Mon premier trio libertin (1ère partie)

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Le Marquis lubrique


triolisme


stelle est belle. Elle a le sourire aux lèvres et c’est à nous, Antoine et moi, qu’elle sourit. Ses cheveux blonds, coupés au carré et qui lui arrivent aux épaules, sont emmêlés et des mèches sont même collées sur son visage tant elle est en sueur. Elle n’en est pas moins ravissante. Elle a beaucoup donné. Antoine et moi, nous la regardons avec les yeux du désir. Estelle a beau être tout en sueur… Nous avons tous les deux envie d’elle. Nous couvrons son corps de baisers et de caresses. Nous laissons nos bouches et nos mains se promener sur elle, tout entière. Ça la fait soupirer, Estelle.

Au comble du plaisir, Antoine et moi, nous avons joui. Mais ça n’a pas été avant que notre émoustillante maîtresse ait eu son orgasme. Dans un râle de plaisir mêlé à de la satisfaction, nous avons orné le joli corps d’Estelle de nos deux spermes. Ses deux beaux petits seins… Son ventre, son nombril percé… Son cou… À présent, tous les trois, nous reprenons notre respiration. Nous en avons bien besoin tellement nous ne nous sommes pas ménagés. Une trêve ne sera pas de refus. Cependant… Coquins comme nous le sommes… Nous avons déjà envie… hâte de remettre le couvert. Mais pour l’heure, il faut que nous savourons ces moments à leur juste valeur. Ils sont uniques, ces moments. On ne sait jamais de quoi demain sera fait, n’est-ce pas ? Il faut que nous nous abandonnions au plaisir, dès lors.
Ce qui se passe sous mes yeux m’attendrit. Les deux amoureux… Mes deux amants… Ils s’embrassent à pleine bouche, avec passion. Leurs lèvres s’unissent et scellent leur amour. Leurs langues font, refont connaissance et scellent leur désir. Puis, ils se regardent et ils se sourient. Antoine me galoche. L’instant d’après, c’est au tour d’Estelle de me donner l’un de ces baisers dont elle a le secret.
Ce que nous vivons, ce que nous partageons là, tous les trois, ça résume notre rencontre. Depuis la toute première fois où nous avons échangé sur le réseau social, nous avons compris qu’on s’entendait. On était sur la même longueur d’onde. On parlait le même langage coquin. Ça a été avec Antoine, d’abord, que j’ai discuté. Puis sa femme, Estelle, s’est montrée curieuse. À son tour, elle a voulu apprendre à me connaître. De fil en aiguille, nous nous sommes entendus. Nous avons tissé des liens, aiguisé une sensualité qui nous a été propre, petite touche par petite touche. Voilà où nous en sommes, aujourd’hui.
Estelle et Antoine sont deux quarantenaires qui sont coquins, libertins. Ils se connaissent depuis des années et des années. Ils aiment faire de nouvelles rencontres. Ils sont jeunes et ils sont beaux. Ils ne se prennent pas la tête lorsqu’ils font confiance à quelqu’un dans le cadre de leurs coquineries, qu’il s’agisse d’un homme, d’une femme ou bien d’un couple. C’est ce qu’il m’a plu chez eux. Et au fur et à mesure de nos conversations sur le réseau social, l’envie de mieux les connaître est née. Apprendre à la connaître, elle, Estelle. Apprendre à le connaître, lui, Antoine. J’ai appris par exemple qu’Antoine aime les jeux sensuels et coquins entre hommes et ce, en compagnie de sa belle et douce. J’ai appris par exemple qu’Estelle n’était à la base pas à l’aise à l’idée de coquiner en virtuel. Avec l’aide bienveillante et salvatrice de son homme, Estelle a appris à me faire confiance. Tel un papillon qui a éclos de son cocon et qui a déployé finalement ses ailes, elle s’est dévoilée petite touche par petite touche.
