SENSITIVE ACADEMIA (4)

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Pierre Triarde


à plusieursinitiationsoft


SENSITIVE ACADEMIA (4)

4 – Cyc1e 2

 

Je comprenais ce que Scarlett avait essayé de me dire maintenant que je gravitais à mon tour dans les sphères du cycle 2. Du haut de son cycle 3, Scarlett poursuivait son rôle de mentor et je devenais à mon tour le tuteur d’une femme répondant au nom d’Awa. La jeune étudiante apprenait la dure réalité du cycle 1. Dans une école où l’on apprend à se servir de son corps comme d’une arme, le sexe est bien évidement au centre de toutes les trahisons. Alors, pour bien apprendre aux élèves le respect des règles de l’Académie, quoi de plus inhumain que de les priver de baise pendant huit mois d’affilé. Scarlett et moi, nous savions que l’acte de désobéissance n’était pas sanctionné par le renvoi de l’étudiant mais par son exécution. Pour des raisons de sécurité évidente, personne ne pouvait quitter Sensitive Academia sans en avoir achevé les trois cycles réglementaires.

Awa était une jeune femme de vingt-deux ans originaire des montagnes d’Ethiopie. Aussi noueuse qu’une racine de banian, sa peau d’un noir profond s’animait de reflets de bronze d’un bel effet. Des seins petits mais bien dessinés, un ventre plat, des jambes et des bras musclés, Awa avait été conçue pour courir. Alors que Scarlett était charnelle, Awa semblait dure comme du bois. Les deux femmes représentaient ce que la beauté pouvait avoir de plus opposé. J’étais de mon côté la particule mâle d’un triptyque dont il me fallait unir toutes les parties. Je pris donc Awa sous mon aile et lui appris ce que j’avais moi-même découvert durant mes huit mois de cycle 1. La jeune Africaine m’apporta à son tour la maîtrise de mon souffle et des battements de mon cœur. Plongée dans son univers de manigances propres au cycle 3, Scarlett apprenait à survivre au milieu des retors, des envieux et des guerres de clans où le pouvoir et le sexe galvanisaient les plus bas instincts.

Un soir de grande marée, les élèves de l’Académie avaient décidé d’organiser un pique-nique sur le bord de la plage. Je demandai à Scarlett de me retrouver au premier étage de la bibliothèque, ce qu’elle fit à mon étonnement aux environs de vingt heures. Elle apporta le rhum et moi des sandwichs aux crabes. Nous mangeâmes de bon appétit et bûmes le rhum jusqu’à la dernière goutte. Alors que nous riions de nos aventures de la journée, la robe de Scarlett glissa, me révélant son pubis et ses cuisses glabres. Je ne savais pas par quel bout la prendre de peur de ternir son modelé. Je suçotai ses mamelons qui durcirent vite sous mes lèvres. Je léchai ses aisselles odorantes puis glissai ma langue dans le creux de son nombril. La peau de Scarlett sentait la cannelle et le poivre vert. Sous les caresses de mes doigts autant que de ma bouche, je la sentais se déployer en pétales parfumés. J’aspirai les lèvres de sa vulve, ma langue cherchant le clitoris pour mieux l’enrober de ma salive. Scarlett était devenue pour moi une œuvre de chair qu’il me fallait travailler jusqu’à la perfection. Son ventre se soulevait et se creusait au rythme de vagues houleuses. Scarlett émit un long gémissement d’extase en me donnant à boire la chaude liqueur de son ventre.

Contrôle de soi m’avait inculqué Von Kronen. Je m’adossai contre un empilement de livres qui sentaient le cuir poussiéreux.

– Quelque chose ne va pas ! s’inquiéta Scarlett encore sous le choc de son orgasme.

Je n’eus pas le temps de lui répondre que la porte de la bibliothèque s’ouvrit. Je m’attendais à voir débouler la milice de l’école quand deux silhouettes apparurent, un homme et une femme tenant entre leurs mains des affiches.

– C’est Cynthia ! me chuchota Scarlett à l’oreille. Cette nympho est en cycle 3 et tu ne peux pas savoir ce que cette gourde m’insupporte !

Me revint alors la scène du Dôme où Scarlett avait usé de son index pour terrasser la donzelle.

– L’homme c’est Giovani Berzani ! dis-je stupéfait.

