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ALIX

Je me suis éloignée, avec en moi ce mélange de sentiments qui m’accablait depuis plus d’un an. Je n’avançais pas, je retournais sans arrêt à travers les mêmes tourments. Depuis que j’avais compris que je m’étais éprise de lui, et qu’il ne le voyait même pas. De la passion, une passion que je m’efforçais de maitriser, mais qui me rongeait, ce désir qui était sans aucun doute la pierre angulaire de mon désir pour lui, en balance avec du désespoir et de la frustration.
J’aurais du me résigner une fois pour toutes, mais je n’y arrivais pas.
Cela faisait pas mal de temps que nous nous connaissions. Ces premiers jours, qui me semblaient très lointains, quand nous avions rejoint, lui et moi, les rangs de cette association de bénévoles qui animait l’établissement. Le bénévolat, on connaissait bien chez moi et ça m’avait paru tout naturel de m’engager. Il était là et je crois bien que j’avais eu un coup de foudre immédiat pour lui. Ca tenait sans doute à pas mal de choses, une allure, une certaine beauté, une manière de se poser…Des sentiments qui n’avaient pas varié en tout cas depuis trois ans…
Dommage qu’il ne m’ait jamais remarqué. Je m’y étais faite petit à petit, mais la blessure ne s’était jamais refermée, et elle était régulièrement ravivée.
Je connaissais bien Tiphaine. On n’était pas si nombreux que ça dans le centre. Elle avait des capacités que je n’avais pas. Une sensualité que je n’avais pas. Une séduction que je n’avais pas. Elle avait jeté son dévolu sur lui, et je n’avais pas pu faire grand chose contre ça. L’avertir qu’il n’était pas le premier, qu’elle ne ressentait pas grand chose et que, tôt ou tard, elle l’enverrait paître, comme elle avait balancé avant des garçons qu’elle avait eu et dont elle s’était lassée très vite. Il ne m’aurait sans doute même pas écoutée…
Je lisais en lui comme dans un livre ouvert, et j’avais bien vu son expression alors qu’il parcourait le listing. Il ne l’avait pas oubliée, je le savais bien. Espérait-il la reconquérir?
J’étais en tout cas bien loin de ses pensées.
Je suis partie en direction du troisième étage du bâtiment B.
Depuis longtemps, j’aimais le sexe. Je l’avais vite compris quand, bien plus jeune, j’avais masturbé des garçons. Je n’avais sans doute pas le charme de ma rivale, mais, et elle aurait été sans doute surprise, elle qui me regardait avec mépris, de constater que je me débrouillais plutôt bien sur ce plan-là.
Elle n’avait en tout cas jamais fréquenté les toilettes du troisième étage, que nous avions, plusieurs copines et moi reconverties de manière radicale. Nous, des filles bien moins flamboyantes que Tiphaine, qu’elle regardait avec mépris, mais qui aimions le sexe, et avions envie d’en profiter.
Et moi j’avais envie d’en profiter maintenant, pour oublier mes déconvenues.
C’était une zone totalement déserte. Au troisième, il y avait des labos, du matériel et énormément de calme.
On avait fait passer le message, et depuis trois ans,  tout au long de la journée, venaient ici des garçons et des filles qui avaient envie de prendre du plaisir sans contraintes.
J’ai poussé la porte. Croisé Marie, une petite blonde, qui m’a souri, d’un sourire complice, sans prononcer le moindre mot. On se connaissait, on n’était pas si nombreuses au final à venir ici, et on y partageait les mêmes plaisirs.
Il y avait une grande entrée. Sur la droite, une porte, sur la gauche une autre porte. J’ai poussé celle de droite. La gauche, elle était réservée aux garçons.
J’ai avancé dans la grande pièce, blanche, aseptisée, mais qui avait pris une autre dimension depuis que nous la visitions. Les cabines attendaient, vides pour le moment.
Le miroir, au mur, me renvoyait mon image. Je me suis examinée, cherchant ce que je n’avais pas pour le séduire. Me comparant à mon éternelle rivale. J’étais grande, avec des formes pleines, elle sans doute beaucoup mieux dessinée. Beaucoup plus sensuelle et troublante. Je ne risquais pas de gagner.
Certains prenaient de la drogue pour oublier leurs tourments. Moi c’était le sexe qui me permettait d’oublier. On disait que Tiphaine était un bon coup. J’avais une certitude. Moi aussi j’en étais un. Mais je me voyais mal l’aborder en lui disant: ‘Tu penses que Tiphaine est géniale dans les relations sexuelles, mais moi aussi je suis plutôt bien et je pourrais te donner du plaisir avec des façons que tu n’imagines mêmes pas. Les apparences sont parfois trompeuses.’
Mais ça n’était pas mon style.
J’ai pénétré dans une des cabines. Une queue m’attendait, qui dodelinait dans l’un des trous. J’allais avoir un moment de plaisir, et oublier momentanément ma tristesse. Elle resterait à la porte de la cabine que j’ai fermée derrière moi.
J’ai senti mon sexe s’ouvrir, mes chairs se gonfler et s’humidifier. J’aimais de tels moments. Je venais souvent ici pour prendre du plaisir et en procurer aux silhouettes anonymes derrière les cloisons percées.
Je me suis approchée de la queue semi-érigée, et je l’ai entourée de ma main, pour la caresser doucement. J’ai senti le corps de l’homme se tendre, en même temps que le sang affluait à sa verge, et qu’il s’allongeait et se durcissait. J’avais appris, avec la pratique, à doser mes caresses. Mener un garçon au bord de la jouissance, mais faire en sorte qu’il ne jouisse pas.
