Je venais de me mettre à mon compte quand j’ai vu cet appel d’offres pour l’hôtel La Marquise. Je ne sais pas si vous connaissez cet hôtel. Il a eu cent ans cette année, et il a un prestige national et international. C’est l’un des plus beaux hôtels de la région, une splendide bâtisse. Sa patronne est morte il y a deux ans, et une nouvelle direction à sa tête a décidé de le fermer pendant quelques mois pour le rénover, le renouveler, tout en conservant tout ce qui faisait son charme. Proposer par exemple des chambres haut de gamme et d’autres à des prix plus abordables.
Je fais du design d’intérieur, j’ai fait un BTS design d’espace, et j’ai travaillé chez des architectes d’intérieur. C’est mon métier, et c’est aussi une passion. Je suis assez connu, le bouche à oreille, et le fait d’avoir satisfait pas mal de clients, donc on est venu me chercher. J’ai fait des propositions qui ont plu, on m’a donc engagé.
Je devais gérer la partie low-cost, et aussi la partie high cost. Deux styles différents. De la simplicité, du luxe raffiné de l’autre.
Je faisais le design, mais j’installais aussi moi-même. Je suis un peu maniaque, mais je pense que le travail est toujours mieux fait par ses propres soins, et je voulais que tout soit comme je l’entendais.
Ce matin-là, ça faisait deux semaines que je travaillais au troisième étage, dans une étrange solitude. On m’avait livré les meubles, qui étaient éparpillés dans les couloirs, mais je me retrouvais ici dans le calme et la quiétude, concentré sur ma tâche. Le directeur avait d’abord souhaité m’adjoindre un ou plusieurs de ses employés. Je lui avais clairement fait comprendre que, dans la mesure où il y avait eu un accord signé entre nous, dans lequel il était clairement écrit que je gérais moi-même toute la décoration, il était hors de question de revenir là-dessus. Voyant que je travaillais plutôt rapidement, il avait cédé.
Je venais de poser tous les rideaux. J’avais choisi de traiter chaque chambre dans un style différent, et j’avais fait le choix de travailler sur quelques couleurs douces, que j’avais rehaussées çà et là de points vifs. 
J’ai senti une présence. L’atmosphère a changé dans la pièce. Une chaleur soudaine, et puis une épaisseur qu’il n’y avait pas avant.
Je me suis retourné.
J’ai été un rien surpris. D’abord, parce que la personne qui se trouvait à côté de moi, posée sur le bord d’un canapé que j’avais calé le matin même dans la pièce, je ne l’avais pas entendue arriver, quand bien même elle avait aux pieds des escarpins dont les talons auraient dû résonner sur la partie en plancher de la chambre. Ensuite, parce qu’elle était vraiment magnifique, et c’était peu de choses que de le dire. J’ai connu pas mal de femmes, quelles que soient les relations qu’on ait pu avoir, et de vraiment séduisantes, mais sans doute aucune qui ait l’éclat de cette jeune femme.
Elle a du sourire de ma manière de la considérer, certainement un peu niaise. Mais j’ai vraiment été sous le choc de la séduction.
Ça a été autant de points de détails qui m’ont marqué, constituant au total un ensemble qui la caractérisait…Et qui pourtant ne suffisaient certainement pas à la décrire. Il y avait cette crinière blonde, épaisse luxuriante, qui coulait sur ses épaules et dans son dos, dans une teinte de blonde que je n’avais jamais encore vue. Des blondes, j’en avais croisé, et constaté que chaque blond est unique. Mais jamais comme le sien.
Elle était très grande, je l’ai vu par la suite quand elle s’est posée devant moi. Il était vrai que ses talons la grandissaient. Mais même sans cela, je lui aurais donné un bon mètre quatre-vingt-cinq, quatre-vingt-six…
Elle était moulée dans une robe fourreau en velours, d’un rouge sombre, qui collait à son corps comme une seconde peau et soulignait des formes indubitablement féminines. Quand j’ai vu son corps nu, par la suite, j’ai eu la confirmation de ce que j’avais bien perçu sur le moment, elle avait un corps impeccablement dessiné. La nature gâte certains plus que d’autres. Elle avait tiré les bonnes cartes à sa naissance. C’était d’ailleurs aussi vrai pour ses beaux traits, de ses lèvres pulpeuses à son regard qui se posait sur vous avec lucidité et ironie.