Berzani était connu de toute l’Académie pour être un garçon aussi timide que  taciturne. Cynthia et Giovani collèrent une dizaine d’affiches sur les murs de la bibliothèque après quoi ils disparurent dans la nuit. Sur les tracts étaient écrits au crayon noir pour les yeux.

Sensitive Academia fabrique des tueurs.

– Nous devrions avoir une discussion avec cette Cynthia ! dis-je à voix basse. Faisons vite disparaître ces affiches avant que cette histoire ne finisse dans un bain de sang !

 

Le lendemain matin, je me rendis chez Awa que je trouvai prête à courir dans la forêt. La jeune femme déposa ses vêtements au pied d’un ilang-ilang en fleurs. D’un mouvement de la tête, elle me conseilla d’en faire autant. Je me déshabillai, légèrement grisé par le parfum de l’arbre.

– Prêt à me suivre ? me demanda-t-elle sur un ton de défi.

– Prêt ! répondis-je crânement.

La noire carnation se mit à courir entre les arbres en sautant dans toutes les directions, passant au-dessus des pierres en envolées majestueuses pour retomber avec souplesse. Awa courait comme une gazelle qui tente d’échapper au guépard. Malgré l’entraînement intensif de ces treize derniers mois, je n’arrivais pas à la suivre. Je criai pour lui dire d’arrêter, le cœur au bord des lèvres. Elle se planta face à moi, les jambes écartées et les poings posés sur les hanches.

– Alors petit blanc, tu ne peux pas courir quinze minutes sans déclarer forfait ?

– Pas comme ça Awa ! Je ne veux pas courir aussi vite !

– Tu n’as jamais eu à courir plus vite que ton ombre, petit blanc ? me rétorqua-t-elle narquoise.

– Arrête de m’appeler petit blanc ! Je vais te dire une chose Awa, tu sais peut-être courir mais je crains que cela ne suffise pas à assurer ta survie à Sensitive Academia. Pourquoi t’es-tu inscrite dans cette école ?

La jeune fille haussa les épaules comme si ma question n’avait pas d’importance. Elle se campa sur ses deux jambes tout en bombant fièrement la poitrine.

– Un trafiquant d’opium très riche ! Il m’a dit qu’en venant ici, j’apprendrai à lui livrer la tête de ses ennemis sur un plateau.

La révélation d’Awa eut un écho désagréable dans ma tête. Awa venait de me confirmer que Sensitive Academia fabriquait des tueurs. Si je commençais à mieux comprendre la nature des enseignements de l’Académie, je me demandais ce que grand-mère Hilda gagnait à m’avoir envoyé ici. D’adipeux et bedonnant, j’étais devenu un homme musclé et débordant de vitalité. J’avais beaucoup appris sur l’art de la séduction et des moyens de soumettre ma partenaire à des plaisirs intenses. Je n’avais pour l’instant reçu qu’une formation théorique mais je comptais sur Scarlett pour me donner des travaux pratiques.

– On continue à courir, finis-je par dire à Awa.

L’africaine ne se le fit pas dire deux fois, elle dégringola à nouveau les pentes et les bas-fonds à la vitesse du guépard. Nous dévalions une pente couverte de fleurs lorsque mon pied butta contre un obstacle plus gros que les autres. Je m’arrêtai pour masser ma cheville lorsque mon regard fut attiré par une pierre trop plate pour être naturelle. Je sentis sous mes doigts une  inscription gravée dans la roche couverte de mousses.

RIVIERE Ansène, 2044-2066

Que faisait cette stèle en pleine forêt ? Awa me montra deux autres dalles apparemment aussi âgées que la première. Elle gratta et mis à jour deux autres inscriptions.

CHANDRA Juliette, 2040-2062

EPHANTUS Fernando, 2044-2062

Je regardai Awa interloqué. L’homme et la femme enterrés ici étaient morts la même année. Vingt minutes plus tard, nous avions exhumé de sous les feuilles, vingt-deux autres stèles. Une dalle reposait de guingois contre le tronc d’un arbre. Sur le bloc de lave était inscrit :

Harris STRECHMANN, 2064-2089

Dans ce cimetière se trouvaient enterrés les hommes et les femmes que Sensitive Academia avait rayés de ses effectifs. Pour en avoir la certitude, je me mis à gratter les inscriptions d’une autre pierre tombale. Je découvris une certaine  HUANG Xiléria, née en 2042 et décédée en 2062.

