Je ne sais pas si vous vous êtes déjà intéressé à cette forme d’art qu’on appelle le pochoir. Je vais vous donner la définition du Larousse pour vous expliquer ce que c’est:
Une plaque évidée selon une forme, un dessin précis, qui permet de peindre cette forme, ce dessin par simple passage d’un pinceau ou d’une brosse sur la plaque.
A l’époque, j’habitais dans une ville moyenne de province, qui avait connu la prospérité en d’autres temps, grâce au textile. Mais les usines avaient fermé, laissant des friches industrielles, et les gens qui étaient là survivaient. La ville était malgré tout agréable, elle ne manquait pas de charme, les gens s’étaient efforcés de la faire survivre en aménageant d’autres activités, qui n’empêchaient pas le sentiment d’isolation, de vide, et d’usure qu’on éprouvait en la parcourant.
C’est au début du printemps, il y a onze ans de cela, que les reproductions au pochoir ont commencé à fleurir sur les murs. Il y en avait partout, et dans tous les quartiers, les zones commerciales, les quartiers pavillonnaires, le centre ville, les zones en friche, les HLM vieillissants…Un artiste avait décidé de marquer la ville de son empreinte.
Il travaillait avec différentes couleurs. Les peintures sous pochoirs étaient de taille moyenne, un peu plus grandes qu’un format A4. Je crois que ce qui a troublé tellement les gens, ce n’était pas tellement ce type de travail artistique sauvage, les murs des zones de friches en étaient couverts, mais aussi des façades de maisons…C’était un fléau. Non, ce qui a autant perturbé les gens, et pour des raisons diverses, c’était ce qui était représenté.
Un corps de femme…Avec toujours cette même légende…Beauté implacable.
Je ne suis pas artiste, et je pense, encore aujourd’hui, que même faire un pochoir n’est pas forcément facile. S’était-il inspiré d’une photo, de photos? Sans doute que oui. Je le voyais bien, mais je me trompais peut-être, créant son pochoir en découpant le contour d’une photo…Il reproduisait la découpe un certain nombre de fois, ensuite une bombe de peinture, et c’était parti…Il parcourait la ville.
Un seul thème donc: un corps de femme, dont il isolait certains éléments. Pour en faire une silhouette érotique.
Cela signifiait donc qu’une femme posait sur lui, dans des poses empreintes de sensualité.
Le premier pochoir, je m’en souvenais bien, représentait des jambes de femme, fines et galbées, et deux mains tenaient un bas, qu’elle remontait d’évidence le long de sa jambe. Je n’étais pas un expert, loin de là, en érotisme, mais je trouvais cette image troublante…
Je n’ai pas du être le seul. La violence des réactions de certaines personnes que j’ai croisées dans la rue ‘Ce sont des images pornos…Elles ont été faites par un esprit malsain…Il mériterait la prison…’ Des esprits frustrés, bien évidemment…Ceux qui au contraire ne disaient rien étaient comme moi troublés.
Dans les jours et les semaines, des images au pochoir, il y en a eu d’autres…En fait, il n’y avait justement rien de pornographique, loin de là, mais chaque représentation renvoyait à quelque chose de très féminin, qui ne pouvait que troubler les hommes, et les faire rêver, fantasmer, regretter…Une silhouette de femme qui rajustait un soutien-gorge dans son dos, un profil, de femme, des cheveux coulant sur ses épaules, une main qui portait une cigarette à une bouche…
Je me prenais à rêver à celle qui avait forcément inspiré les pochoirs. Elle devait être magnifique.
Je ne la connaîtrais sans doute jamais. Mais c’était sans doute aussi bien. Cela aurait risqué de briser mes rêves.
Je n’imaginais pas ce qui allait se passer quelques jours plus tard.