—Vous sortez d’où ? je lui ai dit, en me rendant compte, en même temps que je parlais du ridicule de ma remarque.
—Oh, je traîne par-là, elle m’a dit, avec beaucoup de flou.
J’ai compris pas mal de choses par la suite. Il me manquait une clef, mais un jour, je l’ai eue.
—Alors, ça vous plait ? je lui ai demandé.
—C’est très sympathique. (Une lueur de tristesse est passée dans son regard.) J’ai connu ces lieux sous d’autres configurations. Mais ils vieillissent, et il faut évidemment les refaire. C’est bien de changer de style. Ne pas rester sur la répétition. Évoluer.
—Je vous sens nostalgique du passé, je lui ai dit.
—Comment en serait-il autrement…Non, non, j’apprécie tout ce que vous faites.
—Parce que vous avez vu le reste de mon travail ?
—Vous n’avez pas le sentiment parfois de vous sentir observé ? Eh bien, c’est moi.
Mais je ne m’étais pas senti observé ces derniers temps…
Passant du coq à l’âne, elle m’a demandé :
—Est-ce que vous me trouvez séduisante ?
J’ai été un peu surpris par sa question, qui m’a semblé totalement injustifiée. Manquait-elle de confiance en elle ?
Il y a quelque chose qui est monté en moi, et je crois qu’elle a bien perçu ma sincérité quand je lui ai dit :
—La question ne se pose même pas. Vous êtes l’une des femmes les plus séduisantes dont j’ai pu croiser la route.
Ca a paru un tant soit peu la rassénérer.
J’ai été nettement plus surpris quand elle a ajouté :
—Ça vous dirait de me voir nue ?
J’allais objecter quelque chose, lui dire que c’était peut-être inapproprié, un peu tôt, pas l’endroit. Mais, comme je l’ai compris par la suite, elle n’écoutait pas vraiment ce qu’on lui disait. Était-ce lié à son état ? On pouvait imaginer que oui.
Elle s’est redressée, se déployant de toute sa taille. La robe lui arrivait au niveau des mollets.
Il y avait quelque chose qui m’intriguait en elle, que je n’arrivais pas bien à définir. En fait, tout en elle me semblait appartenir à un autre temps, comme si elle avait fait le choix de se caler dans une autre époque. Ca n’était d’ailleurs pas surprenant. Notre temps est bien triste, et j’avais une de mes amies qui faisait le choix de se voir en pin-up des années 40 ou 50, elle en adoptait le look, se présentait à des concours…
Dans son cas, c’était un peu ça, et en même temps c’était différent. On aurait dit que ce n’était pas un choix, comme pour mon amie, mais quelque chose de naturel. Un prolongement d’elle-même, sans choix, sans réflexion.
Et donc, devant moi, elle a soulevé l’ourlet de sa robe, pour me dévoiler une nudité qui n’était entachée par aucun sous-vêtement.
J’ai vraiment sentir le désir monter en moi, et de plusieurs degrés. Difficile pour un homme d’être indifférent à la nudité d’une femme, surtout quand elle était aussi appétissante. Chaque femme est unique, chaque corps de femme est unique, avec ses hauts et ses bas, ses failles et ses points positifs, ce qui fait sans doute qu’elle soit attirante, c’est que l’ensemble soit harmonieux. Et à la regarder, indubitablement, on avait le sentiment d’une harmonie dans ce corps élancé, mais pourvu de formes généreuses, de ses seins blancs et lourds, marqués par des aréoles très larges, sombres à force d’être bistres à ses hanches marquées, ses jambes qui ne pâtissaient d’aucun défaut, sa croupe charnue et rebondie, et cette toison fournie au-dessus de la déchirure de son sexe.
Assez curieusement, alors que s’exhiber ainsi pouvait être perçu comme une invitation, et si elle m’a laissé largement le temps de profiter du spectacle, en tournant sur elle-même, j’ai perçu en elle comme une lassitude. Elle s’est totalement fermée, et elle m’a dit :
—Je crois que je vais partir. Je suis fatiguée.
