MAGIE SEXUELLE
Elle avait pris l’habitude à présent de ces longues périodes où sa famille était absente, la laissant seule dans la grande maison perdue en plein milieu de la campagne. Elle ne redoutait toutefois pas la solitude. Au contraire, celle-ci lui permettait de s’adonner à ce qu’elle aimait vraiment, écouter de la musique, lire, rêver plus simplement. Ses rêveries, nombreuses, prenaient une connotation érotique certaine car cela faisait plusieurs mois qu’elle n’avait pas eu de petit ami, et qu’elle veuille bien l’admettre ou non, ça lui montait au cerveau. Elle était vraiment en manque.
Elle passait des heures à rêver à ce qu’elle aurait bien pu faire avec un homme, un homme qui n’avait pas vraiment de visage, mais par contre un corps bien proportionné, et une queue bien dure, bien longue et bien épaisse, et qui n’aurait jamais débandé, quant bien même elle aurait joui. Une queue, qui, de plus aurait pu cracher des litres de semence. Elle avait toujours aimé le sperme des hommes, le recueillir dans ses mains, jouer avec, l’étaler sur elle, le recevoir sur son visage, dans sa bouche pour le boire, dans ses muqueuses anales et vaginales, protégées par un préservatif, mais en ayant la sensation forte des jets de sperme qui viennent taper contre ses parties les plus intimes et les plus sensibles.
Elle passait également beaucoup de temps à regarder par la fenêtre, quelle que soit l’orientation, la nature qui l’environnait. Perspective pas si monotone que ça, mais composée, avec une répartition qui n’était pas identique, quel que soit le côté où l’on regardait, de champs plantés de cultures diverses, et ça et là, de bandes d’une forêt que les activités humaines avaient malheureusement réduit.
Ce fut ainsi qu’un jour, elle remarqua l’épouvantail. Il avait sans aucun doute été installé là par un agriculteur las de voir des oiseaux venir dévorer ses cultures.
Il était positionné dans une zone intermédiaire, assez proche de son champ de vision, et pourtant loin, de telle sorte qu’elle le voyait sans vraiment le voir, net et flou en même temps.
Le fermier qui l’avait fabriqué lui avait donné une apparence humaine, avec un pantalon, une veste, un chapeau. Son corps était fait de paille.
Le fait qu’elle soit sur cette limite où elle voyait bien sa silhouette, sans les détails, faisait qu’elle pouvait aisément lui prêter un aspect humain.
Ce fut à cause de cela qu’elle commença à fantasmer sur lui. A rêver qu’il puisse prendre vie et qu’il abandonnait son immobilité pour venir la visiter. Qu’il avait un corps ferme et musclé, et une queue bien dure.
Ça n’était qu’un rêve éveillé, bien sûr, mais lorsqu’elle avait les doigts posés sur ses chairs intimes, il était étonnamment réel, suffisamment en tout cas pour lui faire éprouver un plaisir intense et des orgasmes qui la traversaient et l’emportaient.
Cela se produisit une après-midi. On sonna à la porte. Elle alla ouvrir.
Un garçon d’une vingtaine d’années se tenait devant elle.
Elle le reconnut immédiatement, bien sûr. La veste, le pantalon, le chapeau, autant d’éléments qu’elle identifia. Son regard glissa du jeune homme au champ. Elle avait d’abord pensé qu’il avait volé les éléments vestimentaires à l’épouvantail. Or celui-ci avait disparu du champ. Elle comprit donc qu’il s’était pour ainsi dire incarné, et elle n’en fut même pas surprise.
— C’est bien ce que tu voulais, non ? Que je prenne vie…
Et c’était une belle incarnation. La veste entrevoir laissait voir un torse impeccable, bien musclé. Son visage était bien dessiné, impeccablement sculpté. Ce qui pouvait être gênant, c’était qu’il soit trop parfait. Mais cet a priori tomba en même temps que son pantalon, quand il dévoila une queue en pleine érection, qui était l’incarnation parfaite de celle qui hantait ses fantasmes.
— Viens avec moi, on va passer un moment ensemble.
Elle eut cette pensée que s’il était là c’était parce qu’elle l’avait souhaité très fort et qu’au final, il n’était que la réalisation incroyable d’un souhait, rien d’autre. D’ailleurs quand il lui dit :
— Mais je suis là pour toi, et totalement à ton service,
elle se dit que c’était effectivement le cas. Elle avait espéré très fort qu’il devienne vivant et ça c’était produit. Quelque chose de magique.