Avec Antoine, on s’est rapidement compris. Il est coquin à souhait et il est bel homme. Ce sont deux aspects chez lui qui m’ont plu et qui m’ont séduit. Au plus haut point. Il prend soin de lui et il a un physique qui est beau. Il est à mes yeux l’incarnation de la virilité. Bien sûr, il n’est pas un canon de beauté. Je ne le suis pas non plus, pour être honnête. Mais voilà. Quand je le vois dans les bras de sa chère et tendre femme, il me plaît. Et elle aussi, elle me plaît. Oh… oui. Estelle est une jolie femme. Entre nous deux, il aura fallu davantage de temps pour que nous nous apprivoisions. J’ai marché sur des œufs et j’ai laissé le temps au temps pour que Estelle veuille me connaître. Et aujourd’hui, dans cette love room qu’ils ont loué et dont ils m’avaient tant parlé, c’est un bonheur de vivre et de partager ces moments ensemble. Je me détache de notre baiser et de notre étreinte. Je la regarde, Estelle. Je le regarde, Antoine. Je n’en reviens pas. Je suis ébahi. Je leur souris. C’est donc vrai…
Ils m’ont accueilli à mon arrivée dans leur ville, tout sourire. Ni une, ni deux, nous nous sommes fait la bise. Nous avons échangé quelques mots avant que nous ne prenions la route vers un « lieu surprise ». Ça a été ce qu’ils m’ont dit…
Aussitôt ces moments prononcés, je n’ai plus rien vu pendant un laps de temps indéfini.
– Nous t’avons bandé les yeux, Benoit. T’inquiètes pas. Ça ne durera pas longtemps. Nous avons une surprise pour toi. A vrai dire… Pour nous trois. Toi… Estelle et moi…
Ils m’avaient donc temporairement privé de la vue! Lors de nos échanges sur le réseau social, ça n’avait pas été quelque chose dont on avait parlé. Mais les connaissant, elle comme lui… Coquins et sensuels comme ils sont… Ça allait être une belle surprise et je n’y étais pas, justement, au bout de mes surprises…
Les yeux bandés, j’ai usé et abusé de mes quatre autres sens. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça m’a été d’une grande utilité. Ça m’a été précieux pour la suite. Je les ai entendus parler. Rire. Glousser. S’embrasser.
– T’inquiètes pas, Benoit. On pense à toi. Et tout à l’heure… On se parlera… Et puis… On rira… On gloussera… On s’embrassera… Et plus…
Je me suis laissé guider. Je n’avais pas d’autre choix, de toute façon. J’étais à l’arrière de leur voiture et j’avais les yeux bandés. Ma marge de manœuvre était bien limitée. Et ce n’est qu’un euphémisme, quand j’y repense. Mais dans le même temps… Je jouissais de ce qu’il se passait. Oui. Car eux deux, ils étaient devant. Ils étaient après tout mes futurs potentiels amants, elle comme lui. Et moi, j’étais leur invité. C’étaient eux deux, après tout, Estelle et Antoine, qui avaient les rênes de notre rencontre. Nous n’étions pas idiots, tous les trois. Nous n’étions pas dupes. Nous étions tout sauf ça. Et là, LA rencontre avait véritablement lieu. Et c’étaient eux, à ce qu’il me semblait, qui en dictaient les codes et les règles. Pas besoin de me faire un dessin. J’avais compris. Je savais qu’Estelle avait, ressentait un grand besoin d’être mise en confiance, d’aiguiser une sensualité avec son nouvel amant. Antoine y tenait, à lui aussi. C’était une condition sina qua non et qui n’était pas négociable. Je savais qu’Estelle en avait besoin. Antoine, clairement, lui, cherchait la perle rare pour elle. Et à présent, ne nous le cachons pas. Je lui plaisais tout autant. Là, dans leur véhicule, privé de la vue, j’étais vulnérable. Cuit, rôti, si l’on pouvait dire. Sous leur emprise. Je ne saurais dire combien de temps de route il s’est écoulé. Ce que je sais, c’est qu’à un moment donné, les pneus ont crissé sur une surface graveleuse et le moteur s’est arrêté.