J’ai entendu une voix, celle du directeur, qui arrivait. Il passait régulièrement, pour me demander si j’avais besoin de quelque chose, mais aussi pour contrôler. Il s’est produit quelque chose d’étrange. J’ai tourné la tête vers lui, et quand j’ai à nouveau tourné la tête vers la ravissante jeune femme, elle avait disparu. Ça m’a un peu surpris, décontenancé même, parce que je ne l’avais pas sentie bouger, parce qu’en l’espace de quelques secondes, elle ne pouvait pas avoir disparu. C’était très étrange. Mais je ne me suis pas posé de questions sur le moment. La vie est étrange…
Dans les jours qui ont suivi, je l’ai vue très souvent. C’était une sorte de rendez-vous, pour elle, comme pour moi. Je me suis très vite rendu compte qu’elle occupait mes pensées. Est-ce que j’occupais les siennes ? En tout cas, il se passait quelque chose entre nous, une sorte de rapprochement. On discutait de tout et de rien. J’étais assez intrigué, malgré tout, par ses propos, qui faisaient référence à un temps qu’elle avait connu, un passé plus lointain. Mais je ne me posais pas trop de questions. A vrai dire, j’étais subjugué par ce qui se dégageait d’elle, cette beauté épanouie, et tranquille. Il me semblait qu’elle représentait un modèle très différent de toutes les femmes que j’avais pu connaître, et ça me fascinait sans doute. Et puis, c’était vrai aussi, j’éprouvais du désir pour elle. Je n’arrivais pas à effacer de ma mémoire l’image de sa nudité, telle que j’avais pu l’apprécier le premier jour, quand elle l’avait offerte à mon regard.
Je n’avais pas vraiment compris qu’une des raisons pour lesquelles elle était venue vers moi tenait justement au fait qu’elle avait envie de sexe. Ca c’est mieux précisé quand elle m’a laissé entrevoir que le sexe avait une grande importance dans sa vie, et qu’elle avait envie de rapports sexuels.
Ça s’est fait tout naturellement. Cela devait faire trois semaines qu’on se voyait, elle arrivait, elle repartait, quand elle m’a dit :
—J’ai envie d’un sexe d’homme.
Ce jour-là, elle portait un tailleur noir qui lui allait parfaitement, comme tout ce qu’elle portait d’ailleurs. Dans le but de m’aguicher, elle a remonté très lentement sa jupe le long de ses jambes, dévoilant le nylon qui les gainait. Elles n’avaient pas un poil de défaut, magnifiées par ses bas. C’étaient de vrais bas, pas des bas stay-up, ils tenaient avec des accroches…Elle n’avait pas de slip sous sa jupe, elle ne savait pas ce que c’était, et son sexe m’est apparu. Elle a passé ses doigts à travers sa toison, puis sur ses lèvres, avant de laisser redescendre sa jupe. Son prochain mouvement a été vers ma queue, j’étais tout près d’elle, elle m’a défait, et elle a sorti ma queue semi-érigée de mon pantalon. Elle l’a regardée comme elle aurait regardé un trésor qu’elle aurait trouvé. C’était d’ailleurs peut-être le cas. Sa main a fait quelques va-et-vient sur mon membre, me faisant m’allonger et durcir. Elle caressait bien, et déjà, sur ce premier mouvement, il m’apparaissait comme une évidence ce qui s’est affirmé par la suite, elle était extraordinairement douée pour donner du plaisir à un homme, peut-être parce qu’elle avait compris que c’était la meilleure manière d’en prendre.
—C’est beau une queue d’homme. Ca me manquait.
C’est une fois que j’ai été bien dur qu’elle a plongé sur moi de sa bouche. Si elle savait caresser avec sa main, elle savait aussi le faire buccalement. Sa langue et ses lèvres ont tourné sur ma chair, faisant monter le plaisir en moi. J’ai gémi tellement c’était bon. A cet instant, je n’étais plus qu’une queue en pleine érection, qui se laissait caresser, qui éprouvait du plaisir, et qui s’acheminait vers la jouissance.
Sur son visage, il y avait une expression radieuse. On aurait dit, et c’était sans doute le cas, qu’elle attendait ce moment depuis que nous nous étions rencontrés, ce jour ou elle avait cette robe fourreau magnifique.
En même temps qu’elle caressait ma queue de sa bouche, elle se donnait du plaisir. Posée sur l’accordoir d’un fauteuil, elle avait remonté pour la deuxième fois sa jupe, et elle se caressait, d’un geste vigoureux. J’avais l’œil vissé à sa chatte, ça me procurait autant, sinon peut-être plus de plaisir que de la sentir sur ma queue, qui se métamorphosait sous mes yeux, gonflant, se gorgeant de sang, devenant liquide et s’ouvrant.