Je l’ai lâché, plus roide que quand je n’étais entré dans la cabine, et j’ai entrepris de me déshabiller partiellement. J’ai défait la ceinture qui tenait mon jean à ma taille, et j’ai tiré celui-ci vers le bas, avant de faire suivre le même chemin à ma culotte. Je me suis posée sur la cuvette, et j’ai repris la queue de ma main droite, amenant ma main gauche sur mon sexe. Je l’ai trouvé ouvert et humide. Je me suis frottée et j’ai poussé un petit gémissement en sentant le plaisir monter dans mon ventre. Ici, je m’excitais très vite.
Je l’ai caressé. Il était à présent bien dur. Je me suis penchée sur lui, tout en continuant de caresser mes lèvres. Je suis venue tourner de la langue sur son gland.  Il a gémi à nouveau, et son liquide pré-sementiel s’est mis à couler avec plus d’intensité, remplissant ma bouche de son goût amer. J’ai glissé un doigt dans mon sexe et je l’ai fait aller et venir dans des bruits visqueux. Je voulais jouir, là et maintenant, et ensuite enchainer d’autres orgasmes. M’y perdre.
J’ai senti qu’il allait jouir. J’aurais voulu retarder sa jouissance, mais il était sans doute trop tard. C’est le genre d’événement qu’on ne contrôle toujours pas, j’étais bien placée pour le savoir, moi qui sentais ma jouissance  monter dans mon ventre. J’ai refermé mes lèvres sur son gland au moment où le premier trait de sperme jaillissait, venant frapper l’intérieur de ma joue. En même temps que sa semence, que j’ai laissée couler dans mon gosier, ma jouissance a envahi mon corps, intense et délicieuse.
La queue ramollissante a disparu du trou. Je regrettais de l’avoir fait jouir trop tôt. Parfois il fallait attendre longtemps avant qu’une autre queue ne se présente. 
     J’ai fait tomber ma veste, défait ma chemise. Dessous, j’avais un soutien-gorge de dentelle rose.
J’avais de gros seins, des seins lourds, de vrais seins de femme, comme m’avait dit un jour un petit copain. J’en étais fière, parce que je les trouvais beaux, mais aussi parce qu’ils me donnaient énormément de plaisir. On en parle toujours entre copines, de son corps, et du sexe, et j’avais eu la surprise de constater que j’étais une exception, avec des seins qui me procuraient énormément de jouissance, alors que ce n’était pas le cas pour elle. J’avais même joui un nombre incalculable de fois simplement en me caressant les seins, alors que, je n’en doutais pas, le chemin de leur jouissance passait pour elles, uniquement par leur sexe.
Je n’ai pas défait mon soutien-gorge, je les ai extirpés des bonnets, et j’ai entrepris de les caresser. Je n’avais pas de zone privilégiée, j’aimais autant toucher le corps du sein, que l’aréole, et bien sur le téton. Trois plaisirs différents.
J’étais convaincue que mes tétons étaient l’équivalents d’une bite pour un homme. Ou d’un clitoris pour une fille. Ils étaient la source d’un plaisir très fort, et ils avaient des capacités érectiles insoupçonnées. Bien et longtemps caressés, ils étaient longs et durs, sans doute aussi longs que des micro-pénis et durs que des verges gorgées de sang. Souvent, dans ma solitude, je les caressais en sentant simultanément, un effet ricochet, mon sexe s’ouvrir et mouiller, mes lèvres et mon clitoris subir un afflux de sang. Et je jouissais.
Une deuxième queue a fait son apparition. Une queue que j’avais déjà aperçue. Elle était facile à reconnaitre, parce qu’elle bénéficiait d’un gland énorme, qui surplombait la tige, deux fois plus large, et dans une forme unique, comme la tête d’un champignon, mais une tête qui aurait eu une forme irrégulière, pas totalement ronde, un côté rond, et l’autre par contre en pente descendante, sans ovale. A force de venir ici régulièrement, on identifiait certaines queues, sans forcément les rattacher à des corps. On n’y tenait d’ailleurs pas. C’était bien d’avoir juste la queue, sans tout ce qui allait avec. Le plaisir, rien que le plaisir, sans les joies, et surtout les vicissitudes d’une relation.
Je me suis positionnée sur le bord de la cuvette, et, tenant mon sein par en dessous, je l’ai guidé vers la queue, jusqu’à ce que mon téton rentre en contact avec son gland.
Je crois qu’il a été surpris. Il s’attendait sans doute à quelque chose de classique, que ma langue ou ma bouche vienne caresser sa queue, voire même que je le guide dans mon sexe et qu’il soit entouré par la gaine chaude et humide de ma vulve.
Je savais me servir de mon téton. J’ai caressé son gland, glissant le long de la tige de chair avant de remonter sur la chair congestionnée du gland et de tourner dessus. Il dégoulinait de liquide pré-sécrétif. J’ai fini par caler mon téton sur la fente qui déchirait sa chair, et j’ai frotté jusqu’à ce que le premier jet de sperme jaillisse, le laissant me maculer les seins de sa semence.
Il y a eu d’autres queues encore, des orgasmes partagés, jusqu’à ce que je me rende compte, mon regard glissant sur mon portable dans mon sac à main, qu’il fallait que j’aille en cours. Je me suis rhabillée, encore sous la grâce de ce moment. Grace qui s’est évanouie dès que je suis sortie de la cabine.
Je n’arrivais pas à l’oublier, et à oublier tout ce gâchis.
Mon seul soulagement, c ‘était que d’ici quelques semaines, tout serait fini.

 

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