J’aimerais rappeler à Monsieur qu’il doit déjeuner avec monsieur Couderc dans une heure, mais je ne peux le déranger sous aucun prétexte, car Monsieur est bien. Monsieur demeure en silence sur sa chaise, les yeux fermés, méditant sans doute sur une autre chose que la dernière réunion orageuse au cours de laquelle il se mit encore en colère. Monsieur soupire, respire fort.
C’est que Monsieur est présentement à ma merci. Lui qui, pourtant, domine les autres. Lorsqu’il commencera à susurrer « Oh oui, mademoiselle Sophie », je saurai que je tiens le gros bout du bâton. Ce qui est tout à faire normal parce que présentement, je… suce Monsieur.
Lorsque Monsieur est d’humeur massacrante, je sais qu’un café ne sera guère suffisant pour le calmer. Je dois dès lors le faire asseoir sur sa chaise de bureau en cuir et lui masser doucement les épaules, tout en lui parlant de chose et d’autres. Tenter de lui changer les idées, de le faire sourire, en plus d’écrire ses mémos et ses lettres, d’acheter des fleurs à sa femme le jour de son anniversaire de mariage parce qu’il l’aime beaucoup.
Monsieur est svelte, bien constitué, le crâne dégarni, une voix grave et puissante, trop heureux que son corps n’ait pas trop subi les affres de la mi-quarantaine. Moi qui avoisine la mi-vingtaine avec la fermeté de mes seins autant qu’avec mon caractère impitoyable, mon regard légèrement maquillé et mon sourire qui en a déjà fait craquer plus d’un et plus d’une, j’admire son franc-parler, son assurance… et ses fesses de tennisman. Monsieur sait séduire malgré lui et je suis loin d’en être indifférente.
Mes massages aux épaules ne suffisent pas ? Je m’approche la poitrine de son crâne dégarni pendant que je caresse ses bras et ses avant-bras. Je lui ordonne de se détendre avant que j’aille chercher son agenda. Dans son pantalon ajusté, je parviens à apercevoir un gonflement… Monsieur voudra sans doute que j’aille un peu plus loin dans la détente. Je le lui propose comme je le fais de temps à autre depuis quelques semaines déjà.
Cela durera cinq minutes. Je ferme la porte du bureau, je m’agenouille devant lui, je dézippe la braguette de son pantalon, déboutonne ma blouse jusqu’au nombril pour qu’il ait une vue agréable, fouille dans son slip et débusque sa queue. Elle est de grandeur moyenne, pas trop large, pas trop lisse non plus. Mais son gland est magnifique. Doux, le frenulum à découvert, la peau bien tendue. Je commence par promener la langue dessus, tout en tenant bien le sexe que je finis par faire disparaître dans ma bouche.
Dans le bureau, un silence total. J’accélère le rythme, je ne veux surtout pas qu’il arrive en retard à son prochain rendez-vous !
Monsieur se cramponne soudainement aux bras de son siège. Ses cuisses se raidissent. Quelques spasmes secouent son sexe. Il lâche un cri rauque de sa bouche et une traînée de sperme dans la mienne.
J’avale et nettoie sa queue en quelques lampées de son gland jusqu’au haut de ses testicules.
Je m’essuie les lèvres en pensant au jour où, peut-être, voudra-t-il me prendre en levrette sur son bureau ? M’inviter en congrès et faire de moi sa gentille jouvencelle qui l’accompagne à sa table et sous sa douche ? Je sais par contre qu’il est bien trop fidèle à son épouse, car tout le monde sait que sucer n’est pas tromper…
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Une histoire très excitante et bien écrite! Il n’y a qu’ ‘à se laisser porter par le récit pour imaginer la scène!
Écriture très originale et amusante bravo