CHANDRA Juliette, 2040-2062, EPHANTUS Fernando, 2044-2062, HUANG Xiléria, 2042-2062, nous avions découvert dans ce recoin reculé de la forêt, les trois tombes d’une même triade. Ainsi donc la loi implacable de l’Académie n’hésitait pas à supprimer une triade entière en cas de désistement de l’une des trois parties. Le sexe ratio ne pouvait pas être modifié m’avait confié Antonella Hidalgo le jour de mon arrivée.

– Awa, on remet tout ça en place et on s’en retourne à l’Académie !

La jeune fille me dévisageait en fronçant les sourcils. La moue qui déformait ses lèvres trahissait une grande inquiétude.

– Tout va bien Anton ?

– Je t’expliquerai plus tard mais pour l’instant, pas un mot de tout ça, tu me…

Awa ne prit même la peine d’attendre la fin de ma phrase qu’elle s’était remise à courir entre les arbres en grandes enjambées liquides.

 

De retour de notre périple dans la forêt, nous regagnâmes chacun notre chambre. Je racontai à Scarlett l’histoire des stèles funéraires, la découverte de la tombe de son ancien binôme. Je vis ses yeux se voiler de larmes.

– Je vengerai Harris ! gronda-t-elle vibrante de fureur. Tu es certain qu’Awa tiendra sa langue. Une parole de trop et s’en est fini de notre triade !

– Elle tiendra sa langue ! confirmai-je confiant.

J’eus soudain très froid dans le dos malgré le vent chaud qui venait de l’océan. De là où nous nous trouvions sur l’esplanade du dôme, nous pouvions admirer les nuages noirs à l’horizon. Avec toute cette chaleur que les eaux accumulaient depuis des mois, il ne serait pas surprenant qu’un cyclone nous tombe dessus dans le courant de la semaine.

– Je vais chercher Awa et ce serait bien que tu nous rejoignes au belvédère avec Cynthia et Giovani. Ces deux-là ne collent pas des affiches pour le plaisir, je suis sûr qu’ils en savent plus qu’ils ne veulent bien le laisser entendre.

 

Le belvédère était un bloc de roche volcanique surplombant la forêt tropicale. Lorsque j’arrivai au belvédère en compagnie d’Awa, se trouvaient déjà sur place Scarlett, Cynthia et Giovani.

Cynthia ne paraissait pas vraiment heureuse de se retrouver parmi nous. En un sens, je la comprenais ; elle n’avait probablement pas digéré le doigt de Scarlett planté dans son con. Dans l’air orageux de cette fin d’après-midi, l’odeur subtile de ses phéromones explosait en un véritable feu d’artifice.

– C’est qui le tordu qui a eu l’idée de nous réunir ici ? maugréa-t-elle sur la défensive.

– Moi ! répondis-je sur un ton mordant. Pourquoi, ça te pose un problème ?

– Tu veux qu’on parle de quoi au juste ?

– Qu’est ce que tu foutais hier soir à la bibliothèque à coller des affiches ?

Les pommettes de Cynthia virèrent au rouge. Giovani se pétrissait les doigts nerveusement. Ils s’assirent tous les deux sur le sol comme deux gamins pris en flagrant délit de chapardage.

– Tu y étais ! demanda-t-elle la mine défaite.

– Nous y étions, Scarlett et moi ! rectifiai-je avec un plaisir sadique. Vous ne vous êtes pas inquiétés de savoir qui avait chourabé vos affiches ?

– Y avait pas lieu de s’inquiéter, les affiches ne sont pas signées à ce que je sache !

– Et les empreintes ? Si la directrice veut savoir qui a posé ces affiches, crois-moi, elle comparera les empreintes présentes sur les objets du délit avec celles contenues dans les fichiers de l’école.

Cynthia dévisagea son binôme, les yeux hagards. Sa lèvre supérieure tremblait tandis que son front se couvrait de sueur.

– Tu crois qu’on est foutu ! demanda-t-elle avec une pointe d’angoisse dans la voix.

– Nous avons retiré les affiches. C’est vraiment stupide de rendre publique une information aussi sensible !