Le CFA où je me rendais chaque jour se trouvait à un bout de la ville, et le pavillon où je vivais avec mes parents à l’autre. Je prenais généralement un bus de ville pour traverser toute la zone urbaine jusqu’à chez moi. Ce soir-là, pourtant, exceptionnellement, je n’ai pas pris le bus. Ma mère m’avait demandé si je pouvais passer à sa boutique préférée, en centre-ville, pour lui acheter des produits de maquillage. Elle m’avait donné une liste et de l’argent.
C’est en sortant de la boutique que j’ai vu ce que je n’aurais peut-être pas du voir.
La parfumerie se situait dans l’ultra-centre, là où tous les commerces étaient réunis. A partir de là, on pouvait partir dans trois directions différentes. Moi, j’étais parti droit devant moi, vers l’Ouest. Une avenue interminable. J’habitais bien plus loin.
C’est comme ça que je l’ai vu.
Juste après le dernier commerce, il y avait un petit immeuble qui avait quelques années, trois étages. L’entrée, face à la rue, et sur la gauche, un mur, pas très haut, qui délimitait un petit jardin.
Le street artist posait un pochoir sur le mur.
Je me suis dit un instant…Non…Ce n’est pas possible…Celui que toute la ville cherchait était là, devant moi. Encore inconscient de ma présence. Il me tournait le dos, accroupi, le torse enveloppé d’un hoodie dont la capuche lui couvrait la tête.
J’ai été un rien désemparé. Dans mon esprit, il agissait de nuit, noyé dans l’obscurité, tranquille quand tout le monde dormait. Pas en plein jour…
Quoi que…Si on y réfléchissait bien,ce n’était pas forcément surprenant. C’était justement peut-être en allant en sens contraire du courant, en agissant le jour qu’il risquait le moins de se faire prendre.
Il s’est redressé, son pochoir dans la main gauche, et la bombe dans la main droite. Si j’avais pu avoir encore des doutes…
Il me masquait encore l’image. Une nouvelle représentation sans doute. Je voyais bien le pochoir dans sa main, mais son découpage n’était pas clair pour moi.
Il s’est retourné,et il a glissé prestement la bombe et le pochoir dans une poche plastique elle-même glissée dans un sac qui battait à son flanc.
Il allait partir et il a amorcé un mouvement, puis il a amorcé un mouvement, avant de se rendre compte qu’il y avait quelqu’un en face de lui.
Moi.
Il a été surpris, mais sans doute pas autant que moi.
Car, même si je ne l’avais pas reconnu de dos, la personne qui se trouvait devant moi était l’un de mes camarades de classe. On n’était pas très intimes, certes, mais je n’aurais pas une seule seconde imaginé qu’il puisse être à l’origine des pochoirs.
On est restés figés quelques secondes, avant qu’il ne me dise:
—Allez viens, on reste pas là.
Il est parti dans la direction que j’allais prendre. J’ai marché à ses côtés, je ne sais pas pourquoi. Alors que j’aurais du le laisser prendre la direction qu’il voulait et me séparer de lui.
C’est ensuite que ça s’est emballé. Il y a eu ce cri derrière nous. La voix d’une vieille femme glapissante, qui s’époumonait.
—C’est lui…Arrêtez-le…C’est lui qui salit nos murs…
—Viens je lui ai dit, on va bifurquer là. Surtout, ne cours pas…
On a remonté une ruelle transversale, sur une quinzaine de mètres. Sur la droite, se trouvait la ville ancienne, des maisons qui avaient été construites avant et pendant la deuxième guerre mondiale. C’était un entrelaçais de petites ruelles. Je connaissais les lieux par coeur. Quand j’étais petit, je venais souvent me perdre par là,j’aimais son côté labyrinthique.
On s’y est baladé pendant quelques minutes, avant de ressortir pas loin de la sortie de la ville.
—Tu ne devrais pas faire ça de jour, je lui ai dit.
