Ca s’était produit au printemps. Début Avril , le mardi 3 précisément, pour la première fois. Il y en avait eu plein d’autres depuis, de fois, qui avaient changé radicalement sa vie.
Avant…Avant, elle était celle qu’elle était toujours au final. Secrétaire médicale dans un laboratoire d’analyses. Elle habitait à G…, une ville de taille moyenne depuis sa naissance. Elle était partie pour faire des études, mais elle était revenue s’établir ici. Ce n’était pas vraiment qu’elle tenait à rester dans la ville de son enfance, même si, elle devait bien le reconnaître, elle appréciait sa diversité, mais il s’était trouvé que, quand elle avait cherché un poste, une fois son diplôme obtenu, lui était remonté cet appel d’offres pour le labo. Elle s’était dit que ça lui permettrait de s’occuper de ses parents qui vieillissaient, et elle avait eu une bonne intuition, parce que un an plus tard, son père décédait d’un cancer foudroyant. Elle s’était occupé de sa mère jusqu’à ce qu’elle rentre en EHPAD deux ans plus tôt.
Elle avait tout de suite aimé ce travail. Dans un laboratoire d’analyses, il y a de quoi faire. Ca vibre toute la journée. On n’a pas le temps de penser. Elle s’était bien adaptée, et elle y avait pris ses habitudes. Elle savait qu’on l’appréciait.
A quarante-cinq ans, elle s’interrogeait souvent sur l’image que lui renvoyait son miroir. Celle d’une femme de quarante-cinq ans, brune, dont tout le monde disait qu’elle était ‘belle’. Elle se demandait souvent ce que renfermait ce mot. C’était vrai qu’elle avait un joli visage, bien dessiné, un vrai corps de femme, qu’elle aimait soigner son apparence, qu’elle avait une passion pour les jolis vêtements, elle adorait porter des robes, et elle aimait les tenues vintage, elle faisait les magasins de fripes pour trouver des pièces rares, mais pas forcément très chères. Si on lui disait qu’elle était belle, on lui disait aussi qu’elle était féminine et élégante…
Et pourtant…
Cela faisait combien de temps…Oh bien une quinzaine d’années qu’elle n’avait plus eu de rapport amoureux avec un homme…Trente ans…Ca avait été un chiffre rond, l’âge auquel elle avait eu pour la dernière fois un rapport avec un homme. La fin, et presque un soulagement d’une longue série de relations totalement foirées avec des hommes…
Ca avait duré une bonne dizaine d’années, avec un schéma identique, qui s’était toujours reproduit à l’infini…Une rencontre, un homme qui lui proposait qu’ils se revoient…Une sortie…Des rapports sexuels…Ca durait quelques semaines, avant que, dans le meilleurs des cas, il ne déclare: ‘Je suis désolé, mais ça ne va pas coller entre nous…’ Et il partait.
Elle n’avait jamais trop compris ce qui ne collait pas. En tout cas, elle avait dépassé un stade, au-delà duquel il ne s’était plus rien produit…Elle n’avait plus semblé intéresser d’homme…Et elle n’avait pas non plus trop cherché à s’en approcher.
Les années étaient passées…Son quotidien était devenu grisâtre. Mais on s’habitue au terne. Ce qui avait été amusant, ou pas d’ailleurs, ça avait été cette impression étrange, d’une chute, un peu comme lorsqu’on dévisse d’une falaise, on tombe, et on se dit qu’on va toucher rapidement le sol, mais au lieu de cela, on continue de tomber, et c’est sans fin.
Elle avait au moins la satisfaction de voir se dessiner devant elle les années à venir. De savoir vraiment à quoi s’attendre. Une vie calme, posée, sans tourments, sans crises. Son travail qu’elle adorait jusqu’à la retraite. Une maison dont elle s’occupait, et qu’elle aimait. Elle s’investissait dans plusieurs associations. Il y avait des personnes qui étaient faites pour sortir du lot commun…Ce n’était pas forcément plus mal…
Et puis elle avait plusieurs passions. Elle adorait lire.
Elle achetait énormément de livres en solde, ou d’occasion, et peu de livres neufs, sauf des poches, car elle n’avait pas de gros salaire.
Depuis peu, elle s’arrêtait dans les cabanes, les boites à livres…On y trouvait toujours des bouquins intéressants, romans ou documents, anciens ou plus récents…
Ici, dans la ville, il y avait plusieurs parcs. Le plus grand d’entre eux était pas loin de chez elle, il était riche d’arbres immenses, épais, d’une végétation fournie. Il y avait de multiples zones, différentes par leur aspect, leur plantation, auxquelles on accédait en suivant des chemins volontairement tortueux. Elle aimait ce côté alambiqué.
Cela faisait cinq ans qu’elle avait adopté un Dalmatien, et elle allait le balader tous les matins et tous les soirs. Le pauvre avait été abandonné dans le quartier, elle l’avait fait rentrer. Personne n’était jamais venu le récupérer. C’était un bon compagnon contre sa solitude.
Elle décida de passer par le parc…Elle avait une motivation particulière pour choisir ce parc. En effet, il y avait eu un article sur le journal, la mairie y avait inauguré une cabane à livres…Elle avait été fabriquée par une classe de CAP menuiserie avec du bois recyclé, murs, étagères, et garnie avec des dons…Une magnifique cabane, d’après la photo…
Elle aimait venir ici, le parc coupait totalement de la ville, c’était un autre monde. Elle aimait ces arbres puissants, qui l’apaisaient. Elle trainait souvent longtemps ici avant de rentrer. C’ était peut-être le seul endroit où elle échappait à ses obsessions, ses angoisses…
Elle trouva enfin la cabane, bien nichée dans une vaste clairière. On pouvait y accéder par deux sentiers qui descendaient d’un étage supérieur. Des chênes hauts, des fusains, et des parterres de roses ornaient les lieux.
Elle se glissa dans la cabane. Sur les étagères, il y avait pléthore de livres. Elle laissa son regard glisser sur les tranches…Elle était tentée par mal de titres…
A ses pieds, sage comme une image, Nonoss, un nom qu’elle avait trouvé car elle l’avait récupéré l’année en N…s’était assis et attendait patiemment.
Elle glissait les trois romans qu’elle avait choisi dans son sac lorsqu’elle les aperçut. Du coin de l’oeil.
Trois bancs en fer avaient été installés, en décalé, là ou les deux sentiers se rejoignaient pour former un espace de terre recouverte de graviers. Ils occupaient celui qui lui faisait face. Un homme et une femme. Et ils ne jouaient pas aux cartes.
Elle se figea, surprise. Elle ne s’attendait pas à ça…Immédiatement, elle eut très chaud et se mit à transpirer…C’était…Obscène et excitant à la fois. Elle eut envie de leur crier ‘Ce n’est pas l’endroit pour faire ça.’ Se rendant compte immédiatement du ridicule de sa phrase…Oui, qu’elle puisse penser dire ça était plus que significatif. Elle était devenue ce qu’elle avait jamais voulu être. Une vieille fille.
Elle regarda, attentivement, et la chaleur d’indignation qui avait rempli l’ensemble de son corps fut remplacée par une autre, centrée dans son ventre, qui avait une autre épaisseur, et une autre texture, quelque chose de plus profond, de plus intense, et de plus délicieux, à l’image du spectacle qu’elle avait sous les yeux.
C’était un couple curieux d’ailleurs. Absolument pas assorti, et ça rendait les choses encore plus excitantes.
L’homme devait avoir une bonne cinquantaine d’années. La fille a peine vingt. Pourtant on sentait entre eux quelque chose de très fort, une tension sexuelle comme elle avait rêvé d’en connaître toute sa vie. Ils prenaient infiniment de plaisir à être ensemble, et à faire l’amour.
L’homme, elle le voyait, parce qu’il était en biais, avait un visage séduisant, avec des cheveux coupés très courts, une barbe elle aussi coupée courte. Il portait un pantalon gris dont il avait légèrement baissé le pantalon, tiré son caleçon vers le bas, pour mettre sa queue à nu.
Au-dessus de lui, en équilibre, il la tenait par les hanches, se trouvait une jeune femme troublante. Elle était vraiment magnifique, dans tout l’éclat de sa jeunesse, une grande blonde, chevelure épaisse, grande et charnue…Elle portait, comme Sophie, une jolie robe, mais celle-ci avait cessé pour le moment de couvrir sa chair. Elle l’avait descendue, dévoilant une poitrine aux seins ronds et fermes, avec une tache rose sur sa chair blanche, celle d’aréoles roses larges, marquées en leur centre par des tétons qui pointaient. Descendue, mais aussi roulée autour de sa taille, dévoilant son sexe, agrémenté d’une toison blonde qui disait clairement qu’elle ne se teignait pas les cheveux, toison dont l’existence même dénotait d’avec les habitudes des jeunes femmes, pour autant que Sophie en savait. Elle, elle avait toujours gardé sa chatte entière, même si elle n’intéressait plus grand monde.
Dans son sexe, il y avait un membre viril encapoté qui était fiché. Un sexe bien raide dont l’intégralité réapparaissait selon les coups de reins de l’homme qui allait et venait en elle. Elle avait des lèvres gonflées de désir, et même d’ici, on voyait qu’elle ruisselait, trempant à la fois ses chairs intimes et le membre viril dilaté.
Tout s’était passé très vite. Elle avait fourré le dernier livre dans sa besace, et était partie en direction du couple d’un pas rapide. L’homme et la jeune femme, absorbés par la montée de leur plaisir, ne l’avaient même pas vue arriver. Ils s’étaient figés, enfin conscients de sa présence, au moment où elle s’était accroupie devant eux en disant:
—J’ai envie de participer, j’espère que ça ne vous dérange pas…
Mais elle ne s’était pas vraiment souciée d’une quelconque réponse. Prenant les choses en main, c’était le cas de le dire, elle avait été récupérer la queue enveloppée de latex dans le ventre de la jeune femme, la sortant ruisselante. Les jus intimes avaient trempé sa main, alors qu’elle encerclait le membre gorgé de sang et qu’elle penchait sa bouche dessus. Cela faisait combien de temps qu’elle n’avait pas fait une fellation à un homme? Au-delà des quinze ans en tout cas…Elle posa sa bouche sur le membre, et le fit rentrer dans sa bouche aussi loin qu’elle le pouvait, Retrouver une queue, retrouver le sexe, c’était se sentir régénérée, comme si elle avait été lavée par une vague qui se serait déversée sur elle, et l’aurait faite revivre. Comment pouvait-on vivre sans sexe?
Avec une audace dont elle fut elle-même surprise, mais qu’elle comprit comme une revanche après tant de frustration, elle fit aller et venir sa bouche sur la queue, arrivant à l’avaler quasi totalement, les joues distendues, en même temps que sa main gauche venait caresser les couilles gonflées, tandis que sa main droite, elle venait se glisser sur les lèvres ouvertes sur un intérieur qui se laissait voir de dilatation, des chairs roses…Elle y glissa, un doigt, puis encore un autre, et enfin un troisième, ses doigts réunis pour aller et venir dans le sexe féminin, sentant autour d’elle autant la délicatesse de la muqueuse vaginale, comme les pétales d’une fleur que le liquide qui sourdait de la fille, huileux, et qui trempait sa main, dégoulinant au-delà le long de son poignet et de son avant-bras,
Elle suça la queue un moment, en même temps qu’elle pistonnait la fille, avant de la ramener à l’intérieur et de la fourrer dans la vulve…
Elle la regarda aller et venir entre les lèvres…En même temps, elle vint frôler doucement les couilles de l’homme.
Mais quel pulsion la prenait? Elle n’avait jamais été comme cela autrefois…Oui, mais quinze ans de frustration, ça fait des dégâts…
Elle avait été ange, elle se réveillait démon.
