PORN STARS (PARTIE 2)
Le samedi matin, comme convenu, nous nous sommes présentés à la villa. Il y avait une grosse fourgonnette blanche garée devant. On a avancé jusqu’à la maison. Celle-ci était déjà devenue un lieu de tournage. On a un peu eu l’impression d’être des chiens dans un jeu de quilles. C’était bien évidemment, j’avais déjà vu des photos de tournages pornos, une équipe réduite. D’ailleurs ironiquement, l’équipe était quasiment totalement féminine. Une grande fille blonde, plutôt maigre, éclairagiste, était occupée à caler les projos. Une autre, une petite brune, préparait la caméra. Dans le coin, une fille mince avec des pommettes hautes et une grande bouche calait ses palettes de maquillage. Une quatrième déployait une grande perche pour le son.
Le seul homme, je l’ai reconnu, encore une fois parce que je l’avais vu sur une photo dans un magazine, c’était Max Longdick.
Anna Helen nous a aperçus. Elle nous a souri. Elle a posé sa main sur le bras de Max qui s’est retourné.
Ils se sont approchés. Anna était déjà prête à tourner. Elle portait ce que j’ai supposé être sa tenue de tournage, un tailleur jupe, les jambes gainées de bas stay-up, avec de hautes bottes de cuir luisant, à talons aiguille. Rien d’extraordinaire, mais on comprenait bien qu’elle était déjà dans la peau du rôle.
— Voilà nos deux acteurs ! Enchanté de faire votre connaissance… Max Longdick… Enfin, mon vrai prénom c’est Gérard.
Un grand type avec une moustache que je connaissais déjà, sans l’avoir jamais rencontré. Il nous a serré la main.
— J’espère que mon scénario vous a convenu. On commence le tournage dans un quart d’heure… On n’a pas trop de temps… On fait des tournages au plus serré.
Il nous a donné des consignes. On a écouté religieusement, puis on a attendu que tout soit calé. Je me suis demandé si les techniciennes étaient aussi des porn stars. Il me semblait reconnaître la maquilleuse et la preneuse de son. J’ai eu envie un instant de leur poser la question, puis j’ai préféré me taire. Elles n’avaient pas forcément envie qu’on aborde cet aspect de leur vie.
On a été se poser dans un coin et la maquilleuse a fait son travail, rapide et souple, en nous parlant d’une voix douce. On s’est retrouvés le visage couvert de fond de teint pour éviter les brillances.
Le tournage a démarré cinq minutes plus tard. Longdick nous avait expliqué que nous tournerions en une seule prise sauf bavure. Bizarrement, je me sentais rempli de confiance. J’ai regardé Henri du coin de l’œil. Difficile de savoir ce qu’il pensait.
J’avais mémorisé les quelques lignes de dialogue, mais Longdick nous avait dit qu’on pouvait improviser. Il suffisait d’être naturel.
On est ressortis et on a avancé vers la maison, encadrés par la preneuse de son et la camerawoman qui travaillait sous l’œil de Max.
— Tu crois que ça va bien se passer ?
On avait appris nos lignes de dialogue, même si Longdick nous avait dit qu’on pouvait improviser. On savait de toute façon l’un comme l’autre qu’on ne devait pas réciter du Shakespeare.
— Si elle nous a invités, à mon avis, c’est pas uniquement pour prendre le thé. Surtout avec ce qui s’est passé hier.
Le fameux hier n’avait pas encore eu lieu. C’était la magie, ou l’absence de magie du cinéma. On allait le tourner le lendemain.
On a sonné. Anna Helen est venue ouvrir.
— Messieurs, rentrez vite.
On est rentrés. S’est mise en place cette routine souvent utilisée dans les pornos qui ne fait, au final, que conduire vers le sexe. Elle a servi le café, on a récité des phrases plates avant qu’elle ne vienne se positionner entre nous, et sorte ma queue et celle d’Henri de nos pantalons. On avait un point commun : On était tous les deux en pleine érection. Le fait de tourner ainsi dans un porno me mettait dans un état qui faisait que, je pouvais déjà en être sûr, je n’aurais aucune panne. Elle nous a caressés doucement avant de poser sa bouche sur ma queue, puis sur celle d’Henri, caressant manuellement celui qui n’avait pas le privilège d’être caressé buccalement. C’était une évidence, elle était habile aussi bien de sa main que de sa bouche. La caméra tournait, Longdick suivait l’action, sans rien dire. Il faisait confiance à Anne, qui savait exactement ce qu’il fallait faire. Elle paraissait expérimentée dans ses films, elle l’était indéniablement.