—Je sais, mais je n’ai pas pu résister…Ce mur…
—Bon, je vais te laisser là. Et rassure toi. Je ne te dénoncerai pas. Je suis de ceux qui apprécient tes oeuvres.
Il a souri.
—J’ai du mal à résister à un beau mur…Mais écoute, je ne vais pas te laisser là sans te remercier. Viens avec moi jusqu’à la maison. J’habite deux rues plus loin. Je te présenterai mon modèle.
La vie est décidément étrange…Je n’aurais jamais imaginé trouver sur mon chemin le modèle qui avait inspiré tous ces pochoirs.
Pendant qu’on avançait jusqu’à chez lui, je me suis demandé si ça valait le coup. Ces silhouettes peintes sur les murs m’avaient fait fantasmer. Fallait-il être confronté à leur réalité, au risque d’être déçu?
Il m’a entrainé par diverses petites ruelles jusqu’à un pavillon semblable à tant d’autres. En quelques instants, je le sentais bien, notre rapport de l’un à l’autre avait changé. Nous nous côtoyions tous les jours, nous parlions ensemble, mais nous n’étions pas spécialement proches. Il y avait, soudain, entre lui et moi, quelque chose de nouveau. De la reconnaissance, de l’estime.
—Une fois que j’aurais eu mon bac, je partirai faire les beaux-arts…J’ai ça dans le sang, la création. C’est toute ma vie. J’ai pensé que c’était un bon moyen de me faire connaître. Je ne crois pas avoir eu tellement tort, puisqu’on a parlé de mes oeuvres dans un quotidien régional, mais aussi un quotidien national, et dans deux magazines.
—Tu prends des risques, je lui ai fait remarquer.
Devant le pavillon, il y avait une terrasse. Elle était installée là, et, calée devant son ordinateur, elle tapait un texte, toute concentrée. Près d’elle, il y avait un cendrier, avec une cigarette posée dedans. Elle a lâché son clavier un instant, pour attraper la cigarette, tirer dessus, avant de recracher la fumée. Elle était, à ce moment, de trois-quarts, et j’ai trouvé ce profil parfait. Digne du reste de son corps, tel qu’il était révélé par les pochoirs, et tel que j’ai pu le découvrir dans les minutes qui ont suivi.
Elle a enfin posé les yeux sur nous. Elle avait des yeux bleu-gris. J’ai remarqué quelques autres détails. Une chevelure blonde mais qui ne resplendissait pas, à ce moment, de ses mille feux, rassemblée sur son crâne par une série d’épingles, en un chignon sans forme, son visage, triangulaire, avec des pommettes très marquées, sa bouche fine, et marquée d’un rouge à lèvres qui constituait son seul maquillage.
—Tu as ramené quelqu’un?
—C’est un camarade à moi. On est dans la même classe. (Il a rajouté, après réflexion)Il m’a donné un coup de main. Il sait tout.
Elle a paru se détendre.
—Je te présente ma grande soeur, Eurydice. Elle a 22 ans, elle fait des études en droit. C’est la seule famille qui me reste. Nos parents sont morts dans un accident d’auto il y a trois ans. J’étais mineur. Ma soeur, elle majeure. Ca m’a évité un placement. Et c’est elle qui me sert de modèle pour mes pochoirs. Tu es le premier à le savoir.
J’ai remarque qu’elle rougissait légèrement. A la fois exhibitionniste et pudique.
—Allez, viens, on te paye une bière.
Elle s’est dressée, et j’ai pu prendre la mesure de son corps. Elle portait un legging très moulant avec un T-shirt blanc, et cette simple tenue mettait en évidence ses charmes. Les pochoirs ne mentaient pas.
Ils m’ont invité à l’intérieur. La maison était plus grande qu’on n’aurait pu le penser de l’extérieur. Un peu partout, de grandes toiles représentaient des paysages flamboyants, peints dans des couleurs psychédéliques. Il y avait aussi, agrandies, les photos qui avaient inspiré les pochoirs. Et le modèle, sans nul doute, je l’avais devant moi.
