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YANN
Les jours sont vite passés. Il y avait dans le centre une espèce de légèreté propre aux jours précédant Noel. On avait le sentiment que tous les problèmes étaient et seraient effacés. Tout le monde anticipait qu’au-delà de la fatigue du trimestre, arrivaient les moments de chaleur et de douceur propres à Noel, et aux jours qui encadraient cette fête.
Moi, la seule chose que j’anticipais, c’était le retour de Tiphaine.
Le mardi, on s’est retrouvés, Dan, Alix, V… et moi pour caler tables et chaises de manière harmonieuse. On peaufinerait la décoration le jeudi soir.
Pendant qu’on travaillait, mon regard a glissé sur Alix. Elle était vraiment très séduisante, avec un pantalon noir qui la moulait, une blouse assortie et des talons qui redessinaient sa silhouette.
Elle a senti que je la regardais. Elle a tourné la tête vers moi. Nos regards se sont accrochés l’espace d’un instant. J’ai senti que je rougissais. C’était sans doute la première fois que je la regardais comme cela. Il y avait en moi un mélange de honte et de malaise.
Elle souhaitait sans doute que nos relations restent comme ça. D’autant qu’elle aurait pu penser que j’allais vers elle dans une sorte de compensation, pour oublier.
Et je ne voulais pas qu’une fille aussi bien qu’elle puisse penser ça.
Elle était plus discrète, rien de tapageur, de flamboyant, mais elle valait cent fois mieux que Tiphaine. Au moins pour son humanité.
Le jeudi soir, on a décoré. Un long moment pour poser les affiches, installer des ballons, des fonds colorés, des éléments de décoration, des plantes vertes, des sièges, pour donner de la vie.
Tout était enfin prêt. Il était vingt deux heures, et l’établissement était enfin désert, quand on a pu souffler, avec le sentiment du devoir accompli.
J’avais prévu de ramener Dan en ville. Alix était, elle, interne.
On venait à peine de démarrer quand Dan m’a dit :
–Tu vraiment aveugle…
Dan et moi on avait une relation qui, bien que masculine, était vraiment une relation de proximité. Il y avait un terme Américain, bromance, qui définissait bien ça.
–Pourquoi je suis aveugle ?
–Tu as couru après cette allumeuse l’an dernier alors que tu as quelqu’un de cent fois mieux qui t’attend depuis longtemps, en silence.
J’ai ralenti, et je me suis garé sur le côté. On était en centre-ville, un centre ville silencieux à cette heure, l’asphalte mouillée reflétant les lueurs des néons.
–Tu parles de qui ?
—D’ Alix, de qui tu veux que je parle ? Ca fait plus d’un an qu’elle en pince pour toi.
—Elle te l’a dit ?
Il a eu un petit rire.
—Me le dire ? Oh, pas besoin. Ca se voit à sa manière de te regarder, et à la tristesse qu’il y a dans son regard, quand elle se rend compte que tu ne la vois pas. Tu n’as vu que cette allumeuse superficielle au QI d’une huitre…
Je l’ai déposé, et je suis rentré chez moi perturbé. Je m’en voulais de n’avoir pas su remarquer ce qui était évident pour d’autres, et encore plus de lui avoir fait de la peine.
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je trouve que les épisodes sont trop courts, ce qui troçonne l’histoire en petits bouts sans grand intérêt.