il lui aussi à perdre pieds dans sa pâmoison et tenir son rôle lui devient difficile.
Grave, vas-y doigte-moi, t’y mettrais bien ta grosse queue hein ?.
Je prends le tube de lubrifiant et le presse juste au-dessus de mon trou du cul, puis étale le liquide gluant qui s’en écoule en faisant de petits cercles avec mon index et mon majeur. Je relâche mon sphincter pour faciliter la pénétration à venir tout en essayant de me détendre dans cette posture d’une incroyable vulnérabilité. Je jette un coup d’œil à la cam pour vérifier que je suis bien positionnée. La contemplation de mon trou du cul en gros plan me paraît étrange mais délicieusement lubrique. Petit à petit, je passe la pulpe de mon majeur sur l’ouverture. Au bout de quelques rotation l’anus se met à s’ouvrir et mon doigt s’y enfonce phalanges après phalanges jusqu’à ce qu’il y soit tout entier engloutit.
-ouai bébé, baise-toi le cul. M’encouragea le jeune homme.
Je laboure mon trou de balle jusqu’à ce que je l’estime suffisamment ouvert pour y insérer le gode.
Je prends le pénis en latex et présente son gland rosé devant l’entrée de mon intimité.
-Imagine que c’est ta queue mec.
-ouai putain je t’encule bien. Vas-y fais ta lope pour moi.
Oh oui, j’avais très envie de faire ma lope pour lui, de lui montrer à quel point je suis tout excitée. D’ailleurs au passage je goûte sans mesure le plaisir d’être pris, l’espace d’un instant, pour une femme, ou du moins pour une créature dont le rôle de soumission se cale sur celui traditionnellement attitré aux femmes. Je voudrais qu’il comprenne au plus profond de son cerveau que je suis sa chienne. Au fonds j’essaye d’incarner une conception profondément misogyne de la fonction de femme, j’en suis conscient et pourtant cela ne fait que renforcer mon excitation. Après tout c’est quand même en tant qu’homme que je me soumets. Je veux qu’il m’encule comme il a toujours rêvé d’enculer ses fantasmes adolescents, de la même manière que les gros porcs virilistes rêvent d’enculer les meufs qui les font bander, avec toute la sauvagerie de leur misogynie qui ne s’embarrasse jamais de considération mais confine à la pure aliénation de l’autre. Oui en cet instant j’ai honte de dire que je voudrais m’aliéner sur sa grosse queue. Qu’il m’arrache à mon être à coup de bite. Être simplement le vide couille d’un superbe étalon. Si seulement je pouvais ne plus être un homme à cet instant mais une poupée de chiffon qu’il secouerait sans pitié. Planté sur ses cuisses musclées il me péterait le cul sans ménagement. Alors je hurlerais pour qu’il soit doux et qu’il prenne pitié de moi. Mais à mes suppliques ne répondrait que le claquement lourd de ses couilles sur mon cul, inlassablement, minutes après minutes, au son des « flip-flap » de son impitoyable besogne. Bref je voulais que Jerem18 me défonce. Je réussis enfin, au comble du désir à enfoncer le pénis de caoutchouc jusqu’à la garde au fond mon petit trou. Qui en conséquence n’est plus exactement ce qu’on peut appeler « petit ». Dans d’obscènes bruits de succion, je m’amuse à retirer l’instrument contondant pour dévoiler la béance de mon fondement à mon partenaire qui me gratifie de ses soupirs d’excitation, et de ses commentaires impudiques.
Au bout d’un moment le plaisir devient si intense, que j’entreprends de gémir doucement comme pour évacuer un peu de ce trop-plein de plaisir qui m’inonde.