On s’est retrouvés à l’extérieur, avec trois bières.
—Tu ne crois pas que tu devrais en rester là?, j’ai demandé à Corentin. Tôt ou tard, ça fait partie des probabilités, tu vas te faire choper. Et à mon avis, ce que tu fais est passible d’un passage au tribunal.
—Sans doute, il a admis. Et puis j’ai assez fait parler de moi. J’ai d’autres projets.
J’ai été très surpris de sentir le pied, nu, se poser contre ma cheville. Un contact chaud et caressant. Corentin était à l’autre bout de la table, Eurydice était par contre dans un axe où, sous la table, elle pouvait parfaitement avoir accès à ma jambe. Son regard, sur moi, me confirmait d’ailleurs parfaitement que c’était bien elle qui caressait doucement ma cheville. D’évidence, je lui plaisais. Ca me surprenait d’ailleurs beaucoup. Je me sentais très banal, certainement pas, en tout cas, susceptible de susciter l’intérêt de la part d’une fille aussi belle qu’elle. Mais les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas forcément.
J’ai en tout cas eu confirmation que je ne lui déplaisais pas, quand elle a remonté son pied un peu plus haut, pour caresser ma jambe jusqu’au genou.
—Mon frère est vraiment un artiste, elle a dit fièrement. J’admire énormément ce qu’il fait. Je suis fière d’être son modèle.
La fin d’après-midi était parfaite. Une de ces belles fins d’après-midi de printemps. Le pied s’est arrêté sur mon genou. Je ne savais pas si j’avais envie qu’il monte plus haut. J’avais une image précise, dans la tête, d’un pied allant sur mon bas-ventre, et venant caresser ma queue, dure à en être douloureuse. Mais ça n’a pas été jusque là. Je me suis rendu compte qu’il était tard. Je ne savais pas trop bien si j’avais envie d’aller plus loin ou pas. Et puis j’ai senti que Corentin avait envie que je les laisse. J’ai dit:
—Bon, je vais vous laisser. A demain en cours, j’ai rajouté, en me tournant vers Corentin.
Je me suis éloigné partagé entre de nombreux sentiments. L’envie de les connaître plus l’un et l’autre. De partager cette existence, qui était si loin de la mienne, si ordonnée, si rangée. J’étais bien convaincu qu’ils n’allaient pas s’arrêter là, et qu’il y aurait encore des pochoirs un peu partout dans la ville. Et bien sûr, l’attrait pour cette fille, si belle, et dont je me sentais cependant si loin. Le ver de terre amoureux d’une étoile. Oui, cette formule, pas mal galvaudée, était la bonne.
Je suis rentré chez moi et j’ai retrouvé mon quotidien le plus classique. Les devoirs à la maison à faire, le diner. J’ai regardé une série le soir, l’esprit ailleurs. J’ai fini par me coucher, en ayant une dernière pensée pour le frère et la soeur. Je les imaginais, quittant leur demeure la nuit tombée, pour parcourir la ville, se confondant avec l’obscurité, et appliquant leurs pochoirs un peu partout.
Je me suis réveillé sur le coup de deux heures du matin, l’instinct sans aucun doute. J’ai vu la lueur rassurante des chiffres digitaux sur le réveil. 2 25…
J’ai senti une présence dans la chambre. Ca pouvait semblait étrange…C’était bien ça qui m’avait réveillé.
J’ai tourné la tête, et je l’ai vue, debout devant le lit. C’était une nuit de pleine lune, celle-ci rentrait par la fenêtre, et je la voyais aussi nettement qu’en plein jour.
