Elle sentait bien depuis plusieurs semaines que ça n’allait plus. L’intuition. Féminine ? Pas forcément. Il y a des signes qui ne trompent pas. Plus aucune manifestation d’affection, alors qu’il y en avait profusion autrefois. Le soir dans le lit il ne s’endormait plus contre elle. Quant au sexe… Lui qui avant demandait deux voire trois rapports par jour n’avait pas esquissé la moindre tentative de rapprochement depuis plus d’un mois.
Aussi ne fut-elle pas surprise quand, ce soir-là, au dîner, rompant le silence glacial qui régnait entre eux, il lui dit :
— Je vais te quitter. J’aime une autre femme.
Elle fut très surprise de prendre la chose aussi bien. Était-ce parce qu’elle sentait depuis longtemps qu’il ne l’aimait plus, mais aussi qu’elle ne ressentait plus grand-chose non plus ?
— Je peux savoir qui ?
— La pharmacienne, Josy. On se connaît depuis l’enfance, mais il s’est passé quelque chose entre nous et…
— Tu n’aurais pas pu te décider plus tôt ? Avec tout ce que j’ai du faire…
Cela faisait cinq ans qu’ils se connaissaient, et ils ne s’étaient pas rencontrés ici dans le Sud. Ça avait été l’une de ces rencontres qui tiennent en partie au Destin, et elle avait eu tort, elle s’en rendait compte maintenant, de préjuger que, parce que celui-ci avait joué un grand rôle, cela impliquait qu’ils soient éternellement ensemble. Il était monté à Nancy pour un congrès de pharmaciens organisé par une grande firme. La salle où avait lieu la réunion était proche d’un établissement scolaire et d’un centre commercial. Il se trouvait qu’entre midi et deux, elle s’échappait du lycée pour venir manger à la cafétéria. Elle s’était assise face à lui, et, un peu comme dans les contes de fées, ils étaient tombés sous le charme l’un de l’autre. Il était bel homme, avec beaucoup de charisme, de l’allure, le sens de l’humour et c’était quelqu’un de brillant. Elle avait été subjuguée. Ils s’étaient revus le soir, le lendemain midi, le soir suivant, avant qu’il ne parte. Ensuite, ils avaient correspondu en utilisant tous les moyens de communication moderne. Quand elle avait jugé que leur relation était solide, elle avait demandé une mutation qu’elle n’avait pas eue. Pendant un an, ils s’étaient arrangés à coup de train et d’avion, jusqu’à ce qu’enfin elle descende.
— Je crois que malheureusement je me lasse très vite. Mais ce n’est pas contre toi. Écoute, je te laisse la maison. Je pense que tu te plais ici. Je vais m’installer en ville avec elle.
— Tu es déjà installé, pas vrai, avait-elle jeté.
— Oui, avait-il admis.
Il avait fait construire, un an avant qu’ils ne se rencontrent, cette demeure qu’elle adorait, installée pas loin d’une forêt, grand bloc de couleurs ocres déstructuré avec plusieurs prolongements. Elle était malgré tout heureuse de pouvoir la conserver.
Depuis plusieurs jours, justement, des ouvriers refaisaient le crépi, qui avait pâli ,et qu’il avait tenu à faire refaire.
Elle se leva. La porte métallique du réfrigérateur lui renvoya l’image de sa silhouette. Elle avait 36 ans, et elle le savait sans fausse modestie, elle était une belle femme, et ce d’autant plus qu’elle savait se mettre en valeur. Grande, blonde, avec un visage aux traits réguliers, elle se soignait. Aujourd’hui dans une robe simple mais ajustée, qui soulignait ses courbes, elle était plutôt séduisante.
Son opinion, c’était une chose, mais elle avait quelques repères qui lui faisaient dire que c’était effectivement le cas. On la draguait très souvent. Un de ses collègues lui faisait du plat depuis quelques temps, avec insistance. Une de ses collègues aussi. Le matin même, dans la rue, elle s’était faite aborder.
Elle fut soudain submergée par un désir de vengeance. Elle allait lui prouver que, si lui ne voulait plus d’elle, c’était par contre le cas d’autres !
Son regard glissa vers la fenêtre, et elle aperçut les trois hommes. Elle n’aurait pas besoin d’aller chercher très loin.
— Je pense que je ne rentrerai pas ce soir.
Elle se retourna vers son mari.