Je ne savais pas trop jusqu’où elle voulait aller. Tout s’est figé quand, incapable d’aller plus loin, j’ai commencé à jouir, crachant du sperme à n’en plus finir, arrosant son visage et ses cheveux. Elle a resserré ses cuisses magnifiques sur sa main collée contre son sexe, secouée de soubresauts, alors qu’elle jouissait.
Il y a des moments dans la vie qui sont bons, d’autres qui le sont moins. Sans aucun doute, ce moment particulier, ce plaisir d’évidence partagé nous avait fait éprouver du bonheur. Avec l’évidence que nous recommencerions, que nous nous donnerions encore du plaisir mutuellement.
L’hôtel était un bâtiment immense dont je n’avais évidemment pas tout visité, me contentant des parties dans lesquelles je devais travailler. Cet après-midi-là, parce que j’avais fini un appartement un peu plus tôt que prévu, et parce que j’avais faim, et que je n’avais pas eu l’occasion de manger à midi, je suis parti dans les sous-sols, voir si on pouvait éventuellement me servir un repas.
C’était un monde que je ne connaissais pas, des couloirs qui n’en finissaient pas, qui donnaient sur des locaux dont certains avaient porte close, d’autres, au contraire, étaient ouverts.
C’est comme ça que je suis tombé sur cette sorte de galerie, qui n’en était pas vraiment une. Une porte entrouverte. J’ai vu le tableau, pile dans mon axe. Il représentait une femme blonde, gainée par un fourreau, et cette femme blonde était le portrait craché de la jeune femme qui m’avait fait une fellation quelques heures plus tôt.
Intrigué, je me suis glissé à l’intérieur du local. Il était curieux. Pas très grand, tapissé de velours rouge. y étaient accrochés des tableaux, mais aussi des photos, la plupart en noir et blanc, représentant une personne unique. Celle qui me rendait visite tous les jours. Son âge variait d’un portait à l’autre, j’aurais dit entre la vingtaine et la quarantaine, mais la splendeur demeurait.
J’ai senti une présence derrière moi. Je me suis retourné. Ce n’était pas elle, mais un homme pas très grand, chauve, mais avec une épaisse moustache, sans âge, vêtu d’un smoking blanc avec un nœud papillon noir.
—Elle est belle, n’est-ce pas ? C’est vraiment venu du coeur quand je lui ai dit:
—Oui, magnifique.
—On l’appelait madame. Avec respect. Nous la respections, et elle nous respectait aussi. Elle est morte il y a cinq ans. C’est en rangeant son appartement qu’on a retrouvé ces photos et ces portraits. Des commandes de son mari qui était fou d’elle et qui voulait la figer pour l’éternité. On a voulu lui rendre hommage. C’est elle, par sa force de caractère, son courage et son abnégation qui a fait de cet hôtel ce qu’il est. Un joyau qui rayonne à l’international. Elle nous a toujours très bien traités. On avait des primes, des cadeaux pour noël et le nouvel an, somptueux. Et du respect. Alors nous qui avons été ses employés, on a eu l’idée de lui rendre un hommage. Cette petite pièce était inoccupée. On a mis ces portraits. Comme ça, elle est toujours avec nous.
J’ai continué mon chemin en me posant pas mal de questions. Rationnellement, la jeune femme qui me rendait visite ne pouvait pas être ‘madame’. Ce devait être, logiquement en tout cas, sa petite-fille. Et c’était tout à fait vraisemblable. Une petite-fille qui lui aurait ressemblé comme deux gouttes d’eau, ça arrive très souvent, l’ADN a des parcours bizarres, la ressemblance ça peut sauter une génération. Les deux femmes partageaient en tout cas pas mal de points communs. Belles, troublantes, fascinantes. Elle devait habiter ici, quelque part, peut-être dans l’appartement de sa grand-mère.
Ca a été le lendemain qu’on a eu notre premier rapport sexuel. Ça c’est fait tout naturellement, et je crois que ça a été la preuve de la symbiose qui existait entre nous. Elle était là, posée près de moi, pendant que je tapissais un mur. On s’est regardés. Il n’y a pas eu un mot d’échangé, simplement des regards. 