J’étais surpris qu’elle soit là devant moi, dans la chambre, et en même temps pas surpris du tout. J’avais bien assimilé qu’elle et son frère appartenaient à un autre monde, un monde nocturne, mais aussi un monde plus fantasque que le notre, dont les contours étaient nettement moins réels. Et il n’était donc pas surprenant qu’elle soit là. Ca n’était d’ailleurs pas vraiment compliqué, la fenêtre n’était pas totalement refermée.
Il y a des moments dans la vie, dont on sait quand on les vit, qu’on ne les oubliera pas. Des images, des sons qui se gravent en vous, et qui vont tourner pendant des années. C’est ce que j’ai pensé en la regardant. Son visage parfait, son corps parfait. Elle m’a souri.
Elle portait une tenue sombre qui dessinait de manière très précise sa silhouette.
Elle s’est approchée du lit, et elle s’y est glissée. Elle a soulevé le drap. Dessous, je dormais avec un simple T-shirt. En quelques secondes à peine, mon sexe s’était gorgé de sang.
Doucement, elle est venue me caresser, faisant glisser sa main le long de ma queue et sur mes couilles.
—J’ai eu envie de toi dès que je t’ai vu.
J’ai failli lui répondre que moi ça remontait au moment où j’avais vu la première peinture sous pochoir, mais j’ai préféré me taire. Il y a des moments dont il faut profiter en se taisant. Je ne comprenais pas, et je n’ai toujours compris par quel miracle une fille comme elle avait pu s’intéresser à quelqu’un comme moi. Plus âgé, j’ai réalisé qu’il n’y avait pas vraiment de raison concrètement analysable au fait qu’une femme soit attirée par un homme, ou un être par un autre, même si on prétendait le justifier. Il n’y avait que de l’irrationnel.
Elle s’est penchée sur moi, et elle est venue parcourir mon appareil génital de la langue et de la bouche. Je me suis demandé si elle avait déjà caressé beaucoup de garçons ainsi. En tout cas, il y avait dans cette caresse, ainsi que dans toutes celles qui ont suivi, énormément d’habileté, mais aussi bien au-delà, de passion. On sentait bien qu’elle appréciait énormément de faire l’amour.
Elle m’a parcouru, me faisant encore durcir, et m’allonger, et couler mon liquide pré-sécrétif.
Au terme de cette caresse buccale, elle a tiré quelque chose de la poche arrière de son pantalon. J’ai compris qu’il s’agissait, à voir l’emballage, d’un préservatif. Elle l’a déchiré et en a tiré une rondelle de plastique grasse, qu’elle a fait glisser d’un seul mouvement, le long de ma queue, m’en couvrant totalement en une fois.
Elle s’est contorsionnée pour se défaire du pantalon, et du slip blanc qu’elle avait dessous. Il y avait une large tache sur le slip, au niveau de son sexe, qui disait son excitation.
Si les pochoirs m’avaient permis d’embrasser la quasi totalité de son anatomie, ce n’était pas le cas de sa chatte que je découvrais pour la première fois. J’avais sous les yeux une délicate mousse blonde, qui couvrait son pubis, et un sexe entrouvert, dont jaillissaient des lèvres qui s’étendaient hors d’elle, longues et fines.
Elle a attrapé ma main, et elle s’est caressée avec, fermant les yeux en même temps qu’elle me promenait contre le relief complexe de ses chairs les plus intimes. Elle s’est frottée comme cela un moment, les yeux clos, avant d’écarter ma main et de venir se poser au dessus de moi.
J’avais déjà fait l’amour avec deux filles, et le sexe n’était pas pour moi un inconnu. Deux relations qui avaient duré un an chacune, dans lesquelles il y avait eu à chaque fois beaucoup d’envie, beaucoup de sexe, et beaucoup de découverte aussi.
Je pensais qu’elle allait me glisser en elle sur le champ. Au lieu de cela, elle s’est posée sur mes cuisses, et elle a amené ma queue près de son intimité. Avec mon gland, elle a caressé son sexe. J’ai été assailli par les sensations, sa chaleur, qui est passée d’elle à moi, et le relief de sa vulve. C’était une sensation excitante, une forme de sophistication qui était bien loin de ce que j’avais pu vivre avec mes partenaires.