– L’école forme des tueurs, se défendit Cynthia, c’est la seule information que nous voulions faire passer. C’est Von Kronen qui me l’a dit, il le tenait lui-même de son binôme de cycle 3.

– Et pourquoi Von Kronen t’aurait-il mis dans la confidence ? aboya Scarlett.

– Parce que Derick ne faisait pas que me bouffer la chatte espèce de gourde ! Il y a des moments dans le feu de l’action où l’homme se confie à l’âme pénétrée !

Scarlett accusa l’affront. Elle détourna les yeux vers le ciel noir zébré de traînées de soufre

– Tu es vulgaire Cynthia, lui fit remarquer Giovani. Aux traits tirés du garçon, il n’était pas difficile de deviner que la peur lui rongeait le ventre.

– Et puis tu devrais fermer ta grande gueule ! réattaqua Scarlett. Tu sais aussi bien que moi que l’école interdit la divulgation d’informations d’un cycle à un autre ! Ce que nous apprennons dans le cycle 3 ne regarde pas les deux cycles inférieurs !

Cynthia se recroquevilla pareil à un tatou devant un danger.

– Awa m’a confié qu’elle se trouvait à l’Académie sur la demande d’un narcotrafiquant, fis-je pour détendre l’atmosphère. Je suis moi-même ici sur la demande de ma grand-mère, bien que je ne connaisse pas vraiment ses motivations. Va falloir nous révéler les uns aux autres pourquoi nous avons atterri dans cette école ? Tu veux bien commencer Scarlett ?

– Mes parents sont morts et c’est mon frère aîné qui a eu l’idée de m’envoyer ici !

– Tu en connais les raisons ?

– Pas vraiment si ce n’est qu’au moment de mon entrée à Sensitive Academia, un Consortium rival menaçait de coopter le nôtre !

– Et toi Cynthia quelle est la raison de ta présence ici ?

La jeune femme déglutit péniblement.

– Dois-je vraiment dire ce que je faisais avant de venir ici ?

– Je crains que ce ne soit nécessaire ! dis-je en essayant de ne pas la braquer.

– Et bien… j’étais une pute de luxe, ça vous va comme définition ?

– Il n’y a pas de honte à l’avouer, rétorquai-je platement. Et toi Giovani ?

Décidemment Giovani était un garçon à la peau beaucoup trop pale pour être en bonne santé. On avait l’impression qu’il passait son temps à vouloir se fondre avec le décor.

– Ce sont mes parents qui m’ont envoyé ici pour m’apprendre les choses de la vie !

– Et avec moi comme professeur, il a déjà beaucoup appris le puceau ! ajouta Cynthia en lui ébouriffant les cheveux.

Le garçon devint rouge comme une pivoine. Nos récits prouvaient au moins une chose, c’est que chacun d’entre-nous se trouvait dans cette école pour apprendre à manier le sexe comme l’on apprend à lancer le couteau. Je me souvenais d’une phrase qui disait que le sexe était assez prégnant dans la vie d’un homme ou d’une femme pour déclarer des guerres. Si je prenais mon cas personnel, j’avais été un individu bedonnant et au cerveau ramolli. Aujourd’hui mes muscles s’étaient affermis, mon ventre avait fondu et mes sens s’étaient développés au-delà de tous mes espoirs. Armé de ces facultés nouvelles, j’avais pu détecter les phéromones de Cynthia aussi efficacement qu’un papillon de nuit. Se dégageait de cette femme des émanations charnelles qui me subjuguaient. Un bon produit de Sensitive Academia si ce n’était que dans le produit en question, se cachaient les germes d’une rebelle. Je décidai de ne rien dire à propos du cimetière à Cynthia et Giovani. Je ne voulais pas leur refiler la frousse ni même exacerber des tensions paranoïaques déjà trop présentes chez eux.

– On se disperse et on continue comme avant, dis-je à mes compagnons. Et toi Cynthia, plus d’affiche si tu veux finir ton cycle 3 !