Elle est venue se caler sur un canapé, installé depuis le matin. Ce jour-là, elle portait une très belle robe rouge. Sans doute avait-elle aussi pioché dans la garde-robe de sa grand-mère pour ses vêtements. Elle a glissé sur le canapé à quatre pattes, et elle a soulevé le tissu pour s’offrir à moi. Tendant vers moi sa croupe charnue que sa position ouvrait sur les plissements de son anus, et sa vulve, comme un gros fruit entrouvert sur les replis de ses lèvres, entre ses cuisses, dont pendaient des filets de sécrétions.
C’était sans doute ce dont j’avais rêvé dès la première seconde, sans vraiment le savoir. Qu’on soit unis, nos sexes imbriqués, et qu’on connaisse du plaisir ensemble.
Je me suis approché. J’allais me défaire quand elle m’a dit :
—Ne te fais pas de souci pour une quelconque protection, ça ne sera pas nécessaire.
—Tu es sûre ?
—Si je te le dis.
Plus rien ne me retenait alors. J’ai approché mon sexe congestionné de désir de sa vulve, et j’ai posé mon gland gorgé de sang sur ses lèvres. Je les ai frottées, la faisant gémir. Elle a arrosé ma chair de ses jus qui sortaient avec une abondance à la mesure de son excitation. J’ai poussé mon sexe en elle, ses jus intimes jaillissant parce que ma queue agissait comme un piston. Elle a gémi et m’a dit, une fois que j’ai été totalement fiché en elle :
—Ca me manquait d’avoir un sexe d’homme dans le ventre. De le sentir en moi, de le sentir bouger…
Elle me traçait ainsi le chemin à suivre. J’ai bougé en elle, arrosé par ses liquides qui dégoulinaient sur nos chairs. J’ai remarqué qu’elle avait amené ses doigts sur son clitoris, sans doute pour donner plus d’ampleur à son plaisir. Elle a poussé un cri en sentant le premier jet de sperme que j’ai craché venir taper contre ses parois vaginales. Ma jouissance s’est éternisée, comme si je me libérais en elle de la semence qui s’était accumulée ces derniers mois de disette. Elle se tordait à chaque jaillissement, dans un orgasme qui n’en finissait pas.
Ce premier moment a été suivi de bien d’autres. C’est vraiment très rare de se sentir en symbiose avec un partenaire, à l’aise, et de prendre un plaisir qui soit intense et partagé. Elle passait, sur les lieux où je travaillais, allant d’appartement en appartement, et on avait un moment de plaisir ensemble, illustrant l’intensité et la beauté qui peut exister lorsque deux partenaires s’accouplent.
Semaine après semaine, j’avançais dans mon travail, jusqu’au moment où, d’évidence, tout a été bouclé.
Je l’ai regardée, je crois que c’était le mardi de la dernière semaine. J’étais allongé sur le dos, elle était demeurée sur moi, décalée sur mes cuisses après avoir pris mon sexe dans le sien. Elle était encore ouverte, dilatée par le plaisir, et mon sperme s’écoulait de son vagin. Elle avait la tête légèrement penchée sur le côté, le regard ailleurs, la tête encore dans son plaisir. J’ai eu envie de lui dire que j’allais partir, de lui demander si on pourrait se revoir. Et puis j’ai compris que ce serait inutile. Il y aurait eu ces moments passés ensemble, dont on avait profité avec une rare intensité, mais il ne devait y avoir rien d’autre. C’était quelque chose que je ressentais intensément.
On ne se dirait sans doute même pas au revoir. Il y aurait simplement un point final. Et ce serait tout.
Le dernier jour, on a fait l’amour une dernière fois, et, comme à son habitude, un regard ailleurs, et hop, elle avait disparu.
Il s’est trouvé qu’en partant, plus tard dans la soirée, j’ai croisé le petit homme à la moustache que je n’avais pas revu depuis. Je l’ai interpellé.
—Dites, j’ai une question à vous poser. Madame, comme vous l’appelez, elle avait eu de la descendance ?
—Malheureusement, elle était stérile. La lignée s’est perdue.
J’ai compris à ce moment-là pas mal de choses. Tout ce qui m’avait intrigué à soudain pris du sens. Il existe finalement deux mondes, et ils s’interpénètrent plus qu’on ne peut le croire.
Devant moi, il a brutalement disparu. Il était là, et il n’y était plus.
Ici, dans cet hotel, le monde des vivants et celui des morts se rejoignaient de manière étonnante.

 

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