-Putin mec tu gémis comme une pute. Me lance Jerem18. Tu m’rends dingue. Il me dit cela en exhibant en gros plan ses parties génitales tuméfiaient. Ses couilles, lisses et généreuses, rebondissent littéralement en claquant sur son périnée tant il se tirer sur la bite. Je ne peux plus détacher mes yeux de ce spectacle qui me tétanise de désir. Chaque mouvement du garçon m’hypnotise un peu plus. J’observe tout à la fois son gland rougi et gonflé à l’extrême rentrer et sortir de sa gangue de peau, son anus se serrer et se dilater frénétiquement, et puis son torse se contracter chaque seconde un peu plus. Le flot de mes sensations devient impossible à retenir d’avantage et j’annonce à Jerem18 que je vais jouir.
-ouai vas-y, j’y suis presque j’en peu plus. me répond-il.
Alors, tandis que j’enfonce définitivement le gode tout au fond de mon cul, celui-ci se met à littéralement sucer le pénis artificiel en de lancinantes contractions spasmodiques qui échappent complètement à ma volonté. Les yeux écarquillé, les jambes à ce point remontées vers mes oreilles que ma queue écarlate se tient à quelques centimètres seulement de mon visage, la bouche grande ouverte, mon corps semble exploser littéralement. Dans un torrent de jouissance qui déferle de ma prostate jusqu’à mon cerveau en une fraction de seconde, puis reflue à travers ma moelle épinière et jusque dans mon sexe, je jouis et éjacule quatre énormes jets de foutre épais directement dans ma bouche. Le reste des giclées échappent complètement à mon contrôle et vont s’étaler partout sur mon visage sous mes râles de satisfaction pour le plus grand plaisir de mon partenaire qui n’en rate pas une miette. Je continue encore à me masturber parce que les décharges de volupté ne s’arrêtent pas. Mon anus continue de se contracter violemment autour du godemichet et à chaque fois des cascades électriques de plaisir me remontent jusqu’au fond des synapses. Mes grognements se transforment en râles, puis deviennent des feulements plus légers et enfin se taisent.
Au même moment Jerem18 se met à décharger directement sur la couette de son lit en gémissant des « avale, avale ». Je tire la langue et ouvre grand la bouche pour l’aider, faisant mine de laper son jus comme un petit chien. Pour ridicule que paraît ce simulacre je peux attester, pour en avoir bénéficié parfois ,que l’effet est instantané et l’impression de juter dans la bouche d’un autre assez convaincante.
Effondré d’extase, je demeure immobile face à la caméra, emmanché jusqu’à l’os par un pénis de latex, le visage dégoulinant de mon propre sperme. Jerem18 s’essuie doucement la queue avec un kleenex, l’air un peu vague lui aussi.
-Mec c’était vraiment trop cool. Tu m’as buté ; Merci !
Je le remercie en retour puis coupe la caméra, éteins l’ordinateur portable, et somnole quelques minutes le corps engourdie. Je trouve la force ensuite de commencer à contracter les muscles de mon sphincter pour pousser le godemichet au dehors de mon corps. Petit à petit celui-ci se laisse déglutir de mon anus dans un bruit spongieux particulièrement indécent. Je l’attrape d’une main et accompagne le mouvement en tirant légèrement. La séance ayant durée un bon quart d’heure la lubrification est devenue moins efficace et je sens des picotements désagréables au fur et à mesure que le sex-toy se « démoule ». Mais c’est bon, l’étrange mais familière sensation de « défécation » que l’opération délicate de l’extraction produit systématiquement chez moi m’indique que tout se passe bien. En quelques secondes l’objet se trouve complètement expulsé, laissant ma rondelle agréablement ouverte.
Je laisse un moment s’écouler l’eau brûlante sur mon échine toute encore parcourue de frissons. Le sperme qui recouvre encore mon visage s’écoule peu à peu emporté par l’eau savonneuse. Je nettoie soigneusement mes parties intimes puis reste là quelques minutes sous le jet d’eau, tout enveloppé de vapeur et assaillis de flashes du beau garçon qui m’a tant échauffé quelques instants plus tôt ; son pénis gonflé et ses couilles… la lascivité de son corps d’éphèbe, suave et alangui. Je me sens bien.