C’est cette nuit-là que j’ai fait le premier rêve.
Quand je dis rêve, je ne suis d’ailleurs pas convaincu que ce soit le cas. J’ai plutôt le sentiment d’autre chose. Une connexion avec ce qui, quoi que ce soit, se passait dans ce lieu. Comme si j’y avais vraiment été, mais par l’esprit.
J’y étais. J’étais au milieu d’eux. Et cela correspondait exactement à ce à quoi je m’attendais. L’apaisement, une profonde félicité, mais aussi la possibilité du plaisir.
Une femme est venue me chercher. Je ne l’avais pas encore vue, mais elle faisait partie de ce monde, je le savais bien. Elle était grande, blonde, opulente et très désirable. Elle n’avait pas une robe à crinoline, quelque chose de beaucoup plus simple, taillé dans un cuir marron. Elle m’a pris par la main, et elle m’a dit:
—Suis-moi, je vais te donner du plaisir.
Je l’ai donc suivie. J’ai découvert le lieu, au delà de la pièce. Un couloir. Une enfilade de pièces. Elle m’a amenée dans une chambre à coucher. Là, elle m’a incité à m’asseoir sur le lit, et elle a soulevé sa robe, dévoilant sa nudité, qui m’a frappé de plein fouet. Elle était vraiment attirante, avec un corps charnu et développé. Elle s’est collée juste devant moi, sa chaleur et la densité de son corps pénétrant en moi, et elle m’a dit:
—Tu peux mettre tes mains où tu veux.
C’était une belle invitation. A laquelle je ne pouvais pas résister.
Je n’étais pas en ce lieu par le corps, mais par l’esprit, mais c’était exactement comme si j’y avais entièrement été. Dans mon rêve, mes mains sont venues sur elle, et ça a été comme si mes mains venaient réellement sur elle. Je sentais mon sexe très dur. J’ai posé mes mains sur ses hanches, avant de venir caresser son ventre. Je suis remonté sur ses seins, lourds et dressés, les massant avant de jouer avec ses tétons. J’aimais caresser ce corps lourd et cette peau brûlante. J’avais envie de l’explorer dans son intégralité. J’ai glissé sur ses fesses, pleines, lourdes, charnues, les enveloppant de mes deux mains.
Le visage baissé vers moi, elle m’a souri.
—Si tu viens avec nous, tu ne connaitras plus que ça. Plus de souci. Le bonheur en permanence, le plaisir à ta portée de main.
Je suis venu enfin caresser son sexe. Contre mes doigts, le relief irrégulier de ses lèvres, dont je me suis imprégné. Ses liquides intimes dégoulinaient sur ma main. Je suis monté sur son clitoris, que je voyais en haut de ses lèvres, saillant et gonflé, et je l’ai frotté. Elle a joui sous mes yeux, m’arrosant de ses liquides intimes. Il s’est passé quelques secondes avant qu’elle ne vienne encercler ma queue de sa main, et qu’elle me masturbe. La jouissance est montée en moi, puissante. Je me suis réveillé en crachant ma semence dans le drap. C’était déjà le matin. Ce moment de quelques minutes avait duré tout ce que j’avais eu comme nuit.
Ce moment a flotté sur moi, moment de plaisir, mais d’un plaisir intense. C’était bon, et ce ‘c’était bon’ a longuement trainé en moi.
Je savais que j’avais été sur place par un miracle qui ne me surprenait pas. J’avais le sentiment, depuis la première seconde, que ce moment, qui m’était révélé ne rentrait dans la normalité, même si je ne cernais pas vraiment ce qui se passait.
J’en ai su un peu plus quelques jours plus tard.
J’ai appelé le médecin retraité à midi. Il m’a répondu. Je lui ai dit que j’étais un ami de Maria-Elena, et que je souhaitais le rencontrer pour lui parler histoire, ce qui a semblé l’enthousiasmer. Il m’a proposé de passer le voir le samedi matin. On était jeudi.
Il habitait dans un grand appartement au centre ville. Les murs étaient couverts d’étagères qui recelaient des dizaines et des dizaines de livres qui avaient trait à sa passion.
—Une grande partie provient de chez Maria-Elena…Elle arrive à trouver des textes très rares…Bon, vous m’avez dit au téléphone que vous aviez des questions à me poser. Je ne sais pas si je pourrai y répondre, mais on peut toujours essayer.
J’ai hésité un peu avant de parler, puis je me suis lancé. Je ne le connaissais pas. On a souvent le courage de parler de ce qui vous préoccupe à des gens qui sont des inconnus, et de s’en libérer.