– Voilà, Benoit… Nous sommes arrivés à destination, tous les trois…
J’ai entendu les portes de la voiture s’ouvrir puis être claquées pour être fermées. J’ai entendu des pas sur les graviers au craquant parfait.  J’ai entendu ma portière s’ouvrir et le froid s’immiscer à l’intérieur de la voiture ainsi que sur mon corps. Instantanément, mon corps s’est couvert de chair de poule. Ajoutez à cela l’imminence du début véritable de notre rencontre… Je n’avais aucune idée de ce qu’il allait se passer. Je retenais mon souffle. Je maintenais mes lèvres légèrement entrouvertes pour que je puisse respirer convenablement. Ça voulait tout dire, mon langage corporel… J’étais sur le qui-vive. À… mon avis… Estelle et Antoine ne pouvaient que voir l’état dans lequel j’étais.
– Benoit… Donne-moi ta main droite.
Estelle m’a pris la main et en retour, j’ai serré sa main gauche. Elle était chaude.
– Benoit…  Donne-moi ta main gauche.
Antoine m’a pris à son tour la main et en retour, j’ai serré sa main droite. Elle était ferme.
(…)
Mes yeux ont retrouvé la lumière. Il leur a fallu un peu de temps pour se dilater et retrouver leur acuité. Ce que j’ai vu m’a laissé sans voix. Tout simplement. J’en prenais plein les yeux.
Je n’étais ni au paradis, ni dans le Jardin d’Éden. À mes yeux, c’était tout comme. Il ne m’a fallu que quelques secondes pour identifier le lieu dans lequel j’étais. J’ai fait abstraction de tout et j’ai focalisé mon attention sur ce qui se présentait à mes yeux. Il faisait plutôt sombre dans la love room mais il n’était pas question non plus de pénombre ou d’obscurité. Des néons projetaient de la lumière bleue et ça mettait en valeur la love room. À l’intérieur, c’était une caverne d’Ali Baba qui rendait propices l’expression des désirs, l’épanouissement des envies et le rapprochement des corps. Et si la sensualité et le sexe n’y faisaient au final qu’un? Et si c’était ce que nous avions recherché depuis notre premier échange? La complicité et le plaisir… L’exaltation des désirs et la spontanéité… Un regard panoramique et j’ai reconnu la croix de Saint-André, la balancelle, l’estrade et la cage. Elles figuraient sur les photos qu’ils m’avaient envoyé. Mais là, c’était pour de vrai.
– Benoit…
Deux voix m’ont ramené à la raison. L’une était masculine, suave, chaude. L’autre était féminine, douce, aguicheuse. J’ai secoué la tête de droite à gauche, de gauche à droite. Il fallait que je me réveille. Ce n’était plus du virtuel, ce n’était pas un rêve, quoi!
– Benoit… Tu ne rêves pas. Surprise!
J’ai tourné la tête sur ma droite et j’ai les beaux yeux d’Estelle qui brillaient, ses lèvres ornées de rouge à lèvres. Elle me souriait. J’ai baissé les yeux et j’ai vu que sa main était posée sur ma cuisse. Estelle me caressait… Puis, j’ai orienté mon regard sur ma gauche et j’ai vu les yeux d’Antoine qui étaient braqués surm moi et qui ne me lâchaient pas d’une semelle. Ses lèvres étaient entrouvertes et je voyais ses dents blanches. J’ai baissé les yeux et j’ai vu que lui aussi, il a posé sa main sur mon autre cuisse. Lui aussi, il me caressait.
– Bienvenue à la love room! Alors??? Elle te plaît, notre surprise?
Je n’ai pas répondu. Mais je n’en pensais pas moins. Oh… non. Je me suis contenté de leur sourire, à l’un comme à l’autre.
Pendant quelques instants, il n’y a pas eu un bruit dans la pièce. Et pas un mot n’a été prononcé. Je le savais et j’en avais conscience: Estelle et Antoine me cernaient. Et leur proie, leur chasse gardée… C’était moi.
De fil en aiguille, à force de discuter tout en sirotant une flûte de champagne, l’atmosphère est devenue… inconfortable. Car ça a été comme si la température avait monté d’un cran dans la pièce, d’un coup. Il a fait chaud. Les événements se sont précipités. Les baisers se sont enchaînés. Et les regards étaient sans équivoque.