Ca a été pourtant quelque chose de très basique qui s’est produit ensuite, qui se produit depuis que le monde est monde: elle est venue se placer en aplomb de moi, et elle a fait glisser ma queue dans son vagin, jusqu’à ce que je sois totalement en elle. Il n’y a d’abord rien eu, puis j’ai été envahi par les sensations, qui m’ont irradié, et procuré du plaisir. Sa muqueuse, infiniment délicate autour de moi, la chaleur d’enfer de son sexe, et la mise en oeuvre de cette caresse délicate, alors qu’elle me caressait en se faisant aller et venir sur moi. J’avais joui, de nombreuses fois, avec mes deux partenaires, pourtant ça n’avait été en rien aussi bon qu’avec elle. Peut-être qu’entre elle et moi, il y avait quelque chose d’autre, une harmonie. Je n’ai pas trop bien su. En tout cas, j’ai eu une certitude, si j’éprouvais du plaisir, elle ne se contentait pas de m’en donner, elle en prenait aussi. Sous mes yeux, et avant moi, elle a joui, de manière intense, étouffant simplement son plaisir. Si on avait été en d’autres lieux, dans d’autres conditions, elle aurait sans doute crié. Incapable de me maîtriser plus longtemps, j’ai explosé, en crachant mon sperme dans le préservatif qui gainait ma queue.
Elle s’est rajustée, et éclipsée sans un mot. Epuisé par ma jouissance, je me suis rendormi immédiatement.
Quand je me suis réveillé, le lendemain, j’ai eu un moment de flottement, avant que ne reviennent les moments de la nuit. Je me suis demandé si j’avais rêvé ou pas. Les draps étaient froissés, et il y avait un préservatif auquel on avait fait un noeud par terre, donc j’étais tenté de penser qu’il s’était bien produit quelque chose. J’ai repensé à ces moments en prenant ma douche. Ca avait été vraiment très bon…Et ça me mettait de bonne humeur…C’était bien d’avoir vécu ça. Une manière de voir la vie plus en rose.
C’est en gagnant le CFA, dans le bus,que j’ai vu sur les murs la nouvelle peinture faite à partir d’un pochoir. On voyait deux jambes croisées, un bord de jupe, et au fond, une ombre qui pouvait représenter beaucoup de choses. J’avais vu la photo qui avait inspiré le pochoir, chez eux, et on voyait nettement un simple slip blanc, tendu par la masse d’un sexe de fille, avec la fente qui se dessinait, marquée par le tissu. Une photo qui m’avait troublée. Un pochoir qui me troublait.
La différence entre avant et maintenant, j’en ai pris conscience, et cela m’a procuré un bonheur aussi étrange que particulier, c’était qu’à présent ce dont je n’avais jamais osé rêver s’était enfin produit. Si j’avais pu imaginer seulement quelques semaines plus tôt que je connaîtrais la fille qui avait inspiré ces pochoirs…
Corentin était bien présent. Il m’a fait un clin d’oeil, mais nous ne nous sommes pas parlés. La journée a glissée, d’un cours à l’autre, avant qu’il ne me rejoigne quand je quittais le lycée.
—Ca te dit de passer à la maison? J’ai toujours des bières au frais…
On a fait le chemin ensemble.
—Tu ne penses pas que tu devrais t’arrêter? Chaque coup supplémentaire, c’est un risque de plus de te faire choper…
—J’ai envie de continuer encore un petit moment. C’est grisant de voir ses oeuvres sur tous les murs.
Elle n’était pas là quand on est arrivés. Je me suis efforcé de masquer ma déception.
—Ma soeur est à T… pour suivre des cours…Elle y va deux fois par semaine.