Très vite, quand elle a retroussé sa robe, sous laquelle elle n’avait pas de culotte, juste des bas stay-up, j’ai basculé dans une autre dimension. A ce moment-là, je n’étais plus l’amateur à qui on donnait une chance de tourner dans un porno, j’étais réellement l’acteur porno qui s’apprêtait à jouer au mieux son rôle, tout en prenant un maximum de plaisir.
Les choses se sont enchaînées d’une manière fluide, à l’image du jeu de caméra de Longdick. Elle nous a entraînés vers le canapé. Elle venait de faire passer sa robe par-dessus ses épaules, dévoilant sa nudité quasi intégrale, sauf pour les bas stay-up. Elle avait sa main gauche sur ma queue, sa main droite sur celle d’Henri, et elle nous a masturbés longuement, pour nous faire bien durs. Puis, elle s’est penchée de telle sorte qu’elle puisse prendre mon sexe dans sa bouche, mais qu’en même temps, elle offre sa vulve à Henri, qui est rentré en elle. Il s’est crée une sorte d’harmonie entre nous. Henri allait et venait dans son vagin, et c’est sur le même rythme qu’elle montait et descendait sur ma queue. Longdick était calé en face, et il filmait. Au bout d’un moment, il a esquissé un signe, dont je n’ai pas compris la signification. Anna, elle l’avait compris, et elle s’est redressée, faisant sortir la queue d’Henri de sa vulve, pour enchaîner une nouvelle position. Elle est venue s’empaler sur moi, me gainant de sa chaleur et de son humidité, pendant qu’Henri, qui avait vu suffisamment de pornos pour être inspiré, se redressait pour approcher sa queue de sa bouche.
Nous adaptant vite, nous avions bien compris, l’un comme l’autre, qu’il fallait tourner régulièrement. Longdick a fait un nouveau signe, et nous avons basculé sur autre chose. Cette fois, elle est venue s’empaler sur la queue d’Henri. Je savais qu’on allait arriver là, bien sûr tôt ou tard. C’était la figure imposée quand trois personnes étaient impliquées, et sans doute l’une de celles, qui, nous les hommes, nous excitait le plus. Je suis venu juste derrière elle. J’ai posé mon gland contre son anus. Je m’attendais à ce qu’il soit assoupli par la pratique, et c’est bien ce qui s’est passé. J’ai glissé en elle avec facilité, serré dans un conduit chaud et étroit. C’était vraiment très bon, quelque chose d’extrêmement excitant. Petit à petit, les sensations m’ont envahi, le plus étonnant, sans doute, étant de sentir, puisque nous étions juste séparés par une `étroite membrane, la queue d’Henri, toute proche de la mienne. Ça n’était pas évident de bouger simultanément, et nous avons vite compris que la meilleure solution, pour nous, serait de nous ajuster de telle sorte que l’un de nous deux reste immobile pendant que l’autre bougeait. Elle nous a soufflé :
— Il faut que vous m’éjaculiez dessus quand vous jouirez.
Notre jouissance, justement, on en était très proches. On s’est arrachés, à regret pour moi, mais sans doute aussi pour Henri, de ses muqueuses, et on a balancé tout notre sperme sur ses chairs. On l’a bien arrosée. Longdick a dit « coupez ». J’ai jeté un coup d’œil machinal à ma montre. On y avait passé une heure et demie.
Il a levé le pouce.
— Vous avez été parfaits.
On a repris nos esprits en buvant un coup. Longdick avait sorti une bouteille de whisky. On s’était rhabillés, elle était encore nue. J’ai pensé un instant qu’ils allaient nous inviter pour manger, mais j’ai bien senti qu’il y avait une limite que nous ne franchirions pas. Nous n’étions que deux amateurs qu’ils utilisaient pour un film. Nous n’appartenions pas au même monde, même si nous avions pu croire un instant que c’était le cas. Pourtant, nous sommes repartis tous les deux, silencieux, avec quelque chose dans le cœur qui ressemblait à de la joie, et de la fierté. L’espace d’un instant, les gens ordinaires que nous étions avaient tutoyé les étoiles. Nous avions participé à un porno, la suite le lendemain, et nous aurions nos quinze minutes de gloire, avec un cachet.
C’est le lendemain que nous avons tourné, dans le magasin, la première partie. Le tournage avait été calé avant l’ouverture du magasin. Mais rien ne s’est passé comme prévu. Même si, au final, le résultat a été bien meilleur.
L’épouse d’Henri n’arrivait généralement que quand le magasin ouvrait, sur le coup de trois heures, alors que lui se calait bien plus tôt, sur le coup de deux heures, pour faire toute la paperasserie, les commandes, la compta. De plus, ce jour-là, elle avait rendez-vous chez la coiffeuse sur le coup de 14 heures 30,et, si nous débordions, il pensait ouvrir le magasin avec un peu de retard ; Il n’ avait généralement personne avant 15 h 15. Pourtant, ça ne s’est pas passé comme ça.