Nous nous sommes retrouvés entièrement nus, tous les trois. Force est d’admettre que j’ai été tout sauf déçu. C’était bien pour de vrai et ils étaient comme je les avais vus, aussi bien elle que lui, sur le réseau social. Le torse velu, juste ce qu’il faut, d’Antoine… Le minois irrésistible d’Estelle… Le beau sexe d’Antoine, tout propre, pubis et bourses épilés… Le nombril d’Estelle, orné d’un piercing émoustillant… Les yeux coquins et dilatés d’Antoine lorsqu’il est excité… Les beaux seins d’Estelle aux aréoles foncées et dont les tétons pointent lorsqu’elle est excitée… Tout à l’heure, les yeux dans les yeux, sans cligner ni ciller, nous avons trinqué ensemble. Même nus, nous avions chaud. C’était normal, après tout: c’était pour de vrai et le moins que l’on pouvait dire, c’étaient qu’ils étaient à mon goût, aussi bien elle que lui. Vu qu’ils étaient assis de part et d’autre de moi, tout proches de moi, je me savais tout aussi bien à leur goût. Les événements m’ont donné raison…
– Benoit…
Estelle avait des yeux de biche qui brillaient. Ses yeux, ils m’hypnotisaient. Nos visages se sont rapprochés et nos lèvres se sont touchées pour la toute première fois. Ses lèvres, elles étaient douces. Estelle était jolie et j’avais envie d’elle, une bonne fois pour toutes. L’alcool aidant, j’ai cédé à la tentation.
– Benoit…
J’ai quitté les lèvres de la belle Estelle et j’ai porté mon regard sur ma gauche. J’ai retenu mon souffle soudain, tant le regard d’Antoine était intense, limite prédateur sur moi. J’ai baissé les yeux et j’ai vu les mains de mon amant se promener sur mon corps. Ses mains étaient calleuses, chaudes. Nos visages se sont rapprochés et nous nous sommes embrassés, nous deux aussi. Ses lèvres, elles étaient fermes. Ce n’était pas mon premier baiser avec un homme. Mais le cas échéant, Antoine était beau et j’avais tout autant envie de lui, une fois pour toutes. L’alcool aidant, j’ai cédé à la tentation…
Nous avons papoté de tout et de rien. Nous avons ri, nous nous sommes souri. Nous nous sommes enquéri de comment chacun se sentait, de ce que chacun ressentait. L’atmosphère est devenue encore plus chaude dans la love room et à vrai dire, plus… électrique. Estelle, Antoine et moi, nous ne savions que trop bien que nous entrions dans le vif du sujet. Plus rien ne pouvait nous arrêter.
Rien ne nous a arrêtés. Dans le feu de l’action, on ne réfléchit pas et on se laisse aller par ce qui nous passe par la tête, n’est-ce pas? On est spontané et on pense juste au plaisir que l’on donne à son ou à sa partenaire. C’est ce qu’il y a de plus important dans les rencontres libertines.
Moi qui ai pu écrire sur le réseau social que mon corps me donne du plaisir et qu’il en donne aussi à mes partenaires… Ça ne pouvait pas être mieux le cas. Estelle et Antoine m’ont pris en tenaille. Je n’avais aucun échappatoire à leurs mains et à leurs bouches.
Un échappatoire? Mais pourquoi? Il ne doit pas y avoir d’échappatoire lorsqu’il s’agit de plaisir. Je le savais. Estelle et Antoine, eux, conjointement, ne se sont pas posés de question et sont passés à l’attaque. Déjà qu’ils m’avaient pris d’assaut…Mon sort était scellé.
Ils se sont jetés, l’un comme l’autre, sur moi. Me couvrant de baisers et de caresses, ils ne m’ont pas épargné. Mais il n’allait pas être question pour moi de bouder mon plaisir. Oh… non.  Et ce serait à moi de les couvrir tous les deux de baisers et de caresses. Oh… oui. Ce serait à mon tour de leur faire dire oui au plaisir de la même manière que j’y disais oui. Oui. Car la nuit ne faisait que commencer…

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