 

Les trois mois qui suivirent notre discussion sur la corniche me parurent à la fois longs et courts, comme englués dans une sorte d’atemporalité aussi sensuelle que douloureuse. J’en avais oublié le cimetière dans la forêt ainsi que les raisons de ma présence ici. Mon corps fut mis à rude épreuve. Mon psychisme vacilla à plusieurs reprises. J’étais devenu l’esclave de mes sens et j’errais comme une âme en peine dans le puit sans fond de mes fantasmes. En dehors des cours dispensés par l’Académie, je me partageais entre la sensuelle Scarlett et la sulfureuse Cynthia. Au début Scarlett ne supportait pas de me voir butiner entre les cuisses de sa rivale mais avec le temps, elle dut reconnaître que les enseignements de Cynthia me faisaient du bien. J’étais devenu moins naïf, plus dur et plus résistant, autant dans les relations humaines que dans les joutes amoureuses. J’étais enfin devenu ce sabre inaltérable épousant le fourreau soyeux du plaisir. L’épée qui pénètre les chairs pour en extraire les sucs de la volupté. Ces trois mois passèrent dans les brumes d’un royaume dont je n’arrivais pas à cerner les frontières. Cynthia, Scarlett, Cynthia… le cercle était parfois brisé par mes devoirs envers Awa. Un soir, alors que l’île subissait les assauts d’un cyclone dévastateur, Awa vint me trouver dans ma chambre pour que je la protège des esprits qui voulaient lui voler son âme. Elle me raconta, terrorisée, que le vent peuplé de fantômes voulait entrer dans sa tête pour la rendre folle. Des croyances de son village là-bas en Afrique où les génies de l’au-delà décidaient du sort des vivants.

La tempête se calma et Awa ne devint pas folle. La fête de clôture des cycles m’amena une fois de plus au Dôme pour fêter mon passage dans la section suivante. Cette année là, les étudiants de cycle 3 avaient organisé un jeu où le gagnant aurait l’honneur de déjeuner avec la directrice de l’Académie. Je dois dire que je me foutais totalement de manger avec cette morue mais il était très probable, que bon nombre d’étudiants ne pensaient pas comme moi.

Une femme aux longs cheveux blonds s’avança sur scène avec un micro à la main. Elle tortillait du cul pour bien attirer les regards. Elle déclama d’une voix forte.

– Tenez vous bien les amis car la soirée va être chaude… très, très chaude ! Tout d’abord les trois étudiantes de cycle 3 dont je tirerai les prénoms au sort vont venir s’aligner ici sur cette scène. Je devine déjà la question qui vous brûle les lèvres mes amis ! Pourquoi des étudiantes de cycle 3 ? Et bien tout simplement parce qu’elles sont les mieux placées pour gérer leurs émotions et que ce ne sera pas un luxe face à l’épreuve qui les attend.

La présentatrice tira trois papiers pliés en quatre à l’intérieur d’un chapeau.

– Suspense les amis ! dit-elle en dépliant les trois confettis. J’ai l’honneur d’inviter sur scène… Carlotta, Shalima et Cynthia.

Cynthia avait toujours eu le don pour se retrouver dans ce genre de situation. Je ne connaissais pas bien les deux autres filles, ce que je regrettais un peu car elles étaient vraiment très belles.

– Voyons voir maintenant quels seront les mâles qui auront l’honneur de chevaucher nos belles amazones.

La blonde retira trois autres papiers d’une boîte en fer blanc. Elle laissa volontairement planer un moment de silence pour faire grimper le mercure. Elle déclama enfin d’une voix rauque, sensuelle.

– J’appelle sur scène Jueves, Peter et Anton !

– Merde ! sifflai-je entre mes dents. Je ne m’attendais pas à exhiber ce soir mes talents de marathonien du sexe. Je me levai de mon siège pour rejoindre mes compagnons de scène.

– Maintenant mesdames,  je vais vous demander de choisir votre partenaire !

Carlotta se dirigea vers Peter, Cynthia vers Jueves et Shalima prise au piège de sa rêverie n’eut pas d’autre choix que de me choisir. Je m’attendais à ce que Cynthia se dirige vers moi mais la belle en avait décidé autrement. L’attrait de la nouveauté très certainement ! Shalima me prit la main en m’adressant un sourire timide. Shalima avait des cheveux longs, noirs et soyeux qui lui tombaient jusque dans le creux des reins. Elle était petite, menue, le teint mat, un mètre soixante ; une poupée en chocolat que j’avais l’intention de croquer avec beaucoup de douceur.

La présentatrice extirpa d’un sac rouge trois sextoys qu’elle brandit à bouts de bras. L’atmosphère électrique du dôme retentissait de sifflets stridents.