On est restés à discuter un moment. Il m’a parlé de tous ses projets. Je suis parti en ayant le regret de ne pas l’avoir vue.
Je marchais en direction de chez moi quand une voiture a ralenti et s’est arrêtée à ma hauteur. J’ai baissé les yeux.
—Bonjour monsieur, je pense que vous cherchez une jolie blonde non?
C’était elle, au volant, qui rentrait de ses cours. Elle portait une robe noire toute simple, mais qui soulignait son corps sans défaut et dévoilait, remontée haut, ses jambes parfaites.
—Tu veux qu’on aille faire un tour ensemble? J’arrive de mes cours…
On n’a pas été très loin. Elle connaissait le coin aussi bien que moi, et un peu plus loin, à la sortie de la ville, il y avait, si on prenait sur la droite, une petite route qui passait le long d’un parking tranquille, sous la frondaison des arbres. Elle s’est arrêtée là, et nos bouches se sont rejointes. Saisis par une même frénésie, on a caressé le corps de l’autre, dans un flirt poussé, avant qu’elle ne me propose:
—J’ai envie que tu lèches ma chatte…Tu crois que c’est possible?
Elle s’est tordue sur son siège pour retrousser sa robe, déjà bien haut, et descendre son slip, offrant à mon regard son sexe pour la deuxième fois. J’ai glissé jusqu’à elle, contournant l’obstacle du frein à main, pour venir caresser le sexe qui s’ouvrait sous mes yeux de la langue. Elle a poussé un long gémissement alors que je glissais sur ses chairs qui s’éveillaient, gonflant, se gorgeant de sang, ses sécrétions se mettant à couler d’elle, et me remplissant la bouche de son goût. Ses lèvres se sont épaissies, allongées, prenant leur dimension d’excitation, arrosées par ses jus…Elle se caressait le ventre, entourant sa main dessus…De la pulpe de mon index, j’ai décalotté son clitoris, avant de venir dessus de la langue. Elle a crié, pendant que je travaillais le bout de chair, qui, sous l’effet de ma caresse patiente, gonflait et s’allongeait comme je ne l’aurais pas imaginé.
J’ai dégagé ma queue de mon pantalon, pendant que je la caressais et je me suis frotté, pour soulager la tension grandissante qui montait en moi. J’ai senti qu’elle allait jouir…Elle s’est figée, et une quantité impressionnante de liquide est sortie d’elle, qui a trempé nos chairs et nos vêtements.
—Continue, j’ai envie de jouir encore…
J’ai obéi, continuant de travailler ses chairs…Elle a eu presque immédiatement un deuxième orgasme, puis encore un autre. Libérant à chaque fois du liquide…Trop excité, j’ai craché mon sperme dans les airs.
On s’est retrouvés apaisés, dans le véhicule, assis l’un près de l’autre.
—J’avais envie de sexe. Avec toi. J’aime ça. Et puis ça me permet d’oublier que ça va finir mal. J’en suis sûre.
—Pourquoi ne pas arrêter?
—Je n’ai pas assez d’influence sur lui. C’est devenu une obsession. Il est convaincu que ça lui permet de s’imposer comme un artiste. Et ce n’est pas faux. Il ne se rend pas compte qu’il se met hors la loi. C’est pour cela que je l’accompagne…J’essaie de limiter la casse. Je fais le guet…C’est mon petit frère, et je tiens énormément à lui. Même s’il n’y a rien d’ambigu entre nous, contrairement à ce que tu pourrais penser…
On est restés comme ça un moment. J’appréciais énormément sa compagnie, et je l’aurais appréciée même sans sexe. Il y avait entre nous quelque chose, un courant qui passait, une entente. Au-delà de cette beauté sidérante dont j’avais la chance de profiter. Tout comme du fait qu’elle aimait le sexe.
