Un tatouage de femme partie 1

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Frederic Gabriel


BDSMsoft


Il y a des périodes de sa vie où on s’entiche de certaines idées. Moi, il y a une dizaine d’années, j’ai été absolument fasciné par les tatouages. Quand je parle de tatouages, je n’évoque pas le cœur percé d’une flèche avec I LOVE suivi par le prénom de la fille aimée, qu’il faut malencontreusement effacer à la fin d’une relation. Non, ce qui me plaisait, c’étaient les créations d’artistes. En clair, je voulais un véritable tableau qui n’aurait pas été sur une toile mais sur ma peau. Une réelle envie. J’ai fini par me rendre chez un tatoueur dont je savais, pour lire de nombreux magazines sur le sujet et être déjà passé maintes fois devant son magasin que c’était un artiste, et je lui ai dit :

–Je payerai ce qu’il faudra mais je voudrais une œuvre exceptionnelle. Quelque chose d’unique. Une vraie œuvre d’art. Je vous donne carte blanche.

Il a souri.

–Il me faudra un bon paquet de séances. Vous êtes prêt pour ça ?

–Si je vous ai dit que je vous donne carte blanche.

C’est ainsi que je me suis retrouvé allongé sur le ventre, le laissant travailler sur mon dos. Il ne m’avait rien montré, et il lui a fallu six mois pour faire cette fresque qui couvrait l’intégrale de mon dos. Et puis un jour, enfin, tout a été fini. Il m’avait intimé de ne jamais jeter un coup d’ oeil à son œuvre tant qu’elle n’était pas achevée, et j’avais obéi. Je lui faisais une confiance absolue.

Et puis enfin, il avait fallu six mois, et je n’avais plus aucune notion du temps, il m’a dit que c’était la dernière séance.

–Maintenant, vous pouvez regarder.

Je me suis redressé. Il y avait plusieurs miroirs dans la pièce, le reste de l’espace mural étant occupé par des photos de ses tatouages, tous aussi beaux les uns que les autres…

J’avais attendu six mois mais ça en valait véritablement la peine. Le tatouage était époustouflant.

Il représentait une femme. Une brune très belle, dessinée de la tête aux pieds, dans des couleurs sombres. Elle était très sensuelle, avec des yeux sombres, une bouche rouge, et elle portait un fourreau qui soulignait les charmes de son corps. Elle évoquait bien sûr, irrésistiblement, les actrices de l’âge d’or d’ Hollywood, les créatures somptueuses qui, sans jamais rien dévoiler, avaient pu hanter les fantasmes d’une génération de spectateurs, mais aussi des suivantes, des beautés fascinantes, mais elle avait cependant quelque chose d’actuel, une apparence physique qui était plus celle de générations récentes. Les corps restent identiques, et cependant ils évoluent au fil du temps, si on regarde bien.

Je suis rentré chez moi avec un sentiment de satisfaction. Six mois et j’avais enfin une œuvre d’art sur le dos. Quelque chose de vraiment splendide.

Je n’avais d’ailleurs aucunement l’intention de frimer avec. Je voulais la garder pour moi, comme un collectionneur de tableau va garder chez lui ce qu’il a acquis, pour son seul plaisir.

C’est dans la soirée, j’étais seul à la maison, qu’ont été posées les bases de tout ce qui est venu par la suite. Je me détendais en lisant avec un verre de whisky à la main. J’étais seul dans cette grande maison que j’avais héritée de mes parents, et je pensais lire encore un peu avant d’aller me coucher.

Et j’ai senti une présence. Une question d’instinct, sans aucun doute, cet instinct hérité de nos ancêtres et qui nous dit parfois plus de choses que notre esprit rationnel.

Une intrusion ? Une tentative de cambriolage ? Tout était possible…

Elle a pénétré dans la pièce.

C’était tout sauf une cambrioleuse.