—J’ai surpris en bas de chez moi une scène curieuse, et qui se répète. C’est une fête et elle ne se passe pas de nos jours. J’ai d’abord pensé qu’il s’agissait d’une célébration rétro, mais ce n’est apparemment pas le cas. J’ai pensé que vous pourriez m’en dire plus.
Il m’a regardé longuement. J’avais le sentiment qu’il savait, c’était d’ailleurs pour cela que j’étais venu le trouver, mais qu’il hésitait à parler.
—Je crois savoir à quoi vous faites allusion…
Il s’est levé, a été farfouiller dans une étagère, avant de revenir. C’était un livre relié. Il l’a parcouru, et a finalement ouvert une page, pour me présenter un dessin. Je n’ai pas été vraiment surpris de découvrir une scène qui ressemblait étrangement, mais en plus chaste ,à ce que je pouvais voir à présent tous les soirs.
—Le marquis de Cadalen était un noble connu pour les fêtes qu’il organisait, pendant lesquelles les gens s’adonnaient aux plaisirs au sens très large du terme. Il était connu pour cela. Une réputation sulfureuse, mais il était protégé par des puissants qui profitaient de ses soirées. Voilà, je pense, ce que vous avez vu.
—Mais comment est-ce possible?
Il a semblé hésiter un moment avant de me dire:
—Je vais vous dire ce que je sais. Vous direz certainement que je suis fou, mais je ne vais pas vous dissimuler la vérité. Ma vérité en tout cas. Il y a une théorie qui a été développée il y a très longtemps, qui peut paraître extravagante, mais qui me semble se rapprocher d’une certaine vérité. Parce que j’en ai été témoin. Elle concerne certains lieux qui seraient des passages. Dont cette ville et ces environs. Mais pas que. Il y en a des dizaines dans le monde. Il y aurait des ouvertures sur le passé. Des sortes de vases communicants vers différentes époques. J’en ai été témoin moi-même il y a quelques années. Là où j’habitais à l’époque, il y avait un passage vers un autre temps, vers le Moyen-Age, et puis un jour ça a disparu. Je voyais des lieux, des scènes de cette époque. Il n’y a là rien de rationnel. Je peux vous assurer toutefois que c’est bien ce qui vous arrive.
Assez curieusement, je ne mettais absolument pas en doute ce qu’il me disait. Au contraire, au vu de ce que j’avais perçu, ressenti, ça me paraissait tout à fait logique et cohérent.
—Il y a autre chose que je dois vous dire. Une mise en garde. J’ai failli, à cette époque, me laisser attirer par cette sorte de miroir aux alouettes. On éprouve une étrange fascination pour ce qu’on voit. On a envie de s’y laisser glisser. J’y ai pensé très sérieusement. Ce que je voyais me paraissait plus séduisant que ce que je vivais. Qui n’aurait pas envie de glisser dans une autre époque. C’est un privilège rare, puisque nous sommes normalement bloqués sur place. Ca me faisait terriblement envie. Et puis…Je ne sais pas ce qui m’a retenu. L’évidence sans doute que je ne pourrais pas revenir, et que, de ce côté, ce n’était pas si mal non plus. Voilà, je vous ai tout dit.
Ce soir-là, je suis parti voir M aria-Elena…Je voulais m’éloigner de ce qui devenait une obsession pour moi. Je repensais sans cesse aux mots de l’historien. Finalement, l’enjeu était simple. Rester ici ou partir, vers un ailleurs aussi brillant que la lumière qui m’éclairait tous les soirs. Et j’en avais bien envie.
Avec Maria-Elena, quand on était ensemble, ça partait très vite. Du sexe immédiatement. Son envie entrainait mon envie.
Elle était venue sur moi alors que j’étais assis à côté d’elle, sur un canapé, pour l’apéritif. Je savais que ça dériverait très vite, et ça avait bien été le cas. Elle était encore habillée ultra sexy, avec un jean élastique sous lequel d’évidence elle ne portait rien. Il collait à sa peau, soulignait le dessin de son sexe avec une rare précision, c’était peut-être même plus excitant que de le voir nu, et collait à sa croupe charnue, en soulignant le rebondi. En revenant avec les cacahouètes, elle m’avait dit:
—Tu penses qu’il y aurait des choses intéressantes sous ce jean qui semble beaucoup t’intéresser?
Joignant le geste à la question, elle l’avait tiré vers le bas. Dessous, elle était cul nu, et sa chair m’avait frappé de plein fouet. Je n’étais jamais rassasié d’elle. Sa toison blonde, le dessin de son sexe, dont je pouvais voir, moi qui le connaissais bien, qu’il était excité, lèvres déjà bien sorties, sexe ouvert, chairs mouillées…Elle s’était aussi retournée pour me présenter son derrière rebondi.