Elle le prit par la queue et le guida vers la chambre. Au creux de sa main, elle était parfaite, dure et épaisse, chaude, avec une peau douce.
Elle se laissa tomber sur le lit, s’asseyant. Elle comprit qu’il était docile et ferait exactement ce qu’elle voulait, qu’elle le lui dise, ou qu’il lise dans ses pensées. C’était en tout cas l’occasion de faire EXACTEMENT ce dont elle avait envie. Ce pourquoi elle n’hésita pas, et posa simplement sa langue sur son membre, la promenant sur la chair, tournant sur le gland, descendant le long de la tige chaude et palpitante, venant jusqu’aux bourses puis remontant pour tenter de rentrer dans le méat. Elle finit par avaler juste le gland, dont la grosseur était suffisante pour lui remplir la bouche, et elle fit tourner sa langue dessus, récompensée quand un jus parfumé se mit à couler dans sa gorge, en un flux continu. Elle le but avidement jusqu’à ce qu’elle se lasse et lui dise :
— Je veux que tu me prennes dans toutes les positions que je préfère. Je vais te guider.
Elle comprenait bien, que matérialisation de ses fantasmes pour une raison qu’elle ne pouvait imaginer, et d’une manière qu’elle ne comprenait pas, il ne prendrait pas l’initiative.
Elle le fit s’asseoir sur le lit, puis, s’accrochant à ses épaules, elle vint s’empaler sur sa queue qui était impeccablement dressée, et semblait devoir le rester éternellement, pour son plaisir. Elle le guida en elle. Elle se dit, alors que la queue glissait entre les parois de ses muqueuses, que c’était vraiment trop bon, et qu’il faudrait à l’avenir qu’elle fasse en sorte de ne plus passer autant de temps sans avoir une queue. Être ainsi remplie ne faisait que souligner le manque qui avait été le sien. Elle avait erré sur des chemins qu’elle n’aurait pas du prendre. L’idéal, c’était un partenaire, quel qu’il soit. Un contact, de la chair. Pas la solitude, des fantasmes, des plaisirs solitaires.
Elle se fit monter et descendre sur le membre, regrettant son manque d’initiative, si elle ne lui disait rien, éprouvant le plaisir enivrant de sentir le membre caresser ses muqueuses intimes, et de rentrer en elle, comme s’il creusait de plus en plus profond.
Elle se dégagea et vint se mettre à quatre pattes sur le lit. Il ne bougeait pas. Elle se tourna vers lui et lui jeta :
— Viens me prendre !
Il se redressa et arriva derrière elle, pour s’emboîter en elle dans un mouvement fluide.
Il fut parfait, allant et venant dans sa muqueuse. Elle aimait se faire prendre en levrette, parce qu’on avait vraiment la sensation d’être remplie, et que la queue rentrait loin. Elle eut un orgasme, surprise qu’un autre arrive juste après, puis un troisième, parce que généralement, elle n’en avait qu’un.
— Tu reviendras ? lui demanda-t-elle après.
— Bien sûr.
— Alors, on en laisse pour la prochaine fois. J’ai envie que tu me sodomises.
Elle se dégagea, le sperme coulant de son sexe. Son membre, dilaté était intact. Elle le masturba, pensant qu’il ne jouirait jamais. Mais soudain, alors qu’elle n’y croyait plus, des traits de sperme partirent dans les airs. Elle plongea dessus, et se cala le membre dans la bouche. Elle voulait profiter de tout le sperme qui en sortirait, jusqu’à la dernière goutte.
Avec la saveur âcre du sperme dans la bouche, elle ferma les yeux.
Quand elle les rouvrit, il avait disparu.
Quelle expérience étrange. Pourtant… Elle se pinça… Non, elle n’avait pas rêvé.
Rêveuse et satisfaite, elle marcha jusqu’à la fenêtre.
L’épouvantail était à sa place.
Il y avait pourtant une tâche de couleur inhabituelle en bas de la manche droite de la veste.
Elle s’habilla rapidement, passant un survêtement et chaussa des bottes de caoutchouc.
Elle traversa le champ et s’approcha de l’épouvantail.
Elle le vit mieux qu’elle ne l’avait jamais vu. Un amas de paille et des vêtements ajustés dessus.
La tâche de couleur, c’était une culotte rouge, accrochée à la manche. Elle l’attrapa. Elle était sans nul doute l’une des siennes, tirée de son tiroir à culottes. Elle l’examina, puis décida de la raccrocher à l’épouvantail.
Il lui ramènerait quand il reviendrait la voir.