Le pire, sans doute c’est que je n’ai pas, je n’ai jamais en fait, été décontenancé par la situation. Comme si ça avait été normal. Mais ça ne l’était pas. Était-ce que le tatouage m’embrouillait le cerveau ? Ou qu’avoir un tatouage qui soit aussi exceptionnel, aussi réaliste, alors ce n’était pas forcément envisageable, me prédisposait à un tel manque de rationalité ?

La fille qui avançait vers moi était celle du tatouage. Une brune somptueuse, maquillée, un joli visage, un corps dont les formes tendaient la robe, son charme éclatant à chaque pas. Elle s’est approchée de moi, et, sans un mot, elle s’est posée sur mes genoux. Sa chaleur est remontée le long de mes jambes, et a envahi mon corps.

Le basculement a été immédiat. Elle s’est penchée sur moi pour prendre ma bouche. On ne se connaissait pas, on n’avait pas échangé un mot, mais c’était tout sauf un problème. Nos bouches se sont accrochées, elle embrassait bien, avec sensualité, et en gardant ses lèvres contre celles de son partenaire. Sa langue est venue se glisser entre mes lèvres et frotter la mienne. Ca a duré longtemps, et ça a été très bon.

Elle s’est légèrement reculée. Elle souriait. Sa main a glissé sur mon pantalon. J’étais en pleine érection, difficile de l’ignorer. Elle ne l’a d’ailleurs pas ignoré, me défaisant pour me mettre à nu. Elle était toujours muette. J’étais gorgé de sang. Je n’avais pas eu de copine ces derniers temps et cette présence féminine me chamboulait. Elle m’a chamboulé encore plus quand elle s’est penchée sur moi et elle a entrepris une fellation avec une habileté qui m’a sauté aux yeux dès les premières secondes. Elle a commencé par m’envelopper par la gaine de sa bouche et faire aller et venir celle-ci le long de ma queue. C’était bon, et ça ne l’a pas été moins quand elle m’a remis à l’air libre, et a dardé sa langue pour venir la promener sur moi. Elle a tourné sur mon gland, est descendue le long de ma queue, puis est venue sur mes couilles.

En même temps, elle a, d’une main, retroussé sa robe, d’un seul mouvement, me dévoilant des formes pleines, jusqu’à un sexe orné d’un triangle de poils épais, une fente dont sortaient ses lèvres, et elle s’est mise à se caresser, glissant un doigt, puis un autre en elle. Je l’ai regardée faire, troublé, tout comme je l’étais de la voir se livrer sur moi à une caresse buccale, avec une concentration, un désir de bien faire, de donner le meilleur de soi-même qui était on ne peut plus excitant. Au bout de quelques aller-retours de ses doigts en elle, il y a eu des jaillissements de plus en plus conséquents d’un liquide sirupeux à chaque fois qu’elle poussait ses doigts en elle, comme s’ils avaient été un piston qui faisait sortir du liquide.

Sa langue a tourné longtemps sur moi, me maintenant dans un état extatique. Je ne comprenais pas comment la fille que j’avais tatouée dans le dos avait pu devenir réelle, ce que je comprenais bien, par contre, ce qui était évident c’était que la brune capiteuse savait comment donner du plaisir. Elle est revenue sur mon gland, y restant, et elle a caressé, ce qu’elle n’avait pas encore fait, mon méat, restant sur cette partie de ma queue, et appuyant dessus comme si elle voulait enfoncer la pointe de sa langue dedans, avec de plus en plus d’insistance, me donnant la sensation qu’elle me pénétrait réellement de la langue. Ca faisait un bon moment qu’elle me donnait du plaisir, et je ne suis pas arrivé à tenir plus longtemps. J’ai explosé, libérant des jets copieux de sperme. Elle s’est laissée, avec plaisir, un sourire étrange sur son visage, et son regard le disait, arroser de sperme, mes jaillissements venant souiller son visage et ses cheveux. J’avais un œil sur son visage, l’autre sur son sexe, ses doigts qui travaillaient ses chairs intimes avec une rare intensité, ses ruissellements de jus intimes, jusqu’à ce qu’elle jouisse, son visage voilé par le plaisir, un cri rauque montant à ses lèvres, le ruissellement devenant jaillissement, venant poisser ses chairs, tremper ses cuisses…

Ça a été curieux, parce qu’elle a disparu aussi soudainement qu’elle était apparue. Un instant elle était là, le suivant elle n’était plus là.