Henri a laissé son épouse sur le coup de 13 heures 30, sous prétexte qu’il était débordé de boulot. Je l’attendais devant le magasin, près du pont. Je les ai vus arriver en même temps, d’un côté Longdick et Anna, de l’autre Henri.
On est passés par la porte sur le côté, et on a commencé à jouer. Henri et moi on discutait, en reprenant finalement la situation qu’on avait réellement vécue.
— Dis donc, cette fille-là, on dirait Anna Helen…Tu crois que c’est elle ?
Jusqu’au moment où elle arrivait à la caisse, et elle nous jetait : C’est bien moi. Vous voulez vérifier ?
Elle remontait son T-shirt, puis sa jupe, et Henri disait :
— Oui, c’est bien elle !
— Vous voulez que je vous prouve mieux que c’est moi ? Tenez…
Et elle entamait une fellation sur nos deux personnes.
Henri avait sous-estimé sa femme, qui avait senti que quelque chose n’allait pas. Assise sur le tabouret sur lequel Henri se positionnait habituellement pour faire payer les clients, ou regarder des revues porno en douce, Anna suçait une queue en en masturbant une autre. Longdick filmait.
— Et moi, je ne suis pas invitée à la fête ! ?
On a relevé la tête, quasiment d’un seul mouvement. L’épouse d’Henri, Marie, se tenait près de l’entrée parallèle, à quelques mètres de nous, et, sans attendre, elle a soulevé sa robe, sous laquelle elle n’avait absolument rien sauf un collant qui laissait voir quasi intégralement sa nudité.
— Je crois que j’ai ce qu’il faut pour participer, non ?
C’était très curieux parce que je n’avais JAMAIS regardé l’épouse d’Henri. Pas seulement d’ailleurs parce que c’était l’épouse d’Henri, mais parce qu’elle ne se mettait pas vraiment en valeur, toujours enveloppée dans une blouse et qu’elle ne se maquillait pas. Je n’avais jamais vraiment pensé qu’elle avait un corps, des seins, une chatte… Elle était grande et fine, mais elle avait tout ce qu’il fallait… Cette constatation a décuplé mon érection.
Elle avait certainement tout entendu, ou du moins une grande partie, et elle s’était bien douté que son mari avait une toute autre raison de partir plus tôt que d’aller faire la compta.
Longdick continuait de tourner. Ça allait même ajouter du piment au film. L’épouse d’Henri s’est approchée, et elle a attrapé ma queue, après s’être posée, elle, sur le tapis roulant immobile. Si j’avais pu imaginer qu’elle me sucerait un jour… En tout cas, elle y a mis tout le cœur à l’ouvrage.
Ça me faisait tout drôle. Je n’aurais pas imaginé que Marie puisse un jour me sucer comme ça. Elle y mettait vraiment tout son cœur. Je me suis demandé si c’était parce qu’elle était devant une caméra ou parce qu’elle en avait envie depuis un moment… Difficile de savoir… Anna elle s’acharnait sur Henri… Je me suis posé une autre question, celle de savoir si Marie ne regardait pas AUSSI du porno… Plus tard, elle m’a révélé qu’elle avait découvert un jour, par hasard, les visionnements de son mari, et qu’après avoir commencé à regarder un film, elle n’avait pas pu s’arrêter, y trouvant un plaisir intense. Elle connaissait donc Anna. Ironiquement, alors qu’on avait supposé que, comme toutes les femmes, elle était hostile au porno, elle éprouvait un plaisir égal, sinon supérieur au nôtre, et ses connaissances étaient aussi développées.
L’une comme l’autre, elles se sont positionnées à l’identique, une sorte d’harmonie s’était créé entre elles. A genoux devant nos deux queues dilatées. Elles nous ont branlés. La seule différence a été qu’Anna a choisi d’ouvrir la bouche pour recueillir les traits de semence en elle, alors que Marie, plus classiquement, a forcé en le masturbant, le jaillissement du sperme qui s’est éparpillé sur son visage et dans ses cheveux.
La suite n’était pas dans le scénario, mais Longdick a paru ravi. Cette improvisation venait parfaitement s’insérer dans le tournage, l’enrichissait même, au contraire. Anna s’est tournée vers Marie, et elle est venue laper les traits de sperme qui couvraient son visage, un par un, avant de l’embrasser à pleine bouche. Nous nous étions reculés, l’une et l’autre, pour laisser la place à Longdick, qui filmait.