Je n’oublierai pas le mois qui a suivi. Ca a été l’un des mois les plus heureux de ma vie. Le plus décalé sans doute. Mais, certainement, ce décalage, cette sensation d’être hors du temps habituel, était la raison pour laquelle ces moments étaient si riches. Le soir, je partais vers chez moi en compagnie de Corentin, mais avant on bifurquait pour aller chez lui. Il me parlait de ses projets, de ses ambitions, ses rêves. J’avais conscience qu’il était un artiste, un vrai…Il fallait espérer qu’il ne se ferait pas alpaguer. Mais c’avait été le cas de pas mal de street artists…
Entre nous était apparue une réelle amitié.
Et il y avait sa soeur, bien évidemment. Elle était parfois là quand nous arrivions. Parfois non.
Je me demandais s’il savait ce qui se passait entre nous. Je n’ai jamais eu aucune certitude dans un sens ou dans l’autre.
Et puis il y avait elle. Elle venait certaines nuits me rejoindre. On se voyait dès qu’elle avait un moment de libre. On partait pour la campagne environnante. Une à deux fois j’étais venu au pavillon pendant que son frère était absent. Il y avait cette envie de sexe avec l’autre, et au-delà, la complicité. J’avais compris comme une relation pouvait être simple. Sans questions, sans fioritures.
Jusqu’à ce matin où il n’était pas là, à huit heures.
C’était la première fois depuis le début de l’année, et j’ai aussitôt pensé qu’il avait été pris, dans la nuit.
Ca m’a abattu, plus que je ne l’aurais pensé. Pour lui, certes, parce que j’en étais arrivé à éprouver de l’amitié pour lui, mais aussi parce que j’éprouvais des sentiments très forts pour sa soeur. Et je me disais que je venais sans doute de la perdre.
Le soir, je suis rentré seul. Je suis passé devant chez eux. Sans grande surprise, il n’y avait personne.
Quand je rentrais, je prenais toujours le courrier dans la boite pour l’amener à l’intérieur. Le facteur passait toujours très tard.
Il y avait une simple enveloppe avec mon prénom dessus.
Son origine ne faisait aucun doute.
Je me suis glissé à l’intérieur, encore seul avant que mes parents ne rentrent, et j’ai lu la lettre.
Ce qui devait se produire s’est annoncé hier soir. Un ami à nous nous a prévenus que les gendarmes allaient venir nous chercher.
Nous partons.
Je ne sais pas si nous nous reverrons.
Je n’oublierai aucun des moments que nous avons pu passer ensemble.
J’espère que ce sera aussi ton cas.
La tristesse a été ma compagne pendant un certain temps, et puis la vie a repris le dessus. J’ai suivi ma route, poursuivant mes études ailleurs, me partageant entre la capitale régionale et la ville de ma naissance, avant de revenir ici pour ouvrir un magasin de bricolage.
C’est en lisant la presse régionale que j’ai vu qu’à B… un jeune peintre dont on louait le talent exposait…Des peintures faites avec des pochoirs..J’ai souri…Il y avait plusieurs oeuvres photographiées. Il n’avait pas vraiment changé d’inspiration.
J’ai pris ma voiture, un samedi après-midi, et je suis parti pour B…Je ne savais pas trop quel but je recherchais…Si, peut-être retrouver des fragments de ce mois heureux, dix ans plus tôt.
Quand je suis arrivé, la gigantesque salle d’exposition était grande ouverte. Les lieux étaient vastes, une enfilade de pièces. Je suis passé de l’une à l’autre. Sur de grands draps blancs, des pochoirs rappelaient ses débuts. Il y avait aussi ses toiles colorées.
J’allais partir quand on m’a appelé par mon prénom.
Je me suis retourné.
En dix ans, elle n’avait pas changé. Si, en fait. Elle était plus belle encore, avec une maturité qu’elle n’avait évidemment pas avant.
Elle m’a souri.
—J’étais certaine qu’on se reverrait un jour.
J’ai avancé vers elle.
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