Je suis monté me coucher, avec le plaisir qui résonnait encore en moi, intense, comme je n’en avais pas connu depuis longtemps. Je n’avais pas eu beaucoup de partenaires ces derniers temps, et mes partenaires avaient été décevantes…Et là, avec elle, ç’avait été…Intense de bout en bout.

J’avais, dans ma chambre, un grand miroir, dans lequel l’ai examiné mon dos.

Il n’y avait aucun doute. La fille sur le tatouage, et celle qui avait apparu, et qui m’avait donné du plaisir tout en en prenant étaient bien la même.

Qu’est-ce qui se passait ? Un rêve de ma part ? Je m’étais peut-être endormi, et réveillé sans vraiment m’en rendre compte…Ou alors quelque chose de bien réel…Comment l’expliquer ? Une fille tatouée qui prenait vie ? Le dessin était une œuvre artistique, décalée de la réalité, comme le sont toutes les œuvres artistiques, et en même temps elle était très proche d’une certaine réalité…Le tatouage avait-il un pouvoir particulier, voulu par son créateur, ou qui allait au-delà de celui-ci ? N’était-ce pas le portrait d’une personne qui avait existé, et qui en aurait profité pour se matérialiser ? Autant de questions que je pouvais me poser, et qui pourtant n’avaient pas de sens si c’était juste un rêve.

Je me suis couché avec pas mal de questions qui n’appelaient peut-être pas de réponse.

Pourtant, le jour suivant, les choses se sont précisées. Le matin, d’ailleurs. Je me réveillais toujours avec une envie de sexe. Je faisais énormément de rêves érotiques, des rêves dont je me souvenais, qui tournaient autour des filles, des femmes que je croisais, que j’avais croisées. Je jouissais parfois dans mon sommeil, ou je me réveillais la queue dure, avec en moi le souvenir de ces rêves toujours très chauds et je me donnais du plaisir.

J’avais ma queue dans la main, très dure, très longue, et je m’acheminais vers le plaisir quand elle a surgi dans la chambre.

Elle était toujours aussi attirante, et à la voir approcher ainsi j’ai cru que j’allais me jouir dessus. Mais j’ai bloqué autant que je le pouvais mon plaisir. Je voulais qu’elle me donne elle du plaisir.

Elle a glissé sur le lit, et elle a pris ma queue dans la main. Je m’étais déjà fait masturber par des filles, qui n’avaient pas eu envie que je les pénètre, et avaient trouvé cette solution pour esquiver, ou simplement lors de premiers flirts, mais sans doute jamais comme par elle. Une main aussi souple et habile que sa langue la veille. Une simple masturbation, ce pouvait être énormément de plaisir, et c’est bien ce qui s’est produit. Sa main allait et venait sur moi, tournait sur mes chairs, ma queue se dilatait, se rigidifiait, devenait plus épaisse, plus large, plus longue, et le plaisir que je ressentais n’avait rien à voir avec celui que j’avais éprouvé avec mes propres caresses, même s’il était fort. J’arrosais ma queue et sa main d’un liquide pré-séminal abondant. Je me retenais, je ne voulais pas jouir tout de suite. Mais il est arrivé un moment où le plaisir m’a submergé, et il a été intense, comme la veille, associé à elle.

Comme la veille aussi, elle s’est soudainement volatilisée.

Il y avait ce schéma associé à elle, qui s’est toujours répété…Elle surgissait comme si elle venait d’un lieu contigu, et elle disparaissait par contre dans un clignement d’œil.

J’ai passé ma journée de travail, l’esprit ailleurs, partagé entre des questions, l’évocation troublante de cette créature, quelle qu’elle soit, et le souvenir de moments de sexe inoubliables.