La meilleure scène, c’est sans doute celle qui a suivi, Anna a fait se redresser Marie, puis elle l’a basculée sur le dos sur le tapis roulant. C’était sans doute la meilleure scène, parce qu’elle utilisait réellement le décor. Marie a largement ouvert ses cuisses, et elle a laissé Anna la fouiller de sa langue. C’est sans doute à ce moment que son habileté d’actrice porno s’est la mieux exprimée, alors qu’elle alternait entre des caresses rapides et d’autres plus lentes, et surtout qu’elle frappait là où il le fallait. J’ai pensé que Marie n’avait jamais joui aussi fort, ni aussi totalement. Elle a gémi et crié sans fausse honte, sous les caresses buccales d’Anna. Le meilleur témoin de son plaisir, sans doute, c’était de voir comment son sexe coulait. Une réelle inondation. Il y avait du jus partout et, quand elle a joui, une quantité impressionnante de liquide est sorti.
Anna s’est calée tête bêche sur elle, et les deux filles se sont mises à se caresser mutuellement. C’était une scène parfaite pour un porno, mais en même temps, c’était aussi une réalité que nous vivions, Henri et moi, surexcités. D’ailleurs, bien que nous venions de jouir, nos queues étaient de nouveau toutes dures. On les frottait pour se soulager, en les regardant. Elles ont éprouvé du plaisir, et, sans aucun doute, les liquides qui ont trempé le tapis ont été les meilleurs témoins de leur plaisir. Elle qui passait son temps, maniaque, à nettoyer celui-ci, allait sans aucun doute pouvoir y passer un chiffon couvert de produit. A moins qu’elle ne laisse les traces, pour se souvenir. Un client se pencherait et reniflerait le tapis. « Ça sent les sécrétions vaginales ! » « Vous croyez ? » elle répondrait rêveusement.
Elles se sont dégagées de leur enlacement et nous ont repris en main, pour nous branler à nouveau. Le tournage s’est arrêté après nos éjaculations.
La vie a repris son cours. Je me sentais autre et en même temps semblable à celui que j’étais avant. Je ne tirais aucune gloire de ce qui s’était passé, mais j’étais heureux pour une fois, d’être passé de l’autre côté du miroir. Quelque chose dont je pourrais me souvenir, et qui me procurerait une certaine forme de bonheur quand je serais plus vieux.
Leur tournage fini, Longdick et Anna sont venus nous dire au revoir.
Dans le porno, on travaille très vite. Une semaine plus tard seulement, on recevait chacun un petit carton de dix cassettes de Virée en province. Quelques temps plus tard, on a eu un chèque pour notre prestation. La somme n’était pas énorme, 2000 francs, mais c’était quand même bien pour deux scènes tournées.
La photo sur la jaquette illustrait la meilleure scène du film. On voyait les deux filles, tète bêche. J’étais dans le champ, la queue à la main, alors qu’Henri était dans l’ombre, comme il l’avait souhaité.
Ce qui s’est passé, je ne l’aurais pas imaginé, même dans le plus fou de mes rêves. J’ai reçu un coup de fil deux semaines plus tard. C’était une boite de production porno, qui avait vu le film et qui appréciait mes compétences.
— Vous êtes quelqu’un d’ordinaire, et nous c’est ce qu’on cherche. Des gens ordinaires. Mais capables de baiser longtemps. On serait intéressé de vous faire tourner. Ça vous dirait de nous rencontrer ?
J’ai pris le train pour Paris, et je n’en suis quasiment pas redescendu pendant une dizaine d’années, enchaînant les tournages. Je suis devenu une porn star, ce que je n’aurais jamais cru possible, plébiscité par ceux qui se reconnaissaient en moi. J’étais quelconque, moche, mais avec une grosse queue, et un appétit sexuel intense. J’ai bien gagné ma vie, baisé les plus belles filles, jusqu’au jour où je suis revenu, fortune faite. Je pouvais vivre avec l’argent gagné que j’avais placé.
Henri et Marie avaient été mutés deux ans après que je sois parti sur Paris. Au début, je redescendais dès que j’avais un moment, mais à ma première visite, j’ai compris que je n’avais pas intérêt à pénétrer à nouveau dans la supérette. Si Marie me jetait un regard énamouré, qui avait sans doute autant à voir avec la fellation qu’elle avait administrée qu’avec mon nouveau statut, Henri, lui, me regardait haineusement, autant parce qu’il avait compris que sa femme me convoitait que parce que j’étais devenu une porn star et pas lui. Je ne suis plus jamais revenu à la supérette. Pourtant, deux ans plus tard, juste après qu’ils soient partis, j’ai reçu une enveloppe en carton renforcé, assez épaisse. Avec juste une paire de bas sur le dos, Marie s’était photographiée sous tous les angles et dans toutes les positions possibles.
Quand tu n’auras plus de partenaires, tu pourras toujours te branler en pensant à moi.
Les photos je les ai toujours. Je les ai numérisées et fait défiler sur un écran. Je me suis branlé cent fois en les regardant, en songeant à ce qui aurait pu être entre elle et moi et qui n’avait pas été.