– Du calme les coyotes ! scanda la blonde. La règle du jeu est très simple. La gagnante ou le gagnant de l’épreuve sera celle ou celui qui le premier ou la première réussira à faire jouir son partenaire. Tout le monde a bien compris les règles ? Alors dans l’arène les gladiateurs !

La blonde remit à chacun des trois hommes son sextoy puis disparut derrière les rideaux de la scène. Je regardai mon objet avec circonspection ! Ce dernier avait la forme d’un cylindre long de trente centimètres sur cinq de diamètre. En tournant la molette qui se trouvait à la base de l’engin, celui-ci se mit à vibrer. Sur la face supérieure du cylindre avait été moulées des aspérités rugueuses. Je ne fus pas long à comprendre l’utilité de ces dernières. Le point G, me rappelai-je. Shalima me montra d’un signe de tête agacé les deux autres couples déjà chaudement enlacés.

– D’accord ! fis-je en inspirant un grand coup.

Je m’assis sur le sol puis demandai à ma compagne de venir plaquer ses fesses contre mon ventre, ce qu’elle fit avec beaucoup de souplesse. Je lui introduisis ma queue dans l’anus jusqu’à ce que celle-ci ne puisse plus avancer d’un centimètre.

– Tu me dis si je te fais mal ?

La jeune femme ne me répondit rien ! Je décidai alors d’enclencher la deuxième phase, entrer le sextoy dans son vagin tout en plaquant les aspérités de l’engin sur le point G. La molette tournée au maximum, je poussais l’instrument jusqu’à ce qu’il disparaisse totalement dans le ventre de Shalima. Ma partenaire sursauta de surprise ! Le parfum piquant de ses phéromones m’indiquait qu’elle s’était lancée dans l’ascension d’une montagne dont elle n’était pas prêtre d’atteindre le sommet. Pourtant son contrôle était total et j’en approuvais quelque part une sorte de frustration. Je décidai de bloquer le sextoy bien au chaud dans son vagin avec le talon de mon pied gauche pour me libérer les mains. Ainsi positionné en équilibre sur mon postérieur, ma main droite s’activait sur son clitoris tandis que de la gauche, j’enroulais d’un mouvement circulaire le téton de son sein droit. J’engluai mes doigts de salive pour que le massage soit moins rugueux. La position acrobatique que je venais de composer me permettait d’agir sur quatre zones érogènes à la fois. C’était obligé qu’elle craque, elle ne pouvait pas lutter indéfiniment contre autant de stimulii !

En scrutant la scène autour de moi, je vis les deux autres couples se débattre dans des positions qui frisaient l’acrobatie. Je commençais vraiment à ressentir dans les muscles de mes jambes la morsure de la fatigue. Sans le vouloir, je m’étais métamorphosé en un automate minutieusement programmé. D’un coup de rein rageur, je rétablis l’équilibre. Il me fallait continuer à agir sur les quatre fronts à la fois, maintenir mon dard dans son cul, laisser agir le sextoy sur le point G et caresser le clitoris tout en massant les mamelons de ses seins. Plusieurs minutes s’écoulèrent ainsi dans la stase d’un temps suspendu. Je sentis soudain les muscles de ses fesses se contracter à m’en faire mal. Lorsque Shalima se détendit sur ses jambes pour se dégager de mon emprise, je crus pendant un moment que je l’avais blessé. Elle s’était arrachée de mon vit, violemment, en me laissant désemparé sur le sol. La jeune femme se tenait debout devant moi, le ventre creusé, les cuisses tétanisées par la force de son orgasme. Parole d’Anton Krieger, jamais je n’avais encore assisté à une scène aussi surréaliste ! Dans le chuintement soyeux du sang qui battait à mes tempes, j’entendis les applaudissements des étudiants de l’Académie. Ma compagne de jeu éprouvait beaucoup de mal à se remettre de ses émotions. Je voyais aussi à ses grands yeux sombres qu’elle m’en voulait à mort de l’avoir si facilement terrassée.

Le lendemain qui suivit cette fête de fin de cycles, je perdis le cœur saignant, les deux femmes que j’aimais le plus en ce monde. Scarlett et Cynthia quittèrent Sensitive Academia le matin même, sans même chercher à me faire un dernier baiser.

 

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