C’est sur le chemin du retour que j’ai pris la décision de m’arrêter à la boutique du tatoueur pour lui poser des questions auxquelles il ne voudrait d’ailleurs peut-être pas répondre.

Je ne m’attendais certainement pas à ce qui s’est passé.

Je suis arrivé devant la vitrine du magasin, et j’ai eu la surprise de trouver une vitrine en partie couverte de blanc, ainsi que de papier. D’évidence, il n’y avait pas eu de commerce ici, et depuis longtemps.
Je me souvenais encore du magasin plein de vie, des photos partout, des murs tendus de sombre, mais rehausses par des lumières qui faisaient sortir les posters grands format de l’obscurité…Le slogan écrit en travers de la vitrine : Donnez vie à vos rêves. Tout est possible…

Je me suis dit que je m’étais trompé de rue. J’ai fait le tour du quartier. Je savais bien pourtant que l’endroit où je m’étais arrêté était celui où le magasin était situé.

J’ai décidé d’en avoir le cœur net. S’il n’y avait aucun autre local commercial de ce côté de la rue, ce n’était pas le cas en face. Teinturerie, épicerie, magasin de fleurs.

Je suis parti d’abord parti vers le magasin de fleurs. Des odeurs végétales, toutes mélangées, me sont montées aux narines. Une femme d’une trentaine d’années, enveloppée dans une blouse, était occupée à brumiser des plantes qui attendaient d’être embarquées par un client. Elle s’est retournée vers moi. Je ne savais pas trop comment attaquer, et, vu le doute qui m’habitait, j’ai choisi de ne pas être direct.

–Je cherche une boutique de tatouage dans le coin. Ca vous dit quelque chose ?

Elle m’a regardé, interloquée.

–Vous êtes sûr que c’est dans cette rue ?

–Ce sont les coordonnées que j’ai en tout cas.

–Écoutez, je suis ici depuis dix ans, et je peux vous assurer que je n’ai jamais vu de tatoueur s’installer dans le coin. Je sais que c’est à la mode, mais je n’ai vraiment rien vu ces derniers temps.

Je suis ressorti partagé entre plusieurs émotions. De la surprise, de l’incrédulité. Ce n’était pas tant que je ne la croyais pas, mais ma démarche, celle que j’avais faite avant de venir me faire tatouer ici, était parfaitement claire.

Avant d’aller voir les deux autres commerçants, convaincu qu’ils allaient me faire la même réponse, j’ai attrapé mon smartphone, et j’ai voulu taper le nom du tatoueur sur un moteur de recherche.

C’est à ce moment que j’ai réalisé que je ne me souvenais plus de son nom…Pourtant, c’était quelqu’un d’extrêmement connu. Il s’appelait…

Et ça ne me revenait pas.

Je suis resté perplexe. J’ai finalement décidé de m’éloigner. Il y avait un parc plus loin, je me suis calé sur un banc, histoire de réfléchir un peu.

C’était assez curieux, parce que, en dehors du point de départ de ma démarche, ma volonté de me faire tatouer, tout ce qui m’avait conduit à avoir ce tatouage dans le dos me semblait à présent appartenir à quelque chose qui n’était plus stable, mais qui, au contraire, appartenait à un monde flou et incertain. Souvent quand on était dans un rêve ou quand on sortait d’un rêve, on se rendait compte que, contrairement à ce que l’on avait pu croire, celui-ci n’appartenait pas au monde du réel, et il se dessinait aussitôt avec des contours flous. Toutes mes démarches, ma recherche d’un tatoueur, ma visite au magasin, mes séances de tatouage me semblaient soudain appartenir à un monde fantasmagorique.
Et pourtant, j’avais bien ce tatouage dans le dos.

Je suis rentré chez moi. Certain à présent que la ravissante brune ferait son apparition et qu’on aurait du plaisir ensemble.

 

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  1. Assas le à
    Assas

    Bonjour
    Que vient faire le tag BDSM sur cette histoire ? Associer BDSM et soft c’est vraiment étonnant en plus. Je n’ai pas tout compris
    Cdlt

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