On avait tenu encore quelques minutes avant qu’elle ne vienne se caler sur mes genoux. Je l’avais caressée à travers le jean, puis je l’avais descendu. Il y a certains parcours qui sont inévitables, et elle avait très vite gainé ma queue d’une capote, et elle s’était plantée sur moi, guidant mon sexe vers puis dans le sien, poussant une sorte de soupir de soulagement alors que je m’enfonçais en elle.
—Je pourrais pas vivre sans queue…J’ai trop besoin de ça…
Le plaisir avec elle était toujours très fort. Son sexe frottant le mien, ma queue fouaillant ses chairs à la rendre folle, nos jouissances partagées…C’était trop bon.
Il y avait eu cette pensée qui était montée en moi pendant que je jouissais. C’est bon avec elle, mais ça serait comment avec les femmes de ce monde parallèle? Chaque nuit, elles venaient me hanter, s’offrir à moi…Une vie entière de plaisir, sans plus jamais aucun souci…C’était vraiment tentant.
C’est dans les semaines qui ont suivi que j’ai glissé, de plus en plus, je m’en rendais bien compte, même si je n’arrivais pas à maitriser, vers ce monde fantasmatique qui me fascinait totalement. Comme un papillon est attiré par la lumière, je l’étais par ce monde qui me semblait promettre un bonheur sans égal.
Pourtant ma vie n’était pas si moche que ça. J’aimais mon travail, et j’avais Maria-Elena. Mais on peut rêver parfois de plus.
Ca s’est passé un jeudi soir.
J’étais prêt.
Prêt à tout quitter pour rejoindre ce monde.
Sans regret.
J’ai descendu l’escalier, et je suis sorti dans la rue.
En face, il y avait cette fête, avec ces hommes et ces femmes qui partageaient ce plaisir qui serait mon seul guide.
J’ai avancé, sachant pertinemment que j’allais pénétrer dans cet univers et que je n’en reviendrais pas.
Et j’ai entendu le cri, derrière moi.
—Non, n’y va pas. Reste avec moi.
Je me suis retourné.
Maria-Elena était là.
Elle m’a avoué par la suite que son ami lui avait clairement expliqué ce qui se passait, et ce qu’il avait compris: que tôt ou tard je basculerais. Depuis elle me surveillait, dans la mesure de ses moyens, pour éviter le pire.
Et le pire, c’était maintenant.
—Ne va pas avec eux. Tu ne reviendras jamais.
—Je ne vois pas ce qui pourrait me retenir ici.
—Mais tu es aveugle? Tu ne te rends pas compte qu’il y a des gens qui t’apprécient…Et qui t’aiment. Je ne te donne pas suffisamment de plaisir, moi?
C’était bien l’argument sur lequel cet univers avait joué en envahissant mes soirées et mes nuits.
—Regarde…
Elle était en robe. Elle l’a soulevée, exhibant sa nudité.
—Pense à tous les bons moments qu’on a pu vivre ensemble. Et avec moi, tu es libre. Tu vas être prisonnier pour l’éternité. Dans un premier temps, tu seras comblé. Mais après?
J’ai senti que quelque chose changeait en moi. Comme si je regardais un miroir et que celui-ci commençait à se fissurer, se craqueler.
Quelque chose m’a envahi. Un soupçon de rationalité, une sorte de retour à mon état antérieur.
J’ai regardé Maria-Elena et j’ai repensé à tous les moments qu’on avait eus ensemble. Pourquoi aller chercher ailleurs?
Sous mes yeux, il s’est produit quelque chose d’assez incroyable. J’ai encore du mal à le croire aujourd’hui. Ce spectacle, que je voyais depuis trois semaines s’est déchiré en lambeaux qui se sont dissous petit à petit, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien, et que le lieu soit redevenu ce qu’il était avant, un local vide.
Elle a marché jusqu’à moi. L’emprise qu’avait eu le lieu sur moi se dissolvait. Elle a posé sa main sur mon poignet.
—Tu as fait le bon choix.
Elle a attrapé ma main et elle l’a amenée contre sa chatte, sous sa robe.
—Touche ce que tu aurais perdu!
—Si on montait chez moi? Je voudrais vérifier que j’ai fait le bon choix.
On est parti ensemble vers l’immeuble, et montés jusqu’à mon appartement.
Dans les jours qui ont suivi, le souvenir de ce qui s’était passé s’est estompé jusqu’à s’effacer quasi totalement de ma mémoire.
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Belle intriqués. L’herbre est elle plus verte ailleurs ?