Elle refit sortir la queue plusieurs fois, la sucent avidement, sa bouche se remplissant des jus amers qui s’étaient déposés sur le latex, avant de la refourrer dedans. Dans un même temps, elle vient glisser sa main sous sa robe, aujourd’hui elle avait une très belle robe, longue, blanche et bleue, et elle vient poser ses doigts contre son slip, son ventre accessible facilement dans cette proposition, car elle était accroupie, jambes ouvertes. Le slip s’était humidifié en quelques minutes, une large tâche mouillée à travers laquelle elle sentait que son sexe s’était largement ouvert. Cela faisait très longtemps qu’elle avait cessé de se caresser. Elle avait pourtant toujours aimé cela, mais il était arrivé un moment où elle s’était auto-convaincue que, si elle devait laisser derrière elle toute relation avec un homme, ce serait bien de renoncer aussi aux plaisirs solitaires, pour ne pas avoir de regrets. Mettre définitivement loin d’elle tout ce qui avait trait à la sexualité. Il y avait bien mieux à faire.
Quelle idiote elle avait pu être…Non le sexe c’était bon, et même si elle s’était donnée du plaisir seule, elle aurait du continuer.
Elle écarta son slip, et plongea deux doigts en elle, pour se pistonner.
Acquérant la certitude, au bout de quelques minutes, qu’il lui fallait plus, que deux doigts ne lui suffiraient pas.
Elle se redressa et souffla à la jeune femme, avec un aplomb et une assurance qu’elle n’aurait pas cru avoir:
—Laisse-moi la place, moi aussi j’ai envie de profiter de cette queue.
La jeune femme fut suffisamment désarçonnée pour arracher la queue de son vagin, se redresser, et se mettre de côté, pendant que Sophie prenait sa place. Elle se dit que c’était un rêve, qu’elle ne pouvait pas vivre ça, profiter de nouveau d’une queue, même si ça n’était qu’une seule fois, non. Et pourtant, elle attrapa le membre, le posa contre ses lèvres, et se laissa glisser dessus. Elle avait envie de pleurer et de rire à la fois. Elle sentit le membre rentrer en elle, la remplir, jusqu’à ce que la tête du sexe vienne taper contre son utérus.
Elle se mit à bouger sur le sexe, à grands coups de hanches, se faisant monter et descendre sur la verge qui la caressait à l’intérieur. La jeune blonde, au lieu de lui en vouloir, venait participer à son plaisir, se caressant d’une main tout en utilisant l’autre pour frotter son clitoris. Elle sentit un orgasme monter en elle, surprise qu’il soit là aussi vite, surprise aussi qu’il soit aussi fort. La machine était de nouveau amorcée. Elle fut décontenancée qu’à cet orgasme en succèdent d’autres, qui la traversèrent et la désarçonnèrent, lui faisant perdre ce contrôle auquel elle était tellement attachée. Le dernier elle l’eut quand le sperme jaillit dans le préservatif. Ce qui la surprit réellement, ce fut que pour la première fois de son existence, et d’une manière bizarre, elle éjacula, crachant de grands traits crémeux.
Ce fut après qu’ils se soient rajustés que l’homme lui dit:
—Ma maitresse et moi on vient ici tous les soirs faire l’amour. On aime que ça se passe à l’extérieur. Si ça te dit de te joindre à nous demain soir… Je crois que tu es en harmonie avec nous, et on a plein de possibilités à explorer.
ils disparurent sur la droite.
Elle s’inquiéta un instant pour Nonoss, mais elle l’aperçut, sagement assis devant la cabane à livres.
—Alors ça t’a plu de voir ta maitresse se faire baiser?
Devait-elle interpréter le frétillement de sa queue comme un oui?
Pour la première fois depuis des années, elle se sentait vivante.
Et pleine d’espoir.
Elle savait qu’elle reviendrait le lendemain.
Elle décida de faire le tour du parc avant de rentrer chez elle.
Belle écriture, détails précis et haletants. Merci