— Ni demain soir, j’imagine.
— C’est mieux comme cela. On va engager la procédure du divorce, si tu es d’accord.
— Ai-je le choix ?
Il partit. Elle lui tournait le dos, fixant les trois hommes qui discutaient en finissant leur repas. Tous les trois dans un bleu de travail, bruns, grands et plutôt épais. Quand elle les avait croisés, elle avait compris qu’ils faisaient partie de cette main d’œuvre à bon marché qui venait en France, se faisait exploiter, mais repartait chez elle avec plus d’argent qu’elle n’en aurait gagné dans son pays. Surtout, elle avait senti leurs regards sur ses seins, ses fesses, son corps. Il y avait quelque chose en eux d’animal, de rugueux qui l’attirait. Ça n’aurait autrefois duré qu’un quart de seconde avant qu’elle ne passe à autre chose. Maintenant… Elle tenait sa revanche.
Elle avait l’après-midi libre, autant en profiter.
Elle savait qu’une bonne prédation ne s’envisageait qu’en séparant le troupeau. Elle attendit donc qu’ils se soient séparés après leur pause repas pour interpeller celui qui était resté là et qui s’apprêtait à préparer le crépi de l’une des parties de la maison. Elle ouvrit la porte et l’interpella. Le Destin l’aida sans doute car un souffle de vent fit se relever sa robe, dévoilant ses longues jambes gainées du nylon d’un collant. Elle la rabattit dans un geste que n’aurait pas renié Marilyn Monroe, mais l’homme avait eu le temps d’apercevoir ses charmes, son visage le disait clairement.
— Vous pouvez venir un instant ?
Elle avait déjà remarqué qu’ils parlaient tous Portugais, mais ils arrivaient à comprendre le Français, ça n’était certainement pas leur premier chantier, et ils arrivaient aussi à répondre, ils avaient parlé plusieurs fois à son mari, dans un Français grossier, et à vrai dire pas vraiment compréhensible. Mais elle s’en fichait bien, ça n’était qu’un prétexte, ses intentions étaient ailleurs. Des images crues se dessinaient dans sa tête, s’effaçaient puis se recomposaient dans un autre tableau. Elle sentait son ventre chauffer, son sexe s’entrouvrir, couler, et mouiller le tissu de sa culotte.
Elle le fit rentrer et referma la porte derrière lui. Il allait servir d’appât.
— J’ai vu que vous veniez de finir votre repas, je sais que vous faites un métier difficile. Ça vous dirait un petit café ?
Il n’avait pas dû comprendre grand-chose, mais le mot café éveilla quelque chose en lui. Il n’y avait d’ailleurs pas que cela qui éveillait quelque chose en lui. Il avait vraiment beaucoup de mal à détacher les yeux d’elle, regard gluant. Mais ce qui lui aurait déplu la veille lui plaisait à présent énormément. Aujourd’hui, elle était, outre son désir de vengeance, attirée par l’inverse de ce qui l’avait captivée cinq ans durant. Elle voulait s’encanailler.
— Oui, café, merci, répondit l’homme.
— Tenez, asseyez-vous là, dit-elle en tirant une chaise de sous la table ovale qui constituait le centre de la pièce.
Le pantalon de son bleu de travail était suffisamment collant pour qu’on voie son érection. Quand elle lui amena le café, comme un geste accidentel, elle le frôla. Ce fut bref, mais suffisant pour qu’elle sente une queue à moitié raide.
Elle alla lui chercher une boîte de madeleines qu’elle avait faites la veille, la lui collant sous le nez. Ils se sourirent. Il devait approcher de la quarantaine, et même s’il puait la sueur et les produits qu’ils utilisaient, il était plutôt séduisant. Il plongea la main dans la boîte, et en ramena plusieurs madeleines. Il en croqua la moitié d’une. Ça sembla lui plaire. Il dit :
— Très bonnes !
— Tu peux avoir plus que des madeleines et du café, si tu veux, lui suggéra-t-elle.
Elle se demanda s’il comprenait, sans doute que non. Elle se dit qu’il fallait lui faire comprendre autrement. Elle se leva et vint se camper devant lui. Elle releva sa robe jusqu’à sa taille, bloquant le tissu dans l’épaisse ceinture qui ceignait ses hanches. Elle descendit son collant, attrapant d’un même geste la culotte de dentelle noire, lui laissant d’abord voir son ventre imberbe, marqué au milieu d’une fente qui se dilatait et s’ouvrait, dans laquelle elle enfonça deux doigts pour lui présenter une partie de son intérieur. Elle se tourna, lui présenta sa croupe, qu’elle ouvrit, laissant voir son anus et son sexe sous une autre perspective. Le regard de l’homme disait son étonnement, mais aussi une certaine forme de folie. Elle remonta sa culotte, puis le collant, et fit retomber la robe. Quand ce fut fait, elle s’agenouilla devant lui, et tira sur la fermeture éclair de son pantalon, avant d’aller chercher dans son sous-vêtement sa queue, qu’elle sentit chaude et dure. Pendant cinq ans, elle n’avait eu qu’une seule queue à portée de main. Les choses changeaient.
Elle dégagea le membre à l’air libre, et se mit à le masturber, le faisant s’épaissir et se rigidifier. Sa queue était épaisse et noueuse. Il la regardait faire avec un sourire de ravissement.
— Je vais te sucer, lui annonça-t-elle.
Il ne comprenait sans doute pas ce qu’elle disait, mais elle explicita en approchant sa bouche du membre et en promenant sa langue dessus. Elle devait être efficace, ou alors le type en manque, car il se mit à gémir. Elle tourna sur lui en le frôlant de la langue, allant le long de la hampe, descendant jusqu’aux couilles, puis remontant jusqu’au gland. Du gland se mit à couler une pré-semence transparente, dans un long filet qui dégoulina le long de sa chair, au goût amer. Elle le gaina de sa bouche. C’était bon d’avoir cette présence entre ses joues. Elle se rendait compte que cela faisait très longtemps qu’elle n’avait plus eu de vrai rapport avec celui qui serait bientôt son ex-mari. Même quand ils faisaient encore l’amour, il était ailleurs.
Elle vint agacer le méat de la pointe de sa langue. Elle sentit le corps de l’homme se tendre, et un premier jet d’un sperme sucré partit dans son gosier, suivi d’autres. Le type était agité de spasmes comme s’il s’était électrocuté, et il gémissait, lâchant ce qu’elle supposait être des jurons en Portugais.
Elle rentra sa queue mollissante dans son pantalon et se réinstalla à la table comme si rien ne s’était passé. Semblant plus apaisé, il but son café et s’éclipsa.
Elle se leva et s’approcha de la fenêtre. Comme elle l’avait imaginé, il était en grande discussion avec les deux hommes, sa surexcitation se communiquant à eux. Pas besoin d’être grand clerc pour comprendre de quoi ils parlaient. D’autant que leurs regards étaient tournés vers la maison.
Elle n’avait plus qu’à attendre.
Elle monta dans la chambre qui avait été celle de leur bonheur cinq ans durant. Curieusement, elle avait déjà tiré un trait, et n’éprouvait guère d’amertume ni de nostalgie. Se poser ainsi lui permit de se rendre compte des sensations qui avaient envahi son corps, le peu de temps où elle avait joué avec la queue du type. Elle devait être sacrément en manque pour se mettre dans un état pareil. C’était une sorte de coup de fouet en retour.
Elle fit glisser le haut de son chemisier et ôta son soutien-gorge. Les pointes de ses seins étaient dures et tendues comme elles l’avaient rarement été. Elle les frôla et cela acheva d’embraser son ventre. Elle avait toujours été très sensible de ce côté-là. Souvent, quand elle était excitée et qu’elle voulait se faire jouir dans la discrétion, alors qu’elle n’était pas totalement isolée, il lui suffisait de jouer avec les pointes de ses seins, et les orgasmes s’enchaînaient.
Elle resta la taille nue un instant, avant de se décider à tirer la robe à ses chevilles, puis l’envoyer balader d’un coup de pied. Elle posa une main sur son ventre, qu’elle sentait brûlant, et fit tourner sa main dessus. Elle fut la première surprise de sentir un orgasme monter, qui éclata en quelques secondes, la déchirant en deux avec une violence inaccoutumée. Son corps s’était endormi ces derniers mois, d’autant qu’elle se refusait à se laisser aller à des plaisirs solitaires pour compenser ce que son mari ne lui donnait plus, une sorte de code de l’honneur absurde.
Elle descendit le collant, encore sec, puis sa culotte dans laquelle s’étaient accumulés les jus de ses premières sécrétions, puis ceux plus épais issus de l’orgasme qu’elle venait d’avoir, qui s’étiraient entre le tissu et son sexe en de longs filaments blancs et gras.
En haut de ses lèvres, elle apercevait sorti de sa gaine, son clitoris, érigé à l’extrême, signe ultime de son excitation, mais qui ces derniers temps était resté encapuchonné. Son corps revivait. Elle revenait en arrière, des années plus tôt, quand elle avait découvert qu’elle avait un clitoris, adolescente, qu’il était long et charnu et qu’elle passait ses soirées à le frotter, se faisant jouir jusqu’à l’épuisement. Les choses avaient changé quand un soir, elle avait invité sa meilleure amie à la maison, avec qui ses relations basculaient, elle le sentait, vers autre chose ces derniers temps, et que baissant son jean puis sa culotte devant elle, elle lui avait montré son clitoris dardé, lui disant :
— Je voudrais que tu le caresses et que tu le suces aussi.
C’était un pari, mais elle l’avait gagné parce que deux secondes plus tard, la bouche de Noémie encerclait sa chair et tirait dessus comme si ç’avait été la chose la plus importante au monde. Et ça l’était.
Elle posa la pulpe de son doigt dessus et appuya légèrement. Un flux d’électricité remonta du clitoris, lui procurant un orgasme qui la secoua plus encore que le précédent, mais moins que le suivant, lequel fut lui aussi moins fort que ceux qui se succédèrent alors qu’elle continuait d’appuyer sur son clitoris. Elle ne le relâcha que quand son corps, épuisé, cria, stop, ses aines et ses cuisses souillées d’éjaculations blanchâtres.
Elle avança jusqu’à la salle de bains, momentanément épuisée mais heureuse d’avoir joui avec autant d’intensité. Elle se glissa sous la douche, se savonna, effaçant les traces de son plaisir. Elle sentait bien que ce feu qui brûlait dans son ventre n’était qu’assoupi, un feu prêt à démarrer à nouveau, et qu’il lui fallait beaucoup plus que simplement faire une fellation à un homme et se caresser après.
Elle se sécha. La caresse du tissu éponge, douce sur sa peau, en évoquait une autre, celle qu’elle souhaitait, à l’opposé celles de mains rendues rugueuses par le travail manuel, qui n’auraient eu aucun égard pour la délicatesse de sa peau, qui l’auraient maltraitée.
Une fois sèche, elle s’enveloppa dans un peignoir léger. Bien que noué à la taille, il s’ouvrait en de grands pans qui laissaient voir son torse, les trois quarts de la poitrine, le dernier quart, masqué, tendant le tissu, ses jambes fines et bien dessinées. Elle se regarda dans la glace, se trouvant désirable. Il n’y aurait qu’à défaire la ceinture qui tenait le peignoir à moitié serré à sa taille pour offrir son corps aux hommes.
Elle redescendit. La trentaine de marches fut suffisante pour faire renaître le feu dans son ventre, tendre les pointes des ses seins, pointer son clitoris, et se remplir de liquide son vagin.
Parfois, les choses vont très lentement, parfois au contraire, elles s’enchaînent très vite. Ce fut ce qui se passa cet après-midi là. Elle était à peine redescendue qu’on frappa à la porte. Elle alla ouvrir. Les trois hommes se tenaient devant elle, du plus jeune au plus vieux, avec pour point commun d’éprouver du désir pour elle, désir qui se lisait dans leur regard, leur attitude, mais aussi au fait que leur queue déformait leur pantalon.
Elle recula et les laissa rentrer. Il y avait de l’électricité dans l’air, mais aussi la certitude que les choses arriveraient à leur terme quoi qu’il se passe à présent.
Ce fut comme un ballet et ils se positionnèrent. Elle se recula et se posa en plein milieu de la pièce. Ils vinrent l’entourer. Il restait encore une distance entre eux, distance minime. Si elle ne l’avait pas franchie, rien ne se serait passé. Mais elle s’avança de quelques millimètres et tout commença, quand elle tendit la main vers leurs queues roides de désir, dézippant leurs pantalons et mettant à nu les morceaux de chair brûlante, dont la chaleur remonta le long de ses bras, jusqu’à envahir son corps tout entier. Elle avait l’impression de revivre après une longue hibernation. Elle pensa que plus jamais, elle ne renoncerait au sexe, par amour aveugle pour un homme qui ne la regardait même plus. Elle prendrait tout ce qu’elle pourrait. C’était une renaissance, mais il n’y aurait pas de deuxième mort.
Elle commença par les masturber en faisant un mouvement glissant. Tous les hommes, elle le savait, aimaient qu’on les masturbe. Ils furent à la merci de sa main, qui se faisait lente ou plus rapide, faisant monter le sang dans leur corps caverneux, se durcir et s’épaissir leurs sexes. Chacun d’entre eux avait une configuration différente, longue ou plus courte, épaisse ou plus étroite, droite ou courbée. Elle sourit en pensant qu’ils étaient venus sur ce chantier comme sur un autre chantier, n’en attendant qu’un travail harassant et une maigre paye, car s’ils étaient payés mieux que chez eux, ils étaient tout autant exploités – mais sans doute pas qu’une femme s’offre à eux. Leur routine, c’étaient les putains qu’on ramasse au bout d’une rue, pour une pipe rapide ou une passe dans une voiture.
Il y eut un tournant, ce fut quand l’un d’entre eux osa poser sa main rugueuse sur ce qui était offert de sa poitrine par le peignoir entrebâillé. C’était exactement ce qu’elle attendait. Ce fut un autre qui tira d’un coup sec sur la ceinture, mal attachée, du peignoir, la faisant tomber au sol. Le peignoir s’entrouvrit, révélant sa nudité, dont ils s’emparèrent, promenant avec un mélange curieux de douceur, de rudesse et de maladresse leurs mains sur ses chairs, la parcourant avec un mélange de curiosité et de pudeur. Leurs mains étaient sèches et rugueuses, et pourtant étrangement douces. Elle se laissa aller, se pâmant, à leur merci.
Cela durant un moment ainsi avant qu’elle ne se dégage et n’aille jusqu’à un guéridon. Elle sentit sur elle leurs regards brûlants, et cela la troubla et l’excita. C’était bon de se sentir désirée. Elle ouvrit un tiroir et en sortit une boite de préservatifs. Elle l’avait faite tomber dans son chariot la semaine précédente, au rayon hygiène du supermarché. C’était le genre d’accessoire qu’elle utilisait au début de sa relation, mais qu’ils avaient laissé tomber après un test. Sur le moment, elle l’avait fait d’un geste instinctif, sans réfléchir. C’était après, en rangeant ses affaires dans la voiture, qu’elle s’était dit qu’il y avait derrière son geste le désir, que son inconscient venait de mettre à nu, de quelque chose de nouveau.
Elle attrapa trois emballages d’aluminium, et revint vers les hommes et leurs queues bandées. Elle défit rapidement les emballages, révélant les rondelles de plastique luisantes de lubrifiant. L’une des queues était agitée par de petits spasmes d’impatience. Elle aussi était impatiente. Elle sentait son vagin se contracter.
Elle enveloppa soigneusement les trois queues, descendant le plastique jusqu’à la base, tout en laissa le sommet dégagé pour que la semence sorte.
Le canapé n’était qu’à quelques pas et elle se laissa tomber dessus, sur le dos, jambes élevées, leur offrit son ventre. Les hommes avaient un regard fou. À cet instant, tout comme elles, ils ne pensaient plus qu’à une chose : à assouvir leur désir.
Était-ce un respect du droit d’aînesse ? Ce fut le plus âgé qui vint se positionner entre ses jambes ouvertes. Elle se redressa, se tendit vers l’avant, attrapant sa queue et venant la placer contre ses lèvres. Le simple fait de mettre leurs chairs en contact envoya de l’électricité dans son corps. Le type entra doucement, avec une délicatesse qu’elle n’aurait pas imaginé.
Elle se mit à gémir. La sensation de se sentir lentement remplie, le frottement de la chair, même encapotée contre ses muqueuses… Comment avait-elle pu vivre sans ça… Elle se rendait compte à présent à quel point ça lui avait manqué, beaucoup plus qu’elle n’aurait pu l’imaginer… Il rentra en elle jusqu’à ce que le base de son sexe vienne taper contre ses lèvres. L’un comme l’autre, ils s’enivrèrent, lui de la sensation d’être entouré de sa chair, elle se le sentir en lui.
Les deux autres se masturbaient en regardant. Elle tendit les bras, un message qu’ils comprirent, et vinrent se placer autour d’elle. Elle attrapa leurs queues, et se mit à les masturber.
Il se mit à bouger en elle, d’abord lentement, puis un peu plus vite, puis à nouveau lentement. Elle sentait son sexe couler. Un point de fusion s’alluma dans son ventre, à partir duquel une excitation qui tordit ses chairs s’étendit lentement dans son corps…
Il finit par sortir d’elle, pour laisser la place aux deux autres. Elle remarqua que le séjour dans son ventre l’avait encore plus fait grossir, et que le plastique était maculé de ses sécrétions, filets baveux qui pendaient autour.
Le deuxième vint en elle, pendant que le premier s’approchait d’elle. Elle se dit qu’il voulait lui aussi être masturbé, avant de comprendre qu’il portait sa queue près de sa bouche. Elle se tendit pour poser sa langue dessus, le goût du latex et de ses propres sécrétions se mêlant.
Ils vinrent tous les trois en elle, l’un après l’autre, la fouillant. Elle finit par les écarter et se plaça à quatre pattes. On disait souvent que c’était la position, la seule dont tous les hommes rêvaient vraiment. À voir leur expression c’était vrai…Ils tournèrent à nouveau en elle, la fouillant cette fois avec plus de vigueur que précédemment, et se succédant à une cadence plus rapide. Leurs queues la fouillaient comme s’ils voulaient la déchirer et pénétrer plus profond dans ses chairs, et c’était exactement ce dont elle avait envie.
Elle fit glisser sa main le long de son ventre, jusqu’à avoir au bout de ses doigts son clitoris qu’elle trouva long et épais, et qu’elle se mit à masturber doucement comme deux minutes plus tôt elle avait masturbé leurs queues. Elle explosa immédiatement dans un long orgasme qui la fit frissonner de la tête aux pieds suivi d’un deuxième, d’une texture différente, quand l’homme qui la fouillait jouit, et qu’elle sentit la semence remplir, par saccades, le préservatif. Elle aurait aimé avoir la véritable sensation du sperme tapant contre ses parois internes, mais c’était trop risqué. Un autre se succéda, qui ne tarda pas à jouir non plus, tandis que le troisième choisit d’arracher sa capote, et de balancer ses traits de semence brûlants sur son dos, ce qui lui amena un troisième orgasme.
Elle s’écroula sur le canapé, à bout de forces, délivrée de toutes ses tensions. Elle les vit s’éloigner et ressortir.
Elle s’endormit. Quand elle reprit ses esprits, une demi-heure avait passé. Elle se sentait extraordinairement bien. Ils étaient là pour quelques jours encore, ils reviendraient. Elle n’avait pas voulu leur faire peur, les apprivoiser, mais elle imaginait une myriade d’autres schémas. Elle regrettait en particulier qu’ils n’aient pas cru bon de venir dans son anus, alors qu’elle adorait être prise par là, mais ça n’était que partie remise. Peut-être arriverait-elle-même à réaliser le fantasme qu’ils lui inspiraient en venant tous les trois en même temps dans ses orifices.
Elle traversa la pièce, continua dans le couloir, allant jusqu’à la porte d’une pièce sans fenêtres.
Son mari était un maniaque de la sécurité, et il avait truffé l’extérieur mais aussi l’intérieur de caméras. Ça s’enregistrait sur des disques durs, avant de s’effacer au bout de 48 heures. Il lui avait expliqué comment ça fonctionnait, ce qui l’avait passionnée.
Les images étaient très nettes. Elle grava sur DVD la fellation à l’ouvrier, y rajouta l’accouplement qui venait de se produire, glissa le tout dans une enveloppe.
Un peu plus tard dans l’après-midi, elle passa une jupe et un chemisier et prit sa voiture pour aller jusqu’à la ville. La jupe courte remonta quand elle se glissa sur le siège, et comme elle avait le ventre nu, elle caressa son sexe affamé en roulant. Elle était encore ouverte et humide, et son clitoris dressé disait qu’elle n’en avait pas encore eu assez. Elle allait continuer sur la route de la revanche et avoir tous les garçons qu’elle voulait.
Elle glissa l’enveloppe dans la boite aux lettres sur le mur de l’immeuble où son mari était installé, puis rentra chez elle. Leur journée de travail touchait à sa fin, peut-être l’un d’en eux passerait avant de partir. Ou même plus d